L’illusoire morale laïque
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Pixabay
Si la chroniqueuse du Journal de Montréal, Lise Ravary, tient à enlever le crucifix de l’Assemblée nationale, ce n’est pas par respect pour les autres religions, ni par indifférence religieuse. Si l’on respecte toutes les religions, il faut commencer par respecter la nôtre. Si l’on est indifférent, pourquoi s’attaquer avec tant d’énergie à une petite statue de plâtre? En fait, Madame Ravary défend une position proprement religieuse. Elle avoue son antichristianisme: « La mort de Dieu a permis au péché, emmerdeur de première classe, de prendre la poudre d’escampette. Désormais, la notion du Bien et du Mal reposerait sur la Règle d’or : Traite les autres comme tu voudrais être traité. Vive l’utilitarisme. » (JDM 22-10-2018) Dans sa jeunesse, elle était croyante; elle ne l’est plus. Les anticléricaux les plus fanatiques ne sont jamais des indifférents. Ce sont des catholiques apostats. Lise Ravary semble avoir un « compte à régler » avec l’Église, et plus particulièrement avec la notion de péché. Elle n’est pas la seule de sa génération.
Et pourtant, elle admet la fragilité de sa position philosophique. « Le péché avait ses qualités, souligne-t-elle. Dommage qu’il n’existe pas en version laïque parce que le monde commence à m’inquiéter. » (Ibid.)
Lire la suiteLe catholicisme comme religion d'État, la meilleure solution à l'Islam envahissant ?
Michel Houellebecq, écrivain, essayiste et poète français.
Blog d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Silvina Frydlewsky / Ministerio de Cultura de la Nación / Flickr (Capture d'écran)
L'écrivain, essayiste et poète français Michel Houellebecq a récemment affirmé que « l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État ». Il n'a après tout fait qu'énoncer que le Règne social de Jésus-Christ est nécessaire pour la paix.
Extrait de Pour une école libre au Québec :
Il [Houellebecq] a d’ailleurs la solution pour éviter la guerre civile en France. « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. Le prophète Mahomet ne pouvait pas imaginer l’existence d’un athée », explique celui qui a écrit le très polémique Soumission, un livre d’anticipation où il imaginait l’arrivée au pouvoir d’un parti musulman. Avec une deuxième place, celle d’une minorité respectée dans un État catholique, les musulmans accepteraient mieux la légitimité de l’État français. Au contraire, au sein d’une société sécularisée avec un État laïc, ils considèrent la puissance publique comme un agent au service d’une guerre antireligieuse déguisée. Pour Michel Houellebecq, le régime de la laïcité n’est donc pas le meilleur garant de la concorde publique entre tous les citoyens pratiquant différentes religions.
L’historien Jean-Claude Dupuis : Un regard critique sur Paul Gérin-Lajoie
Paul Gérin-Lajoie.
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Le fondateur du ministère de l’Éducation du Québec, Paul Gérin-Lajoie (1920-2018), a reçu à l’occasion de son décès un éloge unanime et dithyrambique des médias et de la classe politique. Sa réforme scolaire (1964-1966) aurait fait entrer notre société dans la « modernité ». Nos intellectuels bien-pensants, qui ont tant vilipendé le prétendu « monolithisme idéologique » du Québec duplessiste, tiennent un discours plutôt monolithique. La réforme Gérin-Lajoie avait pourtant soulevé de fortes oppositions à l’époque. Jean Lesage a même dit que les « autobus jaunes » lui avaient fait perdre les élections de 1966, car ils symbolisaient aux yeux du peuple l’esprit de la réforme de l’éducation. Paul Gérin-Lajoie était moins populaire en son temps qu’aujourd’hui. Il quitta d’ailleurs rapidement la vie politique. Mais la réforme de l’éducation s’est poursuivie sous le gouvernement unioniste (1966-1970). L’histoire est écrite par les vainqueurs. Or l’histoire de la Révolution tranquille a été, jusqu’à présent, écrite exclusivement par des partisans de la Révolution tranquille. Le discours des vaincus, de la vieille droite catholique, est totalement tombé dans l’oubli, victime d’une impitoyable censure. Mais la piètre qualité actuelle de notre système d’éducation ne nous invite-t-elle pas à porter un regard plus critique sur l’héritage de Paul Gérin-Lajoie ?
Le poisson pourrit par la tête
Paul Gérin-Lajoie est issu d’une illustre famille canadienne-française. « Le poisson pourrit par la tête », dit la Sainte Écriture. Il a étudié chez les jésuites, au Collège Jean-de-Brébeuf, et à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Ses brillants résultats académiques lui ont permis d’obtenir la prestigieuse bourse Rhodes pour aller faire un doctorat à l’Université d’Oxford. Il voulait rédiger une thèse sur la question du droit d’auteur. Mais on lui a fait comprendre qu’à Oxford, on entendait former des hommes de culture, et non pas des techniciens. Il décida alors d’étudier la procédure d’amendement de la constitution canadienne. De retour au pays, il se fit connaître en tant qu’avocat de la Fédération des collèges classiques du Québec. Ce tremplin politique lui permit de se faire élire député libéral d’Outremont, en 1957. L’année suivante, il fut défait par Jean Lesage dans la course à la direction du PLQ. Après la victoire libérale de 1960, il obtint le ministère de la Jeunesse, qu’il transformera en ministère de l’Éducation, le 19 mars 1964.
Lire la suitePaul Gérin-Lajoie, l’un des principaux auteurs d’un système scolaire dont nous ne pouvons être fiers
Paul Gérin-Lajoie, ex-ministre de la Jeunesse, de l’Éducation et ex-vice-premier ministre du Québec.
Par Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Source : Pour une école libre au Québec/Source de la photo : Wikimedia Commons
Décédé tout récemment le 25 juin, Paul Gérin-Lajoie, ex-ministre de la Jeunesse, de l’Éducation et ex-vice-premier ministre du Québec, s’est fait encenser par divers médias de notre province, en grande partie pour la réforme Parent qu’il a menée dans l’éducation.
Il est de bon aloi de ne pas critiquer une personne morte, paix aux morts! Ils ne peuvent plus se défendre. Cependant étant donné le grand éloge rendu à Paul Gérin-Lajoie, et spécialement pour sa réforme... déplorable, nous ne pouvons laisser les médias louer, à travers le personnage, un changement dont nous avons encore à souffrir aujourd’hui.
D’après l’historien Claude Dupuis, il n’est pas sûr que le Québec avait un retard éducatif par rapport au Canada anglais (ce qui est le cas maintenant), prétendu retard qui fut l’un des prétextes de la transformation. Avec la réforme nous perdîmes nos collèges classiques, qui faisaient pourtant l’admiration des Américains, au profit des Cégeps (et à notre détriment). L’éducation classique, axée sur la formation de l’homme, fut remplacée par une formation dite « moderne » très axée sur la formation de techniciens. La déconfessionnalisation des écoles (proposée par le rapport Parent) survint peu après.
Lire la suiteDes enfants privés de l'esprit de Noël au nom de la laïcité
Cette image ne provient pas du dessin animé dont il question dans l'article.
Par fsspx.news
Des enfants ont été évacués d’un cinéma après que leurs enseignantes se soient rendues compte que la projection d’un film d’animation sur la naissance du Christ avait un contenu religieux… Ce qu’elles n'avaient visiblement pas compris.
L’histoire peut prêter à sourire : 83 écoliers qui regardaient paisiblement un dessin animé, ont vu leur séance de cinéma brutalement interrompue le 13 décembre 2017. Ce sont leurs deux maîtresses d'école qui ont pris cette décision. Les faits se sont produits à Langon, en Gironde.
Gêné, le responsable du cinéma a décidé de rembourser la séance : « j'avoue que je n'avais pas vu le film avant, il vient d'un grand studio américain », a-t-il bredouillé.
La moralité du film n’est pas en cause - le cinéma en question n’est pas plus regardant que les autres en ce domaine - mais il s’agit d’une question de « laïcité à la française », une expression qui en dit long. Manifestement, raconter l'histoire de Noël juste avant Noël ne convient pas aux enfants de l'école publique, même à travers les yeux d'un petit âne qui, en compagnie d'autres animaux et des rois mages, va saluer le petit Jésus dans sa crèche.
Lire la suiteLes crèches de Noël : l’expression culturelle transcende la préférence personnelle…
Par Éric Lanthier
En voulant interdire l’exposition des crèches de Noël devant tous les bâtiments publics, l’Association des maires de France impose sa préférence à l’ensemble de la collectivité française.
En imposant sa préférence personnelle, l’AMF n’est plus au service du peuple. Elle ne peut pas concéder que la crèche de Noël fasse partie de l’histoire du patrimoine français. La culture d’un peuple n’apparait pas spontanément, elle est nourrie au fil du temps par des célébrations, des manifestations, des chants, des rituels. La culture est cette substance qui supporte la tradition d’un peuple ou d’une collectivité. Vouloir éradiquer des éléments de la culture ne fait que dénaturer son patrimoine et affecte la dynamique de cette collectivité. Or, tout changement de culture ne doit pas être imposé unilatéralement par un groupe qui n’est pas mandaté de le faire; il doit être approuvé par le peuple.
Lire la suiteJoyeuse Halloween ou Joyeux Noël : deux poids, deux mesures
Par Éric Lanthier
On véhicule que souhaiter Joyeux Noël est nocif pour la conscience des non-chrétiens alors que Joyeuse Halloween est culturellement acceptable, voilà un autre exemple qu’un certain lobby prend trop de place dans l’espace médiatique.
Vendredi dernier, je vivais un bon moment romantique avec ma tendre chérie. Nous écoutions la radio sous un ciel étoilé. Mon épouse avait sa tête collée sur mon épaule. Nous avions syntonisé une fréquence qui diffusait de belles pièces musicales propices à la romance. Cependant, une phrase vint mettre une pause à cette séquence romantique. Effectivement, l’animateur se mit à nous souhaiter : Joyeuse Halloween! À l’instant, je me tournai vers ma tendre moitié et je lui dis avec exclamation : «J’ai trouvé le sujet de mon prochain article! Il s’intitulera : Joyeux Noël ou Joyeux Halloween…» Bien sûr, cette interruption surprise mit la romance sur pause mais, soyez sans crainte, ce fut de courte durée.
Au Québec, depuis la venue de Jacques Cartier, on fête Noël et on se souhaite : Joyeux Noël! Or, il se trouve qu’un irréductible lobby a décidé que c’était immoral de souhaiter cette expression en public. Ils prétendent que ça nuit à la conscience des non-chrétiens. Or, je n’ai jamais entendu un musulman, un juif ni qui que ce soit issu de l’immigration se lever et s’opposer à ce qu’on souhaite Joyeux Noël à la population. Par peur de représailles de cet irréductible lobby, les commerçants ont décidé d’opter pour une version 2.0 en souhaitant Joyeuses Fêtes à leurs clients. D’un autre côté, personne ne s’offusque à ce qu’on souhaite aux gens : Joyeuse Halloween.
Lire la suiteTrès bonnes réflexions du cardinal Francis George sur la situation des catholiques aux États-Unis
Sur le blog de Jeanne Smits du 11 septembre 2014, une traduction à lire..., dont voici un extrait :
(Photo : Photobra Adam Bielawski sur wikimédia.org, licence creative commons)
(...)Tout au long de l’histoire, lorsque les catholiques et les autres croyants de la religion révélée ont été contraints de choisir entre être enseignés par Dieu ou instruits par des politiques, des professeurs, des éditorialistes de grands journaux et des artistes du monde du divertissement, nombreux sont ceux qui ont choisi d’aller du côté du manche. Cela permet d’amoindrir une importante tension au cœur de leur vie, même si cela entraîne aussi l’idolâtrie d’un faux dieu. On n’a pas besoin de courage moral pour se conformer au gouvernement et à la pression sociale. Il faut une foi profonde pour « nager à contre-courant », ainsi que le pape François a encouragé les jeunes à le faire lors des JMJ de l’été dernier.
Nager à contre-courant signifie limiter son propre accès aux positions de prestige et de pouvoir au sein de la société. Cela veut dire que ceux qui choisissent de vivre conformément à la foi catholique ne seront pas les bienvenus en tant que candidats politiques aux postes nationaux, qu’ils ne feront pas partie des conseils éditoriaux des grands journaux, qu’ils ne seront pas chez eux dans la plupart des facultés universitaires, qu’ils ne feront pas une belle carrière d’acteurs ou d’artistes. Ni eux, ni leurs enfants, qui seront également suspects. Dans la mesure où toutes les institutions publiques, peu importe qui les possède ou les fait fonctionner, seront agents du gouvernement et conformeront leurs activités aux exigences de la religion officielle, l’exercice de la médecine et du droit deviendra plus difficile pour les catholiques fidèles. Cela signifie déjà dans certains Etats que ceux qui ont des entreprises sont obligés de conformer leur activité à la religion officielle ou payer une amende, de même que les chrétiens et les juifs doivent payer une amende à cause de leur religion dans les pays gouvernés par la charia. (...)
Le maire du Saguenay heureux de la décision rendue par la Cour Suprême des États-Unis en faveur de la prière
Sur le site du Journal de Québec du 7 mai 2014 :
(photo : Khayman sur wikimédia.org, licence creative commons)
«Je suis très content de la décision de la Cour suprême des États-Unis, s’est exclamé le maire Tremblay. Le tribunal a parlé d’héritage et de tradition, mais j’aurais aussi parlé de foi. Ici, c’est devenu presque une faveur de pouvoir prier. Or, le chrétien est aussi important que les autres.»
La Nouvelle-France et le Québec ont des racines chrétiennes et il est normal que la population québécoise puisse faire une prière dans la vie publique. Seuls les extrémistes athées aimeraient faire disparaître ce christianisme que supporte mal leur intolérance...
Le Parti Québécois recrute l'auteure du livre « La laïcité, ça s'impose ». Elle partage la volonté d'imposer un laïcisme d'État
Sur le site du journal La Presse du 7 mars 2014 :
(Françoise David va devoir affronter une idéologue de sa stature...)
(Photo : Asclepias sur wikimedia.org, licence creative commons)
le Parti québécois a choisi Louise Mailloux, professeure de philosophie au cégep du Vieux Montréal, pour être candidate dans Gouin et livrer bataille à la cochef de Québec solidaire, Françoise David.
(...)
la croyance de certains ne doit pas devenir la loi de tous et de toutes», résume Mme Mailloux dans son livre.
C'est effectivement une raison pour laquelle on ne doit surtout pas voter pour le Parti Québécois qui cherche à imposer un laïcisme qui veut étouffer la liberté religieuse au Québec, pour ne laisser la place qu'à sa croyance pratiquée dans un matérialisme athée.