Le Pape Benoit XVI apporte des éclaircissements sur la Caritas dans l'Église : des instructions pour Développement et Paix
Sur le site de zenit.org du 1er décembre 2012, voici quelques extraits importants qui seront des outils utiles pour éclairer la situation de crise vécue à Développement et Paix:
ROME, samedi 1er décembre 2012 (Zenit.org) – « Un organisme caritatif ne peut utiliser la dénomination "catholique "qu’avec le consentement écrit de l’autorité compétente », déclare Benoît XVI qui établit les normes juridiques pour les associations et fondations caritatives catholiques, dans sa lettre en forme de « motu proprio » intitulée : « Le service de la charité », publiée, ce samedi 1er décembre 2012.
« Je désire donner un cadre juridique organique, par le présent Motu Proprio, qui soit plus apte à ordonner, dans leurs lignes générales, les différentes formes ecclésiales organisées du service de la charité, qui sont étroitement liées à la nature diaconale de l’Église et du ministère épiscopal », explique le pape, qui renforce l'autorité des évêques diocésains dans ce domaine.
Ce document s’inscrit dans la ligne de l’encyclique « Deus Caritas est » : « Le service de la charité est, lui aussi, une dimension constitutive de la mission de l’Église et il constitue une expression de son essence-même, à laquelle elle ne peut renoncer », rappelle Benoît XVI qui cite son encyclique : « L’action concrète demeure insuffisante si, en elle, l’amour pour l’homme n’est pas perceptible, un amour qui se nourrit de la rencontre avec le Christ » (n. 34).
(...)
Par conséquent, sur proposition du Cardinal Président du Conseil Pontifical Cor Unum, et ayant entendu le Conseil Pontifical pour les Textes Legislatifs, j’établis et décrète ce qui suit:
Art. 1. § 1. Les fidèles ont le droit de s’associer et de fonder des organismes qui réalisent des services de charité spécifiques, surtout en faveur des pauvres et de ceux qui souffrent. Dans la mesure où ils révèlent liés au service de la charité des Pasteurs de l’Église et/ou, en tant que tels, veulent employer la contribution des fidèles, ils doivent soumettre leur statuts à l’approbation de l’autorité ecclésiastique compétente et observer les normes suivantes.
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§ 3. Outre l’observation de l’ensemble de la législation canonique, les initiatives collectives de charité auxquelles se réfère ce Motu Proprio, sont également tenues d’observer, dans le cadre de leurs activités, les principes de la doctrine catholique et ne peuvent accepter des engagements qui d’une façon ou d’une autre puissent conditionner l’observance de ces-dits principes.
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§ 4. Les organismes et les fondations promues à des fins caritatives par des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, sont tenus d’observer ces normes ainsi que ce qui est prévu par les canons 312 §2 CIC et 575 §2 CCEO.
Art. 2. § 1. Dans les statuts de chaque organisme caritatif auquel se réfère l’article précédent, outre les charges institutionnelles, et les structures de gouvernement selon le canon 95 §1 CIC, devront aussi être exprimés les principes inspirateurs et les finalités de l’initiative, les modes de gestion des fonds, le profil de ses propres collaborateurs, ainsi que les rapports et les informations devant être présentés à l’autorité ecclésiastique compétente.
§ 2. Un organisme caritatif ne peut utiliser la dénomination "catholique "qu’avec le consentement écrit de l’autorité compétente, comme indiqué par le canon 300 CIC.
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§ 3. Il revient à l’Évêque diocésain de veiller à ce que l’activité et la gestion de ces organismes, respectent toujours les normes de droit universel et particulier de l’Église, aussi bien que l’intention des fidèles qui auraient fait des dons ou des legs pour ces finalités spécifiques (cf can 1300 CIC et 1044 CCEO).
§ 3. En particulier, l’Évêque diocésain doit éviter que des organismes de charité qui sont sous son autorité, soient financés par des entités ou des institutions qui poursuivent des buts contraires à la doctrine de l’Église. De même, afin d’éviter de scandaliser les fidèles, l’Évêque diocésain doit éviter que ces-dits organismes caritatifs acceptent des contributions en faveur d’initiatives qui, dans la finalité ou les moyens pour l’atteindre, ne sont pas en accord avec la doctrine de l’Église.
§ 4. Particulièrement, l’Evêque doit veiller à ce que la gestion des initiatives qui lui sont soumises donnent un témoignage de sobriété chrétienne. Pour cela, il veillera à ce que les salaires et les frais de gestion, bien que correspondant aux exigences de la justice et aux profils professionnels nécessaires, soient dûment en rapport avec des frais analogues de sa propre Curie diocésaine.
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Art. 11. L’Évêque diocésain est tenu, si nécessaire, de porter à la connaissance de ses propres fidèles que l’activité d’un organisme de charité déterminé ne répond plus aux exigences du magistère de l’Église, en interdisant en conséquence l’usage du mot « catholique » et en adoptant les mesures nécessaires dans les cas de responsabilités personnelles
Développement et Paix : la fin ou le renouveau?

Ainsi, à Valleyfield, le conseil diocésain de D & P a publié un communiqué dénonçant les « modifications » et l’intervention de la CECC. « Nous ne reconnaissons plus notre organisme », écrivent-ils. « Cet organisme laïc est pris en otage par un petit nombre d’évêques liés au pouvoir politique et à la droite religieuse. » Ils estiment ne plus pouvoir « garder silence et être complices du sabordage de Développement et Paix » et de « sa mission prophétique ».Cette mission doit être une mission, disent-ils, « de transformation sociale et de signe d’espérance pour les femmes et les hommes les plus vulnérables ». Toujours solidaires de D & P, ils croient que l’organisme peut rester « un agent de dénonciation des structures de l’appauvrissement des pays du sud et une conscience sociale pour les gens d’ici ». Entre-temps la déchirure semble s’agrandir au sein de l’Église catholique.Ainsi, au moment où les Communes allaient débattre de la motion d’un conservateur pro-vie, les évêques invitaient tous les députés à « prendre en compte le caractère sacré de l’enfant à naître et de chaque vie humaine ». Ils encourageaient les catholiques du pays à prier pour que les parlementaires aient « la sagesse et le courage » de promouvoir le bien commun, « qui se fonde sur le respect de la dignité humaine de tous et de chacun ». Mais, auront noté des gens de D & P, ils restent cois sur le détournement de l’aide fédérale jusqu’ici réservée aux populations du tiers-monde. (…)Dès lors, le rôle ambigu d’un épiscopat devenu plus proche d’une mouvance sectaire que de ses propres fidèles risque d’en blesser plus d’un.
Reportage à Second Regard sur Développement et Paix : un modèle de manipulation par les semi-vérités et omissions…

- Aucune mention des salaires scandaleux de dirigeants de Développement et Paix : entre 120 000 et 160 000 $ par année, soit 5 fois le salaire des nombreux ouvriers et simples salariés qui contribuent par leur geste de partage pris à même leur modeste salaire à entretenir les bonzes d’un organisme supposé s’occuper de « justice sociale »!
- Une présentation caricaturale des raisons pour lesquelles Mgr Pendergast a refusé le conférencier jésuite à intervenir dans son diocèse pour Développement et Paix complètement caricaturale. Non, ce n’était pas une accusation par association due à une quelconque photo. Mgr Pendergast s’est entretenu personnellement avec ce père Jésuite et c’est à la suite de cet entretien qu’il a jugé qu’il ne pouvait l’accepter comme conférencier. Ce que ne dit surtout pas M. Gloutnay dans l’interview.
- Une tentative de minimiser l’énorme responsabilité de ne pas contribuer à financer des organismes, qui, d’une façon ou d’une autre, travaillent pour l’élimination d’enfants à naître par avortement.
- L’omission de mentionner que François Gloutnay, travailleur ayant pris une retraite anticipée de Développement et Paix, écrivait déjà des articles à la pige pour différentes revues, laissant croire qu’il a dû se trouver des boulots précaires pour subvenir maintenant à ses besoins.
- Une présentation encore une fois caricaturale des groupes catholiques critiquant l’œuvre de Développement et Paix par François Gloutnay, à 1 min 26 s de l’enregistrement.
- L’omission de mentionner les critiques maintes fois manifestées du manque de transparence de Développement et Paix sur sa façon de distribuer l’argent des fidèles.
- L’interview d’un pauvre inconscient, de l’organisme Culture et Foi, de l’importance d’empêcher les 55 millions d’avortements annuels à travers le monde, première cause de mortalité mondiale, premier vecteur de haine sur la planète (Comme le disait mère Térésa, « Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'enfant à naître »). Non, les reproches faits à Développement et Paix ne sont pas de travailler avec des gens qui ne partagent pas les « idées » des catholiques sur l’avortement, mais de financer des groupes qui travaillent à faire modifier les lois pour permettre l’avortement légal par exemple, où qui vont même publier des livres sur l’autoavortement!
LE GRAND SACCAGE DE DÉVELOPPEMENT ET PAIX – Sous la direction de Michael Casey— À l’été 2012, quelques évêques conservateurs ont manifesté leur opposition au message politique des campagnes de DP. Le président de la CECC, Mgr Smith s’est empressé de transmettre cet inconfort à la direction de DP qui s’est empressé d’annuler la campagne d’automne 2012 pourtant acceptée par le Conseil National. Mgr Smith a même cité le nom de Mgr Lacroix de Québec comme un de ceux qui sont mal à l’aise avec cette campagne; ce que ce dernier a démenti publiquement. D’autres évêques auraient fait comprendre que cette campagne compromettrait leur adhésion à la campagne carême de partage $$… Du chantage à peine voilé.— La plupart des évêques québécois ont manifesté leur intention de faire quand même la campagne dans leur diocèse. Le DG de DP s’est empressé d’en appeler quelques-uns pour les dissuader de faire cette campagne. Mais ils y tiennent. Le matériel (40 000 cartes postales et les documents d’accompagnement) est-il disponible ou a-t-il été détruit?— Qu’est-ce qui se passe donc à DP pour changer son orientation aussi radicalement?— Depuis plusieurs années DP se retrouve avec un DG autocratique, et un cercle rapproché de direction qui ne tient compte d’aucune opinion divergente. Ceux-ci ne défendent nullement l’autonomie (vs la CECC), le fonctionnement démocratique et les orientations de base de DP; ils gardent les informations importantes pour eux et utilisent à profusion la langue de bois; ils ne tiennent compte de personne dans les structures de l’organisme : ni de la volonté exprimée dans 6 assemblées régionales d’avoir une campagne forte cet automne, ni des représentations du personnel permanent de DP concernant la gestion et l’avenir de l’ONG après les coupures drastiques des subventions de l’ACDI, ni des pressions des membres et d’organismes catholiques de justice sociale qui veulent maintenir l’identité et les objectifs de départ de DP – pétition du printemps 2012 et lettres publiques.— Le personnel et bon nombre de membres se retrouvent avec des orientations et priorités – affirmer d’abord l’identité et l’enseignement catholique – qui n’ont plus rien à voir avec la mission originale de solidarité internationale de DP. Une douzaine d’employés ont déjà quitté et plusieurs membres dont des présidents de Conseils diocésains ont démissionné.— Le mécontentement envers la direction et ses manœuvres est si grand qu’une demande de démission a failli passer lors de l’assemblée régionale Québec-Nouveau-Brunswick. Le président du Conseil National, Ronald Breau, a tenté sur place d’empêcher ce vote qui a recueilli plus ou moins 1/3 des votes… à mains levés… Sans parler de la lettre « crève-cœur » des jeunes militants francophones de trois provinces (Québec, Nouveau-Brunswick et Manitoba) envoyée récemment au DG.— Le Conseil national, comme bien d’autres que l’on connaît, disent agir « par respect pour les préoccupations de nos évêques » (en fait quelques conservateurs), ou « dans l’intérêt supérieur de l’ensemble de notre organisation ». Intérêt de qui? De quoi? De l’Église? De la CECC? Du virage conservateur imposé? Il y a de quoi s’inquiéter grandement quand on entend cette phrase lors d’un Conseil national : « L’identité catholique ce sont les évêques et on doit leur obéir ». Au centre de la foi chrétienne c’est Jésus Christ et son Évangile. N’ont-ils jamais entendu parler d’un certain Jésus et de ses critiques des autorités religieuses et civiles et de son action politique radicale au Temple de Jérusalem?— Si la direction de DP poursuit son putsch, DP va devenir un autre Vision Mondiale et perdra son âme. Des partenaires du Sud vont en souffrir et beaucoup de militants vont aller militer ailleurs. Avant d’en arriver là, un changement majeur doit survenir à DP… « dans l’intérêt supérieur de l’ensemble de notre organisme ».Lucille Plourde, Gérard Laverdure, Constance Vaudrin et Marcelle Sinclair.
Crise à Développement et Paix : le centre "Justice et Foi" fait la leçon aux évêques!
Le centre Justice et Foi, groupe se croyant interprète autorisé de Vatican II et de la tradition sociale de l'Église, fait la leçon aux évêques. Sur le site de Radio Ville-Marie du 2 novembre 2012:
(Élisabeth Garant)
Dans une lettre adressée au président de la CECC, Mgr Richard Smith, la directrice générale du Centre Justice et foi s’inquiète également du « silence » des évêques dans plusieurs dossiers et évoque de « graves reculs » en matière de promotion de l’enseignement social de l’Église.
« Au fond, ce sont les principes de l’ecclésiologie insufflée par le concile Vatican II qui nous semblent mis en péril par les orientations actuelles de la CECC. Dans les faits, cela se traduit par de graves reculs à l’égard de la riche tradition de l’enseignement social de l’Église, et par un conservatisme politique qui n’a rien à voir avec l’Évangile », détaille Élisabeth Garant dans sa lettre.
« Ces nouvelles orientations, poursuit le document, démontrent également une perte de volonté, au sein de l’épiscopat canadien, d’assumer sa responsabilité de dénoncer les choix politiques nuisant à la dignité et aux droits des personnes, ainsi qu’à la réalisation d’une société plus juste et solidaire – et ce, quelque soit le parti politique au pouvoir. Elles révèlent, enfin, une Église officielle de moins en moins intéressée à travailler de concert avec les organisations et les mouvements sociaux préoccupés par la justice sociale. »
Mme Garant reproche en outre à la CECC son « absence répétée » lors de la signature de textes collectifs, notamment sur les changements climatiques et sur les coupures drastiques dans les postes d’aumôniers de prison annoncées par Ottawa.
Elle avance même que le refus de dénoncer les politiques du gouvernement fédéral a « amené l’exécutif de la CECC à court-circuiter le processus démocratique de Développement et Paix ».
« En réorientant sa campagne d’automne et en supprimant unilatéralement le geste proposé aux citoyens croyants (les cartes postales) pour qu’ils interpellent le gouvernement fédéral sur les nouvelles orientations inacceptables de l’aide internationale canadienne, vous semblez placer la préservation de vos « bonnes relations » avec le gouvernement conservateur au-dessus de toute considération », dénonce Mme Garant.
(...)
Le président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) juge cette lecture de la situation sur le silence des évêques en matière de justice sociale « trop sévère ».
Mgr Pierre-André Fournier souligne par exemple que les interventions épiscopales sont moins médiatisées qu’auparavant. Les messages du 1er mai de l’AECQ ne sont effectivement pratiquement plus publiés dans les journaux, alors qu’ils occupaient une bonne place auparavant. « C’est la même situation avec le conflit étudiant. Ça peut donner l’impression qu’on n’écrit pas, mais ce n’est pas le cas », relève-t-il.
À cet égard, il salue les évêques qui ont abordé de front la question du lien entre la nouvelle évangélisation et l’enseignement social de l’Église lors du synode qui vient de se terminer à Rome, dont ceux de Mgr François Lapierre, évêque de Saint-Hyacinthe. « Bien entendu, ajoute-t-il humblement, je suis d’accord qu’on a des choses à améliorer. »
Développement et Paix financerait toujours des groupes proavortements...

(...)
Pouvons-nous faire confiance à Développement et Paix?
Du 14 au 21 décembre 2011, le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), Mgr Richard Smith, archevêque d’Edmonton, et le vice-président, Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau, ont participé à une mission conjointe de solidarité en Haïti avec Développement et Paix. Dans leur rapport, ils ont notamment déclaré que « Développement et Paix s’est mérité une excellente réputation en Haïti pour son sens du partenariat, pour sa façon de respecter les ressources des collectivités locales et pour l’importance qu’il accorde à une approche durable et à long terme ».
Ce ne sont que quelques suggestions, à vous de trouver l'oeuvre que vous voulez soutenir!
Un discours d'ouverture à l'assemblée plénière de la CECC des plus prometteurs...
Mgr Pierre Morissette, président de la CECC a livré un discours d’ouverture de la plénière des évêques du Canada à Cornwall que nous pouvons faire nôtre de tout cœur. Nous en reproduisons ici un extrait, sur le lien à établir entre la culture de la vie et les projets d’aide au développement. Si les travaux des évêques du Canada permettent d’établir des structures respectant les principes du discours de Mgr Morissette, nous ne pouvons qu’applaudir devant la justesse de ce qui est proposé. Merci à Mgr Morissette et à la CECC.
Extrait de la présentation de Mgr Pierre Morissette, président de la CECC :
«La nouvelle évangélisation inclut un renouveau de notre engagement pour la justice et la charité, et elle relie étroitement justice et charité.
“L'église” nous dit Sacramentum carititatis, “ne peut et ne doit pas rester à l'écart de la lutte pour la justice.” Et de son côté, Verbum domini nous dit: “l'engagement pour la justice, la réconciliation et la paix, trouve sa racine ultime et son accomplissement dans l'amour qui nous a été révélé dans le Christ.” Notre plénière cette année va recevoir et discuter deux rapports importants: le premier, du comité permanent pour Développement et Paix; le second sera une proposition de planification pastorale à court et à long terme du comité ad hoc pour la vie et la famille. Une partie du défi à relever, pour nous, consiste à rappeler à nos fidèles comment ces deux champs de préoccupation sont liés intimement l'un à l'autre. La justice et les droits humains comprennent le respect pour toute vie humaine. La dignité de la vie humaine est protégée et soutenue par la promotion du bien commun sous toutes ses formes y compris la sollicitude pour la personne humaine, de sa conception à sa fin naturelle, et donc, de chaque instant de l'une à l'autre. Afin de dénoncer les situations indignes de l'homme en raison de l'injustice et de l'exploitation, nous devons travailler sans répit à l'édification de la civilisation de l'amour.
Comme évêque, j'ai eu le privilège (et ça se termine bientôt) de servir huit ans au bureau de direction de votre conférence après avoir siégé six ans à titre de délégué de la CECC au Conseil national de Développement et Paix. C'est pourquoi je presse les membres de notre conférence, et ceux de Développement et Paix, de trouver les moyens de travailler ensemble, d'accroître et d'améliorer leur collaboration et de renouveler leur témoignage commun. “L'amour du prochain, enraciné dans l'amour de Dieu, implique que nous soyons constamment engagés, en tant que personnes et, en tant que communautés ecclésiales, locales et universelles.” (C'est une citation de Verbum domini.) J'ai bon espoir que notre comité permanent s'avérera un moyen efficace pour nous évêques d'aller de l'avant dans l'accompagnement et le renouvellement de Développement et Paix, dans son travail et dans sa mission.
Les éléments du projet de plan pastoral pour la vie et la famille devraient offrir eux aussi une approche constructive pour l'avenir, à court et à long terme. Sacamentum caritatis affirme “les familles, l'amour entre l'homme et la femme, l'accueil de la vie, la tâche éducative, s'avèrent être les lieux privilégiés de transformer et de porter l'existence à sa plénitude de sens.” Une fois que notre assemblée se soit assuré que les recommandations du comité ad hoc offrent la flexibilité et l'adaptabilité voulue pour répondre aux besoins régionaux et locaux, je suis convaincu que nos églises diocésaines trouveront dans ce plan une importante stratégie pastorale susceptible de soutenir, d'éduquer et d'encourager les fidèles laïcs à vivre pleinement leur vocation de sainteté dans le monde.
La famille reste pour nous l'école fondamentale pour apprendre les valeurs de paix, de justice et de réconciliation. Le laïcat a la mission prophétique de témoigner de l'évangile dans la vie quotidienne. Cette conscience doit être réveillée dans chaque famille, dans chaque paroisse, communauté, association et mouvement ecclésial.»
Campagne Québec-Vie remet une pétition et une lettre à l'assemblée des évêques canadiens réunis à Cornwall
M Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie, a remis à M. René Laprise, directeur des Communications de la Conférence des Évêques Catholiques du Canada, une pétition de plus de 400 noms demandant la réforme de l’organisme Développement et Paix. Cette pétition sera présentée à l’assemblée plénière annuelle de la CECC qui se tient du 17 au 21 octobre à Cornwall.
Lettre de Campagne Québec Vie aux évêques canadiens, commentant la lettre du syndicat de Développement et Paix
Mme Marcelle Sinclair, présidente du syndicat des employées et employés de Développement et Paix, a fait parvenir une lettre, le 13 octobre, aux évêques du Canada.
Campagne Québec-Vie a répondu à cette lettre en envoyant également une lettre aux évêques du Canada, réunis en plénière à Cornwall. La voici :
Monseigneur,
Cette semaine, vous entrez en plénière à la conférence épiscopale catholique du Canada. Une lettre de Mme Marcelle Sinclair, présidente du syndicat des employées et employés de Développement et Paix vous est parvenue.
En tant qu’organisme impliqué dans la défense des enfants à naître, nous aimerions vous faire part de notre grande préoccupation face aux propos de cette missive.
Nous relevons l’absence d’une quelconque reconnaissance des points qui ont posé problème ces dernières années et qui ont amené l’assemblée des Évêques canadiens à établir un comité permanent modifié pour discuter des projets à accomplir.
De plus, malgré la polémique entourant la question de la non-collaboration avec des groupes faisant la promotion de mesures abortives, nous relevons également l’absence de préoccupation totale de Mme Sinclair pour ces questions. Elles n’existent tout simplement pas pour elle. Son choix est le statu quo et elle s’inquiète plutôt de ne plus pouvoir travailler avec des partenaires dont certains projets sont des plus discutables et portent la réprobation des évêques locaux.
Selon Mme Sinclair, « Alors que nos partenaires ont clairement pris une option préférentielle pour les pauvres, tous les évêques ou les conférences épiscopales n’ont pas pris cette option. (…) C’est pourquoi nous avons craint que chacun de nos partenaires soit tenu de fournir une lettre d’appui d’un évêque local pour pouvoir conserver l’appui de Développement et Paix. »
Ces accusations devraient faire l’objet de débats. Sans les preuves de telles allégations, elles ne sont que prétexte à la demande de Mme Sinclair pour un statu quo. Nous aimerions que Mme Sinclair donne des preuves de ces allégations selon lesquelles des évêques des pays du sud ont contrecarré des initiatives favorisant l’aide aux plus démunis. Il nous apparaît hautement plus probable, comme cela s’est produit récemment, que les évêques ou conférences épiscopales des pays en développement s’opposent et protestent contre la collaboration de Développement et Paix avec des organismes travaillant pour la promotion des « droits en matière d’avortement ».
Enfin, Mme Sinclair affirme que Développement et Paix est un mouvement démocratique, voulu comme tel par les évêques fondateurs. Elle oublie de mentionner que Développement et Paix est aussi selon les principes mentionnés dans sa définition : « l’organisme officiel de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada et le membre canadien de Caritas Internationalis. DÉVELOPPEMENT ET PAIX est financé par les collectes de fonds dans les paroisses, les dons individuels et des subventions gouvernementales, provenant surtout de l’Agence canadienne de développement international. »
Comment l’Église catholique au Canada pourrait-elle laisser subsister un doute sur l’emploi des collectes de fonds dans les paroisses et les dons individuels, pour des partages avec des organismes aux fins irrecevables pour tout catholique?
Par cette lettre Monseigneur, nous voulons partager notre préoccupation et notre profond désir que la Conférence des Évêques du Canada maintiennent les nouvelles dispositions et apporte les changements nécessaires pour protéger la conscience des catholiques du Canada, les rassurant sur la destination de leurs offrandes pour des œuvres humanitaires et non pas pour des organismes ayant aussi comme objectif l’élimination des enfants à naître comme « solution humanitaire ».
Veuillez acceptez, Monseigneur, nos meilleures salutations.
Georges Buscemi, président
Et toute l’équipe et tous les membres de Campagne Québec-Vie
Lettre du syndicat des employés de Développement et Paix aux évêques du Canada
Mme Marcelle Sinclair, présidente du syndicat des employées et employés de Développement et Paix, a fait parvenir une lettre, le 13 octobre, aux évêques du Canada.
Campagne Québec-Vie a répondu à cette lettre en envoyant également une lettre aux évêques du Canada, réunis en plénière à Cornwall.