Dix ans de gouvernements Orbán en Hongrie
Viktor Orbán, président de Hongrie.
Par Olivier Bault (Présent)
Il y a dix ans, le 29 mai 2010, Viktor Orbán et son parti, le Fidesz, formaient un gouvernement après huit ans passés dans l’opposition. Auparavant, Orbán avait déjà occupé le poste de Premier ministre pendant quatre ans, de 1998 à 2002. Le tournant qui conduisit à la victoire éclatante du Fidesz en 2010 s’opéra en 2006, quand, un mois après les élections à nouveau remportées par la gauche et les libéraux, un enregistrement du Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsány fut diffusé à la radio dans lequel on entendait cet ex-communiste devenu oligarque dire : « Nous n’avons rien fait pendant quatre ans. Rien. Vous ne pouvez pas me citer un seul exemple d’une action sérieuse du gouvernement dont nous pourrions être fiers, si ce n’est que nous avons repris le pouvoir avec de la merde. […] Depuis un an et demi, nous mentons matin, midi et soir. » S’ensuivirent des manifestations qui furent brutalement réprimées par les autorités et tournèrent à l’émeute, conduisant même à l’assaut d’une foule excédée contre le siège de la télévision publique. Puis vint la crise financière de 2007 alors que la Hongrie affichait déjà un déficit budgétaire de 9,6 % du PIB en 2006, année électorale oblige, et ensuite les plans de rigueur sous la coupe du FMI.
Arrivés au pouvoir avec une majorité constitutionnelle des deux tiers au Parlement, le Fidesz et son chef allaient mener les réformes au pas de charge, ce qui leur vaudra très rapidement les attaques de l’UE et des médias européens. Cela commença par une nouvelle constitution pour remplacer celle rédigée par Staline en personne, toujours en vigueur sous une forme modifiée. Le préambule de la nouvelle constitution commençant par les mots « Dieu, bénis les Hongrois », la mention du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme, et le rappel de la présence de Hongrois au-delà des frontières de la Hongrie — héritage du traité de Trianon — suffirent pour que la nouvelle loi fondamentale fût considérée comme imprégnée de cléricalisme, d’homophobie et de nationalisme.
Evitant toujours la confrontation frontale, sachant reculer d’un pas après avoir avancé de trois, fort de ses excellentes relations avec des personnalités européennes de premier plan, Viktor Orbán s’est montré un adversaire redoutable et il a jusqu’ici remporté toutes les manches. Lui et son parti, le Fidesz, ont su, à partir de la défaite de 2002 et après le retour au pouvoir en 2010, imposer un vrai pluralisme médiatique — chose insupportable pour les partisans de la pensée unique et du politiquement correct — et modifier ainsi durablement le rapport de force. Affichant de bons résultats économiques avec des déficits en baisse malgré des politiques natalistes très volontaristes, ayant réduit le chômage à presque rien et redonné à la Hongrie une des plus fortes croissances du continent avant la crise sanitaire actuelle, ayant su également défendre les frontières contre l’assaut migratoire en 2015-2016, l’homme d’Etat hongrois a conduit son parti conservateur et ses alliés chrétiens-démocrates à deux nouvelles victoires écrasantes, en 2014 et 2018.
En 2012, venu répondre aux reproches du Parlement européen, Orbán avait résumé ainsi son programme : « Nos idéaux sont chrétiens. Ils s’appuient sur la responsabilité de l’individu, les sentiments nationaux positifs sont pour nous importants et nous considérons la famille comme le fondement de l’avenir. » Lucide, il avait encore ajouté : « Peut-être sommes-nous minoritaires en Europe, mais nos convictions sont malgré tout européennes et nous avons le droit de les défendre. » Les défendre, c’est ce qu’il fait depuis maintenant dix ans avec le soutien d’une large majorité d’électeurs hongrois.
Montée de la haine en Pologne : les pro-avortements et les pro-LGBT se déchaînent
Par Olivier Bault (Visegrád Post)
Pologne — Même si les initiatives citoyennes visant à restreindre les possibilités d’avorter en Pologne ont jusqu’ici été bloquées par la majorité parlementaire PiS, depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir à l’automne 2015 une partie de l’opposition s’est saisie du sujet pour tenter de retourner les électeurs en leur faveur. Les campagnes de désinformation menées par certains leaders politiques et certains médias ont ainsi contribué à instaurer un climat de haine à l’encontre des défenseurs du droit à la vie. Ceux-ci sont malheureusement le plus en plus souvent l’objet d’attaques verbales d’une rare violence qui dégénèrent parfois en violences physiques. C’est ainsi que le 26 avril dans une rue de Varsovie, plusieurs voitures conduites par des hommes ont barré la route à une fourgonnette de la fondation pro-vie Pro-Prawo do Życia (Pro-Droit à la vie). Les agresseurs ont alors crié au chauffeur de la fourgonnette d’aller se faire […] qu’il était une ordure et qu’ils allaient lui « casser la gueule ».
Photo de l’agression du 26 avril, partagée sur Twitter par le président d’Ordo Iuris.
Ce qui a très probablement énervé les agresseurs, ce sont les inscriptions sur la fourgonnette dans le cadre d’une campagne contre la pédophilie et l’imposition dans certaines grandes villes dirigées par les libéraux de la Plateforme civique (PO), dont Varsovie, des Standards pour l’éducation sexuelle en Europe de l’OMS, avec notamment sur le côté du camion les mots suivants, écrits en lettres majuscules :
Qu’est-ce que le lobby LGBT veut enseigner aux enfants ?
- La masturbation à 4 ans,
- Le consentement au sexe à 6 ans,
- Les premières expériences sexuelles et l’orgasme à 9 ans
Des inscriptions que la justice polonaise a refusé d’interdire au motif que « les informations présentées sur ce panneau et concernant l’éducation sexuelle ne sont pas fausses puisqu’elles proviennent de la matrice de l’éducation sexuelle élaborée par le bureau régional de l’OMS pour l’Europe et le BZgA » et qu’« il est de notoriété publique que le mouvement LGBT est favorable à l’éducation sexuelle selon les standards de l’OMS » (jugement du tribunal de Gdańsk prononcé en 2019, quand le juge a ordonné le retrait provisoire de plusieurs banderoles en attente d’un jugement définitif face à une plainte déposée par des organisations LGBT, tout en autorisant la Fondation Pro-Prawo do Życia à continuer de déployer les banderoles portant l’inscription ci-dessus).
Lire la suiteL’OMS prône la masturbation pour les enfants entre 0 et 4 ans…
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Pickpik
Un document du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe recommande d’enseigner la masturbation aux enfants âgés de zéro et quatre ans, selon Breitbart :
Le document du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et du Centre fédéral d’éducation pour la santé (BZgA), intitulé « Standards pour l’éducation à la sexualité en Europe », contient une « grille d’éducation à la sexualité » qui recommande, entre autres, que les enfants de 0 à 4 ans reçoivent des informations sur « le plaisir et la jouissance de toucher son propre corps, la masturbation dans la petite enfance » et « le droit d’explorer les identités de genres ».
Le document recommande en outre que les enfants âgés de 4 à 6 ans reçoivent des informations sur les « relations homosexuelles » et les « aptitudes » pour « consolider leur identité sexuelle » ; que les enfants âgés de 6 à 9 ans reçoivent des informations sur « l’influence positive de la sexualité sur la santé et le bien-être » ; et que les enfants âgés de 9 à 12 ans reçoivent des informations sur la « première expérience sexuelle » et l’« orientation de genre » ainsi que les « aptitudes » pour « permettre aux enfants de... prendre une décision consciente d’entrer ou non dans des expériences sexuelles ».
Mais comment donc renseignera-t-on un enfant de deux ans sur le « le plaisir et la jouissance de toucher son propre corps », et qui en sera chargé ? La maternelle je gage. Et pourquoi donc enseigner une chose pareille à des enfants qui n’en auront autrement pas l’idée ? Sans compter l’aspect immoral de la chose. Songez aussi qu'un tel programme, s'il est appliqué, sera enseigné dans les écoles publiques, et où il sera souvent obligatoire.
Les « relations homosexuelles » à quatre ou six ans (comment concevront-ils sainement l’amitié après çà ?) ! On détruit la notion de sexualité avant même que les enfants aient pu s'en faire une de l'amitié. Quant à « l’influence positive de la sexualité sur la santé et le bien-être », cela laisse entendre que l’abstinence pourrait être préjudiciable, et je doute que la « sexualité » proposée soit très saine, comme les « relations homosexuelles ». En outre, je doute que les enfants puissent « prendre une décision consciente d’entrer ou non dans des expériences sexuelles » alors qu’ils sont immatures, que cela n’est visiblement pas pertinent pour des enfants de neuf à douze ans et qu’on leur farcit la tête avec des théories pseudo-scientifiques d’« orientation de genre ». Tout cela se moque éperdument de la période de latence et représente tout au plus une « éducation » à la perversité. Évidemment, si l’on apprend à des enfants dès le plus jeune âge les plaisirs de la chair, comment voulez-vous qu’ils comprennent lucidement les dangers de se livrer à celui qui les sollicite si on leur a donné l’habitude de la sensualité ? Pour finir, ce putride enseignement rejette implicitement le but objectif de la sexualité, ou la procréation, et tout ce qu’elle entraîne : innocence, pudeur, abstinence et mariage.
Pologne : retour du projet de loi citoyen contre l’avortement eugénique
Par Olivier Bault (Visegrád Post) ― Photo : Shutterstock
Pologne – Les 15 et 16 avril, la Diète polonaise examinait à nouveau une initiative citoyenne contre l’avortement qui lui avait été présentée en novembre 2017, après le rejet d’une autre en octobre 2016. La nouvelle initiative citoyenne s’intitulait Zatrzymaj aborcję (« Arrêtez l’avortement »). Contrairement à la précédente qui prévoyait une interdiction quasi totale de l’avortement en Pologne (sauf en cas d’avortement induit par des soins médicaux visant à sauver la santé physique ou la vie de la femme enceinte), la nouvelle initiative se concentre sur les avortements eugéniques. Son objectif est en effet de supprimer une clause de la loi polonaise de 1993 qui avait interdit les interruptions volontaires de grossesse rendues légales par la dictature communiste. Cette clause autorise l’avortement jusqu’à la 24e semaine lorsque « les examens prénataux ou d’autres indications médicales font apparaître une forte probabilité de handicap lourd et irréversible du fœtus ou de maladie incurable lui faisant courir un danger de mort », et son interprétation très large fait que, en Pologne aussi, une majorité d’enfants touchés par la trisomie 21 et par d’autres syndromes non létaux sont exterminés avant la naissance.
Contrairement aux affirmations mensongères ou simplement ignorantes de plusieurs médias français, le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczyński n’a pas voulu profiter de l’épidémie de Covid-19 et de l’interdiction des rassemblements — et donc des manifestations — pour faire passer en douce ce projet de loi citoyen contre les avortements eugéniques. À vrai dire, Kaczyński lui-même et les principales figures de son parti, y compris le premier ministre Mateusz Morawiecki, se passeraient sans doute bien de cette initiative citoyenne. Lors de la législature précédente, qui a pris fin avec les élections parlementaires d’octobre 2019, le PiS avait mis ce projet de loi dans ce que les Polonais appellent « le congélateur de la Diète ». Autrement dit, il l’avait approuvé en première lecture en le renvoyant en commission, puis l’avait bloqué en commission de manière à éviter un vote en deuxième lecture. Seulement quand il y a de nouvelles élections, les projets de loi citoyens doivent à nouveau être examinés en première lecture dans un délai de six mois après l’entrée en fonction de la nouvelle Diète. Un délai qui arrivait à son terme à la mi-mai, d’où la nécessité d’examiner les initiatives citoyennes en période de confinement. C’était le cas pour le projet « Arrêtez l’avortement », mais aussi pour un autre projet citoyen intitulé « Stop à la pédophilie », qui vise, lui, à interdire l’éducation sexuelle à la mode LGBT avec incitation des mineurs à passer à l’acte, c’est-à-dire l’éducation sexuelle selon les standards de l’OMS pour l’Europe. Le premier projet avait recueilli 830 000 signatures de citoyens, le second en avait recueilli 265 000.
Ces deux projets ont été renvoyés en commission après le vote en première lecture le 16 avril. La question de l’avortement eugénique a-t-elle donc été remise au « congélateur de la Diète » ? J’ai à nouveau interrogé Wojciech Murdzek, député catholique et pro-vie de la majorité, qui m’avait assuré en 2017, après le rejet du premier projet de loi citoyen, que cette nouvelle initiative allait déboucher sur une loi interdisant les avortements eugéniques. À l’époque, il était simple député. Aujourd’hui, après la démission de Jarosław Gowin, il a été nommé ministre des Sciences et de l’Enseignement supérieur après avoir occupé le poste de Secrétaire d’État au ministère du Développement. Contre toute attente, Wojciech Murdzek est toujours confiant. Une fois l’élection présidentielle passée (elle est normalement prévue pour le 10 mai, mais pourrait être reportée pour cause d’épidémie), il y aurait selon lui beaucoup de députés de la majorité décidés à faire aboutir cette initiative et reconnaître enfin, ainsi que le demande le Défenseur polonais des droits des enfants, que les enfants handicapés ont le même droit inaliénable à la vie que les autres. Le président Andrzej Duda a promis à plusieurs reprises qu’il signerait une telle loi si elle lui est présentée par le parlement.
Coronavirus et mondialisme : l’analyse de Valérie Bugault
Par Pierre-Alain Depauw (Medias-Presse.info) ― Photo : Freepik
Le site Strategika publie un entretien avec Valérie Bugault :
1°) Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?
VB : Comme le dit très bien notre ami Lucien Cerise, il faut distinguer entre la réalité sensible dans le monde réel et la narration des faits qui est diffusée.
Voici, textuellement, ce qu’il dit :
« En France, et plus largement en Occident, la crise sanitaire du coronavirus présente un cas pratique d’ingénierie sociale et de gouvernance par le chaos. Nous retrouvons la même structure qu’avec la “menace terroriste” : un mélange de réel et de fiction, combinés à deux stratagèmes bien connus qui sont 1) le pompier pyromane et 2) le triangle de Karpman. Sur le mélange réel/fiction, souligné dans son dernier livre par le professeur Raoult — qui se fait le disciple occasionnel de Jean Baudrillard : les partisans du “tout réel” ont tort, les partisans du “tout fiction” ont tort. Exemple : ce n’est pas parce que la “version officielle” de la crise coronavirus est fausse qu’il n’y a pas d’épidémie ; de même, ce n’est pas parce que la “version officielle” des attentats terroristes est fausse que les attentats n’ont pas lieu. Des événements ont lieu, et c’est la narration explicative qui est fausse, pas les événements en eux-mêmes. L’analyse de la crise actuelle révèle aussi l’application des techniques du pompier pyromane et du triangle de Karpman, c’est-à-dire le jeu de rôles bourreau/victime/sauveur. Le pouvoir laisse la situation de crise s’installer, voire l’aide à s’installer, volontairement ou involontairement. Dans le réel, le pouvoir occupe donc la place du pyromane, donc du bourreau. Puis, une fois que la crise est installée et en cours, le pouvoir se présente comme le sauveur, qui va donc nous sauver de la crise qu’il a lui-même installé furtivement, tel un pompier qui éteindrait l’incendie après l’avoir lui-même allumé discrètement. »
Nous sommes face à une sorte de dissonance cognitive globale parce que les phénomènes auxquels nous sommes confrontés reçoivent une ou plusieurs explications officielles partielles (dans le meilleur des cas), contradictoires et/ou erronées qui ne permettent pas un accès intellectuel à l’ensemble du phénomène. En réalité, la méthodologie suivie dans la couverture de cette crise du coronavirus est similaire à celle qui nous est imposée d’une façon générale pour orienter les processus intellectuels : un séquençage (puisque le mot est désormais à la mode) ou un émiettement des connaissances, une sorte de fordisme appliqué à toute l’échelle des connaissances. A cela s’ajoute un autre phénomène d’émiettement et d’isolement des populations : les milieux médicaux fréquentent peu ou pas d’autres milieux, chacun restant dans son pré carré par l’organisation même de la société. Ainsi, les constats et la vie que mènent les uns sont quasi hermétiques aux constats et à la vie que mènent les autres, leurs seuls points de contact étant leur façon (directe ou indirecte) de consommer.
[…] Dans l’ordre nous avons : l’apparition peu préparée d’un virus en Chine, pays qui connaît historiquement cette typologie de virus. Ensuite, une série de nouvelles alarmistes en forme d’hécatombe. Ensuite, bien sûr, le virus se répand sur la surface du globe pendant que l’on apprend que la Banque mondiale (que je ne présente plus) avait prévu, dès 2017, des « bonds spécifiques aux pandémies ». Ensuite une litanie de pays touchés et d’innombrables populations confinées pour, prétendument, lutter contre la propagation dudit virus. Pendant que les « morts » se multiplient et que les services hospitaliers étouffent littéralement sous cette affluence de gens à détecter ou à traiter.
Lire la suiteMgr Crepaldi évoque le coronavirus, dénonce le panthéisme, le mondialisme, l’abandon de souveraineté, la culture de mort
Mgr Giampaolo Crepaldi évêque de Trieste en Italie, bénissant la ville avec le Très Saint Sacrement, le 1er mars 2020.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) ― Image : Capture d’écran de la vidéo d’Il Piccolo
La morale devra changer pour être de nouveau fondée sur autre chose qu’elle-même, et la société devra retrouver le sens de Dieu et de la religion : telle est l’appel à la vérité et au réel lancé par Mgr Giancarlo Crepaldi, évêque de Trieste, à propos de la crise du coronavirus.
Dans un passionnant article publié en exclusivité il y a quelques minutes par Marco Tosatti sur son blog Stilum curiae, Mgr Crepaldi souligne comment le COVID-19 met à mal les grandes erreurs du temps : le naturalisme qui enseigne la bonté de la nature et notre devoir de « connexion » avec elle, le panthéisme, mais aussi le rejet de la doctrine sociale de l’Eglise et son principe de subsidiarité nié par le mondialisme supranational.
Et de rappeler aussi que le mot latin « Salus » signifie certes santé, mais aussi salut, et que le salut n’est pas forcément la santé ici-bas comme le savaient bien les martyrs.
Il est vrai que Mgr Crepaldi fait partie des évêques qui sont sortis de leurs cathédrales pour bénir leurs villes avec le Saint Sacrement alors que les fidèles ne peuvent plus venir à la messe.
Le texte est revigorant. Je vous en propose ci-desssous, avec l’aimable autorisation de Marco Tosatti, ma traduction. — J.S.
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Plus rien ne sera comme avant
L’épidémie liée à la propagation de la « COVID-19 » a un fort impact sur de nombreux aspects de la coexistence entre les hommes et pour cette raison, elle nécessite également une analyse du point de vue de la Doctrine Sociale de l’Église. La contagion est avant tout un événement sanitaire et cela suffit à relie directement à l’objectif du bien commun. La santé en fait certainement partie. En même temps, elle pose le problème de la relation entre l’homme et la nature et nous invite à surmonter le naturalisme qui est répandu aujourd’hui et je rappelle que, en l’absence de gouvernement de la part de l’homme, la nature produit aussi des catastrophes et qu’une nature uniquement bonne et d’emblée exempte de contamination n’existe pas.
Elle pose ensuite le problème de la participation au bien commun et de la solidarité, en nous invitant à aborder, sur la base du principe de subsidiarité, les différentes contributions que les acteurs politiques et sociaux peuvent apporter à la solution de ce grave problème et à la reconstruction de la normalité, une fois l’épidémie derrière nous. Il est devenu évident que ces contributions doivent être articulées entre elles, convergentes et coordonnées. Le financement des soins de santé, un problème que le coronavirus met très clairement en évidence, est un problème moral central dans la poursuite du bien commun. Il est urgent de réfléchir tant aux objectifs du système de santé qu’à sa gestion et à l’utilisation des ressources, car l’examen du passé récent laisse constater une réduction significative du financement des établissements de soins de santé. L’épidémie menace en effet la fonctionnalité des filières productives et économiques, et leur blocage, s’il se prolonge, entraînera des faillites, du chômage, de la pauvreté, des difficultés et des conflits sociaux. Le monde du travail sera soumis à de grands bouleversements, de nouvelles formes de soutien et de solidarité seront nécessaires et des choix drastiques devront être faits. La question économique renvoie à celle du crédit et à la question monétaire et, par conséquent, aux relations de l’Italie avec l’Union européenne dont dépendent dans notre pays les décisions finales dans ces deux domaines. Cela soulève à nouveau la question de la souveraineté nationale et de la mondialisation, faisant ressortir la nécessité de réexaminer la mondialisation comprise comme une machine systémique mondialiste, qui peut aussi être très vulnérable précisément en raison de son interrelation interne rigide et artificielle, de sorte que, lorsqu’un point névralgique est touché, elle provoque des dommages systémiques globaux difficiles à corriger. Lorsque les niveaux sociaux inférieurs sont soustraits à la souveraineté, tous seront emportés. D’autre part, le coronavirus a également mis en évidence les « fermetures » des États, incapables de coopérer réellement même s’ils sont membres des institutions supranationales auxquelles ils appartiennent. Enfin, l’épidémie a posé le problème de la relation du bien commun avec la religion catholique et de la relation entre l’État et l’Église. La suspension des messes et la fermeture des églises ne sont que quelques aspects de ce problème.
Lire la suiteUn juge ne se décide pas à emprisonner un transgenre violent dans une prison pour hommes ou pour femmes
Par Calvin Freiburger — Traduit par Campagne Québec-Vie
East Sussex, Angleterre, 3 mars 2020 (LifeSiteNews) — Au Royaume-Uni, un homme biologique* a plaidé coupable devant l’accusation d’agression après tentative de vol le mois dernier, mais il n’ira pas en prison, car le juge n’a pas su déterminer s’il fallait envoyer la « femme transgenre » dans un établissement pour hommes ou pour femmes.
Leila Le Fey (également connue sous les noms de Layla Le Fey, Adam Hodgson et Marcus Smith) a reconnu avoir menacé un homme avec un marteau au cours d’une tentative de vol de vin dans un magasin de Budgens, rapporte le Daily Mail. Ce n’était que le plus récent des plus de 50 délits inscrits à son dossier, dont de multiples cas de vols à l’étalage armés.
Qualifiant les actions de La Fey d’« inexcusables », le juge Stephen Mooney lui a d’abord infligé une peine de six mois, mais l’a suspendue après que les avocats du prévenu eussent fait valoir que Le Fey ne possédant pas de Certificat de reconnaissance de genre, qui ne sont octroyés qu’aux personnes ayant passé au moins deux ans à vivre comme membres de l’autre sexe, se verrait envoyé dans un établissement pour hommes. On ignore si Le Fey est passé par la transition chirurgicale.
« Nous vivons dans une société qui reconnaît et accepte la diversité et qui permet et encourage les gens à vivre la vie qu’ils veulent avoir », a déclaré M. Mooney. « Parfois, la société ne fait pas les ajustements nécessaires ou appropriés de toutes les manières possibles pour refléter les ajustements de la société dans son ensemble ».
« Après avoir réfléchi à nouveau à l’impact qu’aurait une peine d’emprisonnement immédiate, aux difficultés qu’il y réside et aux problèmes insolubles auxquels le service pénitentiaire serait confronté, j’ai réexaminé la question de l’emprisonnement immédiat », conclut-il. « À la lumière de ces informations, je suis arrivé à la conclusion que dans votre cas particulier, cela me permet d’espérer une certaine forme de réhabilitation ».
Au lieu d’une peine d’incarcération, Le Fey devra suivre 30 séances de réhabilitation, probablement liées à un problème de toxicomanie auquel son avocat a partiellement attribué son dernier crime.
« J’en ai plus qu’assez des hommes qui utilisent l’auto-identification pour abuser et s’en prendre aux femmes et aux filles et qui reçoivent une carte “sortez de prison” », écrivait Julie Bindel dans le UK Spectator. « Un nombre record de délinquants de détenus masculins s’identifient désormais comme femmes. The Daily Telegraph a rapporté qu’il y avait plus de 100 prisonniers de ce type, soit le double de ce qu’on trouvait voilà deux ans. Fair Play for Women estime que la moitié des prisonniers transgenres sont des délinquants sexuels ou des détenus dangereux de catégorie A ».
En Amérique du Nord et en Europe, on s’inquiète de plus en plus du placement d’hommes qui prétendent être des femmes dans des prisons pour femmes, ceux-ci encouragés par des cas comme celui de Stephen Wood, qui a agressé quatre détenues après avoir été placé dans un établissement pour femmes sous le nom de « Karen White ». Le Canada et l’Écosse ont également vu des cas d’hommes revendiquant le statut de « transgenre » afin d’obtenir un traitement plus léger pendant leur incarcération.
*Remarquez que puisqu’un homme l’est du fait de sa biologie, de sa génétique même, il ne peut donc pas devenir femme, d’où il est absurde de parler d’« homme biologique » quand on veut mentionner un vrai homme, car en fait d’homme, il n’y a que des hommes biologiques. La même chose est vraie pour les « femmes biologiques ». — A. H.
En Pologne, l’idéologie LGBT « bannie » de certaines collectivités
Par Olivier Bault (Visegrad Post)
Pologne — Depuis mars 2019, un nombre croissant de collectivités locales en Pologne, notamment dans les régions dominées par le PiS, affirment leur opposition à l’idéologie LGBT en adoptant une Charte des droits de la famille ou en votant des résolutions par lesquelles elles s’engagent à ne pas imposer l’idéologie du genre et l’idéologie LGBT à leurs administrés. Les organisations LGBT affirment qu’il n’y a pas d’idéologie LGBT et qu’elles ne font que lutter contre les discriminations dont les homosexuels et transsexuels seraient victimes, et que par conséquent ces résolutions et cette Charte des droits de la famille sont dirigées contre les personnes homosexuelles. Un « Atlas de la haine » a été publié en janvier pour recenser les collectivités locales concernées, qui a ensuite été relayé dans plusieurs médias étrangers accompagné d’informations plus ou moins loufoques, allant jusqu’à prétendre qu’il s’agirait de zones interdites aux personnes LGBT ou de zones où les personnes LGBT n’auraient pas accès à certains services. Protestant lui aussi contre les résolutions adoptées par ces collectivités locales, un activiste gay polonais a photographié un panneau qu’il avait lui-même installé à l’entrée de certaines des villes concernées avec la mention « Zone libre de LGBT » [dans le texte français : Zone sans LGBT] en polonais, anglais, français et russe. Tous n’ont pas compris son action, et certains politiciens et journalistes occidentaux ont relayé la photo en s’imaginant que ce panneau avait été installé par les collectivités locales pour interdire l’accès des homosexuels à leur territoire. C’est ainsi que le Belge Guy Verhofstadt, l’ex-chef de file des libéraux-centristes au Parlement européen, qui n’avait pas lu les explications pourtant données en anglais par l’auteur des photographies, a publié le 23 janvier un tweet, aujourd’hui supprimé, où il s’indignait en ces termes : « Cela me révulse. J’exhorte la Commission européenne d’engager immédiatement une action contre ces pratiques écœurantes et contre les autorités polonaises qui ont installé ces panneaux anti-LGBTI+. »
Si les médias occidentaux ont tendance à présenter ces résolutions anti-idéologie LGBT adoptées par des collectivités locales polonaises (communes, powiats, voïvodies) comme entrant dans le cadre d’une offensive du PiS contre les personnes homosexuelles, transsexuelles ou souffrant de troubles de l’identité sexuelle, la réalité est qu’il s’agit d’une réaction à la signature par le maire de Varsovie, en février 2019, d’une Déclaration LGBT+. Avec cette charte, le libéral Rafał Trzaskowski s’est engagé, entre autres choses, à refuser toute collaboration de la ville avec les entreprises qui refuseraient de promouvoir les personnes et les attitudes LGBT, ainsi qu’à faire entrer des militants LGBT dans les écoles de la capitale polonaise et y mettre en œuvre une éducation sexuelle selon les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » de l’OMS et du Centre fédéral allemand pour l’éducation à la santé (BZgA). Des standards qui prônent d’encourager les enfants à la masturbation dès le plus jeune âge et à faire, tout au long du parcours scolaire, la promotion de l’avortement (interdit en Pologne hormis dans certains cas) et des différents types de sexualité et d’identité sexuelle. En novembre dernier, le Parlement européen adoptait lui aussi une résolution « sur la criminalisation de l’éducation sexuelle en Pologne » par laquelle on exigeait de la patrie de Jean-Paul II qu’elle mette en œuvre ces standards conjoints de l’OMS et du BZgA sur tout son territoire, ce qui est vécu par une partie de la population polonaise comme une forme de colonialisme culturel et n’a fait que pousser encore plus de collectivités locales à adopter des résolutions contre l’idéologie LGBT ou la Charte des droits de la famille mise à leur disposition par l’Institut Ordo Iuris, une organisation d’avocats et juristes pro-vie et pro-famille. Cette sensation de colonialisme culturel ne peut qu’être amplifiée aujourd’hui par la décision de plusieurs communes et régions françaises, à l’approche des élections municipales et dans un contexte d’univers médiatique totalement acquis à la cause LGBT, de suspendre toute coopération avec leurs partenaires polonais ayant adopté des résolutions contre l’idéologie LGBT et la sexualisation des enfants.
Lire la suiteLe discours de Marion Maréchal-Le Pen sur le conservatisme national
Marion Maréchal-Le Pen.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo (rognée) : Gage Skidmore/Flickr
Lors d’une conférence tenue à Rome le 4 février sur le national-conservatisme (pour ceux qui craindraient les composés de « national-… », le colloque a été organisé par deux juifs), Viktor Orbán, Roberto de Mattei et Marion Maréchal-Le Pen ont donné un discours sur le conservatisme qui caractérise le nationalisme de plusieurs pays ou mouvements. Le discours de Marion Maréchal-Le Pen est assez intéressant, elle y nomme dans celui-ci la nécessité de la patrie de l’identité, de la filiation, de la continuation familiale, de la culture et de la religion.
Après quelques remerciements adressés aux organisateurs de l’événement, Marion Maréchal-Le Pen commence ainsi, d'après Polémia :
Notre grande idée est que le conservatisme n’est pas une norme, ce n’est pas une doctrine fixe. Que c’est avant tout une disposition d’esprit. C’est pourquoi il existe tant d’expressions nationales du conservatisme. Le génie de chaque peuple a traduit à sa manière le besoin universel de conservation de la société.
La particularité des mouvements conservateurs présents aujourd’hui est qu’ils ne veulent pas simplement ralentir la marche du progressisme. Ce n’est pas seulement un « oui mais ». Ils proposent une voie radicalement différente.
S’il est vrai que la base d’un sain conservatisme doit reposer sur des bases solides pour ses aspects moraux, son expression culturelle selon les pays ne sera pas dictée par une norme culturelle unique. Mais il est erroné de dire qu’un sain conservatisme ne doit pas se baser sur une norme. Elle continue plus loin :
Nous refusons le relativisme par lequel chaque individu serait le créateur de ses propres valeurs. Nous croyons au droit naturel, à une éthique universelle. Nous pensons que la volonté individuelle ne peut être la seule boussole de la société.
Nous, conservateurs, savons que ni l’humanité ni les nations ne peuvent être réduites à des constructions intellectuelles. Ce sont des réalités réelles, sensibles, linguistiques, culturelles, spirituelles.
Nous essayons de relier le passé au futur, la nation au monde, la famille à la société, l’économie à la politique, le commerce aux frontières, la personne au bien commun.
Nous représentons le réalisme alors qu’ils représentent l’idéologie, nous incarnons la mémoire alors qu’ils sont amnésiques, nous appartenons à une continuité historique alors qu’ils se concentrent sur la prochaine introduction en Bourse ou les prochaines élections.
Elle affirme par ses paroles que l’Homme à une nature et qu’il doit s’y conformer puisque « la volonté individuelle ne peut être la seule boussole de la société » et que « nous croyons au droit naturel ».
Parlant du conservatisme français, Marion Maréchal-Le Pen désigne le chaos qui sape depuis longtemps la France :
Lire la suiteEdmund Burke a déjà détecté dans la Révolution française les racines du mal qui nous ronge : le citoyen abstrait de la Révolution française, détaché de sa terre, de sa paroisse, de sa profession, est une matrice du citoyen du monde !
L’Europe de maintenant et l’Europe chrétienne médiévale
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Lukas/Wimedia Commons
Je vous propose ici une vidéo d’Alain Escada sur l’Europe chrétienne « médiévale » et l’Europe unioniste et athée, conformément à nos objectifs qui comprennent la défense et la promotion du christianisme, seul remède à la décadence morale que constituent, entre autres, l’avortement, l’euthanasie, la contraception, l’« éducation sexuelle » moderne, le laïcisme, le multiculturalisme, l’athéisme, le relativisme, le divorce, etc. ― A. H.
Alain Escada, président de l’organisme Civitas, a donné une description de l’Europe chrétienne à l’époque « médiévale » (je mets « médiévale » entre guillemets, car c’est un terme qui a été créé pour dénigrer ce temps bénit) lors d’un colloque tenu par le député européen grec, Athanasios Konstantinou.
M. Escada parle des institutions religieuses qui prenaient soin des malades et enseignaient aux enfants, comparées aux institutions actuelles qui reposent sur le profit ; décrit le système de commerce d’alors qui protégeait l’acheteur dans les transactions, loin du système rapace capitaliste- socialiste de maintenant ; mentionne les guildes qui maintenaient le prestige du métier, loin des luttes des classes ; loue le développement urbain d’alors, à taille humaine ; note les conditions de travail qui comprenaient de nombreux congés basés sur le calendrier religieux ; fait remarquer l’estime de l’Européen chrétien que celui-ci portait au travail physique, et la place du serf n’était pas celle que l’on dit, pouvant être adouber chevalier ; montre que l’usure y était interdite, contrairement à notre époque ; et, enfin, souligne l’identité dont étaient conscients ces hommes d’autrefois et l’unité qui existaient entre les royaumes chrétiens face aux invasions extérieures, sans avoir besoin de recourir à un supra-gouvernement.
Seul un retour à ce christianisme permettra le redressement de l’Europe, de l’Occident… et du monde en général.