L’affaire Beatriz : une victoire historique pour le mouvement pro-vie latino-américain
Par Carlos Polo (Population Research Institute) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : beeboy/Adobe Stock
La Cour interaméricaine des droits de l’homme vient de rejeter la tentative des groupes de pression pro-avortement d’établir un « droit à l’avortement » dans toute l’Amérique latine. Cette décision crée un précédent juridique qui aidera le Population Research Institute (PRI) et d’autres groupes pro-vie à défendre la vie innocente des enfants à naître dès la conception dans les 25 pays membres, y compris dans la région dans son ensemble.
Les groupes de pression en faveur de l’avortement espéraient que l’arrêt de la Cour dans l’affaire Beatriz irait dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’il autoriserait l’avortement sur demande dans toute l’Amérique latine, de la même manière que l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Roe v. Wade a ouvert la voie à l’avortement sans restriction.
Tout comme dans l’affaire Roe, les partisans de l’avortement ont fondé leur argumentation sur un mensonge.
Ils ont affirmé qu’un « avortement thérapeutique » aurait permis de sauver la vie d’une jeune femme salvadorienne, Beatriz, dont la grossesse était à haut risque. Ils ont affirmé que les lois du Salvador, qui reconnaissent le droit à la vie des enfants à naître et interdisent l’avortement, empêchaient les médecins de lui sauver la vie.
Lire la suiteLes promoteurs de l’avortement mentent sur la mort d’une femme pour faire condamner le Salvador
Palais présidentiel à San Salvador au Salvador.
Par Nancy Flanders (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Les groupes pro-avortement font pression sur la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) pour qu’elle condamne le Salvador pour n’avoir pas autorisé une femme à se faire avorter en 2013 après que l’anencéphalie de sa fille à naître ait été diagnostiquée.
Les médias ont rapporté que l’avortement était médicalement nécessaire en raison du diagnostic de lupus de la femme et ont affirmé que la femme était décédée quatre ans plus tard après que son état de santé se soit dégradé. Cependant, son médecin n’a jamais déclaré qu’elle avait besoin d’un avortement et la mort de la femme a été causée par un accident de voiture. Le tribunal devrait se prononcer sur cette affaire d’ici le 23 mars.
Dans un communiqué de presse, le collectif pro-vie « Femmes libres et souveraines » a déclaré que l’affaire Beatriz v. El Salvador était utilisée par les groupes pro-avortement CEJIL, IPAS et Citizen Association for the Decriminalization of Therapeutic, Ethical, and Eugenic Abortion, pour faire pression sur le Salvador afin qu’il légalise le meurtre d’êtres humains à naître. Le collectif Femmes libres et souveraines a déclaré que « le document fondateur du système interaméricain ne reconnaît pas l’avortement comme un droit, puisqu’il ne l’est pas. En revanche, il reconnaît le droit à la vie dès la conception (art. 4) et le droit à la santé (art. 10 du protocole additionnel) ».
En outre, l’organisation pro-vie demande « que les juges de la CIDH n’utilisent pas la vie de deux Salvadoriennes décédées, Beatriz Garcia et sa fille Leilani, pour promouvoir et imposer l’avortement comme un droit sur le continent américain ».
Mme Garcia a demandé un avortement en 2013, déclarant qu’elle n’était « pas gravement malade, mais je me sens mal, parce que je suis très fatiguée et que j’ai le souffle court », ajoutant : « J’aimerais interrompre la grossesse maintenant ». Les enfants à naître sont protégés contre l’avortement au Salvador, mais Mme Garcia a enregistré une vidéo dans laquelle elle demande au président d’autoriser l’avortement dans son cas. Bien que le ministère de la Santé, les Nations unies et la Commission interaméricaine des droits de l’homme aient tous soutenu son désir d’avorter, les médecins avaient déclaré que sa vie n’était pas immédiatement en danger. La Cour suprême de justice a rejeté sa demande d’avortement.
Lire la suiteL’avortement eugénique remis en question devant la CEDH
Communiqué de presse par Grégor Puppinck sur de l’European Centre for Law & Justice — Photo : Anna Neubauer/Adobe Stock
Ce 21 mars, en la Journée mondiale de la trisomie 21, un groupe d’anciens juges de la Cour européenne des droits de l’homme, de la Cour interaméricaine des droits de l’homme et d’experts des Nations unies demande à la Cour européenne (CEDH), avec l’ECLJ, de reconnaître que l’avortement eugénique des enfants trisomiques peut être interdit, et même qu’il le devrait par respect pour les droits des personnes handicapées.
Tribune publiée le 21 mars 2022 dans Valeurs Actuelles.
Cette démarche est sans précédent dans l’histoire de la Cour européenne. C’est la première fois que d’anciens juges agissent ainsi auprès de la Cour et que la question de l’avortement eugénique est posée de façon aussi directe. Il faut dire que cette question de l’eugénisme est au cœur du débat sur l’avortement aux États-Unis, aux Nations unies et maintenant en Europe.
C’est d’abord aux États-Unis que douze États fédérés ont interdit au personnel médical de pratiquer l’avortement lorsqu’il est demandé de façon discriminatoire, en raison d’un diagnostic de trisomie 21. Certains États interdisent aussi sa pratique en raison du sexe de l’enfant ou de sa « race ».
C’est ensuite le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies (CDPH) — composé majoritairement de personnes handicapées — qui a déclaré que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées », notamment parce que ce type d’avortement « perpétue le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse ».
Si la vie d’une personne handicapée ne vaut rien avant la naissance, pourquoi aurait-elle de la valeur après ?
Lire la suiteLa Cour interaméricaine des droits de l’homme ordonne au Salvador de diminuer les peines pour infanticide
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Rawf8/Adobe Stock
La Cour interaméricaine des droits de l’homme a rendu un jugement sur le cas d’une femme qui a tué son enfant nouveau-né en le jetant dans une latrine au Salvador, en ordonnant à ce pays de diminuer les peines infligées aux auteurs (seulement les mères dénaturées ?) d’infanticide, car la condamnation et l’emprisonnement de la Salvadorienne constitueraient « une violation des droits de l’homme »…
Mais pourquoi donc le fait que c’est la mère qui commet ce geste abominable sur son enfant — facteur qui rend en l’acte encore plus révoltant — devrait-il le rendre moins condamnable ? J’en reste pantois.
Ayant à cœur d’éviter le plus possible aux auteurs d’infanticides à subir les justes rigueurs de la loi, la cour demande également de réformer ses procédures pénales relatives à cet acte, rapporte Gènéthique :
Par exemple pour empêcher les poursuites judiciaires, la Cour « exhorte le Salvador à adopter des règlements de “confidentialité” qui pénaliseraient les médecins qui signalent des cas potentiels d’infanticide ».
Curieusement, ce cas, à l’origine de ce jugement tordu, avait été apporté devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme par des groupes pro-avortement afin d’obtenir « un droit latino-américain à l’avortement » — bien qu’il se fût agi d’un cas d’infanticide (ne cherchez pas de suite logique chez les pro-avortement…). La Cour d’ailleurs ne s’y est pas trompée et a souligné que l’affaire n’impliquait pas d’avortement.
Je me demande cependant si ce n’était pas le résultat auquel s’attendaient ces groupes pro-avortement. C’est une tactique commune des zélateurs de cette pratique barbare, dans les pays d’Amérique latine, de défendre les femmes ayant commis un infanticide comme victimes du fait de l’absence d’avortement. Cependant, en utilisant une telle méthode, on ne peut que s’attendre à ce que l’infanticide soit minimisé en tant qu’acte criminel puisque la véritable victime ne serait pas l’enfant, mais la femme — toute excusée du fait de n’avoir pu avorter l’enfant en question… Que l’infanticide soit ainsi « normalisé » amènera infailliblement la banalisation de l’avortement.
Toujours est-il que ce jugement affectera tous les pays d’Amérique latine qui condamnent l’infanticide, rajoutant un poids aux pressions exercées sur eux par les organisations pro-avortement
Conflits d’intérêts à la Cour interaméricaine des droits de l’homme dans une affaire portant sur l’avortement
Communiqué de presse de l’European Centre for Law and Justice par Nicolas Bauer ― Photo : Rawpixel.com/AdobeStock
L’audience de l’affaire Manuela y otros Vs. El Salvador (n° 13 069) aura lieu les 10 et 11 mars 2021 à San José au Costa Rica. Nous avions déjà fait le point sur le fond de cette affaire pendante à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, dans laquelle l’ECLJ est intervenu en tant qu’amicus curiæ (voir nos observations écrites).
La Cour interaméricaine se prononcera notamment sur les deux questions suivantes :
- le droit à la vie privée implique-t-il la reconnaissance d’un « droit à l’avortement » ?
- les États ont-ils l’obligation de dépénaliser l’infanticide néonatal en cas de détresse sociale de la mère ?
Avant cette audience, l’ECLJ souhaite rendre publique une lettre que nous avons envoyée le 5 février 2021 à la Présidente de la Cour. Elle met en lumière de potentiels conflits d’intérêts à la Cour interaméricaine dans cette affaire et demande des éclaircissements sur cette situation.
Un contentieux stratégique d’extrême gauche
La principale ONG requérante, le Center for Reproductive Rights, instrumentalise l’histoire personnelle dramatique de « Manuela », afin de promouvoir son programme sociétal d’extrême gauche. Cette ONG, dont le siège social est à New York, cherche à imposer aux États du continent américain la légalisation de l’avortement, ainsi que la dépénalisation de l’infanticide néonatal, c’est-à-dire l’homicide d’un nouveau-né. Cette revendication, après avoir fait l’objet d’une campagne politique et médiatique au Salvador, est aujourd’hui devant l’institution judiciaire de l’Organisation des États américains (OEA).
L’ECLJ connaît bien ce procédé dit de « contentieux stratégique », par lequel des ONG progressistes multiplient les recours judiciaires comme moyens pour atteindre un objectif plus global de nature politique. Les arrêts et décisions rendus à l’issue de contentieux stratégiques sont en général les plus controversés idéologiquement. Ce sont aussi ceux qui posent des questions quant à l’impartialité de la justice. C’est par exemple le cas en Europe, à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), comme nous l’avions montré dans le rapport « Les ONG et les juges de la CEDH 2009 – 2019 » (G. Puppinck, février 2020).
Lire la suiteLa Cour interaméricaine des droits de l’homme veut obliger le Costa Rica à accepter le « mariage » homosexuel
Par Jeanne Smits (Reinformation.tv)
S’exprimant à la suite d’une saisine consultative de la part du gouvernement de Luis Guillermo Solis – personnellement favorable au « mariage » des couples de même sexe – la Cour interaméricaine des droits de l’homme vient d’ordonner au Costa Rica de garantir aux paires homosexuelles tous les droits légaux dont jouissent les couples « hétérosexuels », sans aucune « discrimination ».
Prise à l’unanimité, la résolution de la CIDH – institution comparable sur beaucoup de points à la Cour européenne des droits de l’homme, qui n’est jamais allée aussi loin toutefois – a une portée qui dépasse largement le Costa Rica puisqu’elle s’étend aux 20 Etats américains qui reconnaissent la compétence contentieuse de cette institution : Argentine, Barbade, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, El Salvador, Guatemala, Haïti, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, le Pérou, République Dominicaine, Suriname, Uruguay, et bien sûr le Costa Rica.
Nombre de ces pays ont déjà légalisé le « mariage » gay : la Colombie, Argentine, Brésil, Uruguay et certains Etats mexicains.
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