Conférence : Démocratie et Vérité
Billet de blogue d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Wikipedia
Le samedi 23 mars prochain à 14 h aura lieu une conférence sur la politique et plus particulièrement la démocratie, surtout dans le cadre du Canada et du Québec.
Les conférenciers qui donneront l'allocution sont Patrick Dionne, Richard Décarie, Jean Renaud, rédacteurs de la revue Égards, Alexandre Cormier-Denis, vidéoblogueur de Nomos-TV, et Philippe Labrecque.
La conférence portera sur la démocratie, sur combien elle est considérée comme une panacée mondiale par l'Occident. Elle abordera les sujet du démocratisme, de l'esprit de démocratie et de ses excès et débordements hors du domaine politique. Richard Décarie nous informait tout récemment de la tenue de ce colloque :
L’Occident a longtemps considéré la démocratie comme un régime politique parmi d’autres. Il la regarde aujourd’hui comme une vérité révélée qui éclaire tout et par laquelle s’accomplira le salut de l’humanité. Or l’esprit démocratique ‒ qui s’abaisse souvent jusqu’au démocratisme ‒ est peut-être le pire ennemi du régime démocratique. Il déborde le politique pour investir la culture, l’histoire, la métaphysique, le religieux, la morale, l’économie, la science et la vie affective, et finit par diluer ou ruiner la vérité des choses, y compris du politique. N’y aurait-il pas un sain examen de la démocratie à faire, pour en distinguer les vertus et les limites, en discuter les transformations et en combattre les caricatures ?
La conférence aura lieu à la bibliothèque Albert-le-Grand, au 2715, chemin de la Côte Ste-Catherine, à Montréal. La station de Métro Université-de-Montréal est la plus proche. Notez que l'entrée est à 10 $ et qu'il faut également confirmer sa présence par le biais de cette adresse courriel : [email protected]
Voici le programme:
- 13H45 — Accueil
- 14H00 — La vérité, c’est la démocratie – Une lecture de 1984, par Patrick Dionne
- 14H15 —
- Sensibilité populiste et conservatisme : Sur les élections fédérales au Canada, par Richard Décarie
- 15H00 — Populisme, identité et immigration : l’inévitable transformation du nationalisme québécois, par Alexandre Cormier-Denis
- 15H45 — Pause
- 16H00 — Démocratie et vérité à l’ère de la ville-monde, par Philippe Labrecque
- 16H45 — Vous ne nous emporterez pas au Paradis : Utopie et politique, par Jean Renaud
- 17H30 — Clôture
Venez nombreux !
La réforme du mode de scrutin
Photo: Niyazz, Shutterstock
Par Jean-Claude Dupuis, Ph.D.
Les dernières élections nous amènent encore une fois à nous interroger sur la valeur du système électoral de type britannique, que l’on appelle « scrutin uninominal à un tour ». La distorsion entre le nombre de sièges obtenus et le pourcentage des voix est visible à l’œil nu.
Parti |
CAQ |
PLQ |
QS |
PQ |
Députés |
74 |
32 |
10 |
9 |
Pourcentage de voix |
38% |
25% |
16% |
17% |
Pourcentage de sièges |
59% |
26% |
8% |
9% |
Ne devrait-on pas adopter un mode de scrutin proportionnel pour avoir à l’Assemblée nationale une députation qui reflète plus exactement les résultats électoraux ? En Israël, un parti qui obtient 15 % des voix remporte 15 sièges sur 100 à la Knesset. Mais d’autres pays ont adopté des systèmes mitigés d’élections proportionnelles pour tenir compte de la représentation régionale. Il y a plusieurs formules possibles. Elles permettent d’éviter qu’un trop grand nombre de députés ne proviennent de la métropole. S’il y avait, au Québec, un système électoral purement proportionnel, Montréal serait surreprésentée, au détriment des régions ; et nous aurions habituellement des gouvernements minoritaires.
Lire la suiteDémocratie étudiante?
Lorsque seulement 8% des personnes concernées se prononcent sur une question, on ne parle plus d'un vote démocratique, mais d'un trouble du procédé démocratique... Sur le site du journal La Presse du 9 août 2012, cet article de l'éditorialiste André Pratte:
À l'École de service social de l'Université de Montréal, à peine 61 des 638 étudiants se sont donné la peine de voter lundi. 33 étudiants ont voté en faveur de la poursuite de la grève, 26 contre et 2 se sont abstenus. Par conséquent, la reprise de la session de l'hiver dernier sera empêchée en raison du vote de 5% des étudiants. Où étaient tous les autres?
À la Faculté des sciences humaines de l'UQAM, 350 des 4623 étudiants (8%) ont participé à l'assemblée de mardi, assemblée qui a reconduit le mandat de grève par une très forte majorité. Au cégep de Saint-Jérôme, où les étudiants ont voté hier en faveur d'une trêve du boycottage jusqu'au 4 septembre, seulement 250 étudiants sur 4200 se sont prononcés.(...)
Quoi qu'il en soit, on constate encore une fois les grandes faiblesses de ce que les militants appellent la «démocratie étudiante». S'en remettre à ce système bancal, noyauté par les militants radicaux, comme le font Québec solidaire et le Parti québécois, est carrément irresponsable. Cette «démocratie» qui, contrairement à la démocratie syndicale, n'est encadrée par aucune loi permet souvent à un petit groupe d'imposer sa volonté à une majorité qui, pour une raison ou pour une autre, choisit de rester silencieuse. Un parti politique qui aspire à gouverner le Québec ne devrait pas cautionner une telle situation.
Témoignage d'un membre de la CSN sur la "démocratie" de son syndicat...
Sur le site du journal Le Quotidien du 13 juin 2012:
(Louis Roy, président de la "démocratique" CSN)
Je suis syndiquée, et je ne le regrette pas la plupart du temps. On nomme comme président un collègue qui a du tact, qui connaît son monde, de préférence, un que le patron estime : ça facilite le dialogue. Ça ne se rue pas vers le poste ! Avec un conseiller permanent, il négocie des conditions qui permettent aux employés et à l'entreprise de vivre décemment. Et on file sur cet équilibre durant trois ans avec des règles claires.
Je verse au syndicat, pour ça, 2 % de mon salaire. Ce qui me bogue, c'est la part qui va à la centrale, et ce qu'elle fait avec. Pour un petit syndicat, l'appui d'un permanent et d'un service juridique est essentiel. Mais le reste frise le détournement de démocratie.
Chiffres nébuleux
Prenons la CSN, dont je suis membre, comme 300 000 autres. Un budget de 220 millions. Chaque travailleur lui fournit donc en moyenne 750 $ par an. Alors que les conflits de travail se sont raréfiés, elle n'a cessé de grossir. Son trésorier a confirmé, en 2011, l'embauche permanente de huit autres personnes, en plus de ce qui se passe dans les autres instances. À cause de sa structure, et de la sous-utilisation systématique des plates-formes d'information, difficile d'avoir un vrai portrait de l'utilisation de mes cotisations. Le budget de la centrale n'apparaît sur son site que dans un communiqué propagandiste, sans détails. Administration : 20 millions $ ; direction : 42 millions $. Ce n'est pas la même chose ? 31 millions $ pour les relations de travail, 33 millions pour les mobilisations. Cela n'inclut pas le fonds de défense professionnel, à part, avec ses 70 millions. Les compagnies inscrites en bourse montrent plus de transparence !
Pas de fichier « PDF » en fin de communiqué, pas de liste exhaustive des mouvements appuyés et pour combien. Pourtant, selon la revue l'Actualité, les centrales syndicales donnent généreusement aux lobbys écologistes, féministes, culturels et sociaux.
Leur appui au mouvement étudiant m'a titillée, comme me titillent depuis longtemps leurs flirts politiques, et leur vacarme pour maintenir artificiellement, aux frais de nos petits-enfants, des services étatiques luxueux et des régimes de retraite ruineux.
Votes
Je me creuse les méninges. Quand diable ai-je voté comme membre sur la gratuité scolaire universitaire ? Quand m'a-t-on sondée sérieusement sur le maintien de tous les organismes gouvernementaux ? Quand ai-je autorisé qu'une part de mon salaire soit versée aux écolos, aux revendicateurs de logements sociaux ?
Selon le président de la CSN, le vote sur le principe de la gratuité scolaire remonte à 40 ans. À l'époque, la démographie explosait, on se foutait de la dette Et on se questionnait sur les cégeps naissants.
Malgré toutes les avances technologiques, les centrales continuent à procéder en assemblée de délégués à main levée. Or, un syndicat local ne choisit pas son président pour ses opinions sociales et politiques. Dans l'euphorie d'une assemblée fiévreuse, étourdis par les slogans, ils se sentent aspirés, intimidés. Je le sais. J'en fus une.
Avec les sondages scientifiques, les courriels, les votes électroniques, il n'a jamais été si facile d'informer, de vérifier le pouls de ses membres. Mais quand on consulte les travailleurs chez eux, et qu'ils en jasent avec leur conjoint et leurs proches, on perd l'effet exultant des tribuns. On risque de se faire dire ce qu'on ne veut pas entendre. Est-ce pour ça que bien des offres patronales ne sont jamais mises en ligne pour y réfléchir à tête reposée avant une assemblée houleuse ?
Pourtant, je crois à l'utilité d'un syndicat et d'une centrale qui aide les employés à juguler la voracité de certains patrons. Changer de centrale ? Beaucoup d'énergie pour rien, vu qu'elles se ressemblent : des entreprises qui enflent en s'attribuant des mandats jamais votés par leurs membres.
Je subis, je paie. Parfois, je suis tentée de jeter le bébé avec l'eau du bain.
La CSN qui appelle à voter contre la Motion M-312? Un bel exemple d'abus de pouvoir et de détournement de la démocratie...