Un cardinal nommé pour enquêter sur la corruption au Vatican meurt à 98 ans, sans que ses conclusions aient été rendues publiques
Le Cardinal Jozef Tomko.
Par Louis Knuffke — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Twitter
12 août 2022 Citée du Vatican (LifeSiteNews) — Le jeudi 11 août 2022, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a célébré la messe de funérailles du cardinal Jozef Tomko à l’autel de la Chaire dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Le Saint-Père, qui était présent, a présidé la Commendatio et la Valedictio finales.
Le défunt cardinal, d’origine slovaque, est décédé à Rome le 8 août. Il était le préfet émérite de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et avait été créé cardinal par Jean-Paul II en 1985.
Comme Vatican News l’a rapporté hier, dans son homélie funèbre, le cardinal Re a fait l’éloge de la vie toute de dévouement du cardinal Tomko, consacrée « à la création de nombreux nouveaux diocèses, à la construction de nouvelles églises, de centres éducatifs, de centres sociaux et au développement de la coopération missionnaire des sociétés missionnaires pontificales dans de nombreux pays ».
Le cardinal défunt a également été loué par le cardinal Joseph Zen dans son livre For the Love of My People I Will Not Keep Silent [Pour l’amour de mon peuple, je ne me tairai pas], pour la clarté et l’intégrité avec lesquelles il a aidé l’Église en Chine et traité avec le parti communiste chinois pendant son mandat à la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Le cardinal Tomko avait été préparé à ce travail par son expérience avec les communistes dans son propre pays, la Slovaquie. Il a été ordonné prêtre en 1949 à Rome, pendant l’oppression communiste de l’Église catholique en Slovaquie. En raison de la persécution de l’Église, il n’a pas pu retourner dans l’archidiocèse de Kosice et, en 1962, il a commencé à travailler à la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican, dont il a assumé la direction en 1966. À la Curie romaine, il a ensuite été sous-secrétaire de la Congrégation pour les évêques en 1974, secrétaire général du Synode des évêques en 1979, puis préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples en 1985. En 1985, il a également été élevé au Collège des cardinaux.
Fort de sa longue expérience au sein de la Curie romaine, le cardinal Tomko, ainsi que les cardinaux Julian Herranz et Salvatore De Giorgi, ont notamment été chargés en 2012 par le pape Benoît XVI d’une enquête sur la corruption de la Curie autour du scandale « Vatileaks » de 2011, dans lequel des documents papaux confidentiels avaient été volés et divulgués à la presse.
Lire la suiteUn tribunal allemand condamne deux prêtres à une amende pour un article critiquant l’homosexualité dans le clergé
Le Père Dariusz Oko.
Par Pierre Boralevi — Traduit par Campagne Québec-Vie
20 mai 2022, Cologne, Allemagne (LifeSiteNews) — Un tribunal allemand a infligé une amende de plusieurs milliers d’euros à un prêtre polonais et à son éditeur allemand, suite à leur appel d’un précédent verdict selon lequel ils étaient coupables de « discours de haine » contre les homosexuels.
Après l’audience d’aujourd’hui à Cologne, le père Dariusz Oko a été condamné à une amende pour discours de haine et incitation à la haine pour un article qu’il a publié dans la revue théologique allemande Theologisches en janvier 2021. Il a été condamné à une amende de 3 150 € (3 325 $ US). Le deuxième accusé, le père Johannes Stöhr, 91 ans, rédacteur en chef de la revue, devra payer une amende de 4 000 € (4 222 $ US). L’argent sera versé à une organisation caritative.
Mais selon le site d’information polonais Polonia Christiana, Oko et Stöhr n’ont pas été condamnés pour quoi que ce soit.
« Le père Oko doit verser une restitution à une organisation caritative ; le tribunal a abandonné les poursuites. Il n’y a donc pas de condamnation parce que les procureurs ont abandonné les poursuites », rapporte le site.
Polonia Christiana a écrit que le prêtre polonais était satisfait de la décision d’aujourd’hui, affirmant que c’était « un match nul ».
« Comme le dit le père Oko, c’est un match nul ; le prêtre a exprimé des regrets dans la salle d’audience pour avoir utilisé des mots trop forts [dans son article controversé]. Selon le prêtre, si l’offre de payer une amende à une organisation caritative n’était pas acceptée, le tribunal pourrait demander le retrait de l’article dans les instances suivantes. »
Selon le journal régional rhénan Neue Ruhr Zietung (NRZ), Oko a déclaré : « Je regrette d’avoir utilisé des termes aussi forts. Je ferai attention à l’avenir à ne pas utiliser de telles expressions qui peuvent blesser les autres. Ce n’était pas mon intention ».
NRZ rapporte que le juge a décidé d’abandonner l’affaire « parce que les accusés avaient fait preuve de remords et n’avaient pas de casier judiciaire ».
Il ajoute que le juge Schwartz et les avocats ont « débattu du montant de l’amende ».
Les prêtres devront verser l’argent à « Weisser Ring », une association d’aide aux victimes de crimes.
L’article d’Oko, intitulé « On the need to curb homosexual cliques in the Church », met en lumière des cas d’abus commis par des prêtres et des évêques homosexuels et détaille les mécanismes utilisés par ce qu’il appelle des « homoclans » ou une « homomafia » de clercs prédateurs pour éviter de rendre des comptes.
Lire la suiteUn universitaire polonais condamné en Allemagne pour ses travaux sur l’homosexualité dans l’Église
Le Père Dariusz Oko.
Par Olivier Bault (Visegrád Post) — Photo :
Pologne/Allemagne — La condamnation en Allemagne de Dariusz Oko, prêtre catholique, professeur ès sciences humaines et maître de conférences à l’Université pontificale Jean-Paul II de Cracovie, a fait beaucoup de bruit en Pologne. Elle fait même la couverture de trois grands hebdomadaires conservateurs cette semaine : Do Rzeczy, Sieci et Gazeta Polska. Il faut dire que la presse allemande est en pointe quand il s’agit de critiquer les supposées atteintes au pluralisme médiatique et à la liberté de la presse en Pologne. Or la condamnation de l’universitaire polonais concerne un article publié dans un magazine catholique allemand à propos de ce que d’aucuns appellent la mafia gay ou la mafia rose ou encore la mafia lavande dans l’Église catholique.
L’abbé Dariusz Oko est l’auteur de plusieurs ouvrages sur cette question, dont le plus récent, sorti en 2020, porte l’intitulé « La mafia lavande » et traite du problème de la solidarité discrète entre homosexuels actifs membres du clergé à la manière d’une véritable mafia qui occuperait des postes d’influence jusqu’au Vatican et qui serait à l’origine de beaucoup d’abus sexuels, y compris sur des mineurs. La question des cliques homosexuelles dans l’Église a d’ailleurs déjà été évoquée par le pape François et par son prédécesseur Benoît XVI qui avait été le premier à s’attaquer frontalement à ce problème. Le premier grand texte du Polonais Dariusz Oko sur la question avait pris la forme d’un long article publié en 2012 dans le magazine polonais Fronda et dans le mensuel allemand Theologisches, sous le titre « Avec le pape contre l’homohérésie ». Il y expliquait comment ses travaux sur la propagande et l’idéologie du lobby homosexuel l’avaient amené à s’apercevoir que cette idéologie était très présente au sein même de l’Église catholique « où elle prend la forme d’une homohérésie ». Il y soulignait aussi comment les médias parlent souvent abusivement de pédophilie dans l’Église pour mieux masquer le problème nettement plus fréquent de l’éphébophilie des prêtres et évêques homosexuels.
Mais c’est à l’occasion de la très progressiste « Voie synodale » (encore appelée « Chemin synodal » en français) lancée par l’Église catholique en Allemagne, que la rédaction du mensuel catholique allemand Theologisches a jugé utile d’aborder avec le spécialiste polonais de la question le problème de l’homosexualité et de l’idéologie qui l’accompagne au sein même de l’Église. L’article intitulé « De la nécessité de restreindre les cliques homosexuelles dans l’Église » semblait devenu introuvable sur le site du mensuel allemand après la condamnation fin juillet, par le tribunal de district de Cologne, de l’abbé Dariusz Oko ainsi que du prêtre allemand Johannes Stöhr, rédacteur en chef du magazine et théologien âgé de 90 ans. L’auteur polonais du texte a écopé d’une amende de 4 800 € mais a fait appel du jugement. Il risque la prison. L’article censuré par la justice allemande peut être lu en polonais dans l’hebdomadaire Gazeta Polska daté du 4 août, avec, en couverture, le titre : « Lisez l’article pour lequel les Allemands ont condamné l’abbé Oko ».
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