La disparition de l’enseignement catholique dans les écoles québécoises
Par Geneviève De Vriendt (Campagne Québec-Vie) — Photo : Gorodenkoff/Adobe Stock
Alors qu’un nouveau cours de Culture et Citoyenneté québécoise prend la place du programme ÉCR (Éthique et Culture religieuse), l’enseignement catholique sombre au Québec.
S’avançant par paliers pour supprimer toute trace de catholicisme au Québec depuis la Révolution tranquille (voir Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille), le gouvernement est parvenu à l’abolir même dans le domaine primordial qu’est l’éducation.
Pourrait-on trouver une manière plus efficace de transformer un pays et un peuple que de transformer son système d’éducation ? Pourrait-on trouver une manière plus puissante d’abolir les croyances d’un pays que de les abolir chez ses enfants ?
Le programme ÉCR avait déjà renversé le Catholicisme, en remplaçant les cours de religion par un cours de culture religieuse, excluant la primauté de la seule vraie religion.
Le nouveau cours ne fait que renforcir la déchristianisation de l’éducation, déjà déclenchée par le programme ÉCR, en supprimant non seulement l’enseignement religieux mais même son rôle dans le passé. Selon une lettre d’opinion cosignée par Jean Morse-Chevrier, Présidente de l’APCQ (de 2004 à 2013), « Ce nouveau cours n’inclut pas l’impact déterminant du catholicisme sur l’histoire du Québec. »
« Plus qu’avant, le ministère se sert de sa position de force pour façonner le profil socioculturel du Québec selon SES valeurs », affirme la lettre d’opinion, et ses valeurs ne sont autres qu’un renoncement complet du passé, et surtout, un renoncement de Dieu.
Alors que le Québec a besoin plus que jamais de ses racines catholiques et traditionnelles, d’un retour vers sa Foi et sa morale solides, nous voyons s’effacer un à un les liens qui nous rattachent au passé.
Marginalisation des enfants croyants par le ministre de l’Éducation du Québec
Jean-François Roberge, ministre de l'Éducation du Québec.
Lettre d’opinion qui nous a été envoyée par Jean-Morse Chevrier, cosignataire de ce texte
Le ministre Jean-François Roberge a annoncé un nouveau programme québécois qui remplacera l’ancien programme d’Éthique et culture religieuse (ECR). Il se nomme Culture et citoyenneté québécoise. Il reposera sur trois axes : la culture, la citoyenneté québécoise, le dialogue et la pensée critique. Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation va loin, en évacuant tout contenu religieux du nouveau programme. Le ministère maintient aussi l’obligation aux enfants de tout âge de fréquenter ce cours, que ce soit à l’école publique ou privée.
Plus qu’avant, une nouvelle génération de parents aura à gérer la transmission directe à l’école de valeurs qui risquent d’être en contradiction avec leurs propres valeurs familiales et/ou religieuses. Plus qu’avant, les enfants qui ont une appartenance religieuse se sentiront mis à l’écart. Des milliers de parents s’étaient opposé au programme ECR pour plusieurs raisons. Ils ont contesté la perte du choix entre des cours de religion ou de morale. Mais ils étaient particulièrement indignés et choqués par l’obligation de fréquenter un cours qui ne respecte toujours pas leurs convictions. La cause des parents contre ECR a été portée jusqu’en Cour suprême du Canada, appuyée par la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) et par l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) ainsi que par l’Association des communautés chrétiennes orthodoxes du Grand Montréal (ACCOM) et par la Ligue catholique des droits humains (LCDH).
Depuis ce temps, les parents se sont vus privés de leurs droits de regard et de décision en tant que premiers éducateurs de leurs enfants, autant par la Cour que par le gouvernement. Avec ce nouveau programme, cet abus de pouvoir va perdurer. Dans le programme ECR, la présentation de croyances religieuses et morales contraires à leurs valeurs familiales et la remise en question systématique de leurs enseignements ont profondément bouleversé les parents. Ces derniers se sont retrouvés dans la position fâcheuse et non méritée d’avoir à gérer des contenus qu’ils considéraient comme nuisibles à leurs enfants. Ils appréhendaient l’impact de l’école sur le système de valeurs de leurs enfants et sur leur adhérence religieuse. Cet impact s’est fait sentir et se fera sentir de nouveau, dans la classe, à travers les échanges en groupe, les exercices à faire, les lectures, les visites et les rencontres non autorisées par les parents, les films et les vidéos.
Lire la suiteLe collège Loyola songe à porter la cause de la liberté religieuse en Cour suprême du Canada...
Sur le site de Pour une école libre du 7 décembre 2012:
(La Cour suprême du Canada devra se pencher sur la liberté religieuse des institutions scolaires privées)
Le professeur Douglas Farrow de l'Université McGill, témoin expert pour le collège Loyola, a déclaré au site LifeSiteNews que Loyola envisageait de faire appel de la décision de la Cour d'appel du Québec devant la Cour suprême du Canada. Le professeur Farrow a également déclaré qu'« il n'y a actuellement au Canada aucune autre affaire en matière de liberté religieuse plus importante que celle-ci. » La demande d’autorisation d’appel doit être signifiée et déposée par les avocats de Loyola auprès de la Cour surprême « dans les 60 jours suivant la date du jugement porté en appel ».
(...)
Ce jugement de la Cour d'appel conforte le ministère de l'Éducation dans son refus de considérer le programme de Religions du monde et de morale comme équivalent au controversé programme d'Éthique et de culture religieuse parce que le programme de Loyola adopte une approche catholique alors que le programme d'État est lui « laïque ». Les critiques du programme ECR ne le trouvent pas tant laïque que relativiste dans son apparente neutralité. Le juge Fournier de la Cour d'appel du Québec n'hésite à déclarer que la déconfessionnalisation des écoles au Québec permet l'imposition d'un programme neutre comme ECR dans une école catholique privée.
Dans le même article, le secrétaire de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) affirme être étonné que les juges de la Cour d'appel trouvent « parfaitement raisonnable de laïciser l'enseignement dispensé dans une école privée catholique. » Il a souligné que cette décision « est au mieux un oxymore », c'est-à-dire au mieux une formule en apparence contradictoire.
Il serait interdit, dans une école privée catholique, d'enseigner selon une perspective catholique?
L'Association des Parents Catholiques du Québec dénonce le jugement de la Cour d'appel sur le cours ECR
Voici le communiqué de presse de l'APCQ:
(Jean Morse Chevrier, présidente de l'APCQ)
Le jugement défavorable de la Cour d’appel à l’égard de l'école Loyola : un mépris pour les institutions confessionnelles selon l'APCQ.
Montréal, le 5 décembre 2012. Par son jugement rendu le 4 décembre 2012, la Cour d’appel renverse le jugement favorable de la Cour supérieure de Montréal, qui reconnaissait à l'école secondaire Loyola le droit d’enseigner un programme équivalent plutôt que le programme obligatoire Éthique et culture religieuse (ÉCR).
Ce jugement permettra au gouvernement québécois d’asseoir encore mieux son monopole totalitariste sur l’éducation des jeunes québécois, selon l'Association des parents catholiques du Québec (APCQ).
Loyola revendiquait le droit de dispenser un programme équivalent à ÉCR dans une perspective catholique.
L'école a largement démontré en Cour supérieure que son programme présente avec plus de profondeur et de compréhension les religions du monde et qu’il réalise depuis de nombreuses années les mêmes objectifs, soit la
« poursuite du bien commun » et « la reconnaissance de l’autre » que ceux annoncés dans le cours ministériel.Ce jugement de la Cour d’appel reconnait dans les faits la confessionnalité comme critère possible de discrimination pour la reconnaissance de l’équivalence, en matière de programme scolaire. L'équivalence étant refusée à Loyola essentiellement à cause de la perspective confessionnelle du programme de remplacement.
L’argument de la laïcisation apparaît comme un alibi, surtout à l’égard d’une école de religion catholique dont les valeurs civilisatrices de notre société ont été rappelées en Cour supérieure par Loyola.
Les droits fondamentaux de liberté de religion, de même que les droits des parents, n’ont pas été reconnus à cette école privée catholique, ni aux quelques 600 parents qui ont demandé l’exemption du programme gouvernemental en faveur de celui de Loyola.
De plus, ce jugement contredit de façon flagrante les prétendues visées au pluralisme du programme gouvernemental ÉCR, en coupant les ailes du pluralisme authentique, en écrasant la liberté pédagogique d’une institution scolaire.
L'Association des parents catholiques du Québec (APCQ) déplore le fait que partout au Québec, les jeunes de 6 à 16 ans seront initiés à un ensemble amalgamé de religions, croyances, mythes et légendes. La présidente de l'APCQ, Jean Morse-Chevrier, rappelle que cet enseignement est fait de façon à dévaloriser la religion par son approche phénoméniste et relativiste. Elle affirme que le jugement vient donner encore plus de force de frappe à un gouvernement qui méprise les droits religieux de ses citoyens et de leurs institutions.
Pour sa part, Me Philip Horgan, président de la Ligue catholique des droits de l'homme, souligne que ce jugement limite sérieusement le droit des parents de diriger l'éducation religieuse de leurs enfants et rend moins efficace le choix d'une école privée pour des parents qui veulent que leurs convictions religieuses soient respectées en milieu scolaire
Ce jugement confirme le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et l’État québécois dans son pouvoir d’imposer durant 10 années de scolarisation, au nom de la laïcisation, une « religion d’État », le relativisme, selon la vice-présidente de cette même association, Marie Bourque. "Il faut espérer que cette entorse à la justice sera portée, et corrigée, en Cour suprême du Canada", soutient-elle.