Les dangers de la Loi C-3 pour les activistes pro-vie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : University of Toronto Students for Life/Flickr
Le 16 janvier dernier, est entrée en vigueur la loi C-3 qui rajoute au Code criminel du Canada le crime de provoquer l’« état de peur » dans le but d’empêcher quelqu’un d’accéder à des soins de santé. Le fait est que la nouvelle loi pourrait bien faire de la rédaction d’un article pro-vie ou d’une vigile pro-vie un acte criminel d’« intimidation », en ce qu’il pourrait provoquer un « état de peur » chez la femme qui songerait à se faire avorter — car l’avortement est considéré comme un « soin ».
Le Code criminel modifié se lit comme suit :
Intimidation — services de santé
423.2 (1) Commet une infraction quiconque agit de quelque manière que ce soit dans l’intention de provoquer la peur :
a) soit chez une personne en vue de lui nuire dans l’obtention de services de santé fournis par un professionnel de la santé ;
b) soit chez un professionnel de la santé en vue de lui nuire dans l’exercice de ses attributions ;
c) soit chez une personne dont les fonctions consistent à appuyer un professionnel de la santé dans l’exercice de ses attributions en vue de lui nuire dans l’exercice de ces fonctions.
Empêcher ou gêner l’accès
(2) Commet une infraction quiconque, sans autorisation légitime, empêche ou gêne intentionnellement l’accès légitime par autrui à un endroit où des services de santé sont offerts par un professionnel de la santé.
Peine
(3) Quiconque commet une infraction prévue aux paragraphes (1) ou (2) est coupable :
a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de dix ans ;
b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.
Moyen de défense
(4) Nul n’est coupable de l’infraction prévue au paragraphe (2) du seul fait qu’il se trouve dans un endroit visé à ce paragraphe, ou près de cet endroit, ou qu’il s’en approche, aux seules fins d’obtenir ou de communiquer des renseignements
Dans le cas de l’obstruction à l’accès à un avortoir, par exemple, il devrait être assez facile de se poster à proximité d’un avortoir pour prier, manifester et informer les femmes enceintes sans commettre cette sorte d’infraction — surtout si vous êtes là pour donner de l’information, ce qui est l’un des buts des 40 Jours pour la Vie.
Lire la suiteRichard Martineau et la croix des 40 Jours pour la Vie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Weyenbergh Jacky/PublicDomainPictures
Nous vous avions déjà informés chers lecteurs, sur notre page Facebook, celle du site 40 Jours pour la Vie à Montréal et sur ce site, des récents déboires de l’un des bénévoles priants remplaçant Brian Jenkins l’organisateur des 40 Jours de Campagne Québec-Vie. Il tenait en main la croix des 40 Jours et portait deux pancartes à thème pro-vie. Les 40 Jours pour la Vie est une forme d'action auprès des femmes pensant avorter, pour qu'elles décident de renoncer à tuer leur enfant à naître, et ce grâce à la prière et à l'exposition de messages pro-vie à leurs regards. Les 40 Jours ont généralement lieu près d'avortoirs.
En bref, le 27 mars, un peu avant 14 h, un groupe d’une quinzaine de jeunes est venu s’installer non loin de lui sur le même coin de trottoir, devant l’édicule de la station de métro Berri-UQAM, procédant à une espèce de cérémonie de magie grotesque. Peu après, cinq ou six d’entre eux se sont jetés sur la croix que le bénévole tenait en main, ont tiré dessus comme des forcenés, essayant aussi de décramponner en tirant sur ses mains le pro-vie qui se tenait de toutes ses forces après la croix, ont ôté l’image de la croix, en ont arraché la partie transversale, celui l’ayant se mit à taper (faiblement) sur le bras gauche du pro-vie avec. Pour finir, ils ont arraché ce qui restait de la croix des mains du bénévole et se sont enfuis, emportant leur prise.
Hier matin, à partir des 13 minutes 7 secondes à la fin d'une émission radio du programme Politiquement incorrect de Richard Martineau, dans une émission portant le titre Dorion, Trump, le même combat, M. Martineau raconta l’incident qui s’était déroulé juste sous les fenêtres des bureaux de Qub Radio.
Lire la suiteLa conception catholique de l’État
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Wikimedia Commons
La doctrine catholique des rapports entre l’Église et l’État s’appelle « l’augustinisme politique », parce qu’elle remonte à l’ouvrage de saint Augustin, La Cité de Dieu (426). Le pape Boniface VIII l’avait illustrée par l’allégorie des « deux glaives », dans la bulle Unam Sanctam (1303), à l’occasion d’un litige avec le roi de France, Philippe IV le Bel.
Il y a deux autorités, ou deux glaives, dans la société : l’un spirituel et l’autre temporel. Le glaive spirituel doit être tiré par la main du prêtre, et le glaive temporel par celle du prince, mais avec le consentement du prêtre. Cependant, il faut que le temporel soit subordonné au spirituel, car le corps doit obéir à l’âme.
La Chrétienté médiévale n’était pas à proprement parler une théocratie, car elle faisait une distinction entre l’Église et l’État : « Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ». Dans une théocratie, c’est le clergé qui exerce les fonctions politiques. Sous l’Ancien Régime, le pouvoir politique était détenu par des laïcs, et non par des clercs. Lorsqu’un ecclésiastique était ministre, comme le cardinal de Richelieu, c’était de par l’autorité du roi, et non pas de l’Église.
Dans un régime de chrétienté, l’Église et l’État sont unis, mais distincts, comme l’homme et la femme dans le mariage. Dans l’islam, la religion et la politique sont fusionnées. En démocratie libérale, ils sont séparés. La théocratie et le laïcisme sont deux erreurs contraires, qui s’opposent à l’augustinisme politique.
Lire la suiteJordan Peterson poursuit l'Université Wilfrid-Laurier
Jordan Peterson, professeur à l'Université de Toronto et psychologue clinicien.
Par Pascal Bergeron (Le Peuple) — Voici la ou les sources de cet article : The Toronto Sun , The National Post et La Presse + / Voici la source de la photo : Adam Jacobs, Flickr, CC BY 2.0
Le célèbre professeur de l'Université de Toronto et psychologue clinicien se bat pour la liberté d'expression.
Jordan Peterson, professeur à l'Université de Toronto et psychologue clinicien, réclame 1,75 million de dollars en réparations à l'Université Wilfrid Laurier, située en Ontario. Cette nouvelle poursuite s'ajoute à celle déposée en juin dernier dans laquelle celui-ci réclame 1,5 million de dollars pour diffamation alors qu'il avait été comparé à Adolf Hitler par des membres du comité disciplinaire de l'Université Wilfrid Laurier.
Le début de l'affaire
Cette comparaison extrême avait eu lieu en privé à l'occasion d'une conversation entre trois membres du comité disciplinaire et Mme Lindsay Sheppard, une assistante à l'enseignement. Celle-ci s'était vue sanctionner par l'Université Wilfrid Laurier pour avoir diffusé une vidéo en classe où Jordan Peterson exprimait sa position dans le cadre d'un débat avec un autre professeur sur l'utilisation des pronoms neutres. Mme Sheppard, laquelle avait enregistré la conversation en question à l'insu de ses interlocuteurs, l'avait ensuite diffusée en ligne pour informer le public du traitement qu'elle avait subi.
Lire la suiteL'Église catholique s'inquiète du projet de loi punissant la liberté d'expression sur le genre
Les Canadiens risquent de perdre leur liberté d'expression
(PourUneÉcoleLibre) Extrait d’un communiqué de Mgr Douglas Crosby, Évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada :
Lire la suite« Le projet de loi C-16, Loi modifiant la Loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel, a récemment été adopté par le Parlement du Canada et a reçu la sanction royale le 19 juin 2017. Cette loi ajoute l’identité de genre et l’expression de genre à la liste des distinctions illicites en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne, et elle modifie le Code criminel afin d’étendre la protection contre la propagande haineuse aux membres des groupes qui se distinguent par l’identité de genre ou l’expression de genre.
L’Église catholique regarde toutes les personnes, quelle que soit la manière dont elles s’identifient ou dont elles choisissent de vivre leur vie, comme investies d’une dignité inhérente que leur confère Dieu notre Créateur. Pour cette raison, toute discrimination injuste ou toute forme de violence contre une personne, ou une communauté, ou une classe de personnes, est toujours moralement mauvaise. Dès le moment de sa conception, l’être humain reçoit la dignité innée de porter l’image de Dieu. Toutes les personnes, y compris celles qui se disent « transgenres », doivent toujours être traitées avec compassion, respect et amour.
C'est une honte : Le gouvernement français vote pour l'interdiction des sites Web pro-vie
François Hollande, chef du Parti socialiste (PS) et président de la France
Par Pete Baklinski (LifeSiteNews) - traduit par Campagne Québec-Vie
PARIS, le 2 décembre 2016 - Le gouvernement socialiste de France a adopté un projet de loi après une journée de débat qui criminalise les sites Web qui pourraient dissuader les femmes de l'avortement.
Le projet de loi sur les «délits d'entrave à l'IVG» vise à réprimer les sites français qui, selon les termes du projet de loi, «trompent délibérément, intimident et / ou exercent une pression psychologique ou morale pour décourager le recours à l'avortement».
Les propriétaires de sites Web visés pourraient être condamnés à deux ans de prison et des amendes allant jusqu'à 30 000 euros (41 684 dollars canadiens).
La majorité a voté pour le projet de loi tandis qu’une minorité de droite a formé un bloc contre elle.
Lire la suiteAffaire Poëti: Entre être ou ne pas être Charlie, les Québécois ont choisi l'incohérence.
La bourde de Robert Poëti cause plus d’émois qu’une caricature obscène impliquant le Pape.
Pour bien comprendre l’enjeu, remettons-nous dans le contexte. Lors de son apparition devant la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs, le ministre des Transports, Robert Poëti a proféré une blague réductrice à l’égard des femmes. Quelques jours plus tard, il a dû s’excuser par voie de communiqué, d’avoir associé le magasinage à l’univers féminin. Effectivement, il a invité les hommes présents, à être accompagnés de leur conjointe, lors d’un déjeuner qui aura lieu à Montréal. Pour les motiver à être présentes, il a rappelé aux hommes qu’il y a beaucoup de centres d'achats dans la région métropolitaine. Ces propos lui ont valu une lancée de tomates médiatique.
Ce qui m’agace, ce n’est pas qu’on affirme que ses propos soient réducteurs et sexistes. Non, c’est plutôt l’incohérence du discours québécois qui m’irrite. Au Québec, on est prêt à mettre de la pression sur un ministre pour qu’il s’excuse d’avoir proféré des propos que Patrick Lagacé qualifie de «joke de mononcle». Par contre, les citoyens de la Nouvelle-France plaident la liberté d’expression lorsque Charlie Hebdo diffuse des caricatures obscènes impliquant le Pape. Les Québécois sont donc Charlie à la carte.
Je me pose sérieusement des questions sur la cohérence des citoyens de notre nation. Est-ce que la ministre de la Culture et des Communications serait étiquetée de sexiste si elle avait mentionné, dans une de ses allocutions publiques, que le groupe Rush compose de la musique de «gars»? Mieux encore, si le ministre de l’éducation, du sport et des loisirs avait invité des hommes à accompagner leur conjointe pour assister au Grand-prix de la formule 1, après un déjeuner pour dames, aurait-on exigé de lui des excuses? Je ne crois pas. Il me semble qu’il y a deux poids, deux mesures.
S’il vous plaît, comprenez-moi bien. Dénoncer des propos réducteurs aura toujours sa place. Et tant mieux, si le ministre Poëti a eu l’humilité de s’excuser mais, de grâce, soyons cohérents. Si le Québec se dit véritablement Charlie, qu’il soit tolérant à tout propos de mauvais goût, cohérence oblige. Si on doit dénoncer tout ce qui est inacceptable, faisons-le à tous les niveaux, même lorsque Charlie va trop loin. Mais non, il préfère être Charlie à la carte parce que ça fait bonne figure dans nos bistros.
Ainsi donc, les Québécois s’offusquent lorsque les figures publiques profèrent des blagues de «mononcle», mais ils ne s’indignent pas du tout de voir le Pape être caricaturé de façon dégradante. À défaut d’être cohérents, ne soyons pas surpris que les politiciens usent de la langue de bois et ce, en répétant de plus en plus des phrases préenregistrées. Le tout offusque le bon peuple et finit par le rendre cynique à l’égard de ses élus. De leur côté les politiciens se limitent à répéter des paroles creuses pour éviter des réprimandes. Quel cercle vicieux!
Ce qui est déplorable dans tout ça, c’est qu’au final, c’est la démocratie qui souffre de cette incohérence à la carte…
Au tour du PQ de restreindre la liberté d’expression
Après la Coalition Avenir Québec (CAQ) c’est au tour du Parti Québécois (PQ) de vouloir restreindre la liberté d’expression des groupes religieux. Encore une fois, nos politiciens visent la mauvaise cible.
Récemment, la CAQ voulait retirer les lettres patentes, les certificats d’occupation et les exemptions de taxes des organismes religieux qui contredisent leur vision de l’égalité homme-femme et de la pratique homosexuelle. La semaine dernière, c’était au Parti Québécois de vouloir limiter la liberté des organismes religieux en les étiquetant d’intégristes.
Effectivement, le Parti Québécois croit que tout débat sur l’égalité homme-femme et sur la pratique homosexuelle doit se limiter à sa vision du monde. À défaut, un organisme religieux qui diffère de son opinion serait identifié comme un mouvement intégriste. C’est essentiellement ce qu’on retrouve dans cette motion déposée à l’Assemblée nationale par le PQ, mercredi dernier à 15h04 :
«Que l'Assemblée nationale affirme, à l'instar du rapport Bouchard-Taylor, que l'intégrisme est une interprétation littérale et monolithique des religions, en vertu de laquelle ces dernières acquièrent une préséance absolue sur les autres considérations sociales, politiques, scientifiques, et qui conduit à rejeter toute évolution1 :
«Qu'elle déclare que l'intégrisme religieux s'exprime le plus souvent par une atteinte au principe fondamental d'égalité entre les femmes et les hommes ainsi qu'aux droits fondamentaux des personnes homosexuelles;
«Qu'elle soutienne que la pratique de l'intégrisme religieux a des impacts sur la collectivité et qu'elle ne peut se résumer à l'expression d'un choix personnel;
«Enfin, qu'elle rappelle l'urgence de documenter ce phénomène par un observatoire de l'intégrisme religieux.»
Le PQ veut non seulement se limiter à assimiler le discours des groupes religieux à sa vision du monde; il veut par surcroît, coller l’étiquette d’intégriste sur le front de ceux qui diffèrent de sa perspective sociale. Quoiqu’en matière de conséquences, la CAQ n’y aille pas avec le dos de la cuillère, le PQ exprime sa sévérité par les mots qu’il utilise. L’ex-parti de René Lévesque n’y va pas de main morte en qualifiant d’intégrisme religieux ceux qui divergent de sa perspective sociale.
Ainsi donc, le PQ et la CAQ visent la mauvaise cible. Ils se servent du ras-le-bol populaire pour s’en prendre à notre liberté d’expression. Cette motion ne contribue en rien au renforcement de la sécurité publique. Au contraire, elle démontre aux terroristes qu’au Québec on ne se préoccupe vraisemblablement pas d’eux. En visant volontairement la mauvaise cible, le PQ, tout comme la CAQ, préfère l’opportunisme à la sécurité publique.
Les Québécois ont besoin d’un gouvernement qui cerne les vrais enjeux et qui prend les moyens pour remédier aux vrais problèmes. Les honnêtes citoyens qui visent le bien commun n’ont pas besoin de muselière. Certes non! Ce sont les gens odieux, haineux et sans scrupule qui doivent être privés de liberté et non le contraire. C’est envers eux que l’État doit sévir. À défaut, les intégristes associés au terrorisme vont poursuivre aisément leur déplorable mission.
Dans une société civile et civilisée on se doit de primer la civilité et non de la brimer. Si le PQ et la CAQ pouvaient comprendre cela, notre démocratie s’en porterait beaucoup mieux. À nous, concitoyens, d’être vigilants, spécialement le jour du scrutin.
François Legault veut éliminer la liberté d'expression
Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault, veut limiter la liberté d’expression des groupes religieux. Il désire couper les vivres aux organismes qui s’opposent au mariage gai et qui ne reconnaissent sa définition de l’égalité homme-femme. Le chef «caquiste» croit que la Charte des droits et libertés de la personne est trop permissive à son goût.
Sanctions drastiques
Par conséquent, sous un régime de la CAQ, des sanctions drastiques seraient imposées à ceux qui critiqueraient les droits des conjoints de même sexe et qui diffèreraient de son point de vue en matière de relation homme-femme. François Legault croit que les groupes religieux ne devraient plus enseigner ni prêcher une remise en question de la pratique homosexuelle. Pour bien comprendre la teneur de ses propos, le 5 février dernier, Paul Arcand lui demandait jusqu’où il était prêt à aller pour pénaliser les prédicateurs réprouvés par les Caquistes. Lors de cette entrevue, l’animateur de l’émission citait le cas d’un pasteur affirmant qu'il aime les homosexuels, mais qu'ils ont tout simplement besoin de guérison. À ceci, le chef de la CAQ attestait que dans un tel cas on se doit de lui enlever ses droits et privilèges. Il irait jusqu’à retirer le droit d’enregistrement de son organisme. Sans contredit, j’appelle cela une offense à la liberté d’expression. Ainsi, un gouvernement caquiste nous obligerait à croire ce qu’il juge convenable; il jouerait un rôle plus restrictif que jamais.
Liberté restreinte et sans limite
Avec de telles lois en vigueur, j’aurais l’impression de ne plus vivre dans un pays libre. Pire encore, j’aurais l’étrange sentiment de faire partie d’une société qui se contredit... La Coalition Avenir Québec dit une chose et son contraire. D’un côté, en se disant Charlie, la CAQ prône une liberté d'expression sans limite. D’un autre côté, elle est prête à incriminer ceux qui questionnent les valeurs sociales qu’elle prône. Avec la Coalition Avenir Québec au pouvoir, je vivrais donc dans une société pro-liberté d'expression sans limite à la carte; trouvez l’erreur!.. Le chef caquiste ne croit manifestement plus à la liberté d’expression mur à mur; il croit à une liberté restreinte sans limite. Par souci de cohérence, François Legault doit ainsi annoncer qu’il n’est plus entièrement Charlie!
Monsieur Legault, la liberté d’expression est un des joyaux de l’Occident. En mettant à l’index les propos que vous jugez inacceptables, vous mettez fin à tout débat sur l’homosexualité et l’égalité homme-femme. De plus, vous vous enlignez pour couper les ressources à des organismes qui font du bien aux familles, aux couples, aux jeunes et à tous ceux qui ont besoin d’aide. Votre vision de la liberté ressemble beaucoup à la mise à l’index qui régnait au Québec avant la révolution tranquille. Dans ma compréhension de la liberté d’expression, si tout est dit avec respect et bon sens, chaque point de vue a sa place, même s’il diffère du mien. Gardons la Charte des droits et libertés de la personne intacte et faites confiance au jugement des Québécois. Ils sont en mesure de faire la part des choses, ils n’ont pas besoin de l’État pour savoir ce qui est acceptable socialement. De grâce, ne limitez pas notre liberté d’expression.
Je ne suis pas Charlie
Les événements survenus dans les locaux du Charlie Hebdo ont fait couler beaucoup d’encre. Les terroristes ont fait de ces victimes des martyrs du droit au blasphème. Certes, tout être sain d’esprit ne peut qu’être indigné par ce carnage opéré par une bande de gens déséquilibrés, insensibles à l’Esprit de Dieu et sans scrupule. Quoiqu’il en soit, laissez-moi vous expliquer pourquoi je ne suis pas Charlie…
Précision oblige
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je veux m’assurer que les lecteurs saisissent bien l’esprit de mon discours. Soyons clairs! Je déplore les actes de barbarie qui sont survenus dans les locaux du Charlie Hebdo, j’en suis attristé, voire même indigné. Pour ma part, je ne puis que compatir avec l’entourage de ces victimes, je partage leur douleur. Les propos désobligeants émis par le Charlie Hebdo ne justifient en rien ces actes cruels. Ils ne méritaient pas un tel sort.
Incohérence des meurtriers
Cet attentat démontre à quel point les terroristes islamiques sont incohérents. Dans ma compréhension de l’Islam, un vrai disciple d’Allah devrait exercer miséricorde aux caricaturistes qui dessinent des images de son prophète et non les abattre cruellement. Effectivement, puisque le Coran affirme qu’Allah est miséricordieux, son disciple doit en suivre l’exemple, non? Ainsi donc, ces terroristes ne peuvent pas s’identifier à un dieu miséricordieux, un dieu cruel certes, mais du moins, pas le dieu qu’ils revendiquent. Cela démontre que les auteurs de ces atrocités sont des gens cruels, irrévérencieux envers leur dieu et incohérents.
Droit au blasphème
Les événements du Charlie Hebdo ont indigné des millions d’êtres humains et ce, avec raison. De ce fait, il est tout à fait justifié de condamner à l’unisson ces actes de méchanceté. Par contre, là où je crois que la population s’égare c’est lorsqu’elle se dit Charlie. Effectivement, elle mêle liberté d’expression et droit au blasphème. Dans une société civilisée, nous devons user de civisme et de civilité. Nous avons le droit, par notre conscience, de nous opposer aux idées, aux croyances et aux valeurs des autres. Cependant, cela ne nous donne aucunement le droit d’être disgracieux, voire irrespectueux envers ceux qui ne partagent pas les mêmes idées que les nôtres. Accorder le droit au blasphème dénature le civisme. Or, la liberté d’expression se doit d’être accompagnée de civisme spécialement dans une société qui croit à la dignité humaine et le respect des institutions qui la composent. C’est pourquoi, en valorisant le droit au blasphème Charlie Hebdo perd mon appui; sa philosophie va à l’encontre de mes valeurs. En valorisant le droit au blasphème, Charlie Hebdo n’est plus un outil de critique, il devient un agresseur. En étant agresseur, il provoque l’affrontement.
Légitimer le non-sens
De son côté, une société qui encourage le droit au blasphème vénère une culture de confrontation, de provocation et de mort. Le roi Salomon disait que tous ceux qui s’égarent de la sagesse encensent la mort (Proverbes 8 :35-36). Ainsi, en légitimant le droit au blasphème on établit le non-sens comme un paramètre acceptable de notre société. Légitimer le non-sens démontre dans quel chaos existentiel nous habitons. Ce que le Québec a besoin de valoriser, dans tous nos débats de société, c’est : le respect, la dignité, la noblesse et l’élégance. C’est ainsi que nous allons inspirer les uns et convaincre les autres.
Éthique d’expression
Rire, caricaturer, questionner, critiquer et s’opposer font partie des droits légitimes des êtres humains. Je suis un des premiers à les revendiquer. Maintenant, est-ce possible que tout cela s’exerce civilement, décemment et dignement ? Si la réponse est oui, le droit au blasphème ne devrait plus être valorisé au Québec. Une culture saine et libre parle d’éthique d’expression plutôt que de droit au blasphème, fierté oblige; voilà pourquoi je ne suis pas Charlie.