Coronavirus: le directeur de l’USAID lance à l’ONU, «cesser de considérer l’avortement comme une aide humanitaire essentielle»
John Barsa, directeur de l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Par Adèle Cottereau (Droit de Naître) ― Photo (côtés flous rajoutés) : U.S. Department of Homeland Security/Wikimedia Commons
Inédit : le directeur de l’Agence américaine pour le développement international vient d’envoyer une missive, datée du dix-huit mai 2020, au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui demandant de « cesser de considérer l’avortement comme une aide humanitaire essentielle » pendant la pandémie de COVID-19.
Cette requête, sans précédent dans sa critique directe aux directives de l’ONU, intervient à un mois de l’appel lancé par Antonio Guterres pour le financement (7 milliards de dollars) du Plan de réponse humanitaire mondial de l’ONU pour la pandémie de COVID-19.
La lettre, signée par l’administrateur par intérim de l’Agence américaine, John Barsa, reproche notamment à l’ONU d’avoir placé les « services de santé sexuelle et génésique au même niveau d’importance que l’insécurité alimentaire, les soins de santé essentiels, la malnutrition » et autres drames humanitaires.
Dans le document, John Barsa demande explicitement de supprimer les références à la « santé sexuelle et génésique » dans les politiques COVID-19 de l’ONU et de « supprimer l’avortement en tant que composante essentielle des priorités de l’ONU pour répondre à la pandémie COVID-19 ».
« L’ONU ne devrait pas utiliser cette crise comme une opportunité pour faire progresser l’accès à l’avortement en tant que service essentiel », s’est-il indigné, reprochant à Antonio Guterres d’avoir favorisé « la distribution généralisée de médicaments provoquant l’avortement, ainsi que la promotion de l’avortement au niveau local. »
John Barsa a déclaré également que l’ONU devrait se concentrer sur les « interventions vitales » et les « besoins concrets les plus urgents », comme les « soins de santé essentiels » et la lutte contre les « pénuries alimentaires ».
« L’ONU ne doit pas intimider ni contraindre les États membres qui sont attachés au droit à la vie », a conclu le dirigeant américain. « Utiliser la pandémie COVID-19 comme justification pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils modifient leurs lois est un affront à l’autonomie de chaque société de déterminer ses propres politiques nationales en matière de soins de santé. »