Pauline Marois affirme vouloir aller par étape pour poursuivre la déchristianisation du Québec...
Sur le site du journal Le Devoir du 6 septembre 2013 :
(Elle sait où elle va...)
Une forme d’étapisme présidera à la mise en oeuvre de la Charte des valeurs québécoises alors que son application s’étendra sur plusieurs années et prévoira des périodes d’adaptation. Dans une entrevue éditoriale accordée au Devoir jeudi, la première ministre Pauline Marois a fait l’analogie entre l’introduction de la Charte des valeurs québécoises et la déconfessionnalisation des écoles à la fin des années 90.« Dans un premier temps, on a déconfessionnalisé les commissions scolaires. Ensuite, on a déconfessionnalisé progressivement les écoles, a-t-elle rappelé. Ça s’est fait sur une dizaine d’années, parce que ce sont des changements majeurs. Alors voilà où nous voulons aller et il y aura des périodes de transition. »
Pauline Marois aurait pu ajouter qu'elle a personnellement roulé dans la farine les évêques du Québec en leur promettant que la perte du caractère confessionnel des commissions scolaires n'entraînerait pas la perte du caractère confessionnel des écoles. Elle et le Parti Québécois avaient simplement changé d'avis, avec le temps. Étape par étape...
André Pratte du journal La Presse affirme que la charte des valeurs québécoises va mettre « la foi au placard »
Une réflexion très juste parue dans le journal La Presse du 30 août 2013:
(...)Les signes religieux? Soyons honnêtes: le seul signe religieux qui dérange vraiment est le voile islamique. Jusqu'à il y a quelques années, qui s'inquiétait de ce qu'un médecin porte une kippa ou un aumônier un crucifix? Aux yeux de bien des gens, «voile» égale «burka» égale «soumission de la femme» égale «extrémisme» égale «terrorisme». D'où le rejet très majoritaire du port du voile par les employés du gouvernement du Québec.Pourtant, malgré les images dont on nous inonde, ce n'est pas du voile intégral dont il est question ici. Au Québec, il n'y a pas d'enseignante, de médecin, d'infirmière ou de policière portant la burka. Il y a cependant plusieurs femmes qui portent un hijab, un foulard couvrant les cheveux et le cou. À l'image de la psycho-éducatrice Elsy Fneiche, qui confie son inquiétude sur La Presse+ ce matin, ces femmes sont parfaitement intégrées au Québec moderne. Par leur travail dans les écoles, les établissements de santé et ailleurs, elles apportent à notre société une contribution inestimable. Ce sont des femmes libres. Et cette liberté, elles l'expriment notamment en portant un foulard marquant leur foi, une foi qui fait partie de leur identité comme la langue fait partie de la nôtre.Quel est l'objectif visé par cette interdiction? Officiellement, que l'État paraisse neutre. Ça ne sera jamais qu'apparence, en effet, car rien ne garantit que telle fonctionnaire au décolleté plongeant ait moins de préjugés à l'égard de certains clients que celle arborant un foulard.Au fond, il s'agit de réduire le plus possible la place de la croyance religieuse que, dans un éclair de génie qui n'a pas encore frappé tous les régions du monde, nous avons collectivement rejetée. On commence par fermer aux croyants la porte des institutions publiques. Lorsqu'un nouveau tsunami d'anxiété nationale frappera, on dira qu'il faut bannir les signes religieux de la rue. Ah! les choses vont tellement bien en France.(...) Se portant à la défense de la nation, l'État se chargera donc de leur faire comprendre qu'au Québec, le bon immigrant doit non seulement parler français, préférer le 24 juin au 1er juillet et écouter Marie-Mai; il doit aussi laisser sa foi au placard.
L'héritage québécois à sauvegarder
Sur le site du journal Le Quotidien du 27 août 2013, cette lettre de Jacques Tremblay :
(Les Québécois n'ont jamais demandé que l'on retire l'enseignement religieux des écoles...)
Ces derniers jours, les médias ont fait part des éléments qui constitueront vraisemblablement la Charte des valeurs que le gouvernement péquiste veut faire adopter. Il m'apparaît clair que cette charte est l'ultime tentative visant à couper définitivement le peuple québécois de ses racines, de son héritage et de ses véritables valeurs. Selon moi, ce projet mènera le Québec sur le chemin de l'hypocrisie.Bien que la Charte des valeurs ne devrait pas faire enlever le crucifix à l'Assemblée nationale, on ne peut en déduire, de cette seule caractéristique, que le patrimoine judéo-chrétien sera conservé. En effet, cette charte n'aborde l'identité judéo-chrétienne du peuple québécois que sous le mode d'un attachement superficiel au passé, comme les pièces d'un musée qu'on veut garder mais qui n'auraient plus d'impact aujourd'hui.Or, notre patrimoine judéo-chrétien ne se limite pas à des symboles, des objets et des monuments sacrés tels les crucifix, les statues et les églises. Certes, ces éléments ont une grande importance, et je me réjouis de voir que le crucifix est là pour rester à l'Assemblée nationale. Mais, cela étant dit, il importerait davantage, et au plus haut point, de sauvegarder également le coeur même du patrimoine québécois qui comprend un héritage de valeurs morales et spirituelles léguées par le catholicisme : l'accueil de l'étranger, le respect de la vie humaine depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, le soin des malades et des pauvres, le droit à l'enseignement religieux dans les écoles, le droit des ouvriers à un juste salaire, la sainteté du mariage qui est pour moi l'union exclusive d'un homme et d'une femme, la suprématie de Dieu et la liberté religieuse, le pardon des offenses et l'amour du prochain, etc. Hélas ! Il est frappant de constater à quel point le programme, les idées et les projets péquistes s'éloignent de cet héritage, voire s'y opposent carrément !Ainsi, cette charte des valeurs ne fera que conserver, en superficie et dans les apparences, une partie du patrimoine religieux du Québec. Pourtant, le respect de notre héritage implique que l'on sauvegarde « l'âme » de notre peuple : son histoire, sa mémoire collective, et ses valeurs morales et spirituelles qui n'appartiennent pas à un passé révolu mais qui sont encore bien vivantes dans la collectivité. Au lieu de cela, la charte imposera une nouvelle valeur la laïcité mur à mur, qui ne fait aucunement partie ni de notre histoire, ni de notre mémoire, ni de nos valeurs !(...)Jacques Tremblay, Saguenay
Une charte des valeurs québécoises « digne des dictatures »
Sur le site du journal La Presse du 28 août 2013 cette lettre de l'abbé Raymond Gravel:
(Ce n'est pas une caricature, mais une photo...)
(...)Avant de sonder les gens sur une charte de valeurs québécoises, il faudrait savoir ce que sont les valeurs québécoises. Jusqu'ici, à entendre nos politiciens, la seule valeur qu'ils sont capables de nommer, c'est l'égalité homme-femme. Cette valeur est déjà inscrite dans la Charte des droits et libertés du Québec. N'avons-nous qu'une seule valeur? On parle de la neutralité de l'État, c'est-à-dire que toutes celles et tous ceux qui y travaillent ne peuvent afficher ou arborer un signe ou un symbole religieux. Que l'État soit neutre est une bonne chose, mais les personnes qui y travaillent ne peuvent être neutres. Elles sont croyantes ou non croyantes et lorsqu'elles sont croyantes, elles peuvent appartenir à différentes communautés, dont elles se distinguent par un signe ou un symbole religieux. En quoi ces personnes menacent-elles la neutralité de l'État?Voulons-nous d'un État athée ou d'un État neutre? Madame Pauline Marois dit à qui veut l'entendre qu'elle est athée. Et pourtant, elle occupe le poste de première ministre du Québec. Elle n'arbore pas de croix ni de signe distinctif; cependant, elle affiche son athéisme. Menace-t-elle la neutralité de l'État pour autant? Je ne le crois pas, tout comme la religieuse catholique qui porte un costume et qui enseigne aux enfants du primaire ou l'infirmière musulmane voilée qui travaille dans un hôpital. La foi est une valeur fondamentale pour un croyant. Empêcher quelqu'un de l'exprimer dans son travail, sans toutefois l'imposer aux autres, est un abus de pouvoir digne d'une dictature ou d'un gouvernement totalitaire.Personnellement, quand je m'adresse à un médecin, à une infirmière à un policier, à un enseignant, ce n'est pas à un robot que je parle, mais bien à un être humain, capable d'exprimer ce qu'il est. C'est pourquoi, je refuse d'appuyer une charte qui enfreint ma liberté de croire et ma raison d'exister.
Ce qui attend les Québécois avec la charte des valeurs québécoises
Sur le site du journal La Presse du 26 août 2013, cette analyse du chroniqueur Vincent Marissal:
(...) On peut fort bien comprendre les motivations politiques derrière la Charte des «valeurs québécoises» du gouvernement Marois, mais juridiquement on se dirige vers un bourbier.En arrivant au pouvoir, il y a bientôt un an, les péquistes ont trouvé sur leur bureau les avis juridiques rédigés pour l'ancien régime et qui démontraient ce qu'on savait déjà: on ne peut hiérarchiser les droits. Les libertés de religion et d'expression, notamment, ne sont pas à géométrie variable, elles ne peuvent être subordonnées à un autre droit.Interdire à un employé de l'État de porter un signe religieux, c'est une atteinte à la liberté de religion. Pauline Marois a déjà dit qu'elle utilisera la clause dérogatoire pour contourner les limites imposées par la Charte canadienne, mais elle devra aussi trouver une façon de contourner la Charte des droits et libertés du Québec, adoptée sept ans avant la version canadienne et qui garantit les mêmes droits fondamentaux. Les deux chartes garantissent aussi l'égalité entre hommes et femmes.En plus de relancer le débat politique, la Charte des «valeurs québécoises» risque de créer des problèmes là où il n'y en a pas. En plus de provoquer des batailles juridiques totalement contre-productives.Que fera la direction d'un hôpital, par exemple, si un médecin sikh (rare au Québec, il va sans dire) démissionne parce qu'il ne peut pratiquer avec son turban? Que feront les candidats à des postes de la fonction publique à qui le gouvernement dira qu'ils doivent laisser tomber leur signe religieux pour avoir un emploi? Que feront les grandes centrales syndicales lorsque leurs membres, fonctionnaires, éducatrices ou enseignants seront congédiés pour port de hijab, de kippa ou de la croix? Accordera-t-on des exemptions à certaines institutions, comme à l'Hôpital juif de Montréal (un modèle de gestion et de cohabitation), mais pas à d'autres, créant du coup des inégalités?Et puis, de toute façon, avant de se lancer dans pareille aventure politique et juridique, le gouvernement ne devrait-il pas nous faire la démonstration (chiffrée, pas anecdotique à partir de cas montés en épingle par certains médias) qu'une telle Charte est nécessaire, en plus de celle des droits et liberté?Le rapport Bouchard-Taylor, qui s'est penché sérieusement sur la question, concluait en 2008 qu'il n'y avait eu que 73 cas d'accrochages avec les accommodements raisonnables au cours des 22 années précédentes. On est loin de la présumée "criiiiiiiiiiiiiiiiiise" qui donne des ulcères à certains.J'ai du mal à croire qu'avec tous les défis qui se dressent en ce moment devant le Québec (atteinte du déficit zéro, fiscalité des particuliers et revenus du gouvernement, l'exploitation des ressources naturelles, en particulier du gaz et du pétrole, le lourd problème des régimes de retraite sous-capitalisés, etc.), nous devions absolument nous taper en priorité un nouvel épisode de crise identitaire.Pour le moment, toutefois, le ballon du gouvernement Marois sur les «valeurs québécoises» fonctionne à merveille: il fait diversion sur les vrais problèmes économiques et il force Ottawa et les partis de l'opposition à se mouiller dans ce débat délicat.(...)
Réflexions et précisions de Mathieu Bock-Côté sur les valeurs québécoises et commentaires de CQV
Le chroniqueur pose d'excellentes questions. Sur le site du Journal de Montréal du 23 août 2013 :
(Mathieu Bock-Côté)
Mais comment distinguer les croyances qui peuvent s’exprimer des autres? Le critère de la «sincérité» n’ouvre-t-il pas grande la porte aux choses les plus ridicules?Un souverainiste pourrait-il travailler en CPE avec un chandail sur lequel serait écrit: vive l’indépendance? Un communiste avec un tee-shirt affichant la faucille et le marteau y serait-il le bienvenu? Et un athée avec une camisole affichant: Dieu n’existe pas? Si tel n’est pas le cas, d’où provient le privilège des religions que n’ont pas les idéologies?Je ne suis aucunement opposé aux grandes religions. Loin de là. Mais à partir de la logique multiculturaliste, je vois mal comment distinguer légalement entre les «vraies religions» et les sectes farfelues? Les droits individuels sont évidemment indispensables. Ils n’épuisent pas la réflexion. Ne faut-il pas aussi utiliser d’autres critères pour penser la place du religieux dans l’espace public?Réflexion historiqueNous en revenons à la grande absente de ce débat: la réflexion historique. Si toutes les convictions «spirituelles» sont égales en droit, toutes les religions n’ont pas laissé la même empreinte sur notre société. Et il faudrait un jour se rappeler qu’en Occident, le christianisme n’est pas qu’une foi parmi d’autres. Il a servi de matrice à notre civilisation.Il y a aussi, dans ce débat, une naïveté bouleversante. On fait comme si les convictions religieuses n’avaient aucune dimension communautaire ou politique. On oublie que les franges militantes de certaines religions pratiquent un prosélytisme agressif. On peut rappeler aussi les tensions historiques entre l’Islam et l’Occident sans verser dans la logique du choc des civilisations.L’individualisme radical entraîne la dissolution de l’idée même de collectivité. Et bien évidemment, il abolit l’idée de société d’accueil. Il pave le chemin à certains groupes radicaux qui dissimulent derrière la «liberté de religion» des pratiques culturelles régressives qui n’ont pas leur place ici. C’est au nom des droits de la personne qu’on cherche désormais à légitimer le voile et d’autres symboles.(...)
Pour se défendre contre les sectes avec la Loi Sommes-nous démunis devant les manoeuvres sectaires de groupes et personnes qui « poursuivent des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique des personnes » ? Absolument pas. La loi protège le citoyen. Encore faut-il la connaître et s'en servir. Il m'arrive souvent de la faire connaître aux victimes d'agissements manipulatoires pernicieux. Car la plupart des personnes, et peut-être des hommes de loi..., ignorent les moyens dont notre législation française s'est dotée pour protéger le citoyen et réprimer les agissements des propagandistes de groupes totalitaires.
Voici un simple et bref rappel des principales infractions au titre desquelles toute personne (il faut souvent l'y aider...) peut porter plainte pour demander l'application et la protection de la Loi (4). On a d'abord les moyens dits « de droit pénal général », qui concernent : l'escroquerie, les blessures volontaires ou involontaires, la non-assistance à personne en danger, les agressions sexuelles, l'incitation des mineurs à la débauche, la mise en péril des mineurs.
Il existe aussi des moyens dits « de droit pénal spécial ». La contrainte en vue de l'exercice d'un culte par exemple : contre « ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu (...) l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte » (art. 31, Loi du 9 décembre 1905).
L'exercice illégal de la médecine ou le manquement au Code de déontologie médicale : « Les médecins ne pourront proposer aux malades comme salutaires ou sans danger un remède ou procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé » (art. 30).
Le viol de la correspondance : « Le fait commis de mauvaise foi, d'ouvrir, supprimer, retarder ou détourner des correspondances adressées à des tiers, ou d'en prendre frauduleusement connaissance » (art. 226-16, al. 1 du Code pénal).
Les appels téléphoniques malveillants : « Ceux qui ont pour but, en raison de leur réitération volontaire, de troubler la tranquillité d'autrui » (art. 22-16 du Code pénal). On retrouve ici bien des dols commis communément dans des groupes totalitaires. Mais l'article du Code pénal le plus pertinent pour prévenir la manipulation mentale, quitte à le muscler, est l'art. 313-4 sur l'abus de vulnérabilité, à savoir « L'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie (...), à une déficience physique ou psychique (...) pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou une abstention qui lui sont gravement préjudiciables ». Et les personnes morales - pensons aux groupes sectaires - peuvent être déclarées pénalement responsables de ce délit, et frappées de peines complémentaires (art. 313-9 du Code pénal et 131-9).
Entrevue du Pasteur Éric Lanthier par Éric Duhaime sur la charte des valeurs québécoises sur les ondes de CHOI 91,9
Il est intéressant d'avoir un point de vue d'un chrétien engagé. Pour écouter l'entrevue avec Éric Lanthier et Éric Duhaime, cliquez ici.
Le sens de l'équilibre sur la question de la charte des valeurs québécoises, la laïcité et le port de signes religieux
(Sous prétexte d'une protection contre des accomodements déraisonnables, le gouvernement québécois poursuit sa traque du christianisme dans l'espace public. Un gouvernement qui approuve le Cours ECR, n'a aucun problème avec un multiculturalisme qui remplace le christianisme qui n'a plus que le droit d'être... patrimonial.)
Plusieurs commentaires paraissent dans les journaux sur la souveraineté culturelle qui doit être protégée contre le multiculturalisme, avec raison. Les Québécois ont plus que le droit, ils ont le devoir de protéger leur héritage spirituel et culturel.
Le Québec est un État (province ou pays selon les convictions) français et de culture chrétienne. Ce qui implique le respect de la prédominance du christianisme dans l’attribution des congés (Pâques, Noël, etc.) par exemple. On ne peut accorder le même statut à toutes les religions sur le territoire québécois.
Cela étant dit, la politique du gouvernement québécois est comme à son habitude, de tout mélanger pour pouvoir faire table rase de la religion chrétienne qu’il ne peut supporter. Il suit en cela les directives du Mouvement Laïc québécois qu’il consulte avec déférence.
Qu’il conserve pour l’instant le crucifix à l’Assemblée nationale (il sait la valeur de ce symbole pour les Québécois) ne doit pas cacher son empressement à interdire les petites croix portées sur les vêtements.
Qu’une société historiquement chrétienne donne une première place à l’héritage chrétien va de soi. Qu’un gouvernement dont la chef est fièrement athée veuille, pour ne pas avoir le courage d’attaquer directement et spécifiquement les aspects de certaines religions qui posent problème, interdire les signes religieux, c’est annihiler avec joie sa propre culture sous prétexte de traiter également dans l’interdiction toutes les religions.
Le Québec a le devoir de protéger son héritage chrétien. Il a le devoir de veiller à ce que des pratiques religieuses qui seraient dangereuses pour la sécurité des citoyens (le port d’un poignard sikh pouvant être utilisé dans une cour d’école par exemple) ne soient pas permises sur notre territoire. Il n’a pas le droit de s’attaquer à la liberté religieuse des citoyens qui ne met pas en danger cette sécurité, où ne scandalise les citoyens par son caractère dépravée.
Encore une fois, le port d’une kippa, d’un voile, d’une croix, ne met en danger que la santé de personnes profondément intolérantes et incapables de voir un symbole religieux sans s’étouffer.
Le Québec a un héritage chrétien à conserver. Jean-Paul II affirmait : « Les peuples qui ont reçu un très riche héritage spirituel, doivent le préserver comme la prunelle de leurs yeux. Et concrètement, ces nations ne préservent un tel héritage qu’en le vivant intégralement et en le transmettant courageusement. » (Centesimus annus, no 50)
La liberté religieuse est un droit fondamental : « Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil. » (Dignitas Humanae, no 2)
Un droit dans la sphère privée ET publique.
On ne peut qu’être en profond désaccord avec l’analyse que fait notre élite intellectuelle de la situation.
Mathieu Bock-Côté, par exemple (Journal de Montréal du 21 août 2013), interprète le port du voile comme étant d’abord un symbole communautaire et politique. Si tel était le cas, il faudrait l’interdire non seulement chez nos fonctionnaires, mais dans la vie de tous les jours. Tout comme la kippa.
Mais il n’est pas vrai que des juifs ou des musulmans ne peuvent s’intégrer parce qu’ils portent un signe distinctif particulier. C’est d’abord et avant tout leur attitude face à la culture d’accueil qui détermine si une population accueillie pratique une nécessaire assimilation à la culture commune du peuple d’accueil. Le port d’un signe religieux importe peu.
La convivialité dans nos milieux de travail avec des personnes portant un signe religieux vient démentir cette association entre auto-exclusion et religion affichée. Le travail d’intégration que doivent faire les personnes accueillies au Québec, leur inculturation, ne nécessite en aucune façon la clandestinité de leurs croyances religieuses.
La liberté religieuse n’est pas une composante subordonnée à la culture d’un peuple. Le Parti Québécois va trop loin dans sa volonté d’intégrer les immigrants. Que ces derniers parlent français, qu’ils adoptent notre histoire comme devenant la leur et celle de leurs enfants, qu’ils s’ouvrent aux artistes du Québec et à la culture québécoise, ce qui est un devoir de reconnaissance envers la société qui les accueille, ne peut en aucune façon supprimer la liberté universelle de chercher la vérité sur le sens de la vie et de partager ce que l’on croit, à tort ou à raison, être cette vérité.
La liberté religieuse est d’abord et avant tout une liberté de conscience. Et l’expression de cette liberté ne peut être restreinte que si elle attaque la sécurité des personnes ou scandalise la population par ses méfaits.
On ne peut parler d’un méfait ou d’un danger, quand il s’agit de porter une croix.
Par sa volonté de tout mélanger, le Parti Québécois montre encore une fois à quel point il ne peut supporter la transcendance dans notre peuple.
Le parti qui a déchristianisé les écoles québécoises ne peut recevoir notre appui s’il veut abolir de façon graduelle, comme il le fait depuis des années pour le christianisme, toute trace de transcendance dans notre société.
Mathieu Bock-Côté croit vraiment que le Parti Québécois respecte ce qu’il appelle le « Québec catho-laïc ». Cela n’est vrai que si le Parti Québécois ne permet que l’expression patrimoniale du catholicisme, sans permettre l’expression de la foi. Cela revient à dire que le christianisme n’aurait droit de cité que dans sa nature « ancestrale », mais pas comme source vivante de l’agissement des citoyens québécois. Et cela, en attendant que cet étouffement progressif permette un effacement graduel, le reléguant aux livres d’histoire.
Il est intéressant de constater que Pauline Marois a approuvé et défendu le cours multiculturaliste ECR, qui enseigne la tolérance des autres cultures, tout en dénigrant et sapant à la base la raison et les croyances en les mettant toutes sur un pied d’égalité. Cela devrait nous faire réfléchir, et faire réfléchir également notre intellectuel national, avec toute la noblesse que comporte ce terme, sur la véritable intention du Parti Québécois.
Combattre le multiculturalisme? Ou combattre la foi et spécifiquement la foi chrétienne par l’éradication de sa manifestation dans la sphère publique? À noter que dans ce débat, le Journal de Montréal présentait déjà des cas d’exception que le gouvernement entrevoit pour des religions autres que chrétiennes. Sans aucune arrière-pensée antisémite, on doit mentionner l’exemple cité par le Journal de Montréal pour les hôpitaux juifs.
Le laïcisme comme religion d'état est un intégrisme religieux plus dangereux dans la situation du Québec qu'un intégrisme musulman encore à l'état larvaire sur notre territoire.Le gouvernement sait parfaitement qu'en éradiquant les religions de la sphère publique, il touchera spécialement la religion du peuple québécois, le christianisme. Pauline Marois qui a travaillé à la déconfessionalisation des commissions scolaires puis des écoles n'a toujours pas terminé un travail de déchristianisation qui lui semble toujours insatisfaisant.
Si elle s'attaque à la liberté religieuse, où s'arrêtera-t-elle?
Réactions négatives de Charles Taylor et autres au projet d'interdire les signes religieux dans la fonction publique
Sur le site du Huffington Post du 20 août 2013:
(Françoise David)
(...)Ces révélations ont rapidement fait réagir le coprésident de la Commission Bouchard-Taylor, Charles Taylor. Sur les ondes de l'émission C'est bien meilleur le matin, à la radio de Radio-Canada, le coauteur du rapport a qualifié d'«acte d'exclusion absolument terrible» les mesures proposées. «C'est quelque chose qu'on s'attendrait à voir dans la Russie de Poutine», a-t-il lancé.«Ça exclut de ces fonctions-là tout un pan de la population, dit Charles Taylor. Des gens qui croient qu'ils doivent afficher d'une façon ou d'une autre leurs croyances religieuses.»Au moment d'écrire ces lignes, le ministre Bernard Drainville refusait de commenter le dossier.Une charte radicale?L'opposition n'a pas tardé à dénoncer la position du gouvernement dans cet épineux dossier. « Le Parti québécois tente de faire diversion », avance le député du Parti libéral du Québec (PLQ), Raymond Bachand. Il reproche au gouvernement de tenter de détourner l'attention de la situation de l'emploi et des finances publiques en braquant les projecteurs sur un autre sujet.Sur le fond, M. Bachand estime que le projet de charte des valeurs québécoises, tel que décrit dans le Journal de Montréal, va trop loin. « On va attendre de voir le projet, mais ce qu'on lit dans le Journal de Montréal dépasse ce qui est raisonnable. »Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, déplore quant à lui les positions du gouvernement et du PLQ. Il estime que celle du PLQ est trop molle alors qu'il qualifie celle du gouvernement de « radicale ». « Plus de signe religieux nulle part, pas d'accommodements », déplore M. Legault. « Nous ferons connaître notre position qui en sera une équilibrée », a-t-il poursuivi.(...)
Québec Solidaire a également réagit négativement au projet du parti québécois. Sur le site de Radio-Canada du 20 août 2013 :
Québec solidaire (QS) déplore également le bannissement de signes religieux dans l'appareil étatique. La porte-parole de QS, Françoise David, estime que l'État doit être laïque, mais pas nécessairement les employés qui dispensent les services aux citoyens. Elle estime que la croix qui trône au-dessus du président de l'Assemblée nationale devrait être déplacée avant d'imposer la laïcité aux employés de l'État. La prière devrait aussi être proscrite avant les conseil municipaux, selon Mme David.
Mme David souligne toutefois quelques exceptions. Son parti s'oppose au port du voile intégral dans la fonction publique et au port de signe religieux pour les personnes qui « représentent directement l'autorité de l'État ». Mme David a cité, à titre d'exemple, les juges, policiers, procureurs de la Couronne et les gardiens de prison.
Mme David a également déploré que les femmes soient les plus touchées par ces nouveaux interdits. « Ce débat touche des milliers de personnes, et surtout, surtout - à 90 % probablement - des femmes », précise Mme David.
Le parti Québécois veut combattre l'intégrisme en attaquant la liberté religieuse...
Sur le site du journal de Montréal du 20 août 2013:
(Non Mme Marois et M. Drainville, il n'est pas nécessaire d'abolir les signes religieux pour combattre l'intégrisme religieux au Québec. Un gouvernement ne peut combattre un intégrisme en le remplaçant par un autre, par l'intégrisme du laïcisme, religion d'état de l'athée Pauline Marois. Les Québécois ont droit à la laïcité, pas au laïcisme...)
QUÉBEC - Le gouvernement Marois veut non seulement bannir le foulard islamique et les autres signes religieux apparents de la fonction publique et des tribunaux, mais également des CPE, des écoles et des hôpitaux, a appris le Journal.(...) L’État doit être neutre, estime le gouvernement péquiste, qui entend bien reprendre le flambeau de la question identitaire.Croix ostensible, voile intégral comme le niquab ou la burqa, le hidjab (voile couvrant les cheveux), le turban sikh et la kippa juive seront tous interdits dans les ministères, organismes, sociétés d’État, tribunaux et corps policiers.Plus encore, les enseignants des écoles publiques de la province ne pourront plus afficher leur foi au travail, selon les informations du Journal. Les écoles privées, qu’elles soient confessionnelles ou pas, ne seront toutefois pas touchées par la Charte des valeurs du ministre Bernard Drainville.Les cégeps publics de même que les universités seraient soumis aux nouvelles règles. Les établissements d’enseignement supérieur qui le souhaitent pourraient cependant bénéficier d’un «droit de retrait» renouvelable aux cinq ans.GarderiesLes éducatrices des CPE, tout comme celles qui travaillent dans les garderies privées subventionnées par l’État, seront également tenues de laisser les signes religieux ostentatoires à la maison, selon des sources bien au fait du dossier. Les établissements qui ne sont pas financés par des fonds publics ne seraient pas soumis à ces nouvelles règles visant la neutralité de l’État.Le gouvernement Marois ne souhaite pas aller jusqu’à imposer sa nouvelle charte dans les foyers québécois, nous dit-on. Ainsi, les garderies en milieu familial, même si elles sont subventionnées et gérées par l’État, ne seront pas touchées par cette interdiction.HôpitauxL’ensemble du réseau de la santé sera pour sa part visé par les nouvelles dispositions de la Charte des valeurs péquiste. Les employés et les professionnels de la santé des cliniques, CSSS, CLSC et hôpitaux de la province devront afficher la neutralité religieuse.Québec a déjà prévu un «droit de retrait» pour certains établissements hospitaliers confessionnels, qu’on pense par exemple à l’Hôpital général juif de Montréal. (...)CrucifixLe gouvernement Marois va ainsi beaucoup plus loin que le précédent gouvernement libéral. Jean Charest proposait plutôt une laïcité dite «ouverte», qui n’interdisait pas les signes religieux apparents chez les fonctionnaires, mais imposait que les services publics soient donnés et reçus à visage découvert.Malgré l’ampleur des changements proposés pour réaliser la laïcité de l’État, le gouvernement Marois souhaite parallèlement envoyer le message que l’héritage judéo-chrétien du Québec n’est pas pour autant balayé sous le tapis. Symbole fort de cet héritage, le crucifix installé au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale est là pour rester. On ne toucherait pas au patrimoine bâti, comme la croix du mont Royal, selon nos informations
La laïcité ouverte du parti libéral du Québec permettait d'éliminer les abus tout en respectant la liberté religieuse. Ce n'est pas le but du Parti Québécois et de sa première ministre ...
Le gouvernement Marois veut baliser les accommodements religieux à la fois dans la fonction publique, mais également dans le secteur privé, a appris le Journal. Pour y arriver, le ministre Bernard Drainville souhaite modifier la Charte québécoise des droits et libertés pour y inclure les «valeurs québécoises»
Le Parti Québécois veut simplement imposer aux droits et libertés des Québécois, les valeurs du parti... Le parti est au pouvoir et entend bien faire reconnaître par le peuple les valeurs de Pauline Marois, celle qui est la plus forte en ce moment... Nous sommes très loin d'une démocratie fondée sur la loi naturelle, protégeant la population de ces abus de pouvoir...
Il existe certes une vraie loi, c'est la droite raison ; elle est conforme à la nature, répandue chez tous les hommes ; elle est immuable et éternelle ; ses ordres appellent au devoir ; ses interdictions détournent de la faute, (...) (Cicéron, rép. 3, 22.)
« Ils ont raison les citoyens qui jugent complètement fausse la thèse relativiste pour laquelle une norme morale enracinée dans la nature même de l'être humain n'existe pas » disait le cardinal Joseph Ratzinger devenu Benoit XVI
Quelle est cette norme morale universelle en matière de liberté religieuse et de laïcité?
«En vertu de leur dignité tous les hommes, parce qu'ils sont des personnes, c'est-à-dire doués de raison et de volonté libre, et par suite, pourvus d'une responsabilité personnelle, sont pressés par leur nature même et tenus par obligation morale à chercher la vérité, celle tout d'abord qui concerne la religion. Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu'ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité.
Or à cette obligation les hommes ne peuvent satisfaire, d’une manière conforme à leur propre nature que s’ils jouissent, outre la liberté psychologique, de l’immunité à l’égard de toute contrainte extérieure. Ce n’est donc pas dans une disposition subjective de la personne mais dans sa nature même qu’est fondé le droit à la liberté religieuse. » (La liberté religieuse, le droit de la personne et des communautés à la liberté sociale et civile en matière religieuse, no2)
(…)
Chacun a « le droit, de chercher la vérité en matière religieuse afin de se former prudemment, un jugement de conscience droit et vrai, en employant les moyens appropriés.
Mais la vérité doit être cherchée selon la manière propre à la personne humaine et à sa nature sociale, à savoir par une libre recherche (…), de l’échange et du dialogue par lesquels les uns exposent aux autres la vérité qu’ils ont trouvée ou pensent avoir trouvée, afin de s’aider mutuellement dans la quête de la vérité; » (Ibid., no 3)
(…) Il s’ensuit qu’il n’est pas permis au pouvoir public, par force, intimidation ou autres moyens, d’imposer aux citoyens la profession ou le rejet de quelque religion que ce soit (…). A fortiori est-ce agir contre (…) les droits sacrés de la personne et de la famille des peuples que d’employer, sous quelque forme que ce soit, la force pour détruire la religion ou lui faire obstacle, soit dans tout le genre humain, soit en quelque région, soit dans un groupe donné. (ibid. no 6)
Mais… les limites de la liberté religieuse
C’est dans la société humaine que s’exerce le droit à la liberté en matière religieuse, aussi son usage est-il soumis à certaines règles qui le tempèrent.
Dans l’usage de toute liberté doit être observé le principe moral de la responsabilité personnelle et sociale; la loi morale oblige tout homme et groupe social dans l’exercice de leurs droits à tenir compte des droits d’autrui, de ses devoirs envers les autres et du bien commun de tous. À l’égard de tous il faut agir avec justice et humanité.
En outre, comme la société civile a le droit de se protéger contre les abus qui pourraient naître sous prétexte de liberté religieuse, c’est surtout au pouvoir civil qu’il revient d’assurer cette protection; ce qui ne doit pas se faire arbitrairement et à l’injuste faveur d’un parti mais selon des normes juridiques, conformes à l’ordre moral objectif, requises par l’efficace sauvegarde des droits de tous les citoyens et de leur pacifique accord, et par un souci adéquat de cette authentique paix publique qui consiste dans une vie vécue en commun sur la base d’une vraie justice, ainsi que par le maintien, qui se doit, de la moralité publique. Tout cela fait fondamentalement partie du bien commun et entre dans la définition de l’ordre public. Au demeurant, il faut s’en tenir à la coutume de sauvegarder intégralement la liberté dans la société, usage demandant que le maximum de liberté soit reconnu à l’homme, et que celle-ci ne soit restreinte que lorsque c’est nécessaire et dans la mesure qui s’impose. (ibid. no7)
Est-il nécessaire d’interdire le port d’une kippa, d’un voile ou d’une croix dans la fonction publique? Absolument pas. Est-il nécessaire par mesure de sécurité, de voir le visage des personnes dans la fonction publique? Absolument.
Le parti libéral du Québec avait une position qui respectait la raison et la liberté de la population : pour les libéraux, le port de signes religieux n'empêche en rien un agent de l'État d'exercer ses fonctions avec impartialité. Le parti libéral est réfractaire aux interdits à venir. Seuls des impératifs de sécurité peuvent empêcher par exemple le port d'un tissu cachant le visage...
Il n’y a rien de plus à ajouter. Tout le reste est intégrisme laïciste, religion laïque de Pauline Marois voulant s’imposer à toute la population libre du Québec. Un abus de pouvoir clair et net digne des politiques des régimes des ayatollahs dont on prétend vouloir protéger la population.
Il faut favoriser la laïcité au Québec, autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique, ce que le port d’une kippa ou d’une croix ne remet pas en cause. Personne n’a besoin du laïcisme, religion d’État s’attaquant à la neutralité de la fonction publique.
Nous voulons la laïcité. C'est pourquoi Campagne Québec-Vie s’oppose à toute religion qui se verrait imposé à la population québécoise. Nous refusons le laïcisme de Pauline Marois comme religion d’État.
Interdire les signes religieux, c'est vouloir imposer une seule religion, comme le firent les dictatures communistes : le laïcisme matérialiste.