Le Pape François défend la vie humaine et la saine sexualité durant sa visite aux Philippines
Une adaptation d'un texte du blogue Rorate Caeli
Les passages les plus importants sont en caractères gras. Tous les textes viennent directement du site de nouvelles du Vatican, version française; toutefois quelques mots ont été remplacés pour traduire avec plus de précision les paroles originales du Saint Père. Le discours au Mall of Asia Arena a été prononcé en deux langues: ce fut un mélange du texte préparé en anglais, avec des remarques improvisées en anglais et (surtout) en espagnol, tandis que Mgr Mark Miles en donnait sur place la traduction anglaise. Le site du Vatican a toutefois, par la suite, traduit toutes les interpolations espagnoles.
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Je voudrais maintenant m'adresser aux jeunes prêtres, religieux et séminaristes présents. Je vous demande de partager la joie et l’enthousiasme de votre amour pour le Christ et pour l’Église avec tous, mais surtout avec ceux de votre âge. Soyez présents au milieu des jeunes qui peuvent être désorientés et découragés, et qui cependant continuent de voir l’Église comme leur amie sur le chemin et une source d’espérance. Soyez proches de ceux qui, en vivant au milieu d’une société alourdie par la pauvreté et par la corruption, sont découragés en esprit, tentés de tout laisser tomber, d’arrêter l’école et de vivre dans les rues. Proclamez la beauté et la vérité du message Chrétien à une société qui est tentée par des présentations confuses de la sexualité, du mariage et de la famille, réalités de plus en plus attaquées par des forces puissantes qui menacent de défigurer le plan de Dieu sur la création et de trahir les vraies valeurs qui ont inspiré et donné forme à tout ce qu’il y a de meilleur dans votre culture.
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Tout comme le don de la Sainte Famille a été confié à saint Joseph, ainsi le don de la famille et sa place dans le plan de Dieu nous sont confiés. Chacun de vous, chacun de nous (puisque je fais moi aussi partie d’une famille) a la responsabilité de s’occuper du plan de Dieu. L’Ange du Seigneur a révélé à Joseph les dangers qui menaçaient Jésus et Marie, les obligeant à fuir en Egypte et puis à s’établir à Nazareth. De la même manière, en notre temps, Dieu nous appelle à reconnaître les dangers qui menacent nos propres familles et à les protéger du mal.
Soyons sur nos gardes contre la colonisation par de nouvelles idéologies. Certaines formes de colonisation idéologique sont là pour détruire la famille. Elles ne sont pas nées de rêves, de prières, de proximité avec Dieu ou de la mission que Dieu nous a confiée; elles viennent de l’absence de tout cela, et pour cette raison je dis qu’elles sont des formes de colonisation. Ne perdons pas la liberté de la mission que Dieu nous a donnée, la mission de la famille. Tout comme notre peuple, à un certain moment de son histoire, a été assez mature pour dire «non» à toutes les formes de colonisation politique, ainsi dans nos familles nous devons être très sages, très perspicaces, très forts, afin de dire «non» à toutes tentatives de colonisation idéologique de nos familles. Nous devons demander à Saint Joseph, l’ami de l’ange, de nous envoyer l’inspiration nécessaire pour savoir quand nous pouvons dire «oui» et quand nous devons dire «non».
Les pressions sur la vie de la famille sont aujourd’hui nombreuses. Ici aux Philippines, d’innombrables familles souffrent encore des conséquences de catastrophes naturelles. La situation économique a provoqué la désintégration des familles avec l’émigration et la recherche d’un emploi. En outre, des problèmes financiers étreignent beaucoup de foyers. Tandis que trop de personnes vivent dans la pauvreté extrême, d’autres sont saisies par le matérialisme et par des styles de vie qui détruisent la vie familiale et les exigences les plus fondamentales de la morale chrétienne. Ce sont là des formes de colonisation idéologique. La famille est aussi menacée par les efforts croissants de certains pour redéfinir l’institution même du mariage à travers le relativisme, la culture de l’éphémère et un manque d’ouverture à la vie.
Je pense au Bienheureux Paul VI. À une époque où le problème de la croissance de la population était soulevé, il a eu le courage de défendre l’ouverture à la vie dans les familles. Il connaissait les difficultés rencontrées dans chaque famille; c’est pourquoi dans son Encyclique il a été très miséricordieux envers des cas particuliers, et a demandé aux confesseurs d’être très cléments et compréhensifs en traitant des cas particuliers. Mais il avait aussi une vision plus large. Il voyait les peuples de la terre, et il voyait ce danger: des familles seraient détruites parce qu’elles n’avaient pas d’enfants. Paul VI était courageux; il était un bon pasteur et a averti son troupeau que des loups s’en venaient. De sa place au ciel, puisse-t-il bénir cette soirée!
Notre monde a besoin de bonnes et fortes familles pour vaincre ces menaces! Votre pays a besoin de familles saintes et pleines d’amour pour protéger la beauté et la vérité de la famille dans le plan de Dieu, et constituer un soutien ainsi qu’un exemple pour les autres familles. Chaque menace à la famille est une menace à la société elle-même. L’avenir de l’humanité, comme Saint Jean-Paul II l’a souvent dit, passe par la famille (Familiaris Consortio, 85). L’avenir passe par la famille. Protégez donc vos familles! Protégez vos familles! Voyez en elles le plus grand trésor de votre nation et nourrissez-les toujours de la prière et de la grâce des sacrements. Les familles auront toujours leurs épreuves, mais elles n’ont pas besoin que vous leur en rajoutiez d’autres! Au contraire, soyez des exemples vivants d’amour, de pardon et d’attention. Soyez des sanctuaires de respect pour la vie, en proclamant la sacralité de chaque vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Quel grand don ce serait pour la société, si chaque famille Chrétienne vivait pleinement sa noble vocation! Alors, levez-vous avec Jésus et Marie, et préparez-vous à parcourir la route que le Seigneur trace pour chacun de vous.
Enfin, l’Évangile que nous avons écouté nous rappelle que notre devoir de Chrétiens est d’être des voix prophétiques au sein de nos communautés. Joseph a écouté la voix de l’Ange du Seigneur et a répondu à l’appel de Dieu de prendre soin de Jésus et de Marie. Ainsi, il a joué son rôle dans le plan de Dieu et il est devenu une bénédiction non seulement pour la Sainte Famille, mais une bénédiction pour toute l’humanité. Avec Marie, Joseph a servi de modèle pour l’Enfant Jésus pendant qu’il grandissait en sagesse, en âge et en grâce (Luc, 2:52). Quand les familles donnent naissance aux enfants, les éduquent à la foi ainsi qu’aux valeurs saines, et leur enseignent à offrir leur contribution à la société, elles deviennent une bénédiction pour notre monde. Les familles peuvent devenir une bénédiction pour toute l’humanité! L’amour de Dieu devient présent et actif à la manière dont nous nous aimons et par les bonnes œuvres que nous réalisions. Nous faisons croître le royaume du Christ en ce monde. En faisant cela, nous nous montrons fidèles à la mission prophétique que nous avons reçue dans le baptême.
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Rencontre avec les familles au Mall of Asia Arena, le 16 janvier 2015 (Vidéo)
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Le Christ Enfant est le protecteur de ce grand pays. Quand il est venu dans le monde, sa vie a été menacée par un roi corrompu. Jésus lui-même a eu besoin d’être protégé. Il a eu un protecteur terrestre: saint Joseph. Il a eu une famille terrestre, la Sainte Famille de Nazareth. Alors il nous rappelle l’importance de protéger nos familles, et ces plus grandes familles que sont l’Église, la famille de Dieu, et le monde, notre famille humaine. Malheureusement, de nos jours, la famille a trop souvent grand besoin d’être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture.
Dans l’Évangile, Jésus accueille les enfants, il les embrasse et les bénit (Marc 10:16). Nous devons, nous aussi, protéger, guider et encourager nos jeunes, en les aidant à construire une société digne de leur grand héritage spirituel et culturel. En particulier, nous devons regarder chaque enfant comme un don devant être accueilli, chéri et protégé. Et nous devons prendre soin de notre jeunesse, en ne permettant pas que lui soit volée l’espérance, et qu’elle soit condamnée à vivre dans la rue.
- Homélie de la Messe à Rizal Park, le 18 janvier 2015 (Vidéo)
Quelle est la différence entre l'avortement chimique et la contraception orale d'urgence (COU) ?
L’avortement chimique et la contraception orale d’urgence (COU) ont en commun un même effet, soit de provoquer l’avortement d’un enfant déjà conçu, avec pour différence que la COU :
a) est beaucoup moins puissante (à base de levonorgestrel (« Plan B ») ou d’œstrogène avec norgestrel ou levonorgestrel – « Méthode Yuzpe »), d’où la limite de cinq jours pour qu’elle puisse agir, comparativement à jusqu’à cinq et sept semaines d’aménorrhée pour l’avortement chimique (selon qu’il s’agit du cocktail chimique à base de méthotrexate - agent de chimiothérapie non autorisé pour l’avortement mais tout de même utilisé à cette fin - ou à base de RU486 (mifépristone), cocktail anti-ulcère commercialisé un peu partout dans le monde pour l’avortement et pour lequel une autorisation pour le Canada est à l’étude, avec décision de Santé Canada prévue pour l’automne 2014). La COU a un taux d’échec non négligeable d’entre 5 % et 42 %, et Santé Canada a fait ajouter sur son emballage qu’elle est totalement inefficace pour les femmes ayant un indice de masse corporelle très élevé ;
b) a un deuxième effet possible, contraceptif, celui-là, en : i) formant une barrière muqueuse au col de l’utérus pour tenter d’entraver le transport des spermatozoïdes jusqu’à l’ovule et d’empêcher ainsi la rencontre des deux gamètes (conception) ; ii) bloquant ou retardant l’ovulation.
L’avortement chimique et la COU ont en commun le type de produit chimique utilisé, soit des hormones, ou « stéroïdes » (tout comme la contraception régulière, d’ailleurs). Or, il faut savoir que les hormones sont un élément déterminant de la santé, et que le fait de déranger leur équilibre naturel a un effet très important sur le système immunitaire, entre autres. Il est universellement reconnu que de nombreux cancers sont attribuables à des déséquilibres hormonaux.
Si la COU est beaucoup plus faible que l’avortement chimique, pour avoir l’effet escompté, elle est tout de même jusqu’à cinquante fois plus forte que la contraception dite « régulière »...
Ainsi, les femmes décrivent l’expérience de la COU comme « extrêmement pénible », comportant de violentes nausées pouvant durer plusieurs heures, soit bien au-delà du vomissement du contenu de l’estomac, ce qui est exténuant à l’extrême. Les femmes rapportent que la douleur et la souffrance liées à la COU sont comparables à un empoisonnement à l’alcool (lendemain de veille, « gueule de bois »), mais encore dix fois plus souffrant, si c’est possible de concevoir une telle souffrance.
Et l’avortement chimique, pour sa part, est encore beaucoup, beaucoup plus intense que la COU….Qui veut de cela ? Vraiment ? Qui considère vraiment que la femme mérite une telle punition, une telle torture ? On peut accepter une telle souffrance pour sauver sa vie (chimiothérapie, par exemple), mais à chaque fois que la femme a pris sa pilule contraceptive en retard ou que ses règles sont un tant soit peu retardées et qu’elle soupçonne une grossesse ? On se fie au fait que la femme prend ces produits « en privé » et qu’elle n’aura pas le courage de dénoncer la violence de l’expérience. Eh bien cette souffrance des plus inacceptables pour les femmes doit être connue et reconnue. Le droit au consentement éclairé le commande, ainsi que la présentation des autres options que sont l’adoption ouverte, semi-ouverte ou fermée.
Sur la contraception comme arme de destruction de l'amour dans le couple ou pourquoi la contraception est-elle toujours mauvaise
par Georges Allaire
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Il n’y a pas de plus grand malheur que de refuser la vie quand on aime.
La contraception est un phénomène courant, comme la cigarette, l’obésité et le sida. Comme ceux-ci, elle entraîne la lourdeur de vivre, le malaise et la mort. Mais, à la différence de ceux-ci, les chercheurs et le corps médical s’évertuent à la développer, à l’étendre et à la promouvoir. Bref, elle est à la mode de notre temps, comme la cigarette au bec fut à la mode de son temps.
Les effets de la contraception
Les effets de la contraception sont pourtant notables, bien qu’on s’efforce de ne pas les noter. Son succès au niveau de la société a entraîné (1) le vieillissement de la population (2) l’insignifiance de la relation sexuelle (3) la dévalorisation des personnes (4) la dislocation des unions et (5) l’insensibilité des cœurs.
1— Au niveau de toute une population, le vieillissement est un phénomène d’abord imperceptible puis graduellement irréversible. Il est évident que la passion amoureuse qui se déverse à vide consume des corps sans générosité ne laissant que la lassitude en lieu du défi d’un avenir naissant. Pendant que les gens se divertissent et se droguent de ce qu’ils appellent l’amour, ils usent leurs forces et ne renouvellent pas leur monde. Les têtes grisonnent, les femmes atteignent l’impuissance de la vie, et on réclame des étrangers pour combler les vides de la société. Ceux-ci ne se laissent pas prier pour venir profiter d’un monde qui s’en va et qui s’abandonne à eux. Ils ne cherchent pas à s’assimiler, car un monde de vieillards n’est qu’un mouroir sans intérêt. La vitalité d’ailleurs attend de remplacer la mortalité avançante. L’animosité n’est pas nécessaire. Le temps fait son effet.
2— Il n’y a pas de doute que la relation sexuelle peut être enivrante quand elle s’exerce en pleine passion amoureuse. La chaleur du corps féminin, la douceur de l’attention masculine se cherchent et se trouvent dans un enlacement à saveur d’éternité. Mais on prend bien soin, avec la contraception, de s’assurer que les épanchements humains n’atteignent pas leur effet, que la promesse ne livre pas de fruit. On court-circuite la rencontre là où elle risquerait de devenir vivante. On laisse les palpitations s’éteindre et l’esprit peut ensuite, comme le corps, passer à quelque chose de plus sérieux. Comme toute passion s’assoupit, les ivresses tuent d’elles-mêmes leur propre avidité. L’envie se dissipe. L’excitation passe. Le partenaire n’excitant plus, la relation ayant perdu son émoi, l’éternité promise révèle n’avoir été qu’un paradis artificiel sans conséquence. Si la relation a été, dès le début, vidée de la vie qu’elle apporte, pourquoi garderait-elle un sens par-delà les émotions volages? — C’est pourquoi on enseigne aux jeunes à ne pas croire en l’amour et à utiliser ses relations pour leur assouvissement personnel et passager. Une génération blasée et usée veut s’assurer que la génération nouvelle ira plus vite là où elle-même s’éteint.
3— Bien sûr, la première personne exclue de la relation amoureuse est l’enfant qui coulerait de la fontaine de vie de son père dans la vallée féconde de sa mère. Dans le contexte d’une relation sexuelle de consommation, l’enfant est la principale maladie transmise sexuellement combattue avec puissance. Toute une industrie, toute une psychologie et toute une pédagogie sont payées à temps plein pour convaincre les gens d’avoir des relations de vie qui interdisent à leur enfant d’en provenir et pour les assister là-dedans. Et quand un enfant est exceptionnellement admis dans la compagnie des adultes, on s’assure généralement qu’il n’ait pas la compagnie de frères et de sœurs, ni d’une école de vie avec la présence d’un nouveau-né dans la maison et aussi qu’il ne nuise pas aux sacro-saintes carrières de ses parents. Bref, ordinairement indésiré, l’enfant qui est désiré ne l’est pas à temps plein. Ceci découle parfaitement de relations amoureuses exercées pour leur effet de satisfaction personnelle.
La seconde personne exclue de la relation amoureuse est la femme. En effet, la contraception charcute la femme de sa signification. Quelles que soient ses paroles mielleuses, l’homme prend effectivement la chaleur et les vibrations de sa compagne, mais se rebelle contre sa féminité. S’il caresse des seins, il leur refuse le lait. S’il agrippe des hanches, il les veut vides et s’il entre dans le jardin de vie, il y arrive avec ses inhibants et ses polluants. Il ne veut pas d’une femme entière. Il ne veut pas que le fait de la féminité entraîne une différence vitale dans leur relation. Quand donc la femme se conforme à cette conception de l’amour, elle devient vieille fille pour l’essentiel de sa vie. L’épisode parfois concédé d’un ou deux enfants est vite résorbé grâce aux garderies et aux écoles, afin qu’une mère ne le soit guère dans sa propre vie. — Quand donc une fille rêve d’être femme entière, elle subit la moquerie des gens et se désole de n’être pas de son temps.
Enfin, l’homme est la dernière personne exclue de la relation amoureuse. Il n’est plus, au mieux, qu’un prince charmant d’une personne éprise de l’attention qu’il lui porte, et n’a plus de conséquence quand il a perdu son charme. Qu’il n’insiste pas pour être pleinement homme quand on lui accorde la faveur d’une amourette, on lui reprochera de n’être pas celui qui accouche. Si cependant un enfant devait s’y retrouver, il n’osera être père qu’après le consentement de sa conjointe. Quand on a flatté son érotisme, qu’il ne réclame pas du cœur au ventre.
4— Le temps d’une fulgurante ou douce passion, les promesses des émotions paraissent devoir durer. La fidélité promise avec sincérité veut cependant dire qu’on ne saurait imaginer aller ailleurs quand on est si bien ici. Elle ne signifie pas du tout qu’on endurera la désolation ici quand on aura l’évidence qu’un bonheur se profile ailleurs. La relation sexuelle contraceptée n’a de vie que la joie qu’elle apporte contre toute conséquence. Quand cette joie s’éteint, le même impératif qui a radié la vie de la relation imposera la recherche d’une joie nouvelle où qu’elle se trouve, auprès de quiconque l’apportera. C’est logique : la logique des passions folles. La recherche de satisfaction personnelle a conduit au mépris de l’enfant qu’annonce la relation, à la répression de la féminité de la conjointe et à l’impuissance du conjoint. Pourquoi donc respecter ces restes de personnes quand leurs restes ne nous attirent plus? Si on n’a pas su se donner à la vie, on ne saurait donner sa vie. D’où l’éclatement des couples et le déchirement des rares enfants qu’ils se sont donnés. Au conjoint abandonné, on le gronde de ne pas se hâter de partager la même infidélité en ne refaisant pas sa vie ailleurs. Et à l’enfant déchiré par la rupture de ceux dont il est l’union concrète, on exige qu’il comprenne les « besoins » de grandes personnes qui refusent de comprendre sa nécessité de vie.
5— Finalement, la contraception est une histoire qu’on se raconte pour se donner bonne conscience. Quand le cœur se détache de la vie que nous sommes, que nous portons, que nous exerçons, il se tourne contre la vie. Si nous disons pudiquement voulons éviter l’enfant par la contraception, nous sommes en fait prêts à détruire l’enfant pour obtenir notre plaisir. L’évidence vient de l’avortement pratiqué industriellement quand un enfant s’est furtivement glissé dans l’aventure par distraction, par mégarde ou par insuccès. Mais l’évidence vient déjà de la présumée contraception elle-même qui fait régulièrement usage de moyens abortifs. D’abord le stérilet et la pilule du lendemain ne contraceptent pas. Ils laissent venir l’enfant, mais lui refusent le moyen de s’accrocher à la paroi de l’utérus et l’envoient crever ailleurs. Ensuite, la pilule : premièrement, elle construit une barrière mécanique en épaississant les muqueuses du col de l’utérus. Le passage des spermatozoïdes est ainsi rendu très difficile. Deuxièmement, elle a pour effet de limiter presque complètement la production d’ovules. Mais, troisièmement, elle est aussi antinidatoire, rendant les parois utérines impropres à la nidation de l’enfant, au cas où les autres moyens aient échoué. L’envie l’emporte sur le cœur.
La conception du cœur
— Non. Non. Non! Personne n’entre dans l’intimité de son conjoint avec une intention si crue, si froide, si impitoyable. Les malheurs de l’amour ne sont pas voulus. Ils sont des contretemps qu’on souhaite éviter. Et la contraception fait partie de la panoplie nécessaire pour apprivoiser l’amour. Elle donne aux amoureux le temps de se connaître et à l’enfant le temps d’être désiré.
Belle histoire qu’on se raconte.
Bien entendu, le soir de sa cuite, personne ne veut le lendemain de la veille. On veut le plaisir et pas la tête endolorie. On veut consommer sans effet. Ce n’est pas dans le but d’avoir un mal de tête qu’on se la fait tourner. Ce n’est pas dans le but d’avoir des poumons empoisonnés qu’on aspire la nicotine. Ce n’est pas pour engraisser et s’alourdir qu’on s’empiffre de gras et de sucreries. Ce n’est pas pour détruire un peuple qu’on fricote sans enfants. Ce n’est pas pour déchiqueter ou empoisonner un enfant qu’on se jette au lit. On ne veut pas avoir mal quand on se fait du bien. Mais cette « bonne intention » n’a pas rapport. C’est une question de mode d’emploi.
Les amoureux ne peuvent pas se connaître s’ils s’ignorent. Or la vie qu’ils portent fait partie de leur corps, de leur cœur, de leur esprit. Quand ils détruisent l’aspiration même de leur être, ils se méconnaissent. Et s’ils s’unissent dans la méconnaissance, il n’y a aucune raison pour qu’ils s’acceptent quand ils se découvriront réellement. S’ils se mentent dans leur être, ils n’ont aucune incitation à être vrais dans leur vie.
Le temps de l’apprivoisement doit être un temps de préparation au don mutuel de vie dans la vérité de leur corps, de leur cœur et de leur esprit. Il doit être un temps d’acceptation et non de mutilation, un temps de difficile retenue et non de faciles abus. Un temps réel et non un temps de faire semblant. Alors seulement, la réalité du don pourra-t-elle exister. Alors seulement, les amoureux auront-ils appris à endurer le dur pour faire vivre le doux. Et quand la passion ira dormir, quand d’autres passions folles viendront aguicher, l’épreuve de la préparation d’aimer les aidera à traverser les épreuves d’aimer.
Quant à l’enfant, il ne saurait être désiré pour lui-même s’il n’est désiré que pour l’aisance des amoureux. Aussi l’enfant voulu dans l’égoïsme de ses parents devient rapidement l’enfant délaissé quand cet égoïsme a d’autres préoccupations. C’est uniquement dans le respect de ses avenues que les amoureux pourront apprendre le respect de sa venue.
Enfin, la contraception ne protège pas contre les malheurs de l’amour en interdisant les fruits de l’amour. Elle transforme l’amour en son propre malheur. Elle rend intransitif un acte transitif, elle termine le voyage de la vie avant même qu’il ne commence. Elle endurcit le cœur.
Quand nous y pensons bien, comme amoureux et comme enfant, c’est l’amour de retenue, de respect et de persévérance que nous voulons de ceux qui veulent nous aimer. Nous ne voulons pas d’un amour qui s’attache à la satisfaction que nous offrons et qui se détache dans l’insatisfaction. Nous voulons être aimés par une fidélité qui se lie à nous et non à la sensation que nous éveillons le temps qu’elle passe. Or « fais à autrui ce que tu veux qu’il fasse pour toi ». C’est donc d’un tel amour que nous devons vivre.
La contraception est le contraire de la conception. La conception est le don de vie. La contraception est la fermeture de la vie.
C’est parfois embêtant, mais c’est la vie.
Oui, mais…
— Peut-être, mais quand la vie a été acceptée, quand les amoureux ont donné la vie, plusieurs vies même, et que la santé ou les conditions de vie invitent un amour intelligent à préserver le foyer, à limiter pour un temps la venue d’un nouvel enfant, la générosité même du cœur ne suggère-t-elle pas des émois d’amour qui suspendent la vie?
Pourtant, quel homme qui aime sa femme mutilerait sa féminité pour être bien auprès d’elle? Quelle femme qui aime son homme couperait sa masculinité pour être toute à lui? Quels amoureux se diraient amoureux qui mettraient leur conjoint à distance sous le prétexte de s’en rapprocher? Quel amour serait don qui détruit son don?
Bien sûr, certains jours de fécondité, il faut savoir se retenir, par prudence, par souci du foyer. Mais se retenir pour se mieux donner vaut mieux que se détruire pour s’accaparer. Et la pratique raconte ce que la pensée veut cacher : quand un couple d’amoureux met un produit ou une césure entre ses chairs pour mieux en profiter, ils ne sont plus une seule chair. Ils ont commis un divorce en eux.
Est-on surpris que les divorces frappent maintenant des couples de toutes durées si l’amour qu’on leur conseille méprise leur fusion réelle?
Sur la contraception comme arme de destruction de l'amour dans le couple ou pourquoi la contraception est-elle toujours mauvaise
Un excellent texte du philosophe Georges Allaire :
La contraception qu'on ne veut pas voir
“Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime.”
Il n'y a pas de plus grand malheur que de refuser la vie quand on aime.
La contraception est un phénomène courant, comme la cigarette, l'obésité et le sida. Comme ceux-ci, elle entraîne la lourdeur de vivre, le malaise et la mort. Mais, à la différence de ceux-ci, les chercheurs et le corps médical s'évertuent à la développer, à l'étendre et à la promouvoir. Bref, elle est à la mode de notre temps, comme la cigarette au bec fut à la mode de son temps.
Les effets de la contraception
Les effets de la contraception sont pourtant notables, bien qu'on s'efforce de ne pas les noter. Son succès au niveau de la société a entraîné (1) le vieillissement de la population, (2) l'insigni¬fiance de la relation sexuelle, (3) la dévalorisation des personnes, (4) la dislocation des unions et (5) l'insensibilité des coeurs.
1- Au niveau de toute une population, le vieillissement est un phénomène d'abord imperceptible puis graduellement irréversible. Il est évident que la passion amoureuse qui se déverse à vide consume des corps sans générosité ne laissant que la lassitude en lieu du défi d'un avenir naissant. Pendant que les gens se divertissent et se droguent de ce qu'ils appellent l'amour, ils usent leurs forces et ne renouvellent pas leur monde. Les têtes grisonnent, les femmes atteignent l'impuissance de la vie, et on réclame des étrangers pour combler les vides de la société. Ceux-ci ne se laissent pas prier pour venir profiter d'un monde qui s'en va et qui s'abandonne à eux. Ils ne cherchent pas à s'assimiler, car un monde de vieillards n'est qu'un mouroir sans intérêt. La vitalité d'ailleurs attend de remplacer la mortalité avançante. L'animosité n'est pas nécessaire. Le temps fait son effet.
2- Il n'y a pas de doute que la relation sexuelle peut être enivrante quand elle s'exerce en pleine passion amoureuse. La chaleur du corps féminin, la douceur de l'attention masculine se cherchent et se trouvent dans un enlacement à saveur d'éternité. Mais on prend bien soin, avec la contraception, de s'assurer que les épanchements humains n'atteignent pas leur effet, que la promesse ne livre pas de fruit. On court-circuite la rencontre là où elle risquerait de devenir vivante. On laisse les palpitations s'éteindre et l'esprit peut ensuite, comme le corps, passer à quelque chose de plus sérieux. Comme toute passion s'assoupit, les ivresses tuent d'elles-mêmes leur propre avidité. L'envie se dissipe. L'excitation passe. Le partenaire n'excitant plus, la relation ayant perdu son émoi, l'éternité promise révèle n'avoir été qu'un paradis artificiel sans conséquence. Si la relation a été, dès le début, vidée de la vie qu'elle apporte, pourquoi garderait-elle un sens par-delà les émotions volages? — C'est pourquoi on enseigne aux jeunes à ne pas croire en l'amour et à utiliser ses relations pour leur assouvissement personnel et passager. Une génération blasée et usée veut s'assurer que la génération nouvelle ira plus vite là où elle-même s'éteint.
3- Bien sûr, la première personne exclue de la relation amoureuse est l'enfant qui coulerait de la fontaine de vie de son père dans la vallée féconde de sa mère. Dans le contexte d'une relation sexuelle de consommation, l'enfant est la principale maladie transmise sexuellement combattue avec puissance. Toute une industrie, toute une psychologie et toute une pédagogie sont payées à temps plein pour convaincre les gens d'avoir des relations de vie qui interdisent à leur enfant d'en provenir et pour les assister là-dedans. Et quand un enfant est exceptionnellement admis dans la compagnie des adultes, on s'assure généralement qu'il n'ait pas la compagnie de frères et de soeurs, ni d'une école de vie avec la présence d'un nouveau-né dans la maison et aussi qu'il ne nuise pas aux sacro-saintes carrières de ses parents. Bref, ordinairement indésiré, l'enfant qui est désiré ne l'est pas à temps plein. Ceci découle parfaitement de relations amoureuses exercées pour leur effet de satisfaction personnelle.
La seconde personne exclue de la relation amoureuse est la femme. En effet, la contraception charcute la femme de sa signification. Quelles que soient ses paroles mielleuses, l'homme prend effectivement la chaleur et les vibrations de sa compagne mais se rebelle contre sa féminité. S'il caresse des seins, il leur refuse le lait. S'il agrippe des hanches, il les veut vides et s'il entre dans le jardin de vie, il y arrive avec ses inhibants et ses polluants. Il ne veut pas d'une femme entière. Il ne veut pas que le fait de la féminité entraîne une différence vitale dans leur relation. Quand donc la femme se conforme à cette conception de l'amour, elle devient vieille fille pour l'essentiel de sa vie. L'épisode parfois concédé d'un ou deux enfants est vite résorbé grâce aux garderies et aux écoles, afin qu'une mère ne le soit guère dans sa propre vie. — Quand donc une fille rêve d'être femme entière, elle subit la moquerie des gens et se désole de n'être pas de son temps.
Enfin, l'homme est la dernière personne exclue de la relation amoureuse. Il n'est plus, au mieux, qu'un prince charmant d'une personne éprise de l'attention qu'il lui porte, et n'a plus de conséquence quand il a perdu son charme. Qu'il n'insiste pas pour être pleinement homme quand on lui accorde la faveur d'une amourette, on lui reprochera de n'être pas celui qui accouche. Si cependant un enfant devait s'y retrouver, il n'osera être père qu'après le consentement de sa conjointe. Quand on a flatté son érotisme, qu'il ne réclame pas du coeur au ventre.
4- Le temps d'une fulgurante ou douce passion, les promesses des émotions paraissent devoir durer. La fidélité promise avec sincérité veut cependant dire qu'on ne saurait imaginer aller ailleurs quand on est si bien ici. Elle ne signifie pas du tout qu'on endurera la désolation ici quand on aura l'évidence qu'un bonheur se profile ailleurs. La relation sexuelle contraceptée n'a de vie que la joie qu'elle apporte contre toute conséquence. Quand cette joie s'éteint, le même impératif qui a radié la vie de la relation imposera la recherche d'une joie nouvelle où qu'elle se trouve, auprès de quiconque l'apportera. C'est logique: la logique des passions folles. La recherche de satisfaction personnelle a conduit au mépris de l'enfant qu'annonce la relation, à la répression de la féminité de la conjointe et à l'impuissance du conjoint. Pourquoi donc respecter ces restes de personnes quand leurs restes ne nous attirent plus? Si on n'a pas su se donner à la vie, on ne saurait donner sa vie. D'où l'éclatement des couples et le déchirement des rares enfants qu'ils se sont donnés. Au conjoint abandonné, on le gronde de ne pas se hâter de partager la même infidélité en ne refaisant pas sa vie ailleurs. Et à l'enfant déchiré par la rupture de ceux dont il est l'union concrète, on exige qu'il comprenne les “besoins” de grandes personnes qui refusent de comprendre sa nécessité de vie.
5- Finalement, la contraception est une histoire qu'on se raconte pour se donner bonne conscience. Quand le coeur se détache de la vie que nous sommes, que nous portons, que nous exerçons, il se tourne contre la vie. Si nous disons pudiquement voulons éviter l'enfant par la contraception, nous sommes en fait prêts à détruire l'enfant pour obtenir notre plaisir. L'évidence vient de l'avortement pratiqué industriellement quand un enfant s'est furtivement glissé dans l'aventure par distraction, par mégarde ou par insuccès. Mais l'évidence vient déjà de la présumée contraception elle-même qui fait régulièrement usage de moyens abortifs. D'abord le stérilet et la pilule du lendemain ne contraceptent pas. Ils laissent venir l'enfant mais lui refusent le moyen de s'accrocher à la paroi de l'utérus et l'envoient crever ailleurs. Ensuite, la pilule: premièrement, elle construit une barrière mécanique en épaississant les muqueuses du col de l'utérus. Le passage des spermatozoïdes est ainsi rendu très difficile. Deuxièmement, elle a pour effet de limiter presque complètement la production d'ovules. Mais, troisièmement, elle est aussi antinidatoire, rendant les parois utérines impropres à la nidation de l'enfant, au cas où les autres moyens aient échoué. L'envie l'emporte sur le coeur.
La conception du coeur
— Non. Non. Non! Personne n'entre dans l'intimité de son conjoint avec une intention si crue, si froide, si impitoyable. Les malheurs de l'amour ne sont pas voulus. Ils sont des contretemps qu'on souhaite éviter. Et la contraception fait partie de la panoplie nécessaire pour apprivoiser l'amour. Elle donne aux amoureux le temps de se connaître et à l'enfant le temps d'être désiré.
Belle histoire qu'on se raconte.
Bien entendu, le soir de sa cuite, personne ne veut le lendemain de la veille. On veut le plaisir et pas la tête endolorie. On veut consommer sans effet. Ce n'est pas dans le but d'avoir un mal de tête qu'on se la fait tourner. Ce n'est pas dans le but d'avoir des poumons empoisonnés qu'on aspire la nicotine. Ce n'est pas pour engraisser et s'alourdir qu'on s'empiffre de gras et de sucreries. Ce n'est pas pour détruire un peuple qu'on fricote sans enfants. Ce n'est pas pour déchiqueter ou empoisonner un enfant qu'on se jette au lit. On ne veut pas avoir mal quand on se fait du bien. Mais cette “bonne intention” n'a pas rapport. C'est une question de mode d'emploi.
Les amoureux ne peuvent pas se connaître s'ils s'ignorent. Or la vie qu'ils portent fait partie de leur corps, de leur coeur, de leur esprit. Quand ils détruisent l'aspiration même de leur être, ils se méconnaissent. Et s'ils s'unissent dans la méconnaissance, il n'y a aucune raison pour qu'ils s'acceptent quand ils se découvriront réellement. S'ils se mentent dans leur être, ils n'ont aucune incitation à être vrais dans leur vie.
Le temps de l'apprivoisement doit être un temps de préparation au don mutuel de vie dans la vérité de leur corps, de leur coeur et de leur esprit. Il doit être un temps d'acceptation et non de mutilation, un temps de difficile retenue et non de facile abus. Un temps réel et non un temps de faire semblant. Alors seulement, la réalité du don pourra-t-elle exister. Alors seulement, les amoureux auront-ils appris à endurer le dur pour faire vivre le doux. Et quand la passion ira dormir, quand d'autres passions folles viendront aguicher, l'épreuve de la préparation d'aimer les aidera à traverser les épreuves d'aimer.
Quant à l'enfant, il ne saurait être désiré pour lui-même s'il n'est désiré que pour l'aisance des amoureux. Aussi l'enfant voulu dans l'égoïsme de ses parents devient rapidement l'enfant délaissé quand cet égoïsme a d'autres préoccupations. C'est uniquement dans le respect de ses avenues, que les amoureux pourront apprendre le respect de sa venue.
Enfin, la contraception ne protège pas contre les malheurs de l'amour en interdisant les fruits de l'amour. Elle transforme l'amour en son propre malheur. Elle rend intransitif un acte transitif, elle termine le voyage de la vie avant même qu'il ne commence. Elle endurcit le coeur.
Quand nous y pensons bien, comme amoureux et comme enfant, c'est l'amour de retenue, de respect et de persévérance que nous voulons de ceux qui veulent nous aimer. Nous ne voulons pas d'un amour qui s'attache à la satisfaction que nous offrons et qui se détache dans l'insatisfaction. Nous voulons être aimés par une fidélité qui se lie à nous et non à la sensation que nous éveillons le temps qu'elle passe. Or “fais à autrui ce que tu veux qu'il fasse pour toi”. C'est donc d'un tel amour que nous devons vivre.
La contraception est le contraire de la conception. La conception est le don de vie. La contraception est la fermeture de la vie.
C'est parfois embêtant, mais c'est la vie.
Oui mais…
— Peut-être, mais quand la vie a été acceptée, quand les amoureux ont donné la vie, plusieurs vies même, et que la santé ou les conditions de vie invitent un amour intelligent à préserver le foyer, à limiter pour un temps la venue d'un nouvel enfant, la générosité même du coeur ne suggère-t-elle pas des émois d'amour qui suspendent la vie?
Pourtant, quel homme qui aime sa femme mutilerait sa féminité pour être bien auprès d'elle? Quelle femme qui aime son homme couperait sa masculinité pour être toute à lui? Quels amoureux se diraient amoureux qui mettraient leur conjoint à distance sous le prétexte de s'en rapprocher? Quel amour serait don qui détruit son don?
Bien sûr, certains jours de fécondité, il faut savoir se retenir, par prudence, par souci du foyer. Mais se retenir pour se mieux donner vaut mieux que se détruire pour s'accaparer. Et la pratique raconte ce que la pensée veut cacher: quand un couple d'amoureux met un produit ou une césure entre ses chairs pour mieux en profiter, ils ne sont plus une seule chair. Ils ont commis un divorce en eux.
Est-on surpris que les divorces frappent maintenant des couples de toutes durées si l'amour qu'on leur conseille méprise leur fusion réelle?
La contraception comme « solution » à l'avortement : pas question!
Par Steven W. Mosher, traduit par Campagne Québec-Vie
Un bon ami, du moins je pense que nous sommes toujours amis, m'a dit récemment qu'il avait décidé que la « solution » à l'avortement était : davantage de contraception. Bien sûr, cette solution n'est pas de lui. Elle existe depuis des décennies et est constamment invoquée par les Barack Obama, les Hilary Clinton, et les Nancy Pelosi de ce monde. Mais comme il se déclare chrétien (et qu’il devrait mieux savoir), j'ai pris le temps de lui écrire la note suivante :
Cher Rich,
Tu proposes la contraception comme « solution » à l'avortement. Mais sans la notion d’enfants « indésirables » ou « non planifiés », que la mentalité contraceptive favorise, il n'y aurait pas d'avortement. En fait, de nombreuses formes de contrôle des naissances hormonal peuvent être abortives (elles provoquent des avortements chimiques précoces) en bloquant l'implantation de l'embryon humain nouvellement formé dans le ventre de sa mère. Après plus de 40 ans de meurtres par avortement chirurgical, et maintenant avec la nouvelle génération de produits abortifs chimiques tels que le Plan B, le patch Ortho Evra et le Depo - Provera, le lien entre l'avortement et la contraception est indéniable. Le professeur Janet Smith décrit ainsi la mentalité contraceptive :
Voici quel est le lien essentiel entre la contraception et l’avortement : la contraception facilite le genre de relations et même la sorte d'attitudes et de moralité qui sont susceptibles de conduire à l'avortement. La mentalité contraceptive traite les rapports sexuels comme s'ils avaient peu de liens avec les bébés, elle pense aux bébés comme un « accident » des rapports sexuels, comme une intrusion malvenue dans une relation sexuelle, comme un fardeau. La révolution sexuelle n'a pas d'affection — ni de place — pour la connexion entre les rapports sexuels et les bébés... [1]
Bien sûr, l’entreprise de contrôle de la population est très lucrative pour Big Pharma ; en particulier si les gouvernements peuvent être amenés à acheter en lots énormes ces médicaments puissants à base de stéroïdes (qui polluent non seulement le corps des femmes, mais aussi bien l'environnement) et à les distribuer sans distinction dans le monde en développement. Une grande partie de la propagande anti-population là-bas est donc basée sur le profit, ce qui est une raison suffisante pour la remettre en question.
En tant que chrétien, je ne crois pas que le même Dieu qui nous a créés aurait omis de nous fournir une planète suffisante pour nos besoins au fil du temps, à mesure que nous deviendrions de plus en plus nombreux. Bien sûr, nous devons répondre intelligemment aux défis que provoque la croissance de notre nombre, et nous le faisons, mais ces solutions ne devraient jamais impliquer l'élimination d’êtres humains. Penses-tu vraiment que le même Dieu qui nous a amenés à l'existence pour être féconds et nous multiplier veut maintenant que nous soyons stériles et réduisions nos effectifs ?
Ton ami sincère dans le Christ,
Steve Mosher
Président, Population Research Institute
[1] Revue Homiletic et pastorale « La connexion entre contraception et avortement », avril 1993
Cent millions de préservatifs défectueux : distribution sans controle au Ghana
Sur le blog de Jeanne Smits du 24 avril 2013:
(Be Safe! Et l'on ne mentionnera surtout pas aux populations africaines qui n'ont pas accès aux vaccins contre le virus du papillome humain que le condom ne protège pas contre cette infection causant le cancer du col de l'utérus. Dire à un Africain qu'il sera sain et sauf, pour un occidental, c'est lui cacher que l'on se préoccupe qu'il y ait le moins possible d'Africains, par une utilisation massive de la contraception, en leur faisant croire qu'ils seront protégés par l'utilisation d'un condom. Comme cela, les populations occidentales ne feront pas de cauchemar sur le mythe de la surpopulation, surpopulation africaine, bien évidemment... -voir l'article « L'apocalypse démographique n'aura pas lieu »)
En Afrique noire, le Ghana fait partie des pays où l'infection par le virus du sida est importante. Et comme partout ou presque, les autorités ont décidé de lutter contre la propagation de la maladie en recommandant le port du préservatif. Trop cher pour la population locale ? Qu'à cela ne tienne : des associations et des centres de santé les distribuent gratuitement. A la fin de 2012, pas moins de 100 millions de préservatifs ont été commandés en Chine, sans doute à moindre coût, pour être ainsi offerts.
Mais la marque Be safe (soyez en sécurité) n'est pas à la hauteur de ses promesses. Plusieurs semaines après le début de la distribution, les autorités sanitaires du pays ont brusquement battu le rappel des objets. La Food and Drug Authority locale venait de procéder à des tests. Trop petits, trop fins, de mauvaise qualité, sujets aux déchirures, ils ont tous les défauts. Et même des trous. « Qui exposent les utilisateurs à des grossesses non désirées et à des maladies sexuellement transmissibles. »Autrement dit, ils ne servent à rien et, pire, ils créent l'illusion de la « protection », ce qui naturellement incite à plus d'imprudences.Comme le dit la presse africaine :« Alors qu’un représentant de l’ONUSIDA a confirmé, interrogé par RFI, cette situation, une réunion doit avoir lieu aujourd’hui au ministère de la Santé Ghanéen destinée à mieux identifier les dysfonctionnements qui ont conduit à ce scandale. Il s’agira notamment de déterminer comment ces préservatifs ont pu commencer à être distribués alors que les résultats des contrôles n’étaient pas encore connus. (...) »(...)L'abstinence et la fidélité sont pourtant de loin le meilleur plan !
Pour Julie Miville-Dechesne, présidente du conseil du statut de la femme, le choix est entre la contraception et l'avortement...
Sur le site de genethique.org du 2 avril 2013:
(Julie Miville-Dechêne, présidente du "Conseil du statut de la femme")
Depuis le 31 mars 2013, les modes de contraception sont gratuits pour les mineures: "les jeunes filles de 15 à 18 ans peuvent désormais obtenir gratuitement en pharmacie une pilule de première ou deuxième génération, un stérilet ou un implant hormonal", sous deux conditions: "obtenir une ordonnance chez un médecin puis, à la pharmacie, présenter la carte Vitale de leurs parents ou une attestation d'affiliation à un régime de Sécurité sociale". Jusqu'à cette date, ces moyens de contraception étaient remboursés à hauteur de 65%. En revanche, cette gratuité ne concerne pas les pilules de 3è et 4è génération, déremboursées depuis le 31 mars, en raison des risques sanitaires. Il en est de même pour l'anneau vaginal, le préservatif ou le patch contraceptif, qui ne font pas l'objet de remboursement.
Si l'avortement est également remboursé en totalité depuis le 31 mars dernier, sa gratuité ne fait pas l'unanimité au sein du corps médical. Ainsi, contactée par le quotidien Metro, une gynécologue exerçant en hôpital public estime que rendre l'avortement gratuit présente un risque de « banalisation de cet acte médical ». Elle ajoute : « de nombreuses femmes sont tentées de croire que l'IVG est une solution contraceptive en soi, et reviennent régulièrement dans nos services pour subir un avortement ».
Ce qu’elle pourrait ajouter, c’est que la majorité des avortements en France sont effectués sur des personnes qui utilisaient une forme ou une autre de contraception. L’avortement est la contraception de dernier recours, celle qui est utilisée lorsque toutes les autres ont échoué. Le journal de Montréal du 2 avril rapporte ces commentaires:
« Si la France rend gratuit l’accès à la contraception pour les jeunes femmes, c’est surtout dans l’espoir d’éviter le recours à l’avortement.
Pas de doute pour plusieurs, il s’agit de la voie à suivre pour y arriver. “On considère que la meilleure façon de prévenir l’avortement, c’est d’augmenter l’accès à la contraception”, résume Julie Miville-Dechesne, présidente du Conseil du statut de la femme. »
Pas un mot sur la possibilité de l'adoption, ni sur les morts et les accidents dus à la pilule contraceptive de 3e, 4e, mais aussi 2e génération. Encore une fois, Mme Miville-Dechêne préfère quelques décès sans importance au choix de prendre des mesures qui entraveraient une sexualité vécue sans cet engagement né d'un amour pour la vie. Elle avait relativisé de la même façon la gravité de l’avortement sélectif au Canada. Peu importe que quelques enfants soient éliminés parce qu’elles sont des filles. Il faut absolument qu’il n’y ait aucune restriction sur l’avortement, car un avortement est toujours exécuté pour une raison valable puisque la décision ultime est prise par une femme.
Le marxisme-féminisme québécois est l’une de ces folles idéologies qui coûtent la vie à des, on peut le dire après 40 années d’avortements, des millions d’enfants. Celui qui est une entrave à l’idéologie obscurantiste marxiste-féministe ne peut posséder le titre d’être humain. Surtout, pas de motion Woodworth sur l’apport de la science sur cette problématique, n’est-ce pas Mme Miville-Dechêne?
Un recours collectif contre les fabricants de contraceptifs?
Sur le site du journal La Presse du 27 mars 2013:
(Tri-Cyclen, l'une des pilules contraceptives aux effets secondaires dévastateurs.)
Il y a trois ans, Marie-Claude Lemieux a fait son entrée dans le tableau 6, à la page 18 de la monographie de la pilule contraceptive Tri-Cyclen - le tableau des effets indésirables. Le 16 février 2010, Marie-Claude Lemieux a fait un accident vasculaire cérébral (AVC) qui l'a laissée totalement paralysée, sauf les muscles de la paupière gauche. Cause la plus probable: le contraceptif de troisième génération qu'elle prenait depuis quelques mois.
Depuis trois ans, la femme de 32 ans est prisonnière de son propre corps. Diagnostic médical: syndrome de verrouillage. La Presse l'avait rencontrée quelques mois à peine après son accident. Depuis, à force de volonté, elle a rééduqué certains muscles. Elle peut bouger les deux paupières. Un doigt. Certains muscles du cou. Elle a retrouvé une partie du réflexe de déglutition, ce qui lui permet de manger des purées. Mais elle demeure lourdement handicapée, pour la vie. Vraisemblablement à cause d'un contraceptif qu'elle croyait inoffensif.
...
M. Boulianne déplore d'ailleurs le fait que les risques des contraceptifs demeurent largement méconnus. «C'est un jeu de roulette russe», dit-il. Mme Lemieux ajoute: «même s'il y a un faible pourcentage, il est présent, et ça peut faire toute la différence».
Campagne Québec-Vie a dénoncé depuis des années les graves effets secondaires des pilules contraceptives, qui, malgré tout, sont toujours prescrites par les médecins. Nous continuerons de dénoncer cette mentalité contraceptive qui préfère mettre en danger la santé des femmes du Québec plutôt que de les inciter à abandonner ces pilules extrêmement lucratives pour les compagnies pharmaceutiques.
Aidez nous à continuer de sensibiliser la population aux dangers de ces produits nocifs !
Campagne Québec-Vie est l'une des seules organisations québécoises à avoir dénoncé cette mentalité contraceptive. Nous croyons que la vérité sur la santé prime sur les considérations mercantiles et la défense d'un mode de vie dangereux.
Pour continuer à informer de plus en plus de gens sur les cachotteries gouvernementales sur les moyens de contraception, sur l'avortement, sur l'euthanasie, nous avons besoin de votre aide. Pour continuer cette mission qui peut éviter des drames immenses chez les individus par un mode de vie présenté «sans risque», ce qui constitue un mensonge criminel, nous avons besoin de votre soutien. Pour que ce qui ne doit pas demeurer secret soit révélé au grand jour, participez à notre campagne de financement.
Merci de ce que vous pourrez faire pour soutenir Campagne Québec-Vie
Une nouvelle étude confirme que l'utilisation de la contraception ne fait pas diminuer le nombre d'avortements
Sur le site de genethique.org du 2 août 2012:
En juin 2012, la Drees (Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques) a publié une étude portant notamment sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 04/07/12), dont il ressort qu’en 2010, 212 000 femmes ont eu recours à l’IVG. Dans le même temps, la Drees constate que "91% des femmes déclarent utiliser un moyen de contraception, et en particulier les deux tiers de celles qui recourent à l’IVG". Enfin, ce sont "les femmes de 20 à 24 ans [qui recourent le plus] à l’IVG, suivies de leurs cadettes, dont 12 000 mineures en 2010".
Face à cette étude et devant l’évidence, le Pr Philippe Deruelle, secrétaire général du Collège national des gynécologues-obstétriciens de France, déclare : "la déception, de nouveau, devant ces résultats, c’est que la généralisation de la contraception n’a pas d’impact sur le taux d’IVG".
Si, la contraception a un impact. La mentalité contraceptive fait de l'enfant à naître un désagrément à éviter absolument. L'échec régulier de la contraception se termine alors par l'avortement, comme ultime moyen de contraception. Les méthodes naturelles de régulation des naissances, au contraire, entretiennent une ouverture à la vie qui permet de voir l'enfant toujours comme un cadeau, même lorsqu'il arrive de façon imprévue.
La contraception plutôt que le partage comme "aide" aux pays pauvres...
Sur le site de France Catholique du 16 juillet 2012, cette analyse de l'action de la fondation Gates:
(Melinda Gates :Saving lives at birth. Sauver des enfants à la naissance si nous n'avons réussi à les éliminer avant..., ce qui permet de sauver les apparences.)
(...)En réalité, ni l’action en faveur de la planification familiale de la Fondation Bill et Melinda Gates, ni leur sommet de Londres ne font l’unanimité. L’ONG américaine Catholic Family And Human Rights Intitute (C-Fam), écartée du sommet à cause de son mode d’organisation en marge du système onusien, conteste le versement des sommes recueillies à de multiples organismes promoteurs d’une « sordide association entre avortement et planification familiale ». Par ailleurs, alors que l’industrie pharmaceutique est très impliquée dans ces programmes, C-Fam dénonce l’incitation faite à des femmes qui n’en expriment aucun besoin de se tourner vers les produits contraceptifs. C’est ce type de suspicion qui explique le retrait, en juin 2012, de la mention « droits reproductifs » de la déclaration finale du sommet Rio+20, au grand dam des mouvements néomalthusiens. Se montrant soucieuse d’éviter toute polémique autour de l’avortement, Melinda Gates a déclaré que la controverse était déjà responsable de « trente ans de retard » en matière de planification familiale. Mais C-Fam relève que Mme Gates a reconnu que l’un des objectifs de sa fondation était bien « d’augmenter la demande de contraception ». C-Fam déplore par ailleurs que les sommes allouées à la planification familiale croissent pendant que les dépenses liées à la nutrition voire aux soins primaires, qui sauveraient bien plus sûrement des vies, sont en baisse. Les femmes enceintes n’ont-elles pas besoin des soins médicaux de base que n’apportent pas les programmes de contraception ?
Les efforts des riches pour limiter les naissances des pauvres ont déjà fait l’objet de révélations fracassantes en 1989 avec la levée du secret sur le National Security Study Memorandum datant de 1974. Ce rapport Kissinger incitait l’Amérique à contenir la population des pays du Sud via la contraception pour préserver sa sécurité. Avec le changement de millénaire se sont éteints la peur de l’explosion démographique et le fantasme malthusien de l’invasion des pays riches vieillissants par des hordes de jeunes pauvres affamés. La population mondiale devrait culminer à 9,3 milliards d’habitants en 2050, puis ce pourrait être l’implosion démographique qui menace déjà les pays du Nord.
Mais ces derniers n’ont pas renoncé à exporter le modèle occidental qui voit dans la contraception — et l’extinction des familles nombreuses — la condition sine qua non du bonheur des femmes. Avec en passant un silence absolu sur les méthodes naturelles de régulation des naissances, pourtant de plus en plus perfectionnées. (...)
Le rapport Kissinger est toujours appliqué. Diminuer les population des pays pauvres pour ne pas que leur seule démographie en fasse des acteurs importants sur la scène internationale, réduisant par le fait même le rôle prédominant des États-Unis. Plutôt que le partage des soins, le choix de la diminution des populations pauvres révèle un égoïsme criminel.