Sur la contraception comme racine principale de l'avortement
La mentalité contraceptive est partout, jusque dans nos églises. Pas étonnant que le combat pour le droit de l'enfant à naître soit si difficile. Quand avez-vous entendu parler la dernière fois des méthode billings et sympto-thermiques dans votre paroisse? Alors que cet enjeu si important est la clé pour éteindre l'épidémie abortive et bientôt l'euthanasie, si nous ne remontons pas le courant.
Voici, malheureusement seulement en anglais, trois vidéos concises mais qui nous font prendre conscience de l'enjeu de la contraception, par Michael Voris, un grand apologiste:
The third rail, sur la difficulté de parler de la contraception dans nos églises.
See You Next Year, sur les conséquences du silence sur la contraception dans le combat pour le droit des enfants à naître.
A house divided, sur les positions diverses dans les églises chrétiennes sur ces questions.
Pourquoi Campagne Québec Vie travaille-t-il également contre la contraception plutôt que de se concentrer sur l’avortement?
Souvent, les opposants lors de manifestations pour la défense des droits de l’enfant à naître se réclament de groupes anarchistes, gais, et lancent des slogans sur leur droit de vivre leur sexualité comme ils l’entendent. Quels liens font-ils avec l’avortement?
Bien que ce lien ne soit pas explicite, il est bel et bien là. Je me souviens d’une pancarte d’un manifestant disant : « I love sex. I hate life ».
S’ils aimaient vraiment la sexualité, ils aimeraient aussi la vie. Mais leur conception de la sexualité pour le plaisir, le plaisir uniquement, détache ce dernier de l’amour et c’est toute la différence.
Lorsque nous combattons pour l’enfant à naître, nous travaillons pour une vision globale de la vie imprégnée d’amour. Nous travaillons sur nos cœurs pour que l’autre ne soit jamais vu comme un poids, un être de trop dont on peut se débarrasser ou utilisé pour son plaisir. C’est un être à aimer. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons changer la réalité, la modifier pour nous faire croire que l’enfant à naître n’est pas déjà pleinement lui-même, un être humain plein de potentialités, pas un être humain potentiel…
Pour les mêmes raisons, nous ne pouvons utiliser la sexualité comme un moyen d’assouvissement personnel, mais plutôt la considérer comme une façon merveilleuse de communiquer et, dans le couple, de se transmettre d’une façon unique tout l’amour que nous voulons donner et accueillir de cette personne choisie pour ne faire qu’un avec nous.
La contraception relève d’un refus de se donner complètement, du refus d’une partie de notre sexualité, de notre corps, qui transforme la relation de don et accueil, en relation de prise mutuelle d’un plaisir, transformant ce dernier en but ultime à atteindre, éteignant par là même la satisfaction qui ne peut naître que de l’amour. La contraception attaque l’amour dans le couple, ce qui n’est pas le cas des méthodes de régulation des naissances choisies dans un esprit d’ouverture à la vie et de responsabilité parentale.
Comment dans une relation contraceptive accueillir l’enfant qui arrive « par accident », alors que le but de cette relation n’est pas le don de soi et l’accueil, mais de s'emparer d'un plaisir égoïste? Il y a une fermeture du cœur à la base de la contraception qui rend beaucoup plus difficile l’acceptation de l’arrivée d’un enfant « par accident ».
L’esprit contraceptif est la racine principale de l’avortement. D’où notre combat contre ce cancer de l’amour conjugal.
Qu’à dit Benoît XVI sur le condom ?
Depuis le 21 novembre 2010, une nouvelle fait le tour du monde. De partout, on dit et redit : Maintenant, le pape Benoît XVI accepte le condom. Certains y ajouteront : Dans des situations exceptionnelles. Quoi qu’il en soit, on observe que plusieurs auraient la conscience soulagée de savoir que le pape approuve l’usage du condom. Ce fait peut paraître étonnant dans notre société du Québec !
Le 23 novembre 2010, je recevais un courriel d’un jeune médecin congolais dans lequel je lisais ceci : « J'ai suivi cette information sur RFI : le pape accepte l'utilisation du préservatif dans certains cas. Qu'en pensez vous? Que deviendra la philosophie du Centre de recherche et d’éducation à la vie familiale (CRÉVF) si le père de l’Église commence à fléchir sur la question difficile du condom? »
Ce questionnement du médecin m’a démontré sa profonde compréhension du processus d’intégration de la personne qui commande à tout être humain la tâche d’intégrer son être sexué appelé à la vocation de l’amour. Et cela, dès sa prime enfance. Aussi m’a-t-il permis de déceler chez ce dernier un authentique souci de voir renaître la vérité sur l’acte sexuel lié à l’amour dans notre monde contemporain : gage de paix, de bonheur et de santé. Rien d’étonnant, alors, qu’il aspire à travailler dans un CRÉVF qui prône, chez tous, la démarche d’intégration de l’amour et de la sexualité comme moyen d’accès à la maturité humaine, comme préalable obligé à la santé maternelle et infantile et comme véritable solution au fléau des ITS et du VIH/sida de par le monde.
Personne ne niera que les commentaires du directeur de presse du Saint-Siège, paru le 21 novembre 2010 dans Zénit abordant pour la première fois l’entretien de Benoît XVI avec le journaliste allemand Peter Seewald, auteur du livre Lumière du monde, laissa croire au grand public une ouverture de plus en plus large à l’usage du condom.
Pour ma part, j’avais du mal à croire que Benoît XVI puisse affirmer une chose semblable et je souhaitais que vienne une seconde clarification apportant des nuances à son message. Heureusement, dès le lendemain, le 22 novembre, un autre son de cloche nous est venu par Mgr Tony Anatrella qui présenta dans Zénit des précisions dans son article : Ce que dit Benoît XVI sur le préservatif dans des situations extrêmes .
De sa réflexion, je retiens, en particulier, ceci : « Il peut y avoir des cas individuels, comme quand un prostitué utilise un préservatif, où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un début de responsabilité permettant de prendre à nouveau conscience que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. » … « Il (le pape) ne dit pas, comme certains éditorialistes l’ont écrit, « d’un premier pas sur le chemin d’une sexualité plus humaine ». Benoît XVI dit exactement : « cela peut être un premier pas vers une moralisation.». Ce qui n’est pas la même chose puisque le préservatif en lui-même n’a aucune valeur pour humaniser la sexualité affirme Mgr Tony Anatrella.
Des deux phrases-clé ci-haut, j’en déduis que le maintien de la philosophie de notre CRÉVF qui s’inspire de l’humanisme chrétien catholique, tant au Canada qu’en Afrique et ailleurs, est toujours pertinent pour favoriser la santé des familles par la démarche d’intégration de l’amour et de la sexualité, de la naissance à l’âge adulte. Plus que jamais, elle m’apparaît une voie privilégiée pour faire saisir et accueillir le sens véritable de l’humanisation et de l’homme et de la femme, faits l’un pour l’autre.
Puisse le bien comprendre le jeune médecin congolais qui m’a questionnée la semaine dernière et toute personne désireuse d’un monde beau, meilleur et en santé !
Solange Lefebvre-Pageau est fondatrice et directrice du CRÉVF.