L’eugénisme et la véritable histoire de la campagne pour l’avortement en Grande-Bretagne (1)
Marie Stopes.
Par Ann Farmer (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Adam Cuerden/Wikimedia Commons
Mon livre, By Their Fruits : Eugenics, Population Control, and the Abortion Campaign, met deux choses en évidence : premièrement, ce que la plupart des gens connaissent de l’histoire de l’avortement n’est que la « partie émergée de l’iceberg » ; et deuxièmement, ce n’est pas le bon iceberg. Les rapports contemporains et les archives de l’Abortion Law Reform Association (conservées dans les archives de l'Eugenics Society) révèlent la véritable histoire ; mais la version transmise est écrite par le même lobby, ou plutôt il a réécrit l’histoire de la campagne. Les militantes sont présentées comme féministes et radicales, et leurs adversaires comme des hommes, conservateurs et catholiques, par exemple le Dr Halliday Sutherland, qualifié de « médecin catholique » [1], qui a accusé la militante de la contraception Marie Stopes de faire des expériences sur les pauvres de l’East End de Londres ; elle l’a poursuivi en justice pour diffamation, mais bien qu’elle ait finalement perdu [2], la campagne eugénique a fini par l’emporter.
Stopes, docteur en paléontologie, était une eugéniste [3] et, bien que cela ne signifie pas nécessairement que l’avortement illégal n’était pas un problème, les visions du monde et les associations documentées des militants mettent en évidence leur véritable allégeance au contrôle eugénique de la population — une allégeance antérieure à leur plaidoyer en faveur de l’avortement.
Stopes demandait : « Ces enfants au visage chétif, décharné, tacheté, mal équilibré, faible, disgracieux, flétri, sont-ils les enfants d’une race impériale ? ... Mme Jones est en train de détruire la race ! » [4]
Les eugénistes souhaitaient que soient stérilisés non seulement les individus « inaptes », mais aussi leurs familles entières, et Dorothy Thurtle, pionnière de la campagne en faveur de l’avortement — membre éminent de la Société eugénique et de l’Abortion Law Reform Association (ALRA) [5] — a apporté son soutien au Comité Brock sur la stérilisation [6], a rejeté les craintes selon lesquelles la stérilisation des couples « inaptes » empêcherait la naissance de ceux qui « peuvent échapper à la tare des défauts physiques et mentaux », arguant que « le prix à payer pour obtenir un nombre inconnu et douteux d’enfants sains issus de telles unions serait un certain nombre d’enfants malsains, qui pourraient transmettre leur héritage défectueux à un nombre inconnu et croissant d’enfants dans les générations suivantes. » [7]
Lire la suiteLa « mort cérébrale » est dépourvue de fondements médicaux, moraux et juridiques et constitue une forme dissimulée d’euthanasie
Par Heidi Klessig MD* (Respect for Human Life), 12 février 2025. Accepté pour publication par la revue en libre accès « Life and Learning » de l’University Faculty for Life. — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : CasanoWa Studio/Adobe Stock
*Heidi Klessig, médecin anesthésiste à la retraite et spécialiste du traitement de la douleur, écrit et s’exprime sur l’éthique du prélèvement et de la transplantation d’organes. Elle est l’auteur de The Brain Death Fallacy, et son travail peut être consulté sur le site respectforhumanlife.com.
Résumé : Le concept de mort cérébrale est une construction utilitaire qui permet aux médecins de contourner la règle du donneur mort en déclarant par fiat que les personnes souffrant d’un handicap neurologique sont mortes. Plus de cinquante ans se sont écoulés depuis le rapport historique du comité ad hoc de Harvard de 1968, « A Definition of Irreversible Coma », et il n’existe toujours pas de preuve médicale ou morale que ces personnes sont mortes. En outre, les dernières lignes directrices de l’American Academy of Neurology sur la mort cérébrale indiquent explicitement que la mort peut être déclarée en présence de fonctions cérébrales partielles, même si l’Uniform Determination of Death Act exige la « cessation irréversible de toutes les fonctions de l’ensemble du cerveau ». Les personnes en état de mort cérébrale ne sont pas médicalement, moralement ou légalement mortes, et le prélèvement de leurs organes est une forme dissimulée d’euthanasie.
Un soir, à la fin des années 1980, pendant mon internat en anesthésiologie, j’ai pris un appel de nuit et on m’a demandé de me rendre au service de soins intensifs pour préparer un homme en état de mort cérébrale en vue d’un prélèvement d’organes. C’était quelque chose de nouveau pour moi ; je me souvenais vaguement d’avoir entendu un cours sur la mort cérébrale à la faculté de médecine, mais je n’y avais pas vraiment réfléchi. Ne voulant pas avoir l’air stupide, j’ai demandé à l’anesthésiste : « Un prélèvement d’organes ? Y a-t-il quelque chose de particulier à ce sujet que je devrais savoir ? »
Il a reniflé et roulé des yeux. « Assurez-vous simplement que quelqu’un l’a bien déclaré en état de mort cérébrale. L’équipe de transplantation peut être un peu impatiente. »
Lire la suiteAnalyse selon une perspective chrétienne et pro-vie des premiers décrets de Donald Trump à l’aube de son second mandat présidentiel
Donald Trump.
Par Campagne Québec-Vie — Photo : Gage Skidmore/Flickr/Wikimedia Commons
Le 20 janvier 2025, jour marquant le début du second mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis, a également été celui de la signature d’une série de décrets ambitieux et stratégiques. Parmi les multiples mesures adoptées, nous en avons retenu neuf, qui méritent une attention particulière :
1) « Protéger les femmes contre l’extrémisme de l’idéologie de genre et rétablir la vérité biologique dans le gouvernement fédéral »,
2) « Mettre fin à la discrimination illégale et rétablir l’égalité des chances fondée sur le mérite »,
3) « Restaurer la liberté d’expression et mettre fin à la censure fédérale »,
4) « Réaffirmer la protection des frontières »,
5) « Retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé »,
6) « Restaurer la responsabilité dans les postes influents de l’administration publique »,
7) « Mettre fin aux politiques DEI (Diversité, Équité, Inclusion) »,
8) « Prioriser les intérêts américains dans les accords environnementaux internationaux », et
9) « Recentrer les politiques migratoires sur l’application stricte des lois ».
Ces décrets, analysés par Campagne Québec-Vie dans une perspective chrétienne, témoignent d’une volonté de réformer en profondeur plusieurs domaines critiques. Si beaucoup d’entre eux alignent les États-Unis sur des principes fondamentaux de justice et de bien commun, nous avons l’espoir qu’ils puissent aller encore plus loin dans la défense de la foi, de la famille et de la vie, de la conception à la mort naturelle. Ces réformes, qui se veulent un retour vers des valeurs universelles, soulèvent également la question de leur mise en œuvre concrète pour garantir un impact durable et véritablement bénéfique.
Lire la suiteLa séparation de l’Église et de l’État est un péché : voici pourquoi
Le baptème de Clovis par François Louis Dejuinne.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : G. Garitan/Wikimedia Commons
Voici la sixième partie d’une série consacrée à la véritable nature de la liberté humaine.
La première partie traitait de la liberté naturelle de l’homme, en vertu de laquelle il est libre de choisir sa manière d’agir. La deuxième partie a examiné la liberté morale, par laquelle l’homme agit librement en accord avec sa propre nature. La troisième partie a exploré les façons dont Dieu nous assiste, afin que nous puissions atteindre la liberté morale. La quatrième partie explique comment les lois de l’État peuvent aider l’homme à atteindre la vraie liberté. La cinquième partie traite de la nature du libéralisme et de son incompatibilité avec la foi catholique.
22 juillet 2024 (LifeSiteNews) — Ce titre peut sembler choquant pour certains lecteurs. Beaucoup d’entre nous ont grandi sous des systèmes politiques qui consacrent la séparation de l’Église et de l’État dans la loi constitutionnelle, ou qui la considèrent comme positive pour la société.
Cependant, ce titre reflète l’enseignement de l’Église catholique tel qu’il nous a été transmis par les pontifes romains. Cet enseignement a été expliqué avec une clarté et une précision particulières par le pape Léon XIII dans sa lettre encyclique Immortale Dei, « De la constitution chrétienne des États », et dans Libertas, « De la liberté humaine ».
La redécouverte de cette doctrine nous aidera à comprendre bon nombre des problèmes auxquels l’Occident moderne est confronté. Nous savons que quelque chose a mal tourné dans notre société : l’avortement, la redéfinition du mariage, le transgenrisme, la montée en flèche de la criminalité, l’augmentation du taux de suicide, les guerres sans fin et bien d’autres symptômes d’une civilisation en plein effondrement.
Selon les papes, c’est ce qui arrive inévitablement à une société qui tente de vivre sans Dieu et sans la révélation divine qu’il a confiée à son Église.
Lire la suiteUne étude québécoise révèle que plus de 10 % des bébés avortés au cours du deuxième trimestre naissent vivants
Par Clare Marie Merkowsky — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : SciePro/Adobe Stock
6 août 2024 (LifeSiteNews) — Une étude québécoise a révélé que plus d’un bébé sur dix avortés au cours du deuxième trimestre naît vivant, mais que seulement 10 % d’entre eux vivent plus de trois heures.
En juin, l’American Journal of Obstetrics and Gynecology a publié « Second-Trimester Abortion and Risk of Live Birth », une étude québécoise qui a révélé que 11,2 % des avortements pratiqués au cours du deuxième trimestre ont donné lieu à des naissances vivantes.
« Il est plus fréquent que l’on ne croit que des enfants naissent vivants à la suite d’un avortement », a écrit Melissa Ohden, militante pro-vie, dans sa lettre d’information hebdomadaire. « Malheureusement, la plupart des gens ne savent même pas que des bébés survivent à des avortements, ou bien ils sont amenés à croire que nous ne sommes qu’un petit nombre ».
« Les termes “survivant d’un avortement” et “enfant né vivant” sont souvents des termes polarisants, assimilés à des histoires fictives fabriquées pour restreindre les “droits reproductifs”, » poursuit-elle, « Pourtant, ces circonstances sont simplement une réalité relativement bien comprise, peu rapportée et peu étudiée ».
En effet, l’étude québécoise a révélé qu’un nombre stupéfiant de bébés naissent vivants après que l’on ait tenté de les avorter. L’étude a analysé 13 777 avortements pratiqués sur des bébés au cours du deuxième trimestre, entre 15 et 29 semaines de gestation, dans les hôpitaux du Québec entre le 1er avril 1989 et le 31 mars 2021.
« L’avortement du deuxième trimestre comporte un risque de naissance vivante, en particulier entre la 20e et la 24e semaine de gestation, bien que l’injection de produits fœticides puisse empêcher ce résultat », conclut l’étude.
Lire la suiteLe mondialisme ne peut être vaincu que si nous restaurons la famille, l’État et l’Église catholique
Statue de Paul de Chomedey de Maisonneuve sur la Place d'Armes, face à la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Achim ft/Wikimedia Commons
10 juillet 2024 (LifeSiteNews) — Un nombre croissant de personnes commencent à s’apercevoir du pouvoir que des organisations internationales — qui ne sont pas tenues de rendre des comptes — exercent sur les États-nations et sur les membres de l’Église catholique.
Ces organismes comprennent des sociétés multinationales qui sont souvent plus riches que les États-nations, des organisations médiatiques qui créent de faux récits, des organismes internationaux comme les Nations Unies et l’Union européenne, et des groupes influents comme le Forum économique mondial (FEM) dont l’ancien dirigeant, Klaus Schwab, s’est vanté de ce que ses disciples — tels le premier ministre canadien Justin Trudeau — « pénètrent à travers le monde dans les cabinets de divers pays ».
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation, où nos vies sont soumises à un contrôle croissant de la part de forces inconnues et obscures ?
Comme c’est souvent le cas, la nature du problème devient plus claire lorsque nous l’examinons à la lumière de l’enseignement de l’Église catholique et de la philosophie traditionnelle.
Ce corps de doctrine nous dit que trois sociétés ont été établies par Dieu et sont essentielles à l’épanouissement de l’homme. Il s’agit de la famille, de l’État et de l’Église catholique.
Toutes les autres sociétés — telles que les entreprises, les organismes internationaux et les organisations médiatiques — devraient être au service de la famille, de l’État et de l’Église.
Dans le monde moderne, toutefois, la situation est inversée et ces trois sociétés établies par Dieu sont mises au service des sociétés créées par l’homme, avec des résultats catastrophiques. En conséquence de cette inversion de l’ordre des choses, nous voyons des familles détruites, des gouvernements agissant contre les intérêts de leur peuple et des membres de la hiérarchie ecclésiastique abandonnant le service du Christ pour le service du monde.
Pour vaincre l’ordre mondial globaliste et apporter la paix, la liberté et la prospérité au monde, nous devons redonner à la famille, à l’État et à l’Église catholique leur place prééminente.
Pour ce faire, nous devons comprendre clairement la nature de chacune de ces sociétés.
Lire la suiteLa religion est un élément indispensable de la vie — voici pourquoi
Par S.D. Wright — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pixabay
10 juillet 2024 (LifeSiteNews) — Au cours des décennies, nous avons tous entendu cette phrase célèbre à de nombreuses reprises :
Je suis spirituel, mais pas religieux.
Ou encore :
Je n’aime pas la religion organisée.
Souvent, lorsque ces phrases sont exprimées, c’est sur un ton qui suggère que l’orateur pense dire quelque chose d’original.
En réaction à cette tendance chez les ex-chrétiens, les « post-chrétiens » et ceux qui n’ont jamais accepté l’Évangile, certains ont eux-mêmes adopté cette idée comme argument rhétorique en faveur du christianisme.
En 2012, un jeune protestant évangélique est devenu viral avec une vidéo de rap sur sa haine de la religion et sur le fait que, selon lui, « Jésus est venu abolir la religion » parce que le Christ, lui aussi, détestait la religion.
Cette méthode rhétorique pour parler de l’Évangile repose en partie sur le présupposé que la religion est effectivement mauvaise, étouffante, créée par l’homme et axée uniquement sur les aspects extérieurs — et, surtout, que le christianisme ou le fait de suivre le Christ ne constitue pas une religion.
Mais cela est très loin de la vérité sur presque tous les points.
Qu’est-ce que la religion ?
Cicéron affirme que le mot religion vient du mot latin relegere, « prêter une attention particulière ». Le père de l’Église du troisième siècle, Lactance, affirme qu’il vient du mot religare, « lier ». Mais quelle que soit l’origine réelle du mot, saint Thomas d’Aquin a défini la religion comme ce qui « indique la relation de l’homme avec Dieu ».
En d’autres termes, la religion signifie tout simplement l’ensemble de nos relations et de nos devoirs envers Dieu.
Les auteurs catholiques considèrent la religion à la fois comme une « chose » et comme une vertu. En tant que « chose », c’est l’ensemble des vérités, des lois et des actions qui constituent le culte que l’homme rend à Dieu. En tant que vertu, c’est l’habitude qui dispose chacun d’entre nous à remplir ses devoirs envers Dieu — en lui rendant l’honneur, le culte et l’amour qui lui sont dus.
Il doit être clair qu’il n’y a rien de sentimental ici, ni rien qui dépende des émotions, des vœux pieux, des intuitions et des sentiments — aussi bons soient-ils.
Au contraire, nous devons être clairs : la religion est simplement un fait de la vie. Le nier, c’est soit se méprendre sur le sens du mot religion, soit nier que l’homme a des devoirs envers Dieu.
Cette dernière idée — que l’homme n’a pas de devoirs envers Dieu — devrait être ridicule pour quiconque reconnaît l’existence de Dieu et son action dans le monde. Même ceux qui pensent que suivre Notre Seigneur Jésus-Christ consiste uniquement en une idée protestante de confiance en lui comme sauveur pratiquent encore une religion.
En tant que tels, les arguments rhétoriques qui établissent une opposition entre la religion et le fait de suivre le Christ sont trompeurs, déroutants pour beaucoup, et devraient être abandonnés. Le problème que cette rhétorique prétend aborder n’est pas la religion en soi, mais les fausses religions et les distorsions ou abus de la vraie religion.
Lire la suiteNietzsche et Kant ne vous mèneront pas à la vérité — c’est la philosophie scolastique qui le fera
Saint Albert le Grand par Ernest Board.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons
26 avril 2024 (LifeSiteNews) — L’article précédent de cette série posait la question « qu’est-ce que la philosophie ? » et répondait comme suit : la philosophie est « la science de toutes les choses naturellement connaissables par l’homme, dans la mesure où les causes et raisons les plus profondes de ces choses sont étudiées ».
Dans cet article, nous nous demanderons s’il est possible qu’il y ait un système de vraie philosophie et si ce système peut être identifié.
Il s’agit d’une question importante, car il est courant aujourd’hui de considérer la philosophie comme essentiellement non scientifique et comme un simple recueil d’idées différentes sur le monde et sur la vie, dans lequel on peut piocher à sa guise.
La plupart des gens semblent supposer que la philosophie n’est pas très importante et qu’elle n’a pas beaucoup d’influence sur la « vie réelle ». Une personne peut aimer lire Platon, Nietzsche ou Marc Aurèle pendant son « temps libre », mais sa « vraie vie » se déroulera à peu près de la même manière que celle de tous les autres membres de sa société.
L’irréalité de la philosophie pour l’homme moderne est une conséquence des idées de Kant, et des écoles philosophiques qui le suivent, qui soutiennent (comme expliqué dans un article précédent) que l’intellect humain ne peut atteindre une connaissance certaine de la réalité au-delà des phénomènes sensoriels.
Si tel est le cas, alors rien de vraiment significatif ne peut être dit par la philosophie et la véritable connaissance est limitée aux sciences empiriques.
Lire la suiteLa philosophie scholastique
Allégorie de la Philosophie, Cathédrale de Laon.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons
23 avril 2024 (LifeSiteNews) — Dans la partie précédente de cette série nous avons exploré comment l’Église catholique a constamment défendu la capacité de la raison humaine à atteindre une certaine connaissance des réalités au-delà de l’appréhension directe des sens. Cela inclut la connaissance de l’existence de Dieu et de certains attributs de sa nature.
L’Église a fermement défendu cette vérité et condamné les erreurs contraires, en opposition aux philosophies erronées qui se sont de plus en plus emparées de l’esprit occidental depuis le dix-huitième siècle.
Mais l’Église ne s’est pas contentée de condamner seulement l’erreur, ni même de proposer définitivement la vérité. Elle a aussi cherché inlassablement à rajeunir la vie intellectuelle de l’Église et à rappeler l’humanité aux vrais principes de raisonnement et de connaissance qu’elle a préservés.
Dans la poursuite de cet objectif, elle a défendu et promu l’approche de la philosophie et de la théologie des scolastiques, et en particulier la doctrine et la méthodologie de saint Thomas d’Aquin (c. 1225-1274).
Dans cette nouvelle série d’articles, défendant les affirmations de l'Église catholique, nous retracerons l’essor de la philosophie scolastique, son déclin dévastateur, sa renaissance sous la direction du Saint-Siège et, enfin, son statut dans l’Église d’aujourd’hui.
Ceci est d’une importance cruciale car c’est cette philosophie, toujours ancienne et toujours nouvelle, qui nous fournit les moyens de résoudre bon nombre des questions les plus pressantes de notre monde actuel.
L’un des principaux besoins de l’homme moderne est de retrouver la vérité sur l’existence de Dieu et sur sa nature. La vraie philosophie nous fournit donc un fondement important pour le retour du monde à Jésus-Christ et à l’Église qu’il a fondée.
Lire la suiteL’Église catholique enseigne que les hommes peuvent connaître l’existence de Dieu par la seule raison
Le Pape saint Pie X.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo :
18 avril 2024 (LifeSiteNews) — Jusqu’à présent, dans cette série, j’ai donné de brèves introductions à trois des preuves classiques de l’existence de Dieu. Chacune de ces trois preuves part de notre conscience de la réalité de la causalité et de la contingence dans le monde, dont nous prenons connaissance au moyen de nos sens. Les preuves s’appuient sur ce que nous savons des choses créées pour conclure à l’existence d’un premier moteur immobile, d’une cause incausée et d’un être nécessaire.
Il s’agit donc d’arguments a posteriori du type de ceux expliqués dans un article précédent de cette série. Nous partons des effets observés pour conclure à l’existence de la cause.
Ce type d’argument en faveur de l’existence de Dieu a été considéré comme valide et convaincant pendant plus de deux millénaires, par des philosophes issus d’une grande variété de cultures et de religions.
Cependant, au cours des deux cents dernières années, leur validité a été largement rejetée par des penseurs extérieurs à l’Église catholique, et même au sein de l’Église, ils ont été remis en question.
Dans cet article, nous faisons une pause temporaire dans la discussion sur les preuves de l’existence de Dieu et nous examinons comment l’Église catholique a répondu aux affirmations selon lesquelles l’intellect humain n’aurait pas la capacité d’atteindre la connaissance de l’existence de Dieu par le biais d’arguments a posteriori.
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