Accord secret Chine-Vatican : deux ans après, toujours plus de persécution
Par Francesca de Villasmundo (Medias-Presse.info)
L’agence de presse missionnaire AsiaNews fait le bilan deux ans après la signature de l’accord provisoire, dont les modalités restent toujours secrètes, entre la République populaire de Chine et le Saint-Siège. La conclusion est sans appel, et donne raison au cardinal émérite de Hong Kong, Mgr Joseph Zen, farouche opposant à cet accord tout autant politique que doctrinal qui met les catholiques entre les mains de leurs bourreaux communistes : les persécutions se sont intensifiées, les conditions de vie et la liberté de culte se sont dégradées :
Quelques mois après l’expiration de l’accord provisoire sur les nouvelles nominations des évêques, fidèles laïcs, prêtres et pasteurs s’interrogent sur les effets qu’il a eus sur la vie des communautés chrétiennes en Chine, écrit AsiaNews. Du côté du Vatican, l’espoir est le renouvellement de l’accord. La Chine est susceptible de le renouveler aussi, de l’utiliser comme un outil antiaméricain. Reste la question, pas du tout idéologique, de la liberté religieuse.
L’accord provisoire que le Vatican et la République populaire de Chine ont signé il y a deux ans expirera le 21 septembre. A cette époque [celle de la signature du traité], il y avait des « optimistes » qui louaient cet accord comme « historique » et prophétisaient une révolution copernicienne pour la vie de l’Église en Chine. Aujourd’hui encore, les « enthousiastes par défaut » — très peu nombreux en vérité et toujours les mêmes — poussent au renouvellement de l’accord provisoire. Des personnalités liées d’une manière ou d’une autre au Vatican ont également fait des suggestions à cet égard. Jusqu’à présent, cependant, la Chine ne s’est pas prononcée, mais nous supposons que son approbation de poursuivre l’accord est presque certaine, ne serait-ce que pour embarrasser les États-Unis. En effet, l’accord provisoire — qui traite des nouvelles nominations des évêques chinois, une question purement ecclésiologique et de liberté religieuse — est mêlé à bien des égards à la querelle entre la Chine et les États-Unis et les jugements sur sa valeur dépendent du choix a priori effectué sur qui devrait être la future superpuissance qui dominera le monde.
Pour éviter une approche idéologique, AsiaNews a lancé une enquête auprès des évêques, des prêtres et des fidèles laïcs en Chine, leur demandant de raconter comment la vie de leurs communautés a changé et comment leur foi est vécue après le célèbre accord. John, de Shanghaï, écrit AsiaNews « exprime l’embarras de voir le drapeau chinois sur les bâtiments chrétiens, qui est devenu une obligation souvent accompagnée de l’affichage du portrait du président Xi Jinping ». Et Maria, du nord de la Chine « énumère la série de contrôles mis en œuvre sur les communautés, en particulier l’interdiction de donner une éducation religieuse aux jeunes de moins de 18 ans (ce qui est contraire à la constitution chinoise). »
Lire la suiteÀ Zhending en Chine : réouverture des églises conditionnée à l’interdiction des mineurs
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pikist
Le gouvernement communiste chinois, qui ne tolère aucune concurrence et cherche par tous les moyens à étouffer le catholicisme en Chine, a imposé l’exclusion des mineurs des églises comme condition à leur réouverture, selon la FSSPX.News :
Malgré l’accord provisoire signé entre Pékin et le Vatican, les catholiques de l’empire du Milieu demeurent l’objet de vexations : dans la province du Hebei (à l’est du pays) la réouverture des églises est conditionnée à l’interdiction des mineurs de les fréquenter.
« Les portes de l’Eglise sont ouvertes à tous » : calmement, Mgr Jia Zhiguo repousse de la main la plume et l’encrier que lui tend le mandarin communiste de Jinzhou, ville de la province du Hebei. L’évêque de l’Eglise dite souterraine de Zhending refuse l’étrange marché que lui propose le gouvernement local : la réouverture des églises fermées en raison de l’épidémie de Covid-19, en échange de la promesse d’en interdire l’entrée aux jeunes de moins de dix-huit ans.
Mgr Jia Zhiguo, à la tête un diocèse de plus de 150 000 fidèles depuis 1980, en a vu bien d’autres, « il faut dire que celui-ci en a vu d’autres : âgé de 83 ans, dont une quinzaine d’années passées derrière les barreaux des prisons communistes », rapporte la FSSPX.News.
Quand même, pourquoi donc interdire les jeunes dans les lieux de cultes, je pensais que c’était les personnes âgées qui étaient en danger ? La rouerie est évidente, et cela ne peut être qu’une énième tentative de couper la continuation de l’Église dans ce pays. La Chine n’est pas la seule à utiliser le coronavirus comme prétexte à bien des vexations…
Le gouvernement communiste menace également de saisir l’évêché, dont l’orphelinat dirigé par les religieuses du diocèse.
Les catastrophiques accords secrets signés par le Saint-Siège et Pékin en septembre 2018 prennent bientôt fin.