Deux régions polonaises réaffirment leur opposition à l’idéologie LGBT face aux menaces de la Commission européenne
Par Olivier Bault (Présent) — Photo : dragonstock/AdobeStock
La semaine dernière, l’assemblée de la voïvodie (région) de Lublin, dans le sud-est de la Pologne a refusé de revenir sur sa résolution votée en 2019, par laquelle elle exprimait son opposition à l’idéologie LGBT et sa promesse de ne pas mettre en œuvre cette idéologie dans sa sphère de compétences (notamment dans les écoles sous sa responsabilité). L’opposition libérale et de gauche avait demandé un vote afin de révoquer cette résolution de peur qu’elle ne conduise à la perte des aides européennes. La Commission européenne a en effet menacé à plusieurs reprises de suspendre le versement des fonds de l’UE aux collectivités locales polonaises qui refusent l’idéologie LGBT.
Il y a un peu plus de deux semaines, la Commission européenne a ainsi fait savoir dans une lettre à la voïvodie de Petite-Pologne, dont la capitale est Cracovie, dans le sud du pays, que « L’Union européenne ne voit aucune justification pour de nouveaux investissements dans la promotion du patrimoine culturel et du tourisme… puisque les autorités locales contribuent elles-mêmes à créer une image négative de la Petite-Pologne ». L’assemblée de cette voïvodie a cependant refusé elle aussi de courber l’échine face au chantage de Bruxelles qui constitue, soit dit en passant, une violation de l’état de droit puisque l’UE, en vertu des traités, n’a aucune compétence pour les questions sociétales.
Afin que chacun puisse juger par lui-même de son caractère prétendument discriminatoire à l’égard des homosexuels, nous avions traduit en mars 2020 la résolution qui vaut aujourd’hui à la voïvodie de Cracovie les menaces de la Commission européenne portant sur 2,5 milliards d’euros : « La région française Centre — Val-de-Loire en croisade contre “l’homophobie” polonaise ».
Parmi les réactions au chantage de la Commission européenne, il y en avait eu une particulièrement remarquée, celle de l’archevêque de Cracovie, Mgr Marek Jędraszewski. Celui-ci avait dit pendant l’homélie du dimanche 15 août : « La liberté a un prix. Ce prix comprend l’honneur. La liberté ne s’achète pas avec de l’argent. Car ce n’est plus la liberté, mais l’asservissement, qui sera suivi d’autres étapes vers la dégradation de notre âme. »
Il y a deux ans, Mgr Jędraszewski avait déjà mis en fureur l’Internationale LGBT et ses relais bruxellois en comparant son idéologie à l’idéologie communiste : « Par bonheur, la peste rouge ne foule plus nos terres. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas une nouvelle qui cherche à conquérir nos âmes, nos cœurs et nos esprits. Elle n’est pas marxiste, pas bolchevique, mais née du même esprit, néo-marxiste. Elle n’est pas rouge, mais arc-en-ciel. »
Mgr Jędraszewski au sujet du Great Reset : « Où est la place de Dieu là-dedans ? »
Mgr Marek Jędraszewski, archevêque de Cracovie en Pologne.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo :
Mgr Marek Jędraszewski, archevêque de Cracovie en Pologne, dénonce le Great Reset (Grande réinitialisation) projeté par Klaus Schwab, fondateur du Forum de Davos qui réunit plusieurs grands pontes des finances et de la politique, car aucune place n’y a été prévue pour Dieu.
Dans une homélie donnée dans l’église de Notre-Dame du perpétuel secours de Cracovie le 3 mars, Mgr Jędraszewski souligne l’athéisme du livre de Klaus Schwab, Covid-19 : La Grande Réinitialisation, dans lequel ce dernier expose le Great Reset que doit subir le monde, ses modalités, ses aspects, enfin, son plan. Selon LifeSiteNews :
« Où est la place de Dieu là dedans ? » demandait Mgr Jędraszewski à l’assemblée.
« Comment peut-on parler d’un homme nouveau et d’un monde nouveau sans référence à Dieu ? » poursuivit-il.
« L’énorme ouvrage de plusieurs centaines de pages ne fait référence à la religion qu’une seule fois. Il ne fait aucune mention de la transcendance, de Dieu. Il est même question d’une indéfinie “Mère Nature”, écrite avec des majuscules ».
L’archevêque cita l’historien Grzegorz Kucharczyk, qui pense que les idées des mondialistes sont opposées au christianisme.
« Les mondialistes essaient de profiter de la pandémie de coronavirus pour déprécier complètement tout ce que le christianisme a apporté depuis près de 2 000 ans, et apporte encore, pour le bien de l’humanité », déclara-t-il.
On peut noter que des hommes politiques comme Justin Trudeau sont partisans d’une grande réinitialisation et voit une belle opportunité dans le confinement pour ce faire (non, ce n’est pas grâce à une « pandémie » qu’ils font tout ça).
L’Américaine Abby Johnson mobilise les Polonais contre l’avortement
Par Olivier Bault (Présent)
Connue mondialement depuis la sortie du film Unplanned, basé sur son histoire telle qu’elle l’a racontée dans le livre du même nom, la militante pro-vie américaine Abby Johnson était en Pologne du 11 au 15 février. Cette ancienne directrice de clinique-avortoir de Planned Parenthood (nommée « employée de l’année en 2008 ») s’est convertie à la défense de la vie en 2009 après avoir assisté à un avortement réalisé avec échographie sur un enfant à la 13e semaine de grossesse, puis s’est convertie à la foi catholique en quittant l’Eglise épiscopale (qui est ouvertement pro-avortement et pro-LGBT) en 2012. Elle est aujourd’hui mère de huit enfants et dirige l’organisation And Then There Were None spécialisée dans l’aide aux employés et personnels médicaux souhaitant quitter l’industrie de l’avortement (près de 560 personnes aidées à ce jour), mais elle est aussi très engagée dans l’aide aux femmes enceintes en difficulté. Elle milite en outre aux Etats-Unis et dans le monde en faveur de l’interdiction de l’avortement.
En Pologne, Abby Johnson s’est exprimée dans plusieurs églises du pays, y compris à l’important sanctuaire de la Providence divine de Lagiewniki, à Cracovie. Le dernier jour de sa tournée polonaise, elle participait à Varsovie à une conférence à la Diète où elle avait été invitée par le groupe parlementaire pour la vie et la famille. Abby Johnson s’en est alors pris à ces gens qui recherchent le « compromis » sur l’avortement, appelant les Polonais à voter pour les politiciens inconditionnellement pro-vie. Certes, a-t-elle convenu, la législation polonaise est bien meilleure que la législation américaine en ce qui concerne la protection du droit à la vie. « Mes amis, je suis ici aujourd’hui pour vous mettre en garde », a-t-elle toute fois lancé aux quelque 350 personnes réunies, parmi lesquelles votre correspondant, « vous pouvez penser “nous avons une meilleure loi” et “nous protégeons mieux nos enfants”, mais des compromis ont été passés même ici, en Pologne. Il y a toujours trois raisons qui permettent de déchiqueter des enfants innocents dans le ventre de leur mère. » Abby Johnson faisait allusion aux grossesses issues d’un viol, comme celle qui a donné naissance à son fils Jude, qu’Abby et son mari ont adopté en 2015 alors qu’il était un nouveau-né.
Elle faisait aussi allusion aux grossesses mettant en danger la santé physique ou la vie de la femme enceinte, qui sont des cas exceptionnels, mais surtout aux avortements eugéniques, dont une majorité, en Pologne comme ailleurs, concerne des enfants avec trois chromosomes 21 ou avec d’autres syndromes compatibles avec la vie. Or ces avortements sont généralement réalisés à un stade tardif, durant le deuxième trimestre de grossesse ― autorisés jusqu’à la fin du deuxième semestre de grossesse en Pologne, ils sont sans limite de délai en France –, et la militante américaine a raconté à l’assistance médusée comment, de l’aveu même de sages-femmes polonaises qui lui avaient livré leur témoignage trois jours plus tôt, des enfants sont noyés dans un seau rempli de formol sans aucune forme d’anesthésie quand ils ont le malheur de sortir vivants du ventre de leurs mères après un avortement raté (ce qui arrive assez régulièrement avec les avortements tardifs, et pas seulement en Pologne).
« Pouvez-vous imaginer une mort plus douloureuse pour un enfant ? », a demandé l’ancienne directrice de clinique de Planned Parenthood. « Cela se passe ici, dans vos hôpitaux, en Pologne. Le problème de l’avortement vous concerne aussi [...] Il y a eu des compromis de faits en Pologne, dans votre Parlement », a poursuivi Abby Johnson en appelant les Polonais à exiger de leurs députés qu’ils votent le projet de loi citoyen bloqué au Parlement depuis début 2018 par la majorité PiS. Un projet de loi visant à interdire les avortements eugéniques qui avait pourtant recueilli plus de 800 000 signatures dans ce pays de 38 millions d’habitants.
Son appel sera-t-il entendu par les Polonais ? Il a en tout cas été relayé dans de nombreux médias de droite. En outre, le Tribunal constitutionnel a été saisi une nouvelle fois le 23 décembre dernier par un groupe de 119 députés de la Diète (sur un total de 460) qui remettent en cause la constitutionnalité de la clause de la loi polonaise de 1993 autorisant les avortements en cas de maladie ou anomalie grave et incurable de l’enfant à naître, c’est-à-dire ceux que l’on qualifie justement d’avortements eugéniques. La saisine précédente, réalisée en 2017, n’avait pas été examinée et s’était éteinte avec la fin de la législature en cours en octobre dernier. Rappelons par ailleurs que le président Andrzej Duda, candidat à sa propre réélection en mai prochain, s’est engagé à ne pas opposer son veto à une éventuelle loi interdisant les avortements eugéniques. S’il est un pays européen où l’Américaine Abby Johnson a une chance d’être entendue après le succès du film Unplanned, c’est bien la Pologne. Egalement présent, le défenseur des droits des enfants Mikolaj Pawlak a fait remarquer qu’une telle conférence n’aurait pas pu avoir lieu dans l’enceinte du Parlement d’un pays comme l’Islande ― qui se vante d’avoir éliminé la trisomie 21 ― ou... la France.
Un archevêque polonais et le LGBTisme
Mgr Marek Jędraszewski, archevêque de Cracovie.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Archidiecezja Krakowska Biuro Prasow/Flickr
Voilà un évêque qui sait mettre les poings sur les « i », d’après Le blog d’Yves Daoudal :
« La peste rouge ne parcourt plus notre terre. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas une nouvelle. Une Pologne libre est née, même s'il a fallu attendre sa naissance très longtemps. La peste rouge ne parcourt plus notre terre, heureusement, mais cela ne signifie pas qu’une nouvelle peste ne veuille contrôler nos âmes, nos cœurs et nos esprits. Non pas marxiste, bolchevique, mais née du même esprit. Pas rouge, mais arc-en-ciel. »
Propos de Mgr Marek Jędraszewski, archevêque de Cracovie, hier [1er août], au cours d’une messe à la basilique Sainte-Marie pour le 75e anniversaire du soulèvement de Varsovie.
De telles paroles sur la mouvance LGBT ont été vertement critiquées un peu partout par les médias comme l’AFP, tandis qu’en Pologne on se contente de les publier en mentionnant qu’elles ont été applaudies.
Précisons qu’en Pologne, les partisans LGBT forment des manifestations provocatrices aux mêmes moments que des pèlerinages catholiques à des lieux comme Częstochowa, proférant des blasphèmes et commettant des dégradations sur les églises. Mieux (pire je veux dire), le 28 juillet, trois hommes sont entrés dans la sacristie d’une église de Szczecin, frappant le prêtre qui s’y trouvait et qui refusait de leur céder des ornements sacerdotaux que les individus réclamaient pour procéder à une cérémonie de « mariage » entre hommes. Voilà la « peste arc-en-ciel » dont il est question.
Mais qui l’OGM (Ordinaire et gros média) critique-t-il ? Un évêque…
Protéger son pays, d’après Le blog d’Yves Daoudal :
A propos de peste, on peut rappeler que si la Pologne fut largement épargnée par la peste noire au XIVe siècle, c’est parce que le roi Casimir le Grand avait établi une rigoureuse quarantaine pour toute personne voulant entrer dans le royaume.