Encore des irrégularités pour les garderies...
Sur le site du journal La Presse du 19 juillet 2012:
La moitié des projets soumis dans le cadre de l'attribution de 15 000 nouvelles places à 7$ dans les services de garde ont été écartés d'entrée de jeu par le ministère de la Famille, sans être évalués par les comités consultatifs régionaux, a appris La Presse.
Ces comités formés de représentants des services de garde et de personnes issues des milieux communautaires, de l'éducation et de la santé ont le mandat d'évaluer les projets. Ils doivent faire leurs recommandations à la ministre de la Famille, Yolande James, qui s'est engagée à sélectionner les projets qu'ils auront retenus.
Or, entre 40% et 60% des projets, selon les régions, ont été rejetés sans même passer entre les mains de ces comités.
«C'est une décision arbitraire», dénonce le directeur général de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), Louis Sénécal.
«Le Ministère a choisi d'écarter des projets qu'il jugeait non admissibles alors que dans la loi, rien ne permet au Ministère de les écarter de l'évaluation des comités régionaux», affirme-t-il. Cette décision a soulevé un tollé dans le milieu.
Au ministère de la Famille, on confirme que 1143 projets, soit 51% au total, ont été jugés non admissibles. Devant l'ampleur de la situation, le Ministère a révisé sa position.(...)
Des histoires à n'en plus finir... Encore une fois, ce serait plus simple si l'on abolissait le système de garderie et remettait l'argent dépensé dans ce réseau aux parents. Mais on se méfie des parents...
La France offre un congé parental de 3 ans.
Ce n'est pas un hasard si le renouvellement de la population française est stable grâce aux naissances. Le gouvernement a pris des mesures permettant aux parents d'avoir du temps, leur première demande, pour demeurer avec leurs enfants et bien s'en occuper. Le Québec avec son programme de garderie qui laisse un goût amer à beaucoup de parents, n'incite pas à avoir des enfants. Selon un article paru dans la Presse du 12 juillet 2012:
En France, le congé parental, qui permet de suspendre son activité sans rompre son contrat de travail, est à 94% pris par la mère. De trois ans maximum, il peut être rémunéré jusqu'à 566 euros (707 $CAN) mensuels
Au Québec, le congé parental n'est que d'un an... Les parents n'ont pas le temps de vivre avec leurs enfants.
En Allemagne, une allocation substantielle pour les parents de jeunes enfants
Une bonne mesure à importer au Québec! Sur le site du journal Le Monde du 6 juin 2012:
(Steffen Seibert, porte parole du gouvernement Merkel)
L'Allemagne s'est dotée, mardi 6 juin, d'un projet de loi créant une allocation pour les familles gardant les enfants âgés de moins de 3 ans à domicile(...)
Le texte, adopté en conseil des ministres, prévoit que les parents ne faisant pas garder leurs enfants de 12 à 24 mois dans une crèche publique recevront une allocation mensuelle de 100 euros à partir du 1er janvier 2013, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. A partir de 2014, le montant doit être porté à 150 euros, et concerner les enfants de 12 à 36 mois.
Critique de Nathalie Elgrably-Levy de l'étude de trois économistes sur le système de garderie
Le Journal de Montréal du 19 avril 2012 publiecette critique de l'étude de Pierre Fortin et de ses collègues sur le système de garderie québécois:
D’après l’étude des économistes Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny sur l’impact des services de garde subventionnés (SGS), le programme serait un succès phénoménal. Il aurait permis à 70 000 femmes de travailler, ce qui aurait entraîné une hausse du PIB de 5,1 milliards de dollars et procuré à Québec un retour fiscal de 104 $ pour chaque tranche de 100 $ de subvention.
Toutefois, ne sablons pas le champagne trop rapidement. Le programme n’est peut-être pas la poule aux œufs d’or qu’on imagine.
Premièrement, l’étude omet un calcul essentiel. De 1998 à 2011, le nombre de places à contribution réduite a augmenté de 122 %. Or, le coût annuel des subventions gouvernementales (ajusté pour tenir compte de l’inflation) a grimpé de 463 %. À cela, il faut ajouter les coûts de gestion ainsi que ceux liés à la création et au fonctionnement de la nouvelle liste d’attente centralisée.
Statistiques sélective
Deuxièmement, les statistiques sont habilement sélectionnées. Les auteurs constatent une hausse notable du taux d’activité des Québécoises âgées entre 15 et 64 ans, et l’attribuent aux SGS. S’il est vrai que le taux d’activité de ce groupe a augmenté de 11 points de pourcentage de 1996 à 2011, il faut toutefois se méfier des conclusions hâtives. Selon Statistique Canada, le taux d’activité des Québécoises de plus de 55 ans, qui sont certainement très peu nombreuses à bénéficier du programme, a augmenté de 13 points de pourcentage au cours de la même période. En Alberta, qui ne possède pas de système similaire, le taux d’activité des femmes de 15 à 64 ans est supérieur à celui enregistré au Québec. Quant aux Terre-Neuviennes du même groupe, qui n’ont pas non plus recours à un système étatique, leur taux d’activité a bondi de 14 points de pourcentage!
Demi-vérité
Troisièmement, les auteurs avancent une demi-vérité. Ils affirment que le PIB a augmenté de 5,1 milliards de dollars grâce aux SGS, mais oublient que pour financer ce programme, l’État doit prélever des impôts et des taxes. Or, il est prouvé que l’impôt sur le revenu décourage le travail, et que celui sur les profits décourage l’entrepreneuriat et la création d’emplois, tandis que les taxes de vente réduisent la consommation. Donc, si l’on tient compte de l’ensemble de la manœuvre, le programme de ne crée rien du tout. Au mieux, l’État injecte autant qu’il a prélevé et déplace l’activité économique.
Finalement, l’étude pose une hypothèse sans fondement. Elle suppose qu’en l’absence de SGS, les femmes seraient restées à la maison. Or, rien n’est moins sûr vu qu’il existe une multitude de solutions de rechange au système étatique (garderies privées, gardiennes à domicile, famille, etc.).
On pourrait adresser bien d’autres reproches à cette étude qui n’est en fait qu’une piètre tentative pour défendre un système coûteux et inéquitable pour beaucoup de parents. C’est dommage! Dans un contexte où les succès de l’étatisme sont rarissimes, la preuve de l’efficacité des garderies subventionnées aurait aidé à changer la donne. Ce sera peut-être pour une autre fois…
Réponse à l'étude sur les garderies de Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny
Le journal de Montréal du 14 avril 2012 publie un article de Denise Proulx, démontant l'étude de nos économistes pro-garderies. La réflexion de David Descôteaux incluse dans cet article, rejoint nos conclusions:
Les garderies à 7$ sont peut-être rentables pour l'État, mais elles ne sont pas nécessairement équitables pour les familles et les contribuables.
L'étude de Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny, associés à la Chaire de recherche en fiscalité et de finances publiques de l'Université de Sherbrooke, rapporte que les garderies subventionnées favorisent la présence des femmes sur le marché du travail. Celles-ci permettent à l'État de réaliser des revenus supérieurs aux coûts du programme lui-même.
« La principale barrière des femmes sur le marché du travail, ce sont les coûts des services de garde. Notre étude démontre qu'en réduisant les coûts pour la garderie de leur enfant, c'est 70,000 femmes de plus qui peuvent aller travailler », explique Luc Godbout.
Selon les auteurs, cet ajout de main d'œuvre féminine a fait augmenter le produit intérieur brut de 5,1G$, à l'avantage du Québec. Grosso modo, cela représente que pour chaque 100$ investis par les subventions, le retour fiscal que l'État encaisse s'élève de 104$.
« Cela prouve que l'État peut faire du développement social qui profite aussi à la prospérité économique de la province », complète le chercheur. « Surtout pour les mères monoparentales, cet avantage d'un coût moindre pour la garderie contribue aussi à sortir les familles de la pauvreté », enchaîne Luc Godbout.
Ces estimations contredisent des analysesproduites par des experts en comptabilité étatique.
Un programme inéquitable
« C'est une étude totalement loufoque. Faudrait-il comprendre que si l'État investissait 100G$ en programmes publics, il réglerait tout le déficit du Québec ? », s'insurge Eric Duhaime. Le chroniqueur considère qu'il serait plus rentable de fournir des subventions pour les études aux femmes les plus démunies que de maintenir un programme universel qui profitent surtout « aux couples millionnaires ».
Pierre Lefebvre, professeur au département d'études économiques, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, croit que, même si tous paient des impôts, « les familles les plus nanties sont proportionnellement les plus avantagées (…) Dans les familles les moins nanties, on n'utilise pas ou peu les services à 7$», écrivait-il en décembre 2011.
David Descôteaux, chroniqueur à ARGENT se montre davantage favorable à soutenir les parents qu'à financer un système étatique qui sera appelé à augmenter à cause des revendications des éducatrices syndiquées et de la lourdeur administrative du programme. Le chercheur au CÉPÉA de l'Université de Montréal pense qu'on pourrait arriver au même résultat si l'argent était versé aux parents qui pourraient l'utiliser avec plus de flexibilité.
« Ce qui envoie la mère sur le marché du travail, c'est le faible montant à verser pour la garderie. Pas les CPE ou le système de garderie en soi. » , appuie-t-il.
Payer ailleurs
Le grand gagnant de ces avantages québécois serait le gouvernement fédéral.
Dans l'étude « Les garderies à 7$, sont-elles une aubaine ? », publiée en 2010, les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l'UQAM questionnent les répercussions d'un tarif réduit sur d'autres mesures gouvernementales. « Elle vous fera perdre de l'argent ailleurs », argumentent-ils.
D'une part, les frais de garde à 7 $ ne sont pas admissibles au crédit d'impôt québécois.
D'autre part, du côté fédéral, les familles risquent de payer plus d'impôts, de recevoir moins d'allocations familiales fédérales, moins de crédit de TPS et voir la prestation fiscale pour revenu de travail être réduite à zéro. « Cette politique fait perdre aux ménages à faible revenu des sommes importantes. Si le revenu familial se situe entre 30 000 $ et 45 000 $, le programme de garderie à 7 $ constitue une mauvaise décision financière », ont-ils calculé.
Même si depuis 2005, le Québec offre des mesures fiscales pour soutenir les familles monoparentales, les auteurs sont catégoriques.
« Chaque fois qu'un enfant est placé dans une garderie à 7 $ plutôt qu'à 26 $ ou 28 $, Ottawa reçoit un cadeau. Pour l'année 2010, on peut évaluer ce cadeau à plus de 320 $ millions », concluent Claude Laferrière et Francis Montreuil.
Le professeur Luc Godbout reconnaît que le gouvernement fédéral en profite grandement. L'étude le démontre également. Les auteurs estiment néanmoins que le Québec en sort gagnant puisqu'il y plusieurs avantages sociaux qui s'ajoutent aux rentrées fiscales, dont moins de familles sur l'aide sociale.
Rappelons que le programme de services de garde a été lancé par le gouvernement du Québec en septembre 1997. En mars 2011, le programme accueillait 215 000 enfants d'âge préscolaire, soit près de la moitié de tous les enfants québécois de cette catégorie d'âge. De ce nombre, 38 % fréquentaient des « centres de la petite enfance » (CPE), 43 % des services en milieu familial et 19 % d'autres garderies subventionnées.
L'éditorialiste Marie-Andrée Chouinard a publié deux jours plus tard dans le journal Le Devoir, un article mentionnant l'existence de critiques sur cette étude qu'elle louange, mais sans vraiment les expliciter. Quand le Journal de Montréal fait un travail plus rigoureux que les éditorialistes du Devoir, Henri Bourassa doit se retourner dans sa tombe...
Plus que jamais, le Québec a besoin de Campagne Québec-Vie. Ce printemps, Campagne Québec-Vie a besoin de vous. Merci de donner à Campagne Québec-Vie.
Encore une fois, une publicité pour le système de garderie permettant à l'état d'avoir ses deux payeurs d'impôts par couple.
Le journal Le Devoir du 13 avril 2012 nous revient avec les mêmes poncifs sur les économies qu'apporte l'obligation pour les parents pauvres de travailler tous les deux. Grâce aux garderies, l'État peut aller chercher plus d'argent des parents, par leurs impôts, que si l'État donnait une allocation parentale substantielle pour les laisser choisir le mode de vie qui leur convient.
Comme on peut le constater, la question du bien de l'enfant ne fait pas partie de la réflexion sur le programme de garderie, ni le bien-être des parents pour qui travailler tous les deux et s'occuper vraiment des enfants est une tâche titanesque. Nos économistes et gouvernants ne s'interrogent pas non plus sur les raisons qui font que, dans un pays supposément riche, le taux de fécondité, le nombre d'enfants par couple est si bas qu'il ne permet pas de stabiliser la population. Est-ce si normal d'élever toute une génération d'enfants uniques en grande partie? Est-ce que le fait d'avoir des frères et soeurs n'est pas un apprentissage encore plus profitable pour l'apprentissage du partage et de la socialisation, que d'avoir des amis en garderie? Il y aurait des études à faire là-dessus...
Le programme universel de services de garde à contribution réduite a amené la participation de près de 70 000 mères de plus au marché du travail en 2008 au Québec, estiment Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny dans une étude de 28 pages réalisée sous l'égide de la Chaire de recherche en fiscalité et de finances publiques de l'Université de Sherbrooke. Cet ajout de main-d'oeuvre a fait augmenter le produit intérieur brut de 5,1 milliards cette année-là et a permis aux gouvernements à la fois d'engranger des revenus supplémentaires et de réaliser des économies dont le total a été supérieur aux coûts du programme lui-même.
«La dépense nette de 1,6 milliard du Québec a engendré une rétroaction budgétaire favorable de 2,4 milliards pour les deux administrations, soit 1,7 milliard pour Québec et 0,7 milliard pour Ottawa, concluent les auteurs. Autrement dit, chaque tranche de subvention de 100 $ du gouvernement du Québec [au programme de garderies] lui a procuré un retour fiscal de 104 $ et a fait cadeau de 43 $ au gouvernement fédéral.»
Effectivement, ce sont les parents qui seront contents d'apprendre que grâce au fait qu'ils confient leurs enfants à des étrangers, ils peuvent contribuer à l'économie et payer 47$ de plus qu'ils ne reçoivent en services de garde, ce qui leur permet de "faire un cadeau" au gouvernement fédéral de 43$ par année.
Qui a dit que le gouvernement du Québec ne comprenait rien aux préoccupations des parents? Encore un exemple?
Les auteurs se basent sur leurs propres estimations ainsi que sur d'autres recherches pour établir que 41 700 mères d'enfants de cinq ans et moins ont pu se trouver un emploi à temps plein au Québec en 2008 grâce au programme public de garderies. Ils ajoutent, à ce nombre, 28 000 autres mères d'écoliers du primaire, dont une forte proportion des travailleuses moins qualifiées, qui n'auraient pas occupé d'emploi si elles n'avaient pas pris l'habitude de confier leurs enfants aux services de garde quand ils étaient plus jeunes, et qu'elles n'avaient pas la possibilité de continuer de le faire en dehors des heures d'école.
Ce que les parents sont heureux d'avoir un système qui leur permet de placer leurs enfants en garderie avant et après l'école, pour pouvoir travailler et contribuer ainsi pleinement à l'économie de leur pays ! Le gouvernement a parfaitement compris le désir des parents qui ne s'encombrent pas à des futilités comme le désir de passer du temps avec leurs enfants, le temps de les voir grandir.
Grâce au système de financement des garderies, même les parents pauvres et monoparentaux peuvent venir travailler pour financer le gouvernement provincial et faire des cadeaux au gouvernement fédéral, ce qui n'aurait pas été possible si le gouvernement avait plutôt versé une allocation directement aux parents. (Mais on peut se demander si avec 8% de chômage, les postes occupés par ces parents n'auraient pas été comblés. L'économie n'aurait pas à subir alors les conséquences d'un parent à la maison.)
En regardant ces faits, nos économistes ne peuvent que se poser une dernière question, bien légitime: comment se fait-il que, dans des conditions si extraordinaires, les couples québécois n'aient pas le goût d'avoir des familles de 3-4 enfants?
Pour les aider à répondre à cette question voici quelques articles qui pourraient intéresser nos économistes:
-Sur les bienfaits de la garderie pour les jeunes enfants
-Des extraits du livre "Le bébé avec l'eau du bain"
-Sur les subventions aux familles: l'exemple de la Norvège et de la Finlande
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Steven Guilbault d'Équiterre répète les bêtises de Pierre Fortin sur le système de garderie
Le journal Métro du 11 mars 2012 publie un texte de Steven Guilbault se réjouissant de l'économie pour l'état que représente le système de garderie. Fantastique, ainsi nous avons un système où les deux parents, grâce au système de garderie, peuvent travailler pour un revenu total net semblable à celui qu'ils touchaient lorsque des allocations familliales étaient versée et qu'un des parents travaillait à la maison. Quel progrès! Les parents sont tellement heureux d'être obligés de travailler tous les deux, d'avoir peu de temps pour s'occuper de leurs enfants et de verser 900 millions annuellement de plus au gouvernement que ce qu'ils reçoivent de lui en compensation par le système de garderie.
"Une conclusion claire peut être tirée des informations qui précèdent : pour créer de la richesse aujourd’hui, il n’est pas absolument nécessaire de détruire la nature afin, disons, d’en exploiter les richesses." nous affirme béatement Steven... Il suffit plutôt de détruire la famille afin, disons, d'en exploiter les richesses...
Il fallait y penser!
Voici l'article de notre admirateur de système d'exploitation naturel:
Jeudi dernier, les femmes de partout dans le monde ont marqué la Journée internationale de la femme. Le Québec n’a pas fait exception, et pour cause : il y avait de quoi célébrer!
En 1997, le gouvernement du Québec a mis sur pied un réseau universel de garderies. Les Québécois sont très attachés à ce réseau. Cependant, peu de gens savent que les garderies rapportent plus au gouvernement du Québec et à la société tout entière qu’elles ne coûtent! Voilà une très bonne nouvelle.
L’économiste Pierre Fortin, de l’Université du Québec à Montréal, avance les chiffres suivants : grâce aux garderies, beaucoup de femmes, soit 70 000, ont pu entrer sur le marché du travail. Auparavant, elles ne pouvaient pas quitter la maison parce que la société n’était pas organisée pour s’occuper des enfants pendant qu’elles seraient au travail. Donc, 70 000 nouvelles entrées sur le marché du travail! Cela a entraîné une injection supplémentaire de 5 G$ annuellement dans l’économie québécoise.
L’impôt sur le revenu de ces nouvelles travailleuses et les taxes sur leurs nouveaux achats ont rapporté au gouvernement 2,8 G$ supplémentaires. C’est déjà pas mal comme performance, mais le plus beau reste à venir.
Le système de garderies coûte 1,9 G$; il rapporte, 2,8 M$ dans les coffres du gouvernement. Il en résulte un gain net de 900 M$ pour le Québec tout entier. Le réseau de garderies n’est donc pas une dépense, mais un investissement, assez rentable merci!
Et ce n’est pas tout. Parce qu’elles ont eu accès au travail, le nombre de femmes chefs de famille en situation de pauvreté a reculé de 12 points. Une conclusion claire peut être tirée des informations qui précèdent : pour créer de la richesse aujourd’hui, il n’est pas absolument nécessaire de détruire la nature afin, disons, d’en exploiter les richesses. Au XXIe siècle, il existe des «investissements sociaux» qui peuvent prendre le relais. Et comme le montre l’exemple des garderies au Québec, ces investissements sont rentables. Ils nous permettent aussi d’éviter le faux choix entre économie et environnement.
Le système de garderie était supposé venir en aide... aux parents et aux enfants? Il existe des pays où l'on fait le choix de subventionner les parents, plutôt que les garderies. Aux parents de choisir ce qui convient le mieux à leurs enfants. Voici un article sur le sujet "Le mythe de l'économie du système de garderie" qui contient aussi des renvois à des avis de pédiatres et psychologues sur les méfaits des garderies pour les enfants. Encore une fois, ces garderies sont bénéfiques et économiques pour qui?
Les garderies ne sont pas les bienvenues à Gatineau...
Un article du journal Le Droit du 23 février 2012 nous relate les problèmes de convivialité entre les garderies et les voisins, dans la ville de Gatineau:
L'Association québécoise des CPE dénonce la décision de restreindre l'emplacement des nouvelles garderies à Gatineau.
Avant de délivrer un permis à une nouvelle garderie de neuf places et plus, la Ville de Gatineau s'assurera dorénavant que certains critères soient respectés afin de limiter l'impact sur le voisinage.
Aux yeux de l'association, la Ville de Gatineau envoie un « dangereux signal » et joue le jeu des citoyens qui se braquent contre les projets de garderie sous prétexte qu'ils s'accompagnent de cris d'enfants et de problèmes de circulation.
« Ce qu'on trouve odieux, c'est qu'on qualifie les enfants de nuisance à Gatineau. On en vient presque à dire que dans la prochaine règlementation, la Ville va confiner les familles avec enfants dans certains quartiers pour ne pas déplaire aux autres (...) C'est complètement aberrant d'en être rendu là », dit Louis Senécal, directeur général de l'Association québécoise des CPE.
Pour M. Senécal, les nouvelles règles en vigueur à Gatineau retarderont encore davantage la réalisation des projets de garderies. « À l'heure où toutes les familles s'arrachent les places en garderie au Québec, ce qu'on fait à Gatineau, c'est qu'on empêche ce mécanisme-là, qui est déjà lourd, de rouler rondement en créant des obligations complètement loufoques, en se basant sur des décibels. »
Son association craint aussi que la Ville de Gatineau provoque une surenchère sur le prix des terrains convoités par les promoteurs de garderie. « Tout ça parce que des gens se sont installés dans une ville familiale où on décide tout d'un coup que les enfants sont trop bruyants et que ça dérange », poursuite M. Senécal.
Cet article présente en fait deux problèmes. Le premier : le fait que le faible taux de natalité au Québec produit une graduelle intolérance aux enfants: trop bruyants, agités, semeurs de troubles!
Le second : le fait de rassembler ailleurs qu'à l'école un grand nombre d'enfants peut causer certainement une agitation dans des lieux bien précis, plutôt qu'une saine répartition des enfants dans les familles... Le système de garderie demeure un pis aller et souvent crée plus de problèmes qu'il n'en solutionne...
Encore une fois, souhaitons que l'on donne directement aux parents les subventions dépensées pour le système de garderie québécois...
Le Parti Conservateur du Québec reconnaît la compétence parentale
Au programme du Parti Conservateur du Québec, la subvention indiviuelle par enfant remplace le paiement à la garderie. Aux parents de faire leurs choix! Et ce tout en facilitant la création de nouvelles garderies, selon les besoins réels:
(...)Notre plan consiste en une dérèglementation du système des garderies. Le gouvernement cessera de subventionner toutes les garderies et mettra fin à sa politique de fixation des prix. De plus, afin de mettre fin à la pénurie de place en garderie, un gouvernement conservateur abolira le plafond annuel de permis de garderies délivrés. Cette pratique permettra à tout québécois désirant ouvrir une garderie et respectant les règles élémentaires de qualité de le faire. Cela éliminera aussi les tentations de copinage entre les propriétaires de services de garde et le gouvernement.
Ayant à cœur l’accessibilité du service pour tous les québécois, un gouvernement conservateur remplacera les subventions aux garderies par des subventions individuelles se situant entre 7,80$ et 22,50$ par enfant par jour.
En remplaçant le système des CPE actuel, le parti conservateur a bon espoir de pouvoir permettre aux québécois de ne plus avoir à composer avec des listes d’attentes et des pénuries de place tout en permettant aux familles moins bien nanties de la population d’avoir accès à un service de qualité pour leurs enfants. Nous chiffrons, de plus, les économies annuelles réalisées par cette réforme à 650 millions de dollars.
La liberté de choisir le service de garde ou l'accompagnement parental des enfants revient à ces derniers. Le plan du Parti Conservateur respecte la compétence et la responsabilité première des parents sur leurs enfants. C'est un proposition des plus heureuses. Espérons qu'elle sera mise en application dans un avenir rapproché.
La Norvège et la Finlande offrent des subventions mensuelles aux familles
Pierre Lefebvre, professeur de science économique à l'Uquam, signe un article dans la Presse du 16 décembre sur les garderies, révélant les injustices du système actuel. Les garderies à 7$ profitent aux plus riches. Aussi le parent au foyer est pénalisé:
"Les parents qui n'utilisent pas les services à 7$ peuvent légitimement considérer qu'ils sont moins soutenus, notamment si les mères quittent le marché du travail pour prendre soin d'un jeune enfant."
Pierre Lefebvre donne en exemple la Norvège et la Finlande, pays où une allocation parentale laisse le choix aux parents de garder leur enfant à la maison ou de le placer en garderie:
"Certains pays scandinaves ont adopté partiellement une approche similaire. Notamment, la Norvège qui est le plus « généreux » à cet égard. Toute famille qui a un enfant entre 13 et 35 mois, si elle n'utilise pas les services municipaux de garde, reçoit le montant versé par le gouvernement national aux municipalités par place, la moitié du montant, si la famille utilise les services à demi-temps, et ainsi de suite. Pour 2011, la subvention mensuelle versée à la famille est de 582$/enfant (pendant au maximum 23 mois). En Finlande, la subvention pour non-utilisation des services municipaux de garde est de 428$/mois pour un enfant de plus de 9 mois et de moins de 36 mois.
Tous les pays scandinaves offrent des régimes de congés parentaux mais ne subventionnent pas les services de garde pour les enfants de un an ou moins (moins de huit mois en Finlande). La subvention pour garde à la maison (les parents peuvent néanmoins faire garder de façon privée) est vue comme une prolongation des congés parentaux.
L'ADQ avait dans son programme mis de l'avant l'idée d'une subvention de 100$/semaine (5200$/an). Une telle mesure est tout à fait réaliste financièrement à certaines conditions. Si le gouvernement adoptait l'idée, le montant varierait entre 5447$ et 12 810$, ou encore, si on retenait la subvention moyenne par place à 7$ pour l'année 2009-10, le montant serait de 9000$."