La survivance du pays réel
Les réfugiés d'Évariste Carpentier.
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph D. — Photo : terminators.com/Wikimedia Commmons
Récemment, je suis entré dans un édifice du gouvernement fédéral. J’ai demandé où se trouvaient les toilettes. On m’a répondu qu’il y avait des toilettes « mixtes » tout près, mais également des toilettes « traditionnelles », pour hommes et pour femmes, un peu plus loin. L’idéologie transgenre s’impose désormais sur le terrain, bien qu’elle nous laisse encore une certaine liberté de choix. Je me suis dirigé rapidement vers les toilettes mixtes. Que voulez-vous, les exigences de ma vessie l’ont emporté sur les critères de mon idéologie.
Mais voici à quoi ressemblaient les fameuses « toilettes mixtes ». Il y avait deux portes recouvertes, l’une comme l’autre, des deux symboles habituels : le monsieur en pantalon et la madame en robe. L’égalitarisme vestimentaire n’est pas encore passé par là, ce qui prouve que ce genre de distinction garde une certaine utilité. Mais sur l’une des deux portes, on pouvait lire : « urinoirs ». J’ai pris cette porte, car c’est précisément ce que je cherchais.
En fait, les deux salles de toilettes n’avaient pas été fusionnées. On avait simplement modifié les affiches. Les gestionnaires de l’édifice respectaient ainsi la lettre des directives transgenres du gouvernement, mais ils avaient trouvé un moyen habile d’en contourner l’esprit. Je suis sûr que tous les hommes prenaient la porte « urinoirs », et les femmes l’autre porte. Quant aux transgenres, ils avaient le choix. Mais ils sont tellement peu nombreux dans la réalité, qu’il faudra probablement attendre une décennie avant que l’un d’entre eux ne profite de cette « liberté démocratique ».
C’est encourageant : le pays réel résiste encore au pays légal.
Le philosophe politique français Charles Maurras (1868-1952) faisait une distinction entre le pays légal et le pays réel. Le pays légal, c’était la France officielle avec son idéologie républicaine, laïque et cosmopolite. Le pays réel, c’était la France profonde avec ses traditions monarchiques, catholiques et nationales.
Le pays réel résistait à la dictature du pays légal, surtout dans les campagnes. C’est le pays réel qui a sauvé la France durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). La République maçonnique dut faire appel aux officiers catholiques et royalistes qu’elle avait pourtant exclus des hauts rangs de l’armée après l’Affaire Dreyfus (1898-1906). La France a remporté la victoire grâce aux soldats chrétiens, du simple poilu d’origine paysanne jusqu’au maréchal Ferdinand Foch. À titre de commandant en chef des forces alliées, Foch a ordonné, en 1918, d’apposer le Sacré-Cœur sur tous les étendards militaires. Les troupes britanniques et américaines, majoritairement protestantes, l’ont fait elles-mêmes avec enthousiasme. Et le vent a tourné en faveur des Alliés. Mais cela n’a pas empêché la République de reprendre sa politique anticléricale après la guerre.
Aujourd’hui, nous pouvons appliquer le concept de « pays réel » dans un autre contexte. Le pays réel, ce sont les gens qui pensent et vivent normalement, malgré la pression totalitaire d’une société contre-naturelle. Ce sont les couples qui ont des enfants et qui les élèvent correctement, donc de manière traditionnelle. Ce sont les enseignants qui croient encore à l’importance de la grammaire et du silence en classe. Ce sont les jeunes qui font du sport au lieu de végéter dans le monde virtuel. Ce sont les travailleurs qui accomplissent leur devoir avant de réclamer leurs droits. Ce sont les bénévoles en tout genre qui rendent gratuitement service à leurs concitoyens. Ce sont les prêtres qui parlent de Jésus-Christ plutôt que de l’Écologie et des Migrants. Ce sont les esprits libres qui savent encore rire du système.
Soyons réalistes : le pays réel survit et l’avenir lui appartient.
L’inégalité ou la mort
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Image (montage) : a4gpa/Flickr/Pxhere
Le discours LGBT atteint un tel niveau de bêtise qu’on se demande s’il vaut la peine de le réfuter. Autrefois, le bas peuple se moquait des femmes à barbe dans les foires. Aujourd’hui, nos pseudo-intellectuels les présentent comme des prophètes de l’évolution sociale. Inutile de discuter avec les fanatiques de la rectitude politique. Leur intelligence est morte depuis longtemps.
Notre civilisation n’en est pas arrivée là du jour au lendemain. C’est la conséquence ultime et logique du faux principe d’égalité, proclamé par la Déclaration des droits de l’homme de 1789. « Tous les hommes naissent libres et égaux. » Qui oserait, aujourd’hui, contester ce paradigme de l’idéologie libérale ?
Charles Maurras (1868-1952) le faisait avec une maxime qui peut surprendre à première vue : « L’inégalité ou la mort ». Il ne disait pas l’injustice ou la mort, ce qui serait absurde, mais bien l’inégalité ou la mort. La vraie justice se trouve dans l’ordre naturel. Tout être vivant est construit d’une manière inégale. Chaque organe a un rôle spécifique à jouer, et les fonctions sont hiérarchisées. Le cerveau commande les battements du cœur. On peut y voir une « injustice » et soutenir que le cœur devrait avoir les mêmes « droits » que le cerveau. Mais on doit constater un fait : si le cœur refuse de se subordonner au cerveau, l’organisme meurt. Il faut comprendre la maxime maurrassienne de cette manière : la vie exige l’inégalité.
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