“Avec le recul”, l'universitaire néerlandais Theo Boer revient sur son soutien à l'euthanasie légale
Sur le blog de Jeanne Smits du 17 juillet 2014, un article à lire en entier :
(Theo Boer)
On a beaucoup glosé sur le revirement d’un universitaire néerlandais, Theo Boer favorable en 2002 à la légalisation de l’euthanasie, cité par le tabloïde anglais The Daily Mail comme ayant supplié les Britanniques de ne pas imiter les Pays-Bas à propos du suicide assisté : « Ne faites pas notre erreur », c’est sa phrase montée à la une du quotidien conservateur. En France, le Courrier International s’est emparé du sujet dans un bref article informatif où il parle de « Theo De Boer ». De nombreux sites d’information ont cité l’article du Daily Mail rapportant les propos de Theo Boer qui y sont présentés comme une sorte d’interview.
Le Pr Boer, contacté par Alex Schadenberg d’Euthanasia Prevention Coalition a récusé ce procédé et lui a envoyé l’article complet qu’il avait écrit pour les médias anglais, à charge pour Schadenberg de le publier sans aucune modification. Je vous en propose ici ma traduction. Etant donnée la demande de Theo Boer, merci de ne pas tirer des citations de ce texte qui forme un tout. On peut y renvoyer en utilisant ce lien : http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2014/07/avec-le-recul-luniversitaire.html. – J.S.
« Pays-Bas : les médecins veulent pouvoir euthanasier les enfants de moins de 12 ans »
Sur le blog de Jeanne Smits du 10 juillet 2014, un article à lire en entier :
(photo : saigneurdeguerre sur flickr.com, licence creative commons)
C’est une idée des pédiatres néerlandais : ils viennent de suggérer la légalisation de l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans souffrant « sans perspectives », c’est-à-dire de manière importante et sans espoir d’amélioration. La décision d’« euthanasie active » serait prise conjointement par les médecins et les parents, et non par l’enfant.
(...)
Effectivement, personne ne connaît d'enfants qui demandent à mourir...
Pays-Bas : des pharmaciens refusent de collaborer avec les médecins euthanasistes.
Sur le site de genethique.org du 28 avril 2014 :
(Photo : flightlog sur flickr.com, licence creative commons)
Certains pharmaciens s'y refusent parce qu'ils ne connaissent pas le médecin qui a approuvé l'euthanasie, d'autres parce qu'ils ne sont pas favorables à une euthanasie pour démence ou dépression. Le porte-parole de l'Association des pharmaciens précise: "Une pharmacie n'est pas une boutique qui ne fait que délivrer des doses mortelles".
Tous devront refuser de participer à l'euthanasie des patients si un jour le gouvernement du Québec la permet.
« Nous ne sommes pas contents de vous » dit la commission d'évaluation de l'euthanasie à un médecin...
(Photo du drapeau des Pays-Bas : sans copyright sur wikimedia.org)
Son crime? Croire que les « balises » hollandaises devaient vraiment servir de balises pour restreindre le nombre d'euthanasies...
Sur le blog de Jeanne Smits du 13 janvier 2014 :
Une femme de 35 ans souffrant d'une maladie mentale a été euthanasiée en décembre 2012 aux Pays-Bas. Jusque-là, rien de totalement exceptionnel : ce genre d'euthanasies s'installe doucement dans le paysage néerlandais et pour la seule année 2013, on a compté 9 euthanasies dans le cadre de maladies psychiatriques ; il y en a eu 14 l'année précédente, toutes jugées conformes à la loi par les commissions régionales d'évaluation qui reçoivent les déclarations d'euthanasie. Elles ont toutes été pratiquées dans le cadre de la « clinique de fin de vie » érigée précisément pour répondre à la demande de personnes peinant à obtenir l'exécution de leur demande de la part de leur médecin de famille.Et ce malgré les problèmes que cela pose par rapport à l'interprétation de la loi : comment considérer, en effet, que les personnes qui en souffrent sont en pleine possession de leurs moyens, capables de prendre une décision éclairée ? Sans compter que le désir de mort peut être lié à la maladie qui, elle, est susceptible d'être soignée.Mais le cas de cette jeune femme a suscité une vive dispute parmi les médecins qui ont été sollicités pour donner leur avis sur son cas : deux étaient contre l'euthanasie, le troisième était pour – et deux jours après que le dernier eut donné son feu vert, elle était morte. Piquée.(...)Le deuxième médecin SCEN consulté, George Wolfs, a déposé une plainte officielle, dénonçant la manière dont la commission d'évaluation l'a traité. Lors de son audition par la commission – après la mise à mort de la patiente – il a été soumis à un interrogatoire qui en dit long sur les présupposés de l'évaluation : « La commission m'a demandé quinze fois pourquoi je pensais, en tant que médecin généraliste, avoir une connaissance de la problématique psychiatrique. Ils me disaient : “Nous ne sommes pas contents de vous. ” »
Ce médecin, tout comme le premier, avait constaté que l'état de la patiente ne répondait même pas aux faibles balises régentant l'euthanasie en Hollande...
L'euthanasie sans consentement du patient fait partie de la routine en Hollande...
Sur le site de Nouvelles de France du 28 septembre 2013 :
(Une progression constante du nombre d'euthanasie en Hollande)
(...)Sur les près de 4 200 cas déclarés l’année dernière, 13 ont concerné des patients souffrant de maladies mentales et 49 des personnes âgées atteintes de démence. En fait, dans 40-60 % des cas, « l’euthanasie » serait réalisée sur des patients qui n’ont pas demandé à mourir. Officiellement, les Pays-Bas n’autorisent l’euthanasie que pour les patients souffrant d’une maladie incurable et de douleurs difficilement supportables et qui réclament en toute conscience une euthanasie. L’euthanasie des mineurs est elle aussi autorisée, mais l’accord des parents est indispensable jusqu’à 16 ans. Certains services pédiatriques pratiquent même l’euthanasie sur les nouveau-nés. Pour faciliter l’accès à l’euthanasie, des équipes mobiles ont aussi été créées afin de fournir ce type de prestations au domicile des malades. L’association néerlandaise pour l’euthanasie volontaire NVVE a même créé une « clinique » spéciale pour tuer les patients souhaitant se suicider mais à qui l’euthanasie a été refusée.Mais outre les cas déclarés, de nombreux cas de sédation terminale ne sont rien d’autre qu’une euthanasie lente puisqu’il s’agit de priver le patient de nourriture et de boissons jusqu’à ce que mort s’ensuive tout en lui appliquant des drogues à forte dose pour limiter les souffrances endurées. Ce type d’euthanasie est considérée en Hollande comme une forme de soins palliatifs sans obligation de déclaration et elle concernerait environ 10 000 personnes chaque année. Toutes ces personnes ne sont pas conscientes quand la décision de mettre fin à leurs jours est prise par les médecins et leur famille, ou parfois même sans leur famille.Dès les années 90, le docteur Zbigniew Zylicz, médecin polonais installé en Hollande où il a été le pionnier des centres de soins palliatifs, sonnait l’alarme face à la dérive en cours. Il accusait les médecins néerlandais de ne plus savoir comment soulager les souffrances autrement que par l’euthanasie lorsqu’ils ont à soigner des patients en phase terminale. Dans son livre Seduced by Death. Doctors, Patients and Assisted Suicide publié en 1997, le docteur Herbert Hendin dénonçait le fait que les douleurs incontrôlables étaient citées par les médecins comme la cause principale dans seulement 30 % des euthanasies pratiquées. Dans 70 % des cas, les médecins tuaient leurs patients pour d’autres raisons allant d’une mauvaise qualité de vie à la survie du patient malgré l’interruption de tous les traitements. Le docteur Zylicz, cité ici, a découvert en interrogeant une famille demandant l’euthanasie d’un père en phase terminale mais que l’hôpital avait décidé de laisser sortir pour qu’il puisse finir ses jours chez lui, que les enfants ne voulaient surtout pas que le vieillard s’aperçoive que ses meubles avaient déjà été déménagés… Une autre fois, le docteur Zylicz, cité ici, avait ajusté le traitement d’une femme en phase terminale d’un cancer du sein pour la soulager de ses douleurs. Malgré le refus par cette femme de toute idée d’euthanasie, quand le docteur Zylicz est revenu prendre son service le lendemain il s’est aperçu qu’un autre médecin avait mis fin à la vie de sa patiente sans son consentement. Le médecin tueur a expliqué au docteur Zylicz qu’il avait agi de la sorte « parce que [la patiente] ne mourait pas assez vite et qu’il avait besoin de son lit pour un autre patient ».(...)
Pays-Bas : Euthanasie d'une fêtarde de 26 ans...
Sur le blog de Jeanne Smits du 24 juin 2013:
(La veille d'être euthanasiée, Priscilla a passé la nuit à faire la fête...)
Lundi soir de nombreux Néerlandais seront vissés à leurs écrans de télévision pour voir un documentaire de 55 minutes sur la « mort choisie » de Priscilla Brouwer, euthanasiée à 26 ans pour ne pas subir la lente dégradation associée à la maladie héréditaire dont était morte sa propre mère alors qu'elle était encore enfant.Le film sera diffusé par une chaîne d'Etat, Nederland 2, sous le titre Nachtvlinder, « Papillon de nuit », le surnom de la jeune fille qui dès le diagnostic de sa maladie, à l'âge de 16 ans, a décidé de profiter de chaque instant, jour et nuit. Devenue une figure de la vie nocturne à Amsterdam, elle a tôt décidé qu'elle partirait lorsqu'elle estimerait « souffrir sans perspective » selon la terminologie officielle de la loi autorisant l'euthanasie, issue qu'elle avait envisagée et étudiée dès la maladie et la mort de sa propre mère.Le documentaire, goulûment filmé pour montrer la jeune Priscilla et tous ceux qui l'ont soutenue en exemple, la suit pendant ses derniers jours. Derniers jours décrétés inéluctables par la jeune femme lors de son 25e anniversaire : c'est là qu'elle estime souffrir davantage qu'elle ne tire de jouissance et de choses positives de la vie. Deux amies proches l'accompagnent dès lors dans ses démarches : aller voir le médecin de famille, par exemple, pour réclamer la mise à mort prochaine.Sans être en pleine forme, Priscilla n'en est pas pour autant en phase terminale. Mais elle dit préférer partir à 26 ans que d'attendre les quelques années de vie supplémentaire qu'elle pense pouvoir espérer dans un état diminué.Alors, elle s'offre ses derniers plaisirs. Un tour en taxi dans Amsterdam, pour saluer une dernière fois sa ville. Boire. « Cueillir le jour ». Pour ses 26 ans, elle va s'offrir une fête à tout casser, avant de partir définitivement le lendemain, entourée de ses amies.Aussi Papillon de nuit montre-t-il sans fard cette dernière soirée où Priscilla danse, rit, boit, crie, grimpe sur les comptoirs, joue aux stars de la fête.Avec tout ce que cela peut avoir de choquant : c'est une jeune femme pleine de vie qui va être piquée le lendemain, au terme d'une vie dont il est évidemment interdit de penser qu'elle est vide et triste, sans but et sans direction. Non : il faut exprimer respect, admiration, compassion, compréhension et saluer son « courage ». Pour une conduite que la presse aura tôt fait de présenter comme exemplaire, à l'instar de l'association néerlandaise pour la mort volontaire.L'association sus-dite, la NVVE, voudrait justement que ce documentaire serve d'outil pédagogique pour les plus jeunes, et souhaite le projeter dans cet esprit avec organisation de « débats » pour les sensibiliser à l'option de la mort choisie. La dynamique de groupe fonctionnant à plein, on s'en doute.(...)Comment ne pas comprendre que sa mort est d'abord un acte d'accusation contre une société qui a tout réduit à la jouissance matérielle, et qui est devenue collectivement incapable de comprende autre chose ?
« Souffrir sans perspectives » est la situation normale des athées, puisque toute personne souffre souvent dans sa vie, mais que les croyants ont une espérance. Prions pour ces personnes qui prônent la légalisation du suicide pour tous, sous la forme d'une euthanasie...
Trois parents par enfant en Hollande?
Sur le site du journal Le Figaro du 25 octobre 2012:
Pour protéger les familles construites autour d'un mariage entre homosexuels, le royaume néerlandais va examiner les possibilités juridiques de reconnaître officiellement trois personnes ou plus comme parents d'un même enfant.
Pionniers en matière de légalisation du mariage homosexuel, les Pays-Bas veulent maintenant l'être en matière de reconnaissance des parents non-biologiques. Pour refléter «la situation des familles modernes», indique Liesbeth van Tongeren, députée du parti écologiste, «un enfant devrait pouvoir avoir plus de deux parents officiels»…
Les Pays-Bas ont été le premier État au monde à légaliser le mariage homosexuel en 2001. Environ 25.000 enfants vivent aujourd'hui dans ce que l'on appelle poétiquement des «familles roses». Mais il n'y a actuellement pas de reconnaissance juridique spécifique ni pour les donneurs de sperme qui voudraient être impliqués dans la vie d'un enfant, ni pour les beaux-parents.
Pour protéger ces familles «roses», plusieurs partis politiques, dont les écologistes de GroenLinks mais aussi les formations qui négocient actuellement une coalition gouvernementale, les travaillistes du PvdA et les libéraux du VVD, réclament une enquête du ministère de la Justice: ils veulent que soient examinées les possibilités juridiques de reconnaître officiellement trois personnes ou plus comme parents d'un même enfant.
(...)
L'euthanasie à la maison : le gouvernement hollandais n'a rien compris
Alors que les Nations-Unies s'inquiète du nombre d'euthanasies effectuées aux Pays-Bas, alors qu'on évalue à 20 % les euthanasies non déclarées et que des problèmes de respects des règles sont observés, la Hollande veut implanter un système d'euthanasie à domicile. La Hollande, avec l'euthanasie, la prostitution et la drogue légalisés, est malheureusement la honte de l'Europe. Le journal La Presse du 2 mars 2012 nous apporte l'information:
Six équipes mobiles, composées d'un médecin et d'une infirmière, ont commencé jeudi à sillonner les Pays-Bas pour se rendre au domicile de malades incurables qui souhaitent mourir, et pratiquer les euthanasies refusées par leur médecin traitant.
Soixante-dix personnes ont déjà manifesté leur intérêt, assure à l'AFP Walburg de Jong, la porte-parole de l'Association néerlandaise pour une fin de vie volontaire (NVVE) qui a mis en place et finance ce projet baptisé «Clinique de fin de vie».
A terme, les six médecins devraient pratiquer environ un millier d'euthanasies par an, souligne-t-elle, précisant que quelque 3100 euthanasies au total sont pratiquées chaque année aux Pays-Bas.
Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie, le 1er avril 2002. Celle-ci n'est autorisée que lorsque le patient en fait la demande en pleine possession de ses moyens et subit des souffrances «insupportables et interminables» dues à une maladie diagnostiquée par un médecin comme incurable.
«Si les critères sont remplis, les médecins mobiles pourront pratiquer l'euthanasie au domicile de patients dans les cas ou les médecins traitants refusent de le faire ou sont incapables de le faire», explique Mme de Jong.
Les médecins de la «Clinique de fin de vie», qui n'a de clinique que le nom et ne dispose pas de locaux spécifiques pour pratiquer les euthanasies, ont reçu une formation spéciale.
Effectuant déjà des euthanasies sur leurs propres patients, ils travaillent à temps partiel pour la NVVE qui les rémunère.
Ils ne peuvent intervenir qu'à la demande des malades eux-mêmes qui doivent être en pleine possession de leurs facultés mentales, et non de leur famille ou de leur proches.
Malade et médecin doivent tous deux être convaincus qu'il n'existe pas de guérison possible. Le médecin doit en outre prendre un second avis médical auprès d'un confrère.
Le patient meurt après avoir pris des somnifères par piqûre ou par perfusion, suivis de barbituriques qui arrêtent le coeur.
Chaque euthanasie pratiquée est soumise à une commission composée d'un médecin, d'un juriste et d'un expert éthique chargée de vérifier si les critères prévus par la loi ont bien été respectés.
Le projet a été approuvé par la ministre néerlandaise de la Justice Edith Schippers qui a assuré devant la chambre basse du parlement qu'elle ne s'y opposerait pas étant donné qu'il entre dans le cadre prévu par la loi.
«L'association néerlandaise pour une fin de vie volontaire et les équipes ont assuré que tout sera conforme à la législation», déclare à l'AFP Ole Heil, le porte-parole de la ministre.
Mais des réserves ont été émises par la Société royale de médecins (KNMG), une association regroupant 53 000 médecins aux Pays-Bas, qui craint que les médecins ne connaissent pas suffisamment les patients pour évaluer correctement leur situation.
«Nous ne sommes pas contre l'euthanasie s'il n'y a pas d'autre alternative», assure l'un des responsables de l'association, Eric van Wijlick. «Mais l'euthanasie est un processus compliqué, à l'issue d'un traitement à long terme d'un patient, basé sur une relation de confiance.»
«Il faut avoir une approche holistique du traitement du patient et voir notamment s'il existe une alternative à l'euthanasie : nous doutons sérieusement que cela puisse être fait par un médecin uniquement chargé de pratiquer des euthanasies», souligne-t-il.
Si même les médecins favorables à l'euthanasie s'inquiètent...