Manifestation pour le maintien du crucifix à l’Hôtel de Ville de Montréal
Édifice Lucien-Saulnier (ancien palais de justice), actuelle emplacement du conseil municipal de Montréal.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Jeangagnon/Wikimédia Commons
Ces derniers temps, vous avez sans doute dû entendre parler de divers décrochages de crucifix ou de projets et résolutions de les descendre des places d’honneur qui leur avaient été données. Ces temps-ci il est question de décrocher le crucifix du Salon bleu de l’Assemblés nationale du Québec, celle-ci ayant voté sur une motion du Premier ministre Legault, ouvrant la question, le retrait de la croix qui surplombait le trône si le projet de loi 21 sur la laïcité était adopté. Agissant ainsi, la CAQ a renié sa promesse de ne pas toucher à ce genre de choses.
Parallèlement, car une certaine idée semble flotter dans l’atmosphère du Québec (causant un réchauffement politique) le conseil municipal de Montréal a tout bonnement décidé d’enlever définitivement le crucifix de la salle de conseil de l’Hôtel de Ville de Montréal, lors de rénovations qui doivent durer deux ans et demi (comme si pour eux rénover signifiait enlever certains « artéfacts »). La place du crucifix est désormais dans une salle faisant office de musée.
Le tout sur fond de « laïcité » (agnosticisme d’État).
Quelques Québécois, dont Nicole et Arthur, ont donc décidé de manifester leur opposition au retrait du crucifix de la salle de conseil de l’Hôtel de Ville de Montréal, s’opposant également au décrochage de celui de l’Assemblée nationale. Nicole, qui a contacté Campagne Québec-Vie pour que nous fassions la promotion de l’événement, a déclaré :
Nous sommes chrétiens catholiques pratiquants.
Et le crucifix est très important à ses yeux
Pour nous, le crucifix est très important car Jésus est venu pour sauver le monde et il est mort sur la croix.
En effet, le crucifix est très important pour nous, car il nous rappelle que Jésus est mort pour nous sur la croix, et qu’en mourant sur la croix il fonda son Église, et qu’il y vainquit mort avant de ressusciter le troisième jour.
Ils nous ont aussi fourni les indications suivantes :
- La manifestation aura lieu le lundi 13 mai, fête de Notre-Dame de Fatima
- De 10 h 15 du matin jusqu’à environ 2 h de l’après-midi, avec pose à midi
- La manifestation se tiendra devant l’édifice Lucien-Saulnier, 155 rue Notre-Dame Est, où siège en ce moment le conseil municipal de Montréal pendant les travaux de rénovation, la manifestation circulera sur le trottoir devant le bâtiment
- Les participants peuvent apporter un crucifix avec eux.
Définir l’identité nationale
Par l’historien Jean-Claude Dupuis Ph. D. — Photo (rognée) : TJ Watt/Wikimédia Commons
Le débat sur le projet de loi 21 devient de plus en plus émotif et confus. On entend des discours incohérents, voire haineux. Certains assimilent l’interdiction du port de signes religieux à de « l’épuration ethnique ». D’autres prétendent que sans cette interdiction, le Québec deviendra bientôt une « république islamique ». François Legault a ouvert une véritable boîte de pandore pour résoudre un problème… inexistant.
La discussion porte sur l’identité québécoise, bien plus que sur la place de la religion dans la société. Au fond, c’est un débat sur l’immigration, par symboles religieux interposés.
La première étape d’une discussion rationnelle, c’est de définir les termes employés. Commençons par nous pencher sur le terme « nation ».
Dans Qu’est-ce qu’une nation ? (1882), Ernest Renan écrivait :
« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. (…) Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »
Lire la suite« Valeurs québécoises », avez-vous dit ?
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Bouchecl/Wikimédia Commons
François Legault nous dit que le projet de loi 21 sur la laïcité incarne les « valeurs québécoises ». Mais l’on a rarement vu une mesure soulever autant d’opposition. Legault annonce à l’avance qu’il appliquera la disposition dérogatoire de la Charte canadienne des droits et libertés et qu’il imposera le bâillon parlementaire. C’est de l’artillerie lourde pour une loi qui est supposée répondre au consensus social.
De toute manière, Legault ne se préoccupe pas vraiment de l’opinion publique. Un sondage, commandé par la CAQ, montrait que les deux tiers des Québécois souhaitaient que le crucifix reste à l’Assemblée nationale. Il l’a tout de même enlevé [dans le futur*], sans doute pour plaire à Québec Solidaire. Et la gauchaille décadente a décidé, trois jours plus tard, de s’opposer à la loi sur la laïcité. Legault est un fin stratège !
Les protestations surgissent de toutes parts : l’opposition libérale, bien sûr, le Parlement fédéral, les organismes de défense des droits civils, les minorités ethniques, la communauté anglophone, les universitaires, les syndicats d’enseignants, les commissions scolaires. Le gouvernement cafouille. La vice-première ministre a dit que c’est la police qui appliquera la loi, comme toutes les autres lois. Les policiers ont-ils le temps d’enquêter sur les porteurs de médailles miraculeuses ? La ministre de la Justice a dû rectifier le tir en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une loi criminelle ou pénale, mais d’une simple consigne administrative. Ce sont les directeurs d’école qui devront examiner la tenue vestimentaire des enseignants et des enseignantes. Beau climat de travail. Legault a reproché aux journalistes d’avoir « piégé » ses ministres. Je m’inquiète plus de l’incompétence de son gouvernement que de la malhonnêteté des médias.
Le débat est mal engagé. Il ne s’agit plus d’un choix entre la laïcité et la religiosité, mais bien d’un affrontement entre le Québec français et le Québec multiethnique. Personne ne semble s’intéresser à la religion dans cette affaire. Les commentateurs du Journal de Montréal soutiennent la loi 21 en disant que le Québec a le droit d’être distinct du Canada anglais. Ils font une comparaison idiote entre la loi 21 et la loi 101. Y a-t-il présentement au Québec une montée de l’intégrisme religieux qui puisse être comparée à l’influence de la culture anglophone ? On n’a jamais vu aucun juge, aucun policier, ni aucun procureur de la couronne porter un signe religieux visible. Quant aux enseignants qui en portent, on aurait de la difficulté à en trouver une centaine dans toute la province. Faut-il troubler la paix sociale pour un problème imaginaire qui a été créé de toutes pièces par la Commission Bouchard-Taylor ?
Je soupçonne la CAQ de vouloir récupérer à son profit un sentiment de xénophobie. La CAQ n’oserait pas critiquer ouvertement l’immigration massive par peur d’être accusée de « racisme ». Mais elle envoie subtilement un message anti-immigrationniste par le biais de la laïcité. Les partisans de la CAQ s’imaginent que la loi 21 va « remettre les musulmans à leur place ». Pour l’instant, il n’y a que le crucifix qui ait perdu sa place.
Si la présence de l’islam dérange au Québec, il faut interdire l’immigration musulmane. Mais si l’on accepte des immigrants musulmans, il faut respecter leur droit de pratiquer librement leur religion, surtout lorsque ça n’affecte pas, en pratique, leur travail d’employés de l’État.
Le bienheureux Charles de Foucault (1858-1916) reprochait à un Français laïcard d’Algérie de se moquer d’un musulman qui faisait sa prière : « Il est mieux que toi, car il honore son Dieu. Toi, tu ne respectes même pas le tien. »
*Le crucifix du Salon bleu de l’Assemblée nationale sera enlevé quand le projet de loi 21 sur la Laïcité sera voté.
Exit Jésus-Christ
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo (rognée) : Wikimedia Commons
L’Assemblée nationale vient d’expulser symboliquement un étranger qui dérangeait les « valeurs québécoises », Jésus-Christ.
Durant la campagne électorale, François Legault avait promis de garder le crucifix au Salon bleu. Il a trahi sa parole pour obtenir le soutien de Québec Solidaire et du Parti Québécois dans l’affrontement qui s’annonce avec Ottawa autour de la loi sur la laïcité. La droite molle finit toujours par appliquer le programme politique de la gauche.
La loi 21 ne passera probablement pas le test de la Charte canadienne des droits et libertés. Comment interdire à une policière de la SQ de porter un hidjab après que la Cour suprême ait permis aux agents de la GRC de porter un turban ? La Cour suprême pourrait profiter de cette cause pour s’arroger le droit de contrôler la légalité de la clause nonobstant. Mais Legault se fera du capital politique en se présentant comme le « défenseur de l’identité québécoise », avec l’appui des deux partis souverainistes de l’opposition. Stratégie machiavélique qui pourrait se retourner contre lui. La Providence a ses vues. En 1859, le cardinal Pie avait dit à Napoléon III : « Si le temps n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, le temps n’est pas venu pour les gouvernements de durer. »
Le Premier ministre aurait dû se souvenir de certains passages de la Sainte Écriture : « Les princes seront jugés plus sévèrement. – Celui qui aura témoigné pour moi devant les hommes, je témoignerai pour lui devant mon Père. – Que sert à l’homme de gagner un empire, s’il vient à perdre son âme ? » Mais François Legault ne croit probablement ni à Dieu ni à Diable. C’est son droit. Pas besoin de croire à l’Enfer pour y aller.
Lire la suiteRevoilà la chasse aux crèches de Noël — Première cible : Béziers
La crèche de l'Hôtel de ville de Béziers.
Par Pierre-Alain Depauw (Medias-Presse.info)
Les ayatollahs de la laïcité sont à nouveau en chasse des crèches de Noël. Et ils peuvent compter sur le zèle de la préfecture de l’Hérault et sur une justice expéditive. La république maçonnique a ses priorités…
La ville de Béziers avait installé une jolie crèche de Noël dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville.
L’illusoire morale laïque
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Pixabay
Si la chroniqueuse du Journal de Montréal, Lise Ravary, tient à enlever le crucifix de l’Assemblée nationale, ce n’est pas par respect pour les autres religions, ni par indifférence religieuse. Si l’on respecte toutes les religions, il faut commencer par respecter la nôtre. Si l’on est indifférent, pourquoi s’attaquer avec tant d’énergie à une petite statue de plâtre? En fait, Madame Ravary défend une position proprement religieuse. Elle avoue son antichristianisme: « La mort de Dieu a permis au péché, emmerdeur de première classe, de prendre la poudre d’escampette. Désormais, la notion du Bien et du Mal reposerait sur la Règle d’or : Traite les autres comme tu voudrais être traité. Vive l’utilitarisme. » (JDM 22-10-2018) Dans sa jeunesse, elle était croyante; elle ne l’est plus. Les anticléricaux les plus fanatiques ne sont jamais des indifférents. Ce sont des catholiques apostats. Lise Ravary semble avoir un « compte à régler » avec l’Église, et plus particulièrement avec la notion de péché. Elle n’est pas la seule de sa génération.
Et pourtant, elle admet la fragilité de sa position philosophique. « Le péché avait ses qualités, souligne-t-elle. Dommage qu’il n’existe pas en version laïque parce que le monde commence à m’inquiéter. » (Ibid.)
Lire la suiteLe Québec : une nation catholique
Blog d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Vers demain
C'est ce qu'affirme avec vérité Alexandre Cormier-Denis, animateur de la chaîne YouTube Nomos-TV. En effet, la Nouvelle-France, dont le Québec est l'héritier, a été fondé en premier lieu pour l'évangélisation des Amérindiens, et la rapide propagation de la colonie est en partie dû au zèle fervent des missionnaires ; par la suite, après la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques, la seule institution française (pendant une longue période) est l'Église catholique romaine (le clergé étant composé de Français et ayant à cœur ses ouailles) ; pour finir, toutes les institutions au Québec ont une origine catholique.
M. Cormier-Denis explique également que le Québec s'est, non pas laïcisé mais, sécularisé, la distinction entre la laïcisation et la sécularisation étant que la laïcisation est la séparation de l'Église et de l'État, et que la sécularisation est plutôt la cessation de la pratique parmi les Québécois.
Caq-ophonie sur les signes religieux
Photo : Myriams Photos (Pixabay)
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Le gouvernement Legault n’était pas encore assermenté qu’il se couvrait déjà de ridicule dans le dossier de la laïcité. Le matin, les enseignants qui porteraient un signe religieux visible seraient congédiés. Le soir, il n’était plus question d’imposer de sanctions. Le lendemain, la loi ne s’appliquerait qu’aux nouveaux enseignants. Comme si une clause d’ancienneté pouvait prévaloir sur les « valeurs québécoises ». Mais faut-il s’étonner qu’un homme d’affaires préfère marchander plutôt que réfléchir sur les principes qui devraient guider une société ?
Peut-on réglementer, pour des raisons idéologiques, la tenue vestimentaire des citoyens dans une société qui se réclame de la « laïcité ouverte » ?
La laïcité ouverte exige que l’État soit neutre sur le plan religieux pour mieux protéger le droit d’expression de toutes les religions, même dans l’espace public. La laïcité fermée demande à l’État de chasser toutes les religions de l’espace public pour les refouler dans la vie privée. Cela se rapproche de l’athéisme institutionnel des pays communistes. L’application de ces principes varie d’un pays à l’autre. La laïcité américaine est traditionnellement plus ouverte que la laïcité française. Le Québec oscille entre les deux modèles. Il a officiellement opté pour la laïcité ouverte, mais il y a chez nous des relents d’anticatholicisme dignes de la Troisième République française.
Des enfants privés de l'esprit de Noël au nom de la laïcité
Cette image ne provient pas du dessin animé dont il question dans l'article.
Par fsspx.news
Des enfants ont été évacués d’un cinéma après que leurs enseignantes se soient rendues compte que la projection d’un film d’animation sur la naissance du Christ avait un contenu religieux… Ce qu’elles n'avaient visiblement pas compris.
L’histoire peut prêter à sourire : 83 écoliers qui regardaient paisiblement un dessin animé, ont vu leur séance de cinéma brutalement interrompue le 13 décembre 2017. Ce sont leurs deux maîtresses d'école qui ont pris cette décision. Les faits se sont produits à Langon, en Gironde.
Gêné, le responsable du cinéma a décidé de rembourser la séance : « j'avoue que je n'avais pas vu le film avant, il vient d'un grand studio américain », a-t-il bredouillé.
La moralité du film n’est pas en cause - le cinéma en question n’est pas plus regardant que les autres en ce domaine - mais il s’agit d’une question de « laïcité à la française », une expression qui en dit long. Manifestement, raconter l'histoire de Noël juste avant Noël ne convient pas aux enfants de l'école publique, même à travers les yeux d'un petit âne qui, en compagnie d'autres animaux et des rois mages, va saluer le petit Jésus dans sa crèche.
Lire la suiteLes crèches de Noël : l’expression culturelle transcende la préférence personnelle…
Par Éric Lanthier
En voulant interdire l’exposition des crèches de Noël devant tous les bâtiments publics, l’Association des maires de France impose sa préférence à l’ensemble de la collectivité française.
En imposant sa préférence personnelle, l’AMF n’est plus au service du peuple. Elle ne peut pas concéder que la crèche de Noël fasse partie de l’histoire du patrimoine français. La culture d’un peuple n’apparait pas spontanément, elle est nourrie au fil du temps par des célébrations, des manifestations, des chants, des rituels. La culture est cette substance qui supporte la tradition d’un peuple ou d’une collectivité. Vouloir éradiquer des éléments de la culture ne fait que dénaturer son patrimoine et affecte la dynamique de cette collectivité. Or, tout changement de culture ne doit pas être imposé unilatéralement par un groupe qui n’est pas mandaté de le faire; il doit être approuvé par le peuple.
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