Scrutin : François Legault ne fera pas comme Justin Trudeau
François Legault, Premier ministre du Québec.
Par Patrick Bergeron (Le Peuple) — Voici la ou les sources de cet article : Journal de Montréal / Voici la source de la photo : Courtoisie
La réforme du système électoral a été mise en branle et le gouvernement veut présenter son projet de loi avant octobre 2019.
Mercredi dernier, la ministre québécoise de la Justice, Sonia LeBel, a annoncé par le biais d'un communiqué de presse que son gouvernement avait amorcé les procédures pour réformer le mode de scrutin. Les caquistes ont adopté un décret qui leur permet de consulter le directeur général des élections (DGEQ) afin qu'il leur prête assistance dans la rédaction du projet de loi.
Mme LeBel a déclaré que « la réforme du mode de scrutin est un dossier non seulement important, mais non partisan. Le DGEQ jouera un rôle-clé dans cette réforme en raison de son expertise en matière d'organisation des élections ».
« Cette mesure est nécessaire pour respecter notre engagement de présenter un projet de loi avant octobre 2019 », a-t-elle ajouté.
Notons que François Legault tient mordicus à procéder à ce changement majeur. Durant la dernière campagne électorale, il avait même assuré aux Québécois qu'il ne se comporterait pas comme Justin Trudeau, lui qui, une fois élu premier ministre du Canada, avait abandonné sa promesse de réformer le mode de scrutin à l'échelle fédérale.
Tous les partis à l'Assemblée nationale veulent aller de l'avant avec ce changement, sauf le Parti libéral du Québec (PLQ). Quoi qu'il en soit, M. Legault « ne voit pas pourquoi les libéraux auraient un veto » et il a l'intention d'agir dans les meilleurs délais pour respecter ses engagements.
Caq-ophonie sur les signes religieux
Photo : Myriams Photos (Pixabay)
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Le gouvernement Legault n’était pas encore assermenté qu’il se couvrait déjà de ridicule dans le dossier de la laïcité. Le matin, les enseignants qui porteraient un signe religieux visible seraient congédiés. Le soir, il n’était plus question d’imposer de sanctions. Le lendemain, la loi ne s’appliquerait qu’aux nouveaux enseignants. Comme si une clause d’ancienneté pouvait prévaloir sur les « valeurs québécoises ». Mais faut-il s’étonner qu’un homme d’affaires préfère marchander plutôt que réfléchir sur les principes qui devraient guider une société ?
Peut-on réglementer, pour des raisons idéologiques, la tenue vestimentaire des citoyens dans une société qui se réclame de la « laïcité ouverte » ?
La laïcité ouverte exige que l’État soit neutre sur le plan religieux pour mieux protéger le droit d’expression de toutes les religions, même dans l’espace public. La laïcité fermée demande à l’État de chasser toutes les religions de l’espace public pour les refouler dans la vie privée. Cela se rapproche de l’athéisme institutionnel des pays communistes. L’application de ces principes varie d’un pays à l’autre. La laïcité américaine est traditionnellement plus ouverte que la laïcité française. Le Québec oscille entre les deux modèles. Il a officiellement opté pour la laïcité ouverte, mais il y a chez nous des relents d’anticatholicisme dignes de la Troisième République française.
L'historien Jean-Claude Dupuis : Pour qui voter lors cette élection ?
Photo: Andi Breit, Pixabay
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Les gens de sensibilité pro-vie ne trouveront rien à se mettre sous la dent dans les programmes de tous les partis en lice dans l’élection québécoise de 2018, qu’il s’agisse des partis en vue (PLQ, CAQ, PQ, QS) ou des partis marginaux (PCQ, PV, NPD). Si vous avez la chance d’avoir dans votre comté un candidat qui s’affiche personnellement pro-vie, vous pouvez toujours le soutenir. Mais aucun parti ne semble avoir proposé la moindre mesure qui puisse aller, ne serait-ce que timidement, à l’encontre de la culture de mort.
Je me demande si un catholique peut en conscience voter pour un parti qui approuve l’avortement, l’euthanasie et les prétendus droits des LGBTQ+, même si ce parti offre par ailleurs un programme intéressant à d’autres points de vue. Un parti qui prône l’avortement ne devrait-il pas être qualifié par l’Église d’« intrinsèquement pervers », comme le pape Pie XI le fit pour le parti communiste dans l’encyclique Divini Redemptoris (1937) ? Les communistes, disait-il, ruinent à la base toute la loi naturelle en voulant supprimer la propriété privée. Ne pourrait-on pas dire, à plus forte raison, que la légalisation de l’avortement supprime toute la loi naturelle ? Le droit à la vie n’est-il pas supérieur au droit à la propriété privée ?
Mais la question que je pose est bien théorique puisque le Vatican ne défend plus que très mollement le droit à la vie. Le pape devrait d’abord cesser de recevoir avec tous les honneurs des chefs d’État qui mériteraient plutôt d’être formellement excommuniés, à commencer par Justin Trudeau. Évidemment, ça ne troublerait pas la conscience de Trudeau et ça ne changerait rien en pratique, mais ça enverrait au moins un message clair.
Un catholique qui déciderait d’annuler son vote ou même de ne pas participer au scrutin parce que tous les partis en lice prônent la culture de mort aurait parfaitement raison. Et c’est ce que je suis moi-même fortement tenté de faire.
Toutefois, on peut également se dire que la question de l’avortement n’est pas l’enjeu de cette élection, qu’il faut faire son choix en fonction des autres thèmes électoraux et qu’un bon catholique a, de toute manière, le devoir de participer à la vie politique de son pays, aussi décadent soit-il. Il faudrait alors voter pour le « moindre mal ».
Ce raisonnement peut se défendre. Mais le combat de coqs qui oppose nos ambitieux politiciens mérite-t-il qu’on y participe ? Est-il vraiment nécessaire, ou même possible, de dire où se trouve le moindre mal ? Les chrétiens de l’Église primitive se sentaient-ils obligés d’opter pour un quelconque « moindre mal » lorsque trois ou quatre généraux romains, plus tarés les uns que les autres, rivalisaient pour la couronne impériale ? À l’époque, la lutte entre Vespasien et Vitellius (69 apr. J.-C.) a dû soulever autant de passion que l’affrontement Trump-Clinton. Mais à plusieurs siècles de distance, elle prend un tout autre relief.
Quoi qu’il en soit, jouons pendant un instant le jeu biaisé de la démocratie, ne serait-ce que pour parler d’autre chose que de la météo, et examinons les diverses options.
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