Article publié en 1988 : "Le vieillissement du Québec n'aura pas lieu"
Voici un article publié dans le défunt journal "l'Analyste" en 1988 qui avait bien prévu la légalisation de l'euthanasie, se basant simplement sur la logique "pro-choix", déjà bien enchassée dans les moeurs. Personne de vraiment éveillé ne peut donc être très surpris par les résultats de la commission-bidon "Mourir dans la dignité"...
Le vieillissement du Québec n'aura pas lieu
par Georges Allaire
Depuis bientôt vingt ans, les Québécois ont choisi de disparaître. Depuis 1970, ils ne font plus assez d'enfants pour se renouveler. Dans un premier temps, une population nombreuse dans la force de l'âge, avec peu de vieillards et n'investissant pas dans ses enfants, a pu vivre dans une certaine abondance. Elle a mangé les grains de semence.
Mais avant de quitter la scène du monde, la génération qui a profité de ce choix va vieillir, perdre ses forces en plus de ses cheveux et de ses dents. Repousser l'âge de la retraite retardera à peine l'apparition de l'inefficacité croissante et de la dépendance accrue envers la médecine de vieillesse. Or, un vieillard coûte deux fois plus cher à entretenir qu'un enfant. Et les nouveaux producteurs des biens et services seront nettement moins nombreux que leurs vieillards.
Conclusion apparente: tout le monde va devenir terriblement pauvre. Mais cette conclusion est improbable. Si un certain appauvrissement peut momentanément se produire, la génération montante, une fois installée, aura le moyen de rétablir pendant un certain temps la qualité de vie qui aura servi à la clairsemer. Elle devrait mettre fin au vieillissement en mettant fin aux vieillards. Déjà on remarque comment les hôpitaux traitent les maladies plutôt que les malades. A ce moment-là, les vieillards eux-mêmes seront la maladie.
Le discours avorteur contient la justification nécessaire à la généralisation de l'euthanasie. A l'origine, il y a la certitude qu'une personne entièrement dépendante envers autrui n'a pas le droit de porter atteinte à l'épanouissement et à la qualité de vie de la personne envers qui elle est dépendante. Ce qui vaut pour l'enfant que l'on aspire du ventre de sa mère ou que l'on découpe pour l'en extraire, vaut tout autant pour le vieillard devenu improductif et un consommateur exagéré des ressources personnelles et sociales.
Le droit de vivre (ou de survivre) dépend de la volonté d'accueil du géniteur ou du gardien. Si des parents peuvent choisir de laisser l'enfant vivre à leurs dépends, des enfants pourront aussi accepter de dépenser pour laisser leurs parents vivre. Le droit à la vie sera privé au terme comme au début. Le droit de mettre un terme à une grossesse ou une garde indésirée sera public.
Certes, le tout doit se faire sans douleur pour le gardien et sans manifestation de douleur pour l'élément indésiré, avec l'efficacité que permet une médecine sophistiquée. Aussi, dans un premier temps, les personnes âgées indésirées auront-elles droit aux calmants qui rendent plus supportables les maladies terminales dont on finira par hâter l'aboutissement. Puis celles d'entre elles qui demanderont l'aide médicale pour quitter en douceur les affres de la solitude et de la décomposition auront droit à une collaboration efficace et empressée de la part du corps de gérontologues à leur disposition. Plus tard seulement, si la nature et le suicide des vieux ne suffisent pas à écarter une détérioration croissante de la qualité de vie des bien portants, on aura recours à la mise à mort en douce, sans que les gêneurs soient avertis au préalable. Question de ne pas exercer de violence. Cet exercice de restructuration sociale affectera d'abord les vieux dans la solitude, ces nombreux célibataires que la carrière, l'homosexualité et le divorce auront permis d'éviter ou de lâcher le fardeau des enfants. Il touchera ensuite les parents qui ont casé leurs enfants en garderie ou ailleurs pour l'essentiel de leur jeunesse, car ces derniers auront appris qu'on ne sacrifie pas les fruits d'une carrière au service d'une relation de sang. Enfin, les parents d'un ou de deux enfants risquent de perdre la protection de leur enfant s'il décède prématurément, s'il s'éloigne trop ou s'il n'a pas les moyens de payer les coûts de la survie privatisée de ses géniteurs.
Cette évolution sociale est présentement éloignée de quelques années, comme l'est le vieillissement. Elle est inimaginable à la façon que l'était, voici vingt ans, une sexualité définie comme un besoin et exercée premièrement dans la contraception, ensuite dans l'avortement de l'indésirable et enfin dans le soin du survivant. Mais elle est l'application cohérente de l'esprit qui a entraîné ce comportement sexuel et qui produit l'actuel voyage d'un peuple vers nulle part.
Il ne faudrait pas compter sur l'affection naturelle des enfants envers leurs parents, pas plus que l'affection naturelle d'une mère pour son enfant ne protège présentement celui-ci lors d'une grossesse non-désirée. D'ailleurs, des enfants qui ont découvert n'être que des survivants utiles pour leurs géniteurs n'ont qu'une affection utilitaire pour ceux-ci.
Mais le balancier? Il jouera son rôle. Si la génération aînée faisait un accueil sélectif des enfants, maintenant ce sera la génération cadette qui fera une conservation sélective de ses parents. — Alors l'évolution? On a enseigné à la génération cadette que seuls survivent les plus aptes, et les vieillards ne sont pas aptes à survivre. — Et la charité chrétienne? Ses parents lui ont dit que la religion est un cauchemar des temps passés, une empêcheuse de vivre, une répression de l'épanouissement personnel. La leçon aura porté. "Charité bien ordonnée commence par soi-même."
Bref, le vieillissement du Québec n'aura pas lieu.
Des avocats et notaires dénoncent le mémoire de leur corporation professionnelle sur l'euthanasie
Le journal Le Soleil du 27 mars 2012 publie cette lettre de l'avocate Silvia Ugolini, parlant au nom de dix avocats et notaires :
Des membres du Barreau et de la Chambre des Notaires déplorent le fait de n'avoir pas été consultés pour donner leur avis avant la présentation des mémoires de leurs corporations professionnelles devant la Commission sur le droit de mourir dans la dignité.
Certes le Barreau comme la Chambre des Notaires peuvent donner leur avis sur un projet de Loi présenté par le gouvernement, mais ils ne peuvent sous aucune considération donner leur avis sur un projet de société qui implique tous les citoyens, sans consulter leurs membres d'autant plus que ces corporations n'ont reçu aucun mandat à cet effet. La jurisprudence a d'ailleurs établi clairement que les comités restreints qui préparent et rédigent de tels documents publics doivent au préalable avoir obtenu l'assentiment de la majorité de leurs membres. Le fait de prélever une cotisation obligatoire de ses membres ne peut être utilisé par une corporation professionnelle dans le but de financer des prises de position à caractère politique ou idéologique.
Par conséquent, les intervenants des corporations se dissocient de ces mémoires et ils s'entendent pour dire unanimement que :
- Le débat sur l'euthanasie est un débat sociétal et vital. Ce n'est pas un débat légal à savoir qui va présenter les meilleurs arguments pour convaincre la Commission sur la question de mourir dans la dignité.
- Le vocabulaire utilisé: «aide médicale à mourir dans certaines circonstances» au lieu de la vraie appellation: euthanasie et suicide assisté, biaise la terminologie, met en péril la sécurité des personnes rendues vulnérables par la maladie, un handicap ou la vieillesse et ouvre la porte à des abus. Il est donc important que chaque individu sache bien de quoi il s'agit, car une grande confusion existe entre l'euthanasie, l'acharnement thérapeutique et la sédation palliative, et plusieurs citoyens n'en connaissent pas la différence.
- Les médecins traitants et psychiatres sont déjà débordés de travail. Ils deviendront des bureaucrates puisqu'ils se verront dans l'obligation de remplir une foule de papiers, de monter des dossiers et d'aller témoigner à la Cour, alors qu'ils ont besoin de tout leur temps pour s'occuper des malades, les guérir et les soulager.
Les intervenants sont unanimes pour dire que l'euthanasie n'est pas une valeur à la hauteur de notre société Québécoise.
Selon l'intervention des médecins contre l'euthanasie, tant au niveau des médias qu'au niveau des divers mémoires présentés devant la Commission sur le droit de mourir dans la dignité, ils affirment que la souffrance au dernier stade de la vie peut être soulagée d'une façon humaine, certaine et non par un moyen irréversible par l'administration d'une solution létale quelconque ou un empoisonnement. Le rôle principal des médecins est celui de guérir et soulager la souffrance et non de hâter la mort des malades.
Les intervenants sont d'accord pour proposer les solutions suivantes :
1. Prendre le temps de comprendre ce qui se cache derrière le: «Je veux mourir».
2. Soigner notre système de santé, les soins à domicile, les soins palliatifs et offrir aux Québécois des soins de qualité au lieu de l'Euthanasie.
3. Mieux adapter le milieu hospitalier aux personnes âgées, handicapées et fragiles.
Me Silvia Ugolini
Au nom de 10 avocats et notaires
La corporation professionnelle de Me Ugolini n'est certainement pas la seule à avoir usé de procédures peu démocratiques pour faire entendre un point de vue favorable à l'euthanasie. Certaines corporations médicales ont osé également parler au nom d'un sondage fait auprès de... 23% de leurs membres!
Meurtre par "compassion"
Une euthanasie non médicale? L'esprit du rapport de la commission "Mourir dans la dignité" l'a-t-elle inspiré? Voici la nouvelle du journal 24h du 27 mars 2012:
GATINEAU – La femme de 77 ans tuée par balle lundi soir à Gatineau pourrait avoir été tuée par compassion par son conjoint.
Au lendemain du drame conjugal, ce serait l'une des thèses considérées par les enquêteurs du service de police de la Ville de Gatineau (SPVG). Selon des informations obtenues par le chroniqueur judiciaire Claude Poirier, la dame était très malade.
Le drame s'est joué lundi soir dans le secteur Hull où le conjoint de la victime, un homme de 82 ans, aurait ouvert le feu sur la septuagénaire.
À 19h41, celui-ci a appelé le 911 et a avisé qu'un homicide venait d'être commis à sa résidence du 52 chemin Rivermead. Il a été arrêté lundi soir, sur les lieux.
La dame de 77 ans, atteinte de plusieurs coups de feu, a été transportée à l'hôpital où son décès a été constaté. Mardi matin, le suspect de 82 ans, qui souffrait de problèmes de santé à la suite du drame, était toujours en observation à l'hôpital. Il n'avait toujours pas rencontré les enquêteurs du SPVG.
Principal suspect dans cette affaire, l'octogénaire était toutefois sous surveillance policière et pourrait être accusé en journée.
Par ailleurs, des spécialistes en scène de crime s'affairaient mardi matin dans la résidence du couple afin d'y recueillir des preuves pour étoffer le dossier.
La famille du couple a été avisée et rencontrée par les enquêteurs du SPVG.
L'homme et la femme ne sont pas connus du Service de police de la Ville de Gatineau.
Si c'est un "meurtre par compassion", que dira la famille du couple lorsqu'ils apprendront l'exécution de cette dame?
Espérons que les médecins qui troqueront l'arme de poing pour la seringue bénéficieront également de l'escorte policière que leur geste "de compassion" méritera... Espérons que le bon sens canadien sur cette question, prévaudra sur le délire québécois et que la loi canadienne sera appliquée et protégera nos compatriotes...
La censure des médias sur la question de l'euthanasie...
Depuis l'annonce des conclusions du rapport de la Commission "Mourir dans la dignité", les médias sont dithyrambiques sur les membres de cette commission. Comme toujours malheureusement dans la sphère publique québécoise, lorsqu'il s'agit de tuer, il y a unanimité apparente... c'est-à-dire censure par les médias de tout journaliste prêt à critiquer l'absence de respect de la commission pour la majorité des experts et groupes intervenant devant elle et condamnant l'euthanasie.
Puisque La Presse a voulu donner la parole à un André Pratte louangeur, un Patrick Lagacé la larme à l'oeil, ou Le Devoir à des multiples articles d'applaudissements, nous donnerons la parole à une autre journaliste, Lysiane Gagnon qui n'a pu s'exprimer cette fois-ci, alors qu'elle aurait pu très bien écrire l'éditorial d'un certain journal...
D'abord Lysianne Gagnon dans le journal La Presse et un article intitulé "Désir de mort", paru le 31 août 2010. Voici l'extrait
Si le Collège des médecins est plutôt réservé, la grosse locomotive de la Fédération des médecins spécialistes est en marche depuis un an, sur la foi d'un sondage qui indiquerait qu'une majorité de ses membres (parmi les 23% qui y ont répondu) souhaite voir l'euthanasie encadrée par une loi.
Le fait qu'une fédération de médecins soit le principal promoteur de l'euthanasie est quelque peu troublant. Qu'ils veuillent clarifier la situation et s'éviter des poursuites, dans un contexte où, effectivement, l'euthanasie passive est souvent discrètement pratiquée, cela se comprend. Mais est-ce que leur serment ne les engage pas à maintenir la vie plutôt qu'à inventer des façons de donner la mort? Ne devraient-ils pas plutôt travailler sur le contrôle de la douleur?
Doute insidieux: certains d'entre eux seraient-ils excédés de voir des patients s'accrocher à leur misérable vie alors qu'on manque de lits aux soins intensifs? D'accord pour le débat, mais qu'on le fasse prudemment, en ayant aussi à l'esprit les effroyables abus que pourrait entraîner la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté.
Voici un autre article de Lysiane Gagnon, paru dans le Globe and Mail du 30 août 2010, parlant de la dérive de la Hollande, passant d'une étape à l'autre dans l'ouverture à la tuerie par "compassion":
The proponents of euthanasia are on a roll. Still, one can’t help feeling a certain malaise when the main proponent of euthanasia is a physicians’ association. Aren’t doctors supposed to do everything to protect life? Would it be that some of them are exasperated to see so many terminally ill patients fighting for their miserable life when there’s a shortage of intensive care beds? This is not a comfortable thought.
Hugh Anderson, a Montreal Gazette journalist who wrote a seniors’ column until his recent death from cancer, was adamantly against the idea of legalizing euthanasia, because he thought that none of the safeguards that could be part of a law would prevent abuse. The slippery slope can be quite abrupt, indeed.
When the Netherlands first codified euthanasia 30 years ago (it was legalized in 2002), medically assisted suicide was allowed only for competent adults who were terminally ill. “Then,” wrote Mr. Anderson, “it was extended to competent adults with incurable illnesses or disabilities, although not terminally ill. Then it was extended to competent adults who were depressed but otherwise not physically ill. Then it was extended to incompetent adult patients like Alzheimer’s sufferers, on the basis that they would have asked for death if they were competent. And now it is legal for doctors in Holland to kill infants, if parents agree, if they believe their patients’ suffering is intolerable or incurable.”
Bien que les témoignages et les preuves abondent sur les dérives des pays où l'euthanasie est légale, la commission n'a relevé que les témoignages positifs des défenseurs de l'euthanasie de ces pays...
Enfin, nous vous invitons à relire cette lettre toujours actuelle, parue dans le Devoir du 13 février 2012, d'intellectuels québécois et représentants des unités de soins palliatifs, posant des questions qui n'ont pas été retenues par la commission. En voici un extrait:
Respecter l'égalité et l'intégrité implique aussi de maintenir un climat sécuritaire dans les lieux de soins. La sécurité des milieux de santé est un pilier de consensus social et un fondement de l'équité s'y exprimant fortement. Le système public de santé doit être un endroit où nul ne peut nourrir ni mettre à exécution une intention claire d'interrompre la vie de quiconque. On peut comprendre la réflexion de bien-portants apeurés par l'anticipation de conditions débilitantes au terme de leur existence et certaines carences du système de soins, ce qui les amène à souhaiter la légalisation de l'euthanasie comme une sorte de police d'assurance. Néanmoins, le système de santé public doit demeurer un milieu intègre où toutes les ressources capables d'apporter du confort sont utilisées à bon escient sans jamais prendre la décision de provoquer la mort, mais de tout faire pour soulager les souffrances. Cette politique doit demeurer claire et inviolable.
Risques liés à l'euthanasie
Nous attirons votre attention sur le consensus contre toute forme d'euthanasie exprimé devant la Commission par les intervenants du milieu des soins palliatifs. Ces gens sont les mieux placés pour saisir les enjeux reliés à la question. Contrairement à l'avis de certains théoriciens, comme ceux de la Société royale du Canada à l'origine d'un récent rapport sur la question, les personnes oeuvrant en soins palliatifs bénéficient d'une expertise concrète de premier plan.
Or, les mémoires présentés par des gens de soins palliatifs convergent de manière étonnante et significative. En effet, au lieu de défendre les soins palliatifs eux-mêmes, ils s'inquiètent plutôt des risques liés à toute forme d'ouverture à l'euthanasie. Leurs points de vue soutiennent la sauvegarde et la protection des liens humains, du climat de confiance et du sentiment de sécurité requis dans le contexte délicat des soins en fin de vie. Leur préoccupation touche directement le cadre politique assurant un climat social paisible et stable.
Ainsi, nous pensons qu'il est politiquement néfaste de recommander, d'une part, un accès accru aux soins palliatifs et, d'autre part, d'autoriser l'euthanasie sous forme de «soins appropriés en fin de vie dans certaines circonstances». L'euthanasie acceptée dans ces lieux transformera nos institutions de soins en lieux ambigus où l'on peut aussi provoquer la mort. Celle-ci arrivant toujours comme une surprise, les familles qui verront un des leurs parler et rire la veille puis mourir brusquement le lendemain ne pourront pas ne pas se demander: qu'est-ce qu'ils lui ont fait?
Devoir politique
Cette question est lourde à porter. Il faut ici penser aux familles qui se diviseront sur cette décision d'euthanasie entre ceux qui aiment trop leur être cher pour le tuer et ceux qui l'aiment trop pour le laisser vivre. Si l'euthanasie est possible, on ne sait pas où la souffrance des survivants les mènera, quelle avalanche de contestations ou d'enquêtes surgira. Que dire aussi des soignants eux-mêmes, qui se verront imposer un lourd fardeau? Car celui qui exige de mourir exige qu'on le supprime. Quel poids cela imposerait aux soignants! Serait-il justifiable que le droit de l'un gomme ainsi le droit de l'autre? Ne sommes-nous pas devant une rupture profonde d'équité dans une société où chacun devrait avoir droit aux mêmes égards? La liberté de l'un ne s'arrête-t-elle pas quand celle de l'autre commence?Les signataires de cette lettre souhaitent, tout comme vous, préserver les valeurs soutenant notre démocratie québécoise, valeurs clairement exprimées par notre charte des droits et libertés. Nous ne voulons pas que soit mis à mal notre respect de l'égalité, de la sûreté et de l'interdit de porter atteinte à la vie d'autrui, valeurs fondamentales à la base de notre vie en société. En fin de vie, nous sommes tous semblables et notre droit à la sécurité et aux soins est plus important que jamais. C'est un devoir politique que d'assurer une fin de vie paisible dans un milieu sécuritaire pour toutes les citoyennes et tous les citoyens québécois.
***
Ont signé cette lettre: Louis Balthazar, professeur émérite en sciences politiques de l'Université Laval; Thomas De Koninck, titulaire de la Chaire «La philosophie dans le monde actuel» de l'Université Laval; Michel L'Heureux, directeur général de la Maison Michel-Sarrazin et professeur associé au département de médecine familiale de l'Université Laval; Louis-André Richard, professeur de philosophie, président de l'Institut Jean-Paul-Desbiens et membre du comité d'éthique de la Maison Michel-Sarrazin; Patrick Vinay, médecin en soins palliatifs à l'hôpital Notre-Dame du CHUM.
À quand une commission sérieuse sur l'euthanasie?
Conférence sur l'euthanasie en France: dénonciation des dérives des pays où elle est légalisée
L'alliance Vita pour le respect de la vie de la conception à la mort naturelle donnait une conférence ce 22 mars 2012 au Puy-en-Velay. Elle arrive à propos pour illustrer la dérive de la Commission "Mourir dans la dignité" (information via le Salon Beige):
Comment se passe la fin de vie en France ? Quels sont les besoins des personnes âgées ? Comment l'euthanasie avance-t-elle ? Est-elle le dernier recours face à une douleur physique ou psychique jugée insupportable ? Autant de questions qui ont été le fil rouge de la soirée orchestrée par Ségolène du Closel, directrice de la communication d'Alliance Vita, et le docteur Michel Glénat, médecin chef de service du Pôle personnes âgées au Centre hospitalier Sainte-Marie.
La solution : une solidarité active
Lors de cette soirée étape du “Tour de France de la solidarité” de l'association, Alliance VITA a souhaité sensibiliser les Ponots aux enjeux de solidarité autour de la fin de vie, sous le thème “2012 : la tentation de l’euthanasie”. « Ce n'est pas une solution. En 2004, nous avons mis en place un service d'écoute “SOS fin de vie” pour soutenir les personnes malades et celles qui les entourent », explique Ségolène du Closel. Comme le souligne le docteur Michel Glénat, la tentation de l'euthanasie « peut passer en chacun de nous. Pour les douleurs physiques, nous savons faire, les soins palliatifs sont efficaces. Le problème se situe sur le mal-être ». Pour résoudre cette difficulté, la solidarité est la solution première pour Alliance Vita qui a constaté, à travers plusieurs témoignages, « un regain d'intérêt pour la vie si quelqu'un est présent. Le fait de pouvoir s'exprimer, avec une personne extérieure, aide beaucoup », argumente Ségolène du Closel.Une prise en compte de la vulnérabilité
Dans une société « individualiste, qui s'est compartimentée, on ne se préoccupe plus des problèmes, on s'en débarrasse », estime la directrice de la communication d'Alliance Vita. Pour l'association, il faudrait changer le modèle actuel, développer les soins palliatifs, mais aussi créer un réseau de solidarité avec des personnes se préoccupant de la vulnérabilité de chacun. L’initiative “A tout’âge”, où des collégiens rendent visite de façon régulière aux personnes âgées d'une maison de retraite, est un exemple pour Alliance Vita, « des liens se tissent alors entre jeunes et retraités : une réponse solidaire locale aux besoins des personnes âgées ».Des dérives inquiétantes ?
Alliance Vita a également voulu mettre en garde les partisans de “l'euthanasie légale d'exception”, « les pays ayant légalisé l'euthanasie (Belgique, Suisse, Pays-Bas) connaissent actuellement d'importantes dérives. Par exemple, aux Pays-Bas, pour pratiquer l'euthanasie, il faut l'autorisation de deux médecins. Pour contourner cette réglementation, une “équipe volante” a été mise en place. Elle intervient même sans ces validations. Une clinique spécialisée dans l'euthanasie est également en train d'être construite. La Suisse connaît aussi un véritable “Tourisme de la mort”. 34 % des euthanasiés ne souffraient pas d'une maladie mortelle », se désole Ségolène du Closel.
Le Conseil de l'Europe a explicitement demandé, le 25 janvier 2012, que l'euthanasie soit interdite dans ses 47 pays membres. Une résolution qui va dans le sens des actions de l'association. « La mort est un événement imprévu. On ne la choisit pas », conclut Ségolène du Closel.
La commission "Mourir dans la dignité" ne respecte pas la liberté de conscience des médecins!

Qui pourrait pratiquer l’aide médicale à mourir ?L’aide médicale à mourir ne pourrait, par définition, être pratiquée que par un médecin. Les codes de déontologie des médecins et des infirmières prévoient le droit à l’objection de conscience. Cela signifie qu’ils peuvent refuser de poser un geste qui va à l’encontre de leurs valeurs. Bien entendu, médecins et infirmières 73 conserveront ce droit dans le cadre de l’aide médicale à mourir.Toutefois, un médecin qui refuserait de pratiquer une aide médicale à mourir pour des raisons de conscience aurait le devoir d’aider son patient dans la recherche d’un médecin disposé à le faire, et ce, dans des délais les plus brefs, comme le précise déjà son Code de déontologie :« Le médecin doit informer son patient de ses convictions personnelles qui peuvent l’empêcher de lui recommander ou de lui fournir des services professionnels qui pourraient être appropriés, et l’aviser des conséquences possibles de l’absence de tels services professionnels. Le médecin doit alors offrir au patient de l’aider dans la recherche d’un autre médecin. »74Cet enjeu est crucial, car il est un facteur clé de l’accès à l’aide médicale à mourir, comme nous l’avons constaté en Belgique. En conséquence, nous invitons le Collège des médecins à réfléchir à un mécanisme simple et efficace permettant d’orienter les patients vers des médecins disposés à pratiquer une aide médicale à mourir. Par exemple, les directeurs des services professionnels de chaque établissement pourraient être appelés à jouer un rôle à cet effet.
On prétend respecter la liberté de conscience en définissant ce que le médecin aura le droit de refuser et ce qu'il sera obligé de faire...
Sondage sur l'euthanasie dans la Presse: Allons voter!
Sur le site du journal La Presse du 22 mars 2012, on peut aller voter contre le suicide assisté.
Pour de plus amples renseignements sur les raisons de ne pas accepter l'euthanasie, vous pouvez consulter l'article "L'euthanasie et le suicide assisté: pourquoi pas?
Ou consulter l'excellent site de Vivre dans la dignité.
La commission "mourir dans la dignité" propose l'euthanasie.
À la lecture du rapport de la Commission, nous ne pouvons que constater la faiblesse de l'argumentation et ainsi le parti pris évident en faveur de l'euthanasie de cette commission, ce qui se reflétait dès le départ dans le sondage d'opinion préalable à la commission. Malheureusement, l'expérience calamiteuse des trois petits pays européens ayant légalisé l'euthanasie n'aura servi à rien pour nos idéologues. Le gouvernement fédéral pourra-t-il empêcher cette dérive de la démocratie québécoise?
Le journal La Presse du 22 mars 2012 nous apporte la nouvelle:
Le rapport déposé jeudi matin à l'Assemblée nationale conclut qu'il faut prévoir «une option pour les cas de souffrances exceptionnelles».
Le rapport, unanime, compte 24 recommandations. La treizième prévoit que «les lois soient pertinentes, soient modifiées afin de reconnaître l'aide médicale à mourir comme un soin approprié en fin de vie». Ce geste doit cependant être très étroitement balisé.
Le patient devra être majeur et reconnu apte à consentir à ce geste, il doit «exprimer lui-même «à la suite d'une prise de décision libre et éclairée une demande d'aide médicale à mourir». Aussi sa maladie devra être «grave et incurable».
Sa condition devra montrer «une déchéance avancée de ses capacités sans perspective d'amélioration».
Finalement pour que le geste du médecin soit autorisé, la personne doit «éprouver des souffrances physiques ou psychologiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu'elle juge tolérable».
Le Procureur général devrait «émettre des directives... au Directeur des poursuites criminelles et pénales afin qu'un médecin ayant pratiqué une aide médicale à mourir selon les critères prévus à la loi ne puisse faire l'objet de poursuites criminelles». Le Collège des médecins devrait modifier son code déontologique pour prévoir ces situations nouvelles, et permettre éventuellement de diriger le patient vers un autre médecin si le geste est contraire à leurs convictions.
La commission propose aussi une amélioration des soins palliatifs, qui devraient être administrés à toute personne dont la condition médicale le demande. Le Collège des médecins devrait produire un guide déontologique sur ce genre de soins. Le ministère de la Santé devrait privilégier l'administration à domicile des soins palliatifs. On demande aussi qu'un comité d'experts, avec le Collège des médecins, se penche sur la possibilité qu'une personne atteinte de démence causée par une maladie dégénérative du cerveau puisse à l'avance faire une demande d'aide médicale à mourir.
L'euthanasie acceptée au Québec en cas de "souffrance exceptionnelle"?
Avant même la remise du rapport de la Commission "Mourir dans la dignité", le journal La Presse du 22 mars 2012 révèle ses conclusions. Est-ce que tout était prévu d'avance et que la procédure n'était que poudre aux yeux? Est-ce que la Hollande et la Belgique n'ont pas déjà prouvé qu'elles étaient incapables de protéger la population contre les dérives du corps médical? Voici un extrait de l'article paru dans le journal La Presse:
(Québec) Certains patients pourraient demander qu'on abrège leur vie s'ils sont confrontés à des «souffrances exceptionnelles» tranche la commission parlementaire ad hoc qui réfléchit depuis plus d'un an sur le thème de «Mourir dans la dignité».
Selon les informations obtenues par La Presse, seul ce niveau intolérable de souffrance autoriserait un patient à revendiquer le suicide assisté. Le patient devrait en faire lui-même, expressément, la demande.
Le rapport doit être déposé ce matin à l'Assemblée nationale, presque deux ans après le début des travaux d'une commission parlementaire spécialement formée pour réfléchir à cette question délicate. Il contiendra 24 recommandations.
Le document balisera très étroitement le recours à ces mesures d'exception. On insistera beaucoup aussi sur les protocoles de soins palliatifs.
Lorsqu'on voit Yvon Bureau, fondateur du collectif Mourir digne et libre, être pleinement satisfait, il est légitime d'avoir de sérieux doutes sur la rigueur de la commission, alors que la majorité des intervenants à la commission s'opposaient à l'euthanasie.
Des infirmiers éliminent leurs patients "par pitié" en Uruguay, sans leur consentement...
Le journal La Presse du 19 mars 2012 nous apporte cette nouvelle:
Deux infirmiers uruguayens affirmant avoir voulu délivrer des malades de leurs souffrances ont avoué l'assassinat de 16 patients dans deux hôpitaux de Montevideo, et les autorités craignent que le bilan s'alourdisse au fil de l'enquête.
Les deux hommes, dont l'état civil n'a pas été confirmé officiellement, ont été inculpés «d'homicide spécialement aggravé» et écroués dimanche soir, a annoncé à la presse le juge Rolando Vomero.
Les suspects ont avoué avoir perpétré ces assassinats - cinq pour l'un (dans l'unité de cardiologie de l'hôpital public Maciel) et 11 pour l'autre (dans le service de neurochirurgie de la clinique Española) - «car ils ne supportaient pas de voir la souffrance des gens», selon leurs avocats, mais leurs victimes n'étaient pas en phase terminale, a ajouté le juge.
Une infirmière, peut-être la compagne de l'un des deux suspects, a été accusée de complicité et dissimulation d'assassinat et également incarcérée, a précisé le magistrat.
Les déclarations des deux mis en cause laissent entendre «en termes généraux qu'il pourrait exister plus de cas» que ceux déjà découverts, a indiqué de son côté le ministre de l'Intérieur Eduardo Bonomi.
«Il n'y a pas eu d'erreur, ils ont agi avec l'intention de tuer», a assuré à la presse le vice-ministre uruguayen de la Santé Leonel Briozzo.
Dans un cas au moins, l'euthanasie a été pratiquée à l'aide de morphine, dans un autre en insufflant de l'air dans le sang, provoquant la mort en quelques minutes, a encore expliqué le juge.
Les deux cas ne sont pas liés, a encore expliqué le juge Vomero, même si l'un des deux suspects travaillait dans les deux établissements où des cas ont été répertoriés.
L'avocate d'un des accusés, Ines Mazziotti, a révélé que les deux hommes étaient «amis», mais elle a assuré qu'ils ne s'étaient pas concertés et que les meurtres avaient obéi à des mécanismes différents.
Selon elle, son client a affirmé avoir agi «par pitié». «Après 20 ans aux soins intensifs, avec du stress, à se trouver entre la vie et la mort, il ne l'a plus supporté», a ajouté l'avocate.