William Morin n'a pas été avorté à 30 semaines, puis il « guérit de la fibrose kystique »
William après sa guérison, pris en photo à l’oratoire St-Joseph — Photo : Catherine Lavoie
Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie)
Catherine Lavoie a vécu une conversion à la foi catholique en 2012, et aujourd’hui elle est une mère de famille de 7 enfants qui demeure à Valleyfield. Madame Lavoie a voulu témoigner auprès de Campagne Québec-Vie de son expérience personnelle.
Catherine nous a raconté l’histoire de William, son fils qui aujourd’hui a 16 ans, mais qui aurait pu être avorté alors que Catherine était jeune adolescente. Quand elle était enceinte de William, à l’échographie de 20 semaines, les médecins ont découvert des anomalies et l’ont transférée à l’hôpital Sainte-Justine pour faire plus de tests. Puis, à presque 30 semaines de grossesse, elle s’est fait proposer un avortement tardif.
C’était en 2006 et Catherine n’avait que 16 ans. Ce qui suit est le témoignage de madame Lavoie.
Catherine Lavoie : C’est à l’hôpital Sainte-Justine que c’est arrivé. Je sais que je ne suis pas la seule à qui ça a été proposé de mettre un terme à une grossesse viable […] J’ai un ami dont le bébé a été suivi à l’hôpital Sainte-Justine, car il avait des malformations et le couple a décidé de faire la procédure…
Lire la suiteHystérie covidienne de l’hôpital Sainte-Justine envers une mère et son nouveau-né
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : montage de captures d'écran sur YouTube
Pétition COVID19 : Justice pour nos aînés
Vous avez peut-être pu voir sur YouTube le 13 septembre dernier la vidéo d’une mère et de son nouveau-né, dans laquelle cette première explique, les larmes aux yeux et la voix brisée par l’émotion, comment ils ont été traités par l’hôpital Sainte-Justine de Montréal.
En résumé, cette mère était revenue à l’hôpital pour faire soigner son bébé de six jours qui avait la jaunisse. Là, on voulut faire passer un test de covid-19 (confinement oblige) au bébé afin de voir s’il n’avait pas contracté le virus, bien qu’il ne présentât aucun symptôme. La mère s’y opposa, refusant que son nourrisson, qui était mal en point, subît ce test qu’elle-même avait passé deux fois auparavant et qu’elle décrit comme faisant « extrêmement mal ». Devant sa proposition d'être testée à la place de sa fille, le bébé n’ayant après tout pas quitté la maison avant de revenir et la mère se déplaçant dans l’hôpital mais non son enfant, le personnel de Sainte-Justine décida donc de l’envoyer dans la section des personnes « infectées », alors qu’il n’existe aucune preuve de contamination, un simple au cas où quoi…
Je ne pense pas que cette mère et son enfant aient grand-chose à craindre de ce virus qui ne « tue » presque plus personne au Québec. Par contre, cette histoire montre comment on traite les gens dans cet hôpital, les envoyant dans une zone supposée « dangereuse », leur faisant subir les chicanes coronaviresques, cela montre bien l’esprit de cet hôpital où l’on pratique des avortements tardifs.
Oui ! Vous avez bien lu ! À Sainte-Justine l’on pratique des avortements de 3e trimestre… Les avortements d’enfants viables québécois n’ont pas seulement lieu dans de lointains avortoirs aux États-Unis ou dans d’obscures cliniques de Montréal, mais également dans cet hôpital spécialement consacré aux soins des enfants.
Campagne Québec-Vie avait dénoncé ce fait voici quelques années, publiant une analyse du rapport du comité de bioéthique du CHU de Sainte-Justine paru en 2006. Dans ce rapport, le comité de bioéthique fait état des dissensions qui régnaient alors au cœur de l’hôpital sur la pratique actuelle des avortements de 3e trimestre. Le comité, reconnaissant la possibilité que des fœtus viables pussent ressentir la douleur, recommande superficiellement que l’on administrât un analgésique audit fœtus lors de l’avortement… et encore n’est-ce qu’une recommandation.
Pétition : Non à l’avortement tardif au Québec
Avortement de 3e trimestre à l'hôpital Ste-Justine, le lien internet sur de bouleversantes révélations...

Au CHU Sainte-Justine, le Comité de mortalité foetale et néonatale assure la révision des dossiers concernant les interruptions de grossesse du troisième trimestre. Les données montrent qu’à ce stade, les interruptions ont été pratiquées presque exclusivement pour des raisons médicales. On rapporte également certains motifs différents, par exemple lors d’interruptions qui font référence à des situations « précises » associées à des conditions « sociales » particulières.
Les interruptions de grossesse du troisième trimestre ont lieu à la salle d'accouchement. Elles sont pratiquées sous échographie par un gynéco-obstétricien. On tient compte de la douleur physique de la femme enceinte, même si elle n’est pas propre au troisième trimestre. On pratique une analgésie péridurale. Quant à la souffrance du foetus, la question est très controversée. Avant de réaliser l’IG, on administre au foetus des produits anesthésiques (Fentanyl), afin de soulager sa douleur. Cette pratique contribue à la sérénité du couple, mais aussi à celle de l’équipe soignante. Cependant, notons que tous n’administrent pas de produits anesthésiques.La procédure d’expulsion du foetus consiste en une injection de chlorure de potassium (KCl) intra-cardiaque ou intra-ombilical provoquant le décès du foetus avant son expulsion. L’opération se déroule comme un accouchement normal, c’est-à-dire avec des contractions et une délivrance par les voies vaginales. Il y a toutefois naissance d’un enfant mort-né. La femme est ensuite conduite dans une unité où on lui offre des soins post-partum, axés sur le deuil.
La pratique eugénique au Québec
Dans la pensée de la plupart des Québécois, l’avortement est une pratique confinée aux premières semaines de la grossesse. Après la 20e semaine, les avortements se dérouleraient en territoires américains.
Que cela soit acceptable pour une majorité de Québécois est déjà la marque d’une désensibilisation envers la vie humaine. S’il y a quelques décennies, l’avortement était impensable, aujourd’hui dans notre province, il est accepté jusqu’à la naissance. Et les médecins pratiquant ces crimes se justifient en affirmant que le moindre droit donné au fœtus, est un droit enlevé à la femme. Le vide juridique permettant ces actes, ce qui est permis est devenu moralement acceptable pour notre population québécoise. Et même si nous nous apercevions de notre perte de sensibilité envers toute vie humaine, cela ne nous dérangerait pas car nous avons « évolué ».
Pourtant, lorsque nous avons l’occasion de discuter avec des Français ou d’autres peuples à travers le monde sur la situation québécoise, la réaction est souvent virulente : « Mais vous êtes des barbares! » ai-je entendu parfois.
En France, l’avortement est interdit après la 12e semaine de grossesse et c’est le cas dans de nombreux pays européens. Ils ne peuvent comprendre que dans certains hôpitaux du Québec et dans certains CLSC, nous pratiquons des avortements de dernier trimestre, jusqu’au neuvième mois, jusqu’à la fin de la grossesse.
La naïveté volontaire et la complaisance des Québécois qui est l’envers de leur qualité remarquable, la gentillesse, ne peut admettre que des médecins québécois puissent torturer et tuer légalement des enfants pouvant survivre hors du sein de la mère.
Pourtant, c’est le cas.
En 2002, le comité de diagnostic prénatal de l’hôpital Ste-Justine demandait au comité de bioéthique du CHU Sainte-Justine de répondre aux deux questions suivantes :
« -Est-il éthiquement acceptable d’interrompre une grossesse pour anomalie fœtale au-delà du seuil de viabilité?
-Si oui, quelles sont les balises qui devraient régir la pratique de l’interruption de grossesse à ce stade? »
Ce qui est inimaginable et qu’avoue candidement le comité de bioéthique c’est que ces avortements tardifs se pratiquent déjà à l’hôpital et qu’en raison des divisions internes (!) de l’institution sur le sujet, le comité de diagnostic prénatal demande qu’un protocole, une politique institutionnelle claire à ce sujet soit établie.
Pour résumer, certains médecins ont pratiqué d’abord des avortements au dernier trimestre de la grossesse, avec le consentement de l’institution puis, comme il y avait controverse sur le sujet, on a réalisé qu’il fallait aussi se poser des questions éthiques sur l’acceptation des pratiques de tortures et de mise à mort utilisées.
J’utilise sciemment le mot torture. Il est capital de prendre conscience de la réalité de la douleur de l’enfant à naître et je vous invite à lire attentivement ce bref résumé des connaissances scientifiques sur le sujet. Ce résumé a été fait par le néonatologue Carlo Valerio Bellieni, enseignant de la thérapie néonatale à l’école de spécialisation en pédiatrie de l’Université de Sienne, membre de la European Society of Pediatric Research et de la direction nationale du Groupe d’étude sur la douleur de la Société italienne de néonatologie :
Anand (ANAND et HICKEY, 1987) et beaucoup d’autres auteurs après lui ont démontré avec évidence que le fœtus ressent la douleur du fait du développement efficace des voies anatomiques de la douleur même dès le stade fœtal. Dès la fin de la septième semaine de gestation, la région péribuccale présente des récepteurs tactiles, et l’on a pu parler d’une avoiding reaction ou réaction de fuite du fœtus quand on le touche (FERRARI et al., 1983).
La perception de la douleur suppose des récepteurs, des voies neuronales fonctionnelles et un cortex capable de recevoir et d’intégrer l’information. Or, dès la moitié de la gestation, tout cela est déjà présent. Les récepteurs cutanés couvrent toute la surface du corps à partir de vingt semaines de gestation (ANAND et HICKEY, 1987).
Les voies neurologiques efférentes sont en place à la sixième semaine et de nombreux neurotransmetteurs spécifiques apparaissent à partir de treize semaines. Ces voies arrivent au thalamus, à la base du cerveau, à partir de vingt semaines. Elles rejoignent le cortex entre la dix-septième et la vingt-sixième semaine (LAGERKANTZ et FORSBERG, 1991; FITZGERALD, 1993).
Que les fibres ne soient pas encore complètement myélinisées (c’est-à-dire n’aient pas la gaine isolante appelée myéline) n’invalide pas le fait qu’elles peuvent transmettre des stimuli. Il faut noter que, chez le nouveau-né, la densité des récepteurs et de substance P (substance médiatrice de la douleur) est plus grande que chez l’adulte (MANOLIDIS et al., 1989; CHOONARA, 1998). Ce constat a conduit certains à affirmer que la sensation de douleur est plus grande chez le nouveau-né que chez l’adulte. 1
On le voit, ces nombreuses études citées datent des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Aucun médecin responsable n’a le droit de les ignorer.
Le comité de bioéthique du CHU de Sainte-Justine dont le rapport est paru en 2006, prend la peine de recommander « que l’on s’assure d’éviter toute souffrance au fœtus, advenant la décision de procéder à une interruption de grossesse. » (recommandation #5, 2). « Cependant, notons que tous n’administrent pas de produits anesthésiques. » admet le comité (p.23). Il s’agit ici d’une recommandation. La liberté de l’appliquer ou non demeure. Il est révoltant de constater l’admission par ces institutions médicales de la présence d’un être humain souffrant mais le refus arbitraire de lui conférer le statut de personne… Cela, parce qu’il n’aurait pas le droit alors de torturer et mettre à mort cette « personne ».
Et pourtant, après avoir injecté la solution de chlorure de potassium au cœur de l’enfant, ce qui n’est pas sans rappelé la façon dont on euthanasie les chiens, un accouchement normal se produit, d’un enfant mort. « La femme est ensuite conduite dans une unité ou on lui offre des soins post-partum, axés sur le deuil. » dit laconiquement le rapport du comité de bioéthique (p.23) Elle recevra ses prestations de maternité. (Pour lire le rapport publié également sur internet, voir le nouvel article de CQV en cliquant ici) Ne vous parlais-je pas d’insensibilité? Endurcissement pathologique cardiaque, pour demeurer dans des termes médicaux, serait peut-être plus juste…
L’avortement au 3e trimestre est habituellement effectué pour des raisons d’anomalie fœtale, mais pas toujours… Le comité de bioéthique du CHU Sainte-Justine mentionne qu’ «On rapporte également certains motifs différents, par exemple lors d’interruptions qui font référence à des situations « précises » associées à des conditions « sociales » particulières. » (p.21) On n’ose pas expliciter…
Par anomalie fœtale, on peut entendre des affections graves, mais aussi la trisomie 21 ou la spina bifida selon certains médecins. Il existe différentes techniques de dépistage (amniocentèse, biopsie). Par l’entremise de la journaliste Marie-France Bélanger de Radio-Canada, à l’émission du 21 août, une auditrice posait la question suivante à la docteure Emmanuelle Lemyre, médecin généticienne et directrice de laboratoire en cytogénétique de l’hôpital Sainte-Justine : Peut-on par ces techniques de dépistage garantir à 100% la naissance d’un enfant en parfaite santé. La réponse est non bien entendu et très peu de traitements prénataux existent en ce moment. D’où l’insistance régulière du personnel hospitalier pour l’avortement en cas de problème… L’enfant doit être parfait. Une auditrice, Mme Josée Savard, commentait ces émissions :
Envoyé par Josée Savard de Laval
22 août 2011 à 11 h 35 HAE
En ce qui me concerne, la question serait plutôt : A quel point la science "doit-elle" dépister la présence de maladies.....
Depuis quelques années, on soupçonne un problème génétique pour l'autisme. Ai-je tenté le sort? A mon médecin qui me proposait un test mis en marché par Procréa et qui permettait, avec une prise de sang combiné à des statistiques sur mon âge et autres, de déterminer la possibilité de défauts chez mon bébé, j'ai dit non en lui affirmant que "même si on trouvait quelque chose, je pleurerais probablement pendant toute ma grossesse mais que je garderais le bébé." On m'a pris au mot, mon fils est autiste. Le plus adorable de tous les petits garçons du monde.
Certains autistes de haut niveau ont mis en place un site internet, Autistics.org. Vous y retrouverez une très intéressante caricature. Elle représente une poubelle d'où sortent des bras et des jambes, à la sortie d'une clinique d'avortement, et en dessous, la légende: "voici ce qu'on entend par prévention de l'autisme". Très lucide... Et c'est ce qui risque d'arriver pour toutes les maladies génétiques.
Ce n’est pas ce qui risque d’arriver, malheureusement, Mme Savard. C’est ce qui arrive si les parents ne s’opposent pas au parti pris médical favorable à l’avortement lors d’anomalie fœtale. Les tests pour la trisomie 21 par exemple servent uniquement à dépister en vue d’avorter les cas « problèmes ». Ils sont fortement suggérés pour tous les couples. La réponse automatique à l’anomalie pour la grande majorité du personnel hospitalier, c’est l’avortement.
En 1922 paraissait un livre intitulé « La libéralisation de la destruction d’une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue ». Les auteurs, un juriste, Binding, et un médecin allemand, Hoche, verraient leurs thèses mises en pratique par le régime nazi. Le médecin Hoche se suicidera en 1943. Le titre de leur thèse est des plus révulsant. On y voit tout de suite l’établissement d’une échelle de dignité humaine : ceux qui ont le pouvoir de décider qui doit vivre, qui doit mourir car n’ayant aucune utilité publique et ceux qui, par un handicap intellectuel ou physique doivent être éliminés par « compassion ». En quoi cette position est-elle différente de celles de nos institutions médicales voulant éliminer les trisomiques, les autistes, les personnes atteintes de fibrose kystique, avant leur naissance?
L’eugénisme est présent dans notre société. Il faut le dénoncer.
1 BELLIENI, Carlo Valerio. L’aube du moi, éditions de l’Emmanuel, Paris, 2009, p. 46-47. (retour)
2 COMITÉ DE BIOÉTHIQUE DU CHU SAINTE-JUSTINE, Interruption de grossesse du troisième trimestre pour anomalie fœtale, éditions du CHU Sainte-Justine, Montréal, 2007, P.44.(retour)