Homélie pour la fête du Christ-Roi par Mgr Carlo Maria Viganò
Par Carlo Maria Viganò (Médias-Presse-Info)
Regnum ejus regnum sempiternum est, et omnes reges servient ei et obedient.
Son règne est un règne éternel, et toutes les puissances le serviront et lui obéiront [Daniel 7.27]
Il était une fois un roi. C’est ainsi que commençaient les contes de fées que nous entendions dans notre enfance, quand l’endoctrinement idéologique n’était pas encore venu corrompre les enfants dans leur innocence et que nous pouvions parler sereinement de rois, de princes et de princesses, et qu’il était normal de penser qu’au moins dans le monde des contes de fées, il pouvait y avoir un ordre social qui ne soit pas renversé par la Révolution. Les royaumes, les trônes, les couronnes, l’honneur, la loyauté, la chevalerie étaient des références qui allaient au-delà du temps et des modes, précisément en raison de leur cohérence avec le cosmos divin, avec la hiérarchie éternelle et immuable des ordres célestes.
Il y avait aussi des rois dans les paraboles avec lesquelles le Seigneur instruisait ses disciples, et Lui-même devant Pilate se proclama Roi, revêtu par moquerie d’une robe de pourpre, couronné d’épines, et avec un roseau au lieu du sceptre. Les scélérats se moquèrent de Lui en tant que Roi, et en tant que Roi, Il fut reconnu par le gouverneur de Judée lorsqu’il fit apposer sur la Croix l’écriteau indiquant la raison de sa condamnation à mort : Jesus Nazarenus Rex Judæorum. Le Sanhédrin aurait voulu corriger cette inscription : « N’écrivez pas : “Le roi des Juifs”, mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs” » (Jn 19, 21). Et aujourd’hui encore, il y a ceux qui veulent refuser à Notre-Seigneur ce titre qui dérange tant Ses ennemis, pour tout ce qu’il implique. Mais au moment même où les impies secouent le joug suave du Christ et déclarent ouvertement leur rébellion contre Son autorité souveraine, ils sont forcés de combler ce vide, tout comme ceux qui nient le vrai Dieu finissent par adorer des idoles. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Mais ils s’écrièrent : « Ôte ! Ôte ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Crucifierai-je votre roi ? » Les chefs des prêtres sacrificateurs répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jn 19, 15). Il est bien triste de voir comment des esprits égarés, pour ne pas reconnaître une réalité évidente et salvifique, préfèrent se rendre esclaves d’une puissance bien inférieure, comme celle de l’État, et d’un État envahisseur. D’autre part, ceux qui servent Satan sont également prêts à servir l’Antéchrist en tant que roi et à reconnaître son royaume, dont le Nouvel Ordre Mondial est un prélude inquiétant. Mais n’est-ce pas, en fin de compte, ce que nous faisons chaque fois que nous désobéissons à Dieu ? Ne refusons-nous pas à Celui qui la détient, par droit divin et de conquête, cette seigneurie universelle et absolue, pour ensuite l’attribuer aux créatures ou l’usurper pour nous-mêmes ? Ne nous érigeons-nous pas en législateurs suprêmes, chaque fois que nous prétendons prendre la place de Celui qui, sur le Sinaï, a donné à Moïse les tables de la Loi ? Nos premiers parents n’ont-ils pas fait de même lorsqu’ils ont écouté les séductions du Serpent et qu’ils ont enfreint le commandement du Seigneur en mangeant le fruit de l’arbre ? Ou les Hébreux dans le désert, quand ils adoraient le veau d’or ?
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