Un universitaire défend la lettre accusant le Pape d’hérésie : L’Église fait face à sa « crise la plus grave » de l’histoire
Le professeur Claudio Pierantoni.
Par Diane Montagna — traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : UANDES/YouTube
Rome, le 7 mai 2019 (LifeSiteNews) — La récente lettre ouverte à tous les évêques catholiques, accusant le Pape François d’hérésie et exhortant l’épiscopat du monde à enquêter sur les chefs d’accusation, a suscité l’admiration et l’opposition parmi les catholiques les plus éminents, éveillé une grande attention dans la presse laïque.
De notables réponses à la lettre sont venues de la part des Pères Joseph Fessio, S.J., Brian Harrison, O.S., et Thomas Weinandy, O.F.M. capucin.
La lettre a également laissé de nombreux catholiques avec des questions : les signataires accusent-ils le Pape François d’être un hérétique formel ? Contreviennent-ils au Droit Canon ? Quel en sera l’effet maintenant que le mot « hérésie » a été ouvertement utilisé à l’égard du Pape François ? Et pourquoi n’ont-ils pas d’abord cherché à lui faire part de leurs préoccupations en privé, avant de prendre cette mesure historique ?
LifeSite s’est entretenu avec le professeur Claudio Pierantoni, l’un des universitaires laïcs qui ont aidé à rédiger la lettre ouverte. Le professeur Pierantoni, né à Rome, est professeur de philosophie médiévale à la Faculté de philosophie de l’Université du Chili (Santiago). Il possède deux doctorats : l’un en histoire du christianisme et l’autre en philosophie.
Dans cette vaste entrevue, le Pr Pierantoni aborde ces questions, répondant aux critiques de la lettre ouverte et expliquant pourquoi il croit que l’Église traverse actuellement « la crise la plus grave, non seulement depuis la Réforme protestante, mais de toute son histoire ».
Lire la suitePourquoi le Mouvement Pro-Vie devrait-il supporter la Correction Filiale ?
Par John Smeaton (voiceofthefamily) — traduit par Campagne Québec-Vie. John Smeaton est directeur général de la Society for the Protection of Unborn Children (Société pour la protection de l'enfant à naître) et co-fondateur de Voice of the Family (Voix de la famille).
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Je lance un appel à mes compagnons de travail du mouvement pro-vie pour qu'ils s'expriment en faveur de la correction filiale adressée à Sa Sainteté le Pape François, laquelle a été rendue publique... par 62 universitaires [et prêtres catholiques], avec présentement plus de 233 signataires. Je considère cela d'une extrême importance pour l'avenir du mouvement pro-vie et l'ultime succès de nos efforts pour l'obtention d'une protection légale complète pour tous les enfants à naître.
Le mouvement pro-vie, qui défend le droit fondamental à la vie de tout membre innocent de la famille humaine, a obtenu, depuis plus de 50 ans, le soutien d'hommes et de femmes de toutes les religions et cultures. Il y a toutefois peu de personnes qui nieraient que les catholiques ont fourni, en une large mesure, la structure de notre mouvement. La foi catholique a été, pour plusieurs de nos partisans, la source de leur clarté au sujet de la valeur de chaque vie humaine et du devoir conséquent de protéger tous les enfants à naître sans exception. J'aimerais rendre hommage ici aux centaines de prêtres catholiques, et aux milliers de laïques catholiques, qui ont été le fondement de notre résistance pro-vie ici au Royaume Uni. Nous avons été rendus plus forts par la clarté de l’enseignement catholique sur la loi morale, lequel a été confirmé par l'autorité de l'enseignement papal à travers ces temps tumultueux.
Notre mouvement pro-vie, qui inclut des gens de toute foi et des gens sans foi, a joué un rôle unique dans la défense de la loi naturelle pendant les 50 dernières années. Il continue d'avoir un rôle unique à jouer. Nous avons gagné plusieurs victoires et sauvé des vies. Pourtant, la réalité demeure que malgré nos efforts, le nombre des avortements à lui seul dépasse de loin tous les décès de toutes les guerres de l'histoire de l'humanité, et ceci avant même de prendre en considération le nombre d'innocents tués par euthanasie, contraceptifs aux effets abortifs, et méthodes de reproduction artificielle.
Lire la suiteAnalyse : la “Correctio filialis”, un tremblement de terre dans l’Eglise : sept propositions hérétiques favorisées par “Amoris laetitia”
Par Jeanne Smits (Reinformation.tv)
C’est un tremblement de terre qui secoue la chrétienté que cette Correctio filialis par laquelle près de 70 théologiens laïques et clercs ayant charge d’âmes ont interpellé le pape François à propos des erreurs répandues à la faveur de son exhortation post-synodale Amoris laetitia. La presse mondiale ne s’y est pas trompée qui a accordé une large place à ce document très long, très argumenté qui met en évidence non seulement les problèmes inhérents au texte, mais encore les paroles, les actes et les omissions du pape qui favorisent sept propositions hérétiques clairement identifiées par les signataires. Mais – et cela n’a rien de surprenant – le fond de l’affaire n’est que rarement évoqué. On parle de la forme de la Correctio, de son opportunité, du poids (ou pour certains, de l’absence de poids) des signataires, de la présence de Mgr Fellay de la Fraternité sacerdotale saint Pie X parmi eux. On fait remarquer, à la suite des signataires qu’une telle démarche n’a pas été entreprise depuis le Moyen Age. On sous-entend que de telles discussions relèvent de temps où l’on ergotait sur des dogmes et où l’on brûlait des sorcières. « Qu’il soit anathème », c’est démodé ! Mais sur la réalité du danger d’hérésie ? Rien ou quasi.
“Amoris laetitia” et les actes du pape favorisent l’hérésie
Cela correspond parfaitement à l’attitude du pape François. Même s’il laisse assez clairement entrevoir sa préférence pour l’interprétation d’Amoris laetitia dans un sens qui rompt avec la doctrine traditionnelle de l’Eglise, en jugeant possible que des divorcés remariés puissent communier alors que leur première union sacramentelle existe encore, il refuse de parler clair à ce sujet. Le « pape du dialogue », celui des « ponts »et des « serrements de mains » a opposé le silence à toutes les initiatives qui se sont déployées depuis la mise en route des synodes sur la famille, les manipulations qui les ont accompagnés et la publication de l’Exhortation apostolique. Les quatre cardinaux des Dubia – il n’en reste que deux, leurs Eminences Joachim Meisner et Carlo Caffarra étant morts tout récemment à quelques semaines d’intervalle – n’ont obtenu de sa part que le silence, et leur demande d’entretien est elle aussi restée sans réponse.
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