Kamala et sa grand-mère
Kamala Harris.
Par Campagne Québec-Vie — Image : capture d’écran vidéo/X
Kamala Harris a évoqué avec fierté l’engagement de sa grand-mère en Inde, où cette dernière se rendait dans des villages ruraux pour prêcher au moyen d’un mégaphone sur l’importance des « soins de santé reproductive ». Ce terme, dans le discours politique contemporain, est généralement compris comme incluant la contraception et l’avortement.
Chez Campagne Québec-Vie (CQV), nous sommes profondément préoccupés par ce genre de témoignages. Ce qui est présenté comme un « soin » cache souvent des pratiques qui, au lieu de protéger la vie humaine, la détruisent. La promotion de l’avortement et de la contraception dans des communautés vulnérables est une tragédie morale qui va à l’encontre du respect de la dignité humaine.
La description de Kamala Harris souligne la propagation de ces idéologies à travers le monde sous couvert de « santé reproductive », y compris dans des villages ruraux d’Inde où les femmes et les familles sont souvent dans des situations socio-économiques précaires. Loin de fournir des solutions respectueuses de la vie et du bien-être des familles, ces programmes tendent à imposer des normes occidentales qui favorisent l’avortement comme une solution à la pauvreté.
Nous croyons fermement que les véritables solutions résident dans le soutien aux familles, la promotion de la culture de la vie, et la défense des droits des plus vulnérables, y compris les enfants à naître. Loin d’imposer des solutions destructrices, les initiatives devraient viser à éduquer et à soutenir les familles dans la dignité et le respect de la vie humaine à toutes ses étapes. Kamala Harris et d’autres chefs doivent reconnaître que les politiques qui favorisent l’élimination de la vie innocente sous couvert de la « santé reproductive » ne répondent pas aux besoins fondamentaux des communautés.
La pilule abortive tue une femme de 33 ans
Par Micaiah Bilger (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Lightfield Studios/Adobe Stock
Les militants pro-avortement trompent les femmes en insistant sur le fait que les « médicaments » abortifs sont extrêmement sûrs, à tel point qu’ils peuvent être pris à domicile sans même la supervision d’un médecin.
Mais cette semaine, les médias indiens ont rapporté qu’une autre femme est morte ainsi que son bébé à naître après avoir pris des produits abortifs à la maison — peut-être parce qu’elle a cru l’affirmation fausse, mais répandue, selon laquelle ils sont « plus sécuritaires que le Tylenol ».
News 9 rapporte que la police locale a confirmé que Priti Kushwaha, 33 ans, de Bengaluru, en Inde, est morte quelques heures après avoir pris des pilules abortives qu’elle avait achetées dans une pharmacie voisine.
Son mari a déclaré aux autorités qu’il voulait qu’elle se rende à l’hôpital pour avorter, mais elle a décidé de prendre les pilules abortives à la maison, selon l’article.
Ni Kushwaha ni son mari ne voulaient du bébé. Le couple aurait découvert que madame était enceinte la semaine dernière et les deux parents auraient opté pour l’avortement parce qu’ils avaient déjà un bébé de 11 mois à la maison, rapporte Times Now News.
Selon la police, Kushwaha a acheté les pilules abortives et les a prises chez elle à l’insu de son mari ; ce n’est qu’après avoir commencé à saigner abondamment qu’elle lui a dit ce qu’elle avait fait.
Son mari a déclaré qu’elle souffrait de douleurs et de saignements importants, mais qu’elle refusait d’aller à l’hôpital. La raison n’est pas claire. En Inde, les avortements sont légaux pour pratiquement toutes les raisons jusqu’à 24 semaines.
Cependant, lorsque Mme Kushwaha a perdu connaissance, son mari a déclaré l’avoir emmenée d’urgence à l’hôpital. Elle a été déclarée morte peu de temps après, selon l’article.
La police a déclaré avoir ouvert une enquête sur la mort de la femme, mais ne soupçonne aucun acte criminel.
Lire la suiteLa Haute Cour de l’État du Kerala, en Inde, empêche l’avortement d’un bébé de 31 semaines
Par Joseph John — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : thodonal/AdobeStock
Kerala, Inde, 10 septembre 2021 (LifeSiteNews) — À la fin du mois dernier, la Haute Cour de l’État indien du Kerala a rejeté la demande d’une mère d’avorter son bébé de 31 semaines, déclarant que le « droit à la vie d’un enfant à naître » ne peut être traité « différemment [de celui] d’un enfant né ». Le Conseil des évêques catholiques du Kerala (KCBC) a applaudi cette décision.
« En l’absence de toute menace pour la vie ou la santé de la mère », l’honorable juge a estimé que « le choix reproductif de la mère, qui est une facette du droit fondamental qui lui est garanti par l’article 21 de la Constitution, devra céder le pas au droit à la naissance de l’enfant à naître ».
L’article 21 de la Constitution indienne garantit deux droits : le droit à la vie et le droit à la liberté individuelle.
La Commission de la famille du KCBC a émis une déclaration saluant le verdict de la Haute Cour du Kerala. Elle a félicité l’honorable juge, déclarant que « seuls les juges ayant des valeurs morales solides sont capables de rendre des décisions fortes pour la justice ». [La KCBC aurait au moins pu mentionner que la décision du juge comporte de grave défaut puisqu'elle ne protège pas entièrement l'enfant à naître.*]
La Cour a ordonné au Conseil médical du gouvernement d’examiner la mère et de soumettre son rapport médical. Le rapport médical précisait que les médecins avaient détecté une anomalie non létale chez le bébé et suggéraient la poursuite de « la grossesse jusqu’à son terme ».
L’honorable juge a écrit que « l’enfant à naître a la vie à partir du moment où il se transforme en fœtus. Si l’enfant à naître a la vie, bien qu’il ne soit pas une personne naturelle (sic), il peut certainement être considéré comme une personne au sens de l’article 21 de la Constitution, car il n’y a absolument aucune raison de traiter un enfant à naître différemment d’un enfant né ».
Le père Paulson Simethy, secrétaire de la Commission familiale du KCBC, a déclaré à LifeSiteNews que le KCBC soutient les familles nombreuses et promeut la culture de la vie. Sabu Jose, le président de la cellule pro-vie du KCBC, a souligné à LifeSiteNews la nécessité de promouvoir la dignité et l’inviolabilité de la vie humaine dans l’utérus.
Le 25 mars 2021, le gouvernement fédéral indien a étendu sa loi sur l’avortement pour autoriser le meurtre d’enfants dans l’utérus jusqu’à 24 semaines. Auparavant, les bébés ne pouvaient être tués que jusqu’à 20 semaines (cinq mois) dans l’utérus. Le nouvel amendement autorise également l’avortement jusqu’à la naissance en cas d’« anomalies » du fœtus.
Le Lancet estime qu'environ 16 millions d'avortements (14,1 millions-17,3 millions) ont eu lieu en Inde en 2015.
*Commentaire d'A.H.
Les Indiennes ont appris auprès de Mère Teresa la planification naturelle de la famille
Par Anne Marie Williams (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : designisback/Pixabay
Je tiens à mettre ici une note, que vous trouverez peut-être un peu longue. Voilà, cet article sur la planification naturelle des naissances est en soi amoral parce qu’il ne parle pas de l’usage légitime et de celui illégitime de ce procédé. Je trouve en fait criminel, comme cet article le fait, de lancer bêtement à la figure des gens la planification naturelle sans évoquer la question morale attenante. Je ne prétends pas, cependant, la parcourir de bout en bout.
La planification familiale des naissances, comme tout acte, a un aspect moral à examiner. Mais qu’est-ce, pour commencer ? C’est le recours aux temps infertiles de la femme qui alternent naturellement avec ses périodes fécondes. Or comme les relations conjugales peuvent aussi bien être tenues en temps fertiles qu’en temps infertiles, il appert qu’elles peuvent être tenues volontairement pendant les seuls temps infertiles sous certaines conditions. Maintenant, la différence entre la planification naturelle et la contraception est que cette dernière frustre les rapports conjugaux de leurs fruits naturels par, par exemple, un moyen chimique ou une barrière physique, ou tout autre moyen, ce que ne fait pas la planification naturelle pluisqu’elle n’obstrue pas la fonction reproductive. Toutefois, l’Église catholique enseigne, basant son enseignement sur la révélation divine et la loi naturelle, que les époux ne peuvent limiter le nombre de naissances dans leur famille par le moyen de la planification naturelle que pour des raisons éminemment sérieuses — comme en tant de famine où on ne pourrait nourrir un nouvel enfant, ce qui doit arriver de temps à autre en Inde. Un bon texte à lire sur la question est l’encyclique de Paul VI Humanæ vitæ, en gardant à l’esprit, bien sûr, que la première fin du mariage est la procréation et l’éducation des enfants.
Pour finir, comme Mère Teresa était catholique (mais elle l’est toujours puisqu’elle est au ciel), elle a sans doute expliqué tout cela aux Indiennes à qui elle a enseigné les méthodes de planification naturelle des naissances — ce que cet article oublie de faire. — A. H.
Récemment, Live Action News a rapporté que, dans le cadre d’un débat national plus large sur le contrôle de la population, l’État indien d’Uttar Pradesh envisage de mettre en œuvre des mesures coercitives de contrôle de la population qui inciteraient fortement les couples à n’avoir qu’un seul enfant et pénaliseraient directement les couples qui ont plus de deux enfants.
Si les arguments en faveur d’un contrôle de la population en Inde en tant que pays sont très faibles en raison d’un taux de fécondité total déjà inférieur au seuil de remplacement, les détracteurs des mesures coercitives ont noté à juste titre que dans les régions où les femmes sont plus éduquées, le taux de fécondité diminue naturellement [ce qui n’est pas forcément bon et est plus probablement mauvais¹]. Sensibiliser les femmes pauvres à la fécondité est une forme d’éducation qui les aide à planifier leur famille sans les dommages corporels que beaucoup subissent avec la contraception hormonale, et qui peuvent être particulièrement dangereux pour les femmes pauvres qui ne peuvent pas avoir accès à des soins de suivi.
Mère Teresa et l’antidote à la « culture du jetable »
Les Missionnaires de la Charité, un ordre de religieuses catholiques fondé par feu Mère Teresa de Calcutta, enseignent avec succès depuis des décennies aux femmes de Calcutta et de toute l’Inde à faire un graphique de leurs cycles pour obtenir ou éviter une grossesse grâce à la méthode symptothermique de planification familiale naturelle (PFN). Mère Teresa considérait la planification familiale naturelle comme l’antidote à la « culture du jetable » qui considère les enfants et les personnes en général comme des problèmes plutôt que comme des dons uniques et non reproductibles. [J'imagine que ce qui devait arriver est que les gens avaient des enfants dans des situations où il aurait mieux valu ne pas en avoir, comme en temps de famine, et qu'ils se débarrassaient de leur bébé — d'où la « culture du jetable ».*]
Lire la suiteGrâce à des religieuses, il ne fut pas avorté. Maintenant, il veut entrer au séminaire de la FSSP
Par Michael Haynes — Traduit par Campagne Québec-Vie
26 juillet 2021 (LifeSiteNews) — Un jeune homme originaire de l’Inde, qui a été sauvé d’un avortement par des religieuses travaillant dans un hôpital, cherche à poursuivre sa vocation en étudiant au séminaire catholique traditionnel Our Lady of Guadalupe dans le Nebraska, qui est dirigé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP).
Il a maintenant besoin d’aide pour réunir les fonds nécessaires pour répondre à l’appel et entrer au séminaire. Les lecteurs peuvent envisager de l’aider dans cette collecte de fonds par le biais de cette page LifeFunder.
Dominic Pavan, qui vit actuellement en Inde, est rempli du désir de répandre la joie et la vérité de l’Évangile, reconnaissant que tant de personnes ont besoin de connaître Dieu.
Sa mère s’est mariée jeune, mais à environ 16 semaines de grossesse, alors qu’elle était enceinte de Dominic, elle a commencé à vouloir se faire avorter. Cependant, l’hôpital local était dirigé par des religieuses qui l’ont convaincue d’attendre plusieurs semaines. Lorsqu’elle est retournée à la clinique, la mère de Dominic avait dépassé la limite légale pour les avortements en Inde.
Elle est retournée au même hôpital au moment de l’accouchement et les religieuses ont placé Dominic devant une statue de Notre-Dame peu après sa naissance, le confiant à Marie avec leurs prières.
Élevé dans une famille hindoue très traditionnelle, Dominic se rendait au temple « presque tous les jours ». Pourtant, vers l’âge de cinq ans, il a été fasciné par une image du Sacré-Cœur dans l’école catholique qu’il fréquentait, ainsi que par un sanctuaire marial qu’il visitait lors de voyages scolaires.
Lire la suiteL’Inde légalise l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse
Billet de blogue d’Aubert Côté (Campagne Québec-Vie) ― Photo (couleurs modifiées) : WavebreakMediaMicro/AdobeStock
L’Inde vient de permettre le meurtre de bébés à naître jusqu’à 24 semaines pour des raisons, thérapeutiques, « eugéniques », c’est-à-dire en vue de sélectionner des individus en se basant sur leur patrimoine génétique et pour des raisons sociales.
Les avortements impliquent deux vies, pas une seule. Et plus les avortements sont tardifs, plus c’est dangereux autant pour le bébé que pour la mère. Un avortement effectué jusqu’à 24 semaines, soit un avortement tardif consiste à injecter une solution de chlorure de potassium toxique à travers l’estomac de la femme, dans le cœur du bébé, causant une douleur atroce au bébé, car le poison arrête son cœur. Quelques jours plus tard, le travail est déclenché et la femme donne le jour au corps de son bébé mort.
Comme nous l’avons dit tout à l’heure, ce type d’avortement est aussi dangereux pour les mères. Même les groupes pro-choix de l’Inde admettent qu’il y a d’énormes risques pour la mère qui se fait avorter au troisième trimestre, soit jusqu’à 24 semaines.
À 24 semaines de grossesse, les bébés sont viables en dehors de l’utérus et ils sont capables de ressentir une douleur intense. L’Inde est le premier pays au monde pour avoir le nombre le plus élevé d’avortements. Selon l’Institut Guttmacher, l’Inde a avorté 15,6 enfants à naître en 2015.
A.C.
1,85 million d’avortements en moins en Inde
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Pikrepo
Le confinement, imposé quasi unanimement dans le monde entier aux populations sidérées, serait un facteur d’augmentation des avortements, en ce qu’il a provoqué un large appauvrissement, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis par exemple. On peut aussi attribuer cette augmentation à la libéralisation de la pilule abortive, en Grande-Bretagne du moins, amenant plus facilement de nombreuses femmes à se faire avorter elles-mêmes.
Paradoxalement, en Inde le résultat a été l’inverse, grâce à l’indisponibilité de la pilule abortive qui ne pouvait donc suppléer à l’absence d’accès aux établissements en avortement. Cela signifie également qu’on n’aura peut-être pas fait de ces établissements une priorité, contrairement au Québec où les avortoirs sont restés ouverts…
Selon une étude établie en mai 2020 par la Fondation Ipas Development, 1,85 million d’Indiennes n’auraient pas avorté leur enfant à naître non voulu, en raison du confinement. L’étude affirme, rapporte Gènéthique :
« Au cours des trois premiers mois du blocage de Covid-19, du 25 mars au 24 juin, 47 % des 3,9 millions d’avortements qui auraient probablement pu être pratiqués en Inde dans cette période, dans des circonstances normales », n’ont pas eu lieu. Et sur ces avortements évités, 80 % sont imputables à l’indisponibilité des pilules abortives dans les pharmacies et 20 % en raison d’un accès moindre aux établissements réalisant les IVG.
D’après une étude du Lancet publiée en 2015, 15, 6 millions d’avortements sont pratiqués chaque année en Inde…
Cela dit, je ne vais louer ni recommander le confinement ou le coronavirus comme moyen d’empêcher l’avortement ; s’il a peut-être contribué à réduire le nombre d’avortements en Inde, il aura concouru à l’augmenter ailleurs dans le monde ; le confinement a servi de prétexte pour euthanasier des personnes âgées ou handicapées, il a aussi été le spectacle de l'abandon de personnes âgées ; il a servi de subterfuge pour fermer les églises ; enfin, il a détruit l’économie de nombreux pays, et ses victimes sont encore à compter. Le confinement n’est pas la solution.
La Chambre basse d’Inde vote l’interdiction de la GPA commerciale
Parlement d'Inde.
Billet de blogue d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Nemrod Bar/Flickr
Cela vaut mieux que si la GPA (Gestation pour autrui) était sans barrière ni frein, désormais, l’industrie de la GPA ne pourra plus exploiter des Indiennes, les privant quasiment de toute liberté, cela ne pourra plus se faire, au grand jour du moins.
D’après The Hindu, le Lok Sabha (Chambre basse d’Inde) a voté un projet de loi, modifié par 27 amendements, qui interdirait la GPA commerciale, la GPA resterait cependant permise. Le projet de loi ne permettrait pas la GPA au profit des duos de même sexe :
Le ministre de la Santé J.P. Nadda [...] remercie les membres qui ont pris part au débat. « Nous rejetons totalement la maternité de substitution commerciale. En même temps, l’intention est de sauver la famille », dit-il. Une famille signifie un homme et une femme légalement mariés, poursuivit-il en réponse aux membres qui ont cherché à inclure les couples de même sexe et les concubins dans le projet de loi.
Il serait plus exact de dire que la famille signifie un homme et une femme mariés devant Dieu, après ça, légalement l’État doit le reconnaître. The Hindu continue :
Nishikant Dubey, membre du BJP, affirme que le projet de loi adhère à la « tradition indienne » et que les couples non mariés et les couples homosexuels ne font pas partie de la tradition indienne. Il affirme que même le verdict de la Cour suprême n’a fait que décriminaliser l’homosexualité, mais n’a pas parlé du mariage homosexuel.
L'avortement sélectif et les indo-canadiens
Un article du journaliste scientifique Jean-François Cliche paru dans le journal Le Soleil du 16 avril 2012:
(Québec) Même après avoir immigré au Canada, les femmes qui sont nées en Inde et en Corée du Sud accouchent plus souvent de garçons que les autres, ce qui suggère que l'avortement sélectif des filles pourrait être pratiqué ici, selon une étude ontarienne qui vient de paraître.
Menée par l'épidémiologiste Joel G. Ray, de l'hôpital St. Michael's, à Toronto, l'étude a consisté à examiner toutes les naissances uniques vivantes survenues en Ontario de 2002 à 2007, puis à calculer le ratio des sexes - le nombre de garçons sur le nombre de filles - selon le pays d'origine de la mère. Les résultats, basés sur pas moins de 766 000 naissances (dont 32 000 de familles indiennes et 3600 de familles coréenne), ont été publiés ce midi par le Canadian Medical Association Journal.
En général, ce ratio est d'environ 1,05, ce qui signifie qu'il naît naturellement 105 garçons pour 100 filles. Dr Ray et son équipe ont trouvé des ratios égaux ou très proches pour tous les endroits de naissance des mères - Canada, Europe, Chine, Philippines, «reste de l'Asie de l'Est», Pakistan, «reste de l'Asie du Sud» et «autres» -, sauf pour deux endroits. En effet, chez les mères qui donnaient naissance à leur premier enfant, ce ratio favorisait significativement les garçons lorsque la mère était née en Corée du Sud (1,20) et en Inde (1,11).
En outre, ce ratio était particulièrement élevé chez les femmes nées en Inde qui accouchaient de leur 2e enfant ou plus, atteignant pas moins de 1,36.
«Nos résultats soulèvent la possibilité que les couples originaires de l'Inde utilisent plus souvent que les autres des méthodes de détermination prénatale du sexe et choisissent l'avortement lors d'une deuxième grossesse ou plus si le foetus est une fille», avancent les auteurs. Ceux-ci avertissent toutefois en conclusion qu'il faudra des études plus «directes» des pratiques de sélection sexuelle chez les immigrants pour savoir s'il s'agit d'avortements sélectifs ou d'implantation de foetus-garçons.
Des études précédentes ont toutefois trouvé qu'en Inde, le ratio garçon-fille est nettement plus élevé pour les deuxièmes naissances lorsque l'aîné de la famille est une fille. De même, au Canada, d'après les données du recensement, lorsque les deux premiers enfants d'une famille d'origine indienne sont des filles, le ratio garçon-fille est de 1,90 pour les naissances subséquentes.
On devine que le sujet doit être âprement débattu au sein de la communauté indienne du Canada, qui ne forme pas un bloc monolithique, mais à l'heure d'écrire ces lignes, la demi-douzaine d'associations et de ressortissants contactés par Le Soleil avaient refusé nos demandes d'entrevue ou n'y avaient pas répondu.
Dans tous les cas, la question de savoir comment empêcher ce genre de comportement sans tomber dans un profilage racial inacceptable est loin, très loin d'être facile, commente Bernard Keating, chercheur en bioéthique à l'Université Laval.
«C'est le problème, très difficile, d'une immigration qui amène avec elle des valeurs incompatibles avec celles de nos sociétés, dit-il. (...) Je pense qu'il faut travailler avec des leaders de ces communautés-là qui vivent ici et qui ont fait un certain tri dans leur héritage culturel. Je pense à cette belle analogie de Boukar Diouf, qui dit que quand on voyage, il faut savoir alléger ses valises, il ne faut pas tout prendre avec soi. Et ici, même si on n'est pas toujours des champions de l'égalité de la femme au quotidien, on a cette idée de l'égalité des sexes qui rend ces pratiques inacceptables.»