Une élite déconnectée
Cardinal Willem Jacobus Eijk.
Par Georges Buscemi, Président, Campagne Québec-Vie — traduction de Campagne Québec-Vie — Photo : Olivier Figueras
(Crisis Magazine) J’ai lu avec un vif intérêt la conférence prononcée par le cardinal Willem Jacobus Eijk le 23 octobre dernier à Rome, lors d’un colloque organisé par Voice of the Family, une organisation catholique laïque pro-vie et pro-famille.
Intitulé « Questions éthiques concernant les vaccins Covid-19 », le discours a très bien couvert le raisonnement moral impliqué dans l’évaluation de la licéité morale de l’utilisation de vaccins covid « contaminés par l’avortement ». Son traitement de la distinction entre la coopération formelle et matérielle au mal et le principe du double effet a été particulièrement intéressant. Une réflexion perspicace sur les effets de l’abandon de la notion de mal intrinsèque sur la pensée catholique dans la seconde moitié du 20e siècle était également bienvenue.
En fin de compte, cependant, j’ai été consterné par ma lecture de son exposé, pour les raisons suivantes :
- Bien que son raisonnement moral m’ait semblé tout à fait valide, les faits sur lesquels il est fondé ─ à savoir les faits concernant la « pandémie », la létalité du covid 19, la non-disponibilité de thérapies alternatives, etc. ─ semblent très loin de la réalité, conduisant à ce que je crois être une détermination morale bancale et erronée avec des résultats tragiques pour l’Église lorsqu’il conclut que la vaccination contre le covid 19 est moralement obligatoire ;
- L’ensemble du texte du cardinal est imprégné de ce que j’appellerais la « naïveté épistémique », ou la tendance à prendre pour argent comptant le récit dominant concernant le virus. Il est regrettable que soit complètement absente de sa réflexion l’idée que l’ensemble de la « pandémie corona » pourrait éventuellement être mieux caractérisée comme un grand mal moral, l’instrumentalisation d’un virus en vue de mettre en œuvre des contrôles sociaux qui, autrement, n’auraient jamais été acceptés ;
- Son manque de considération pour l’importance non seulement de la santé, mais aussi de la vertu et de la subsidiarité dans la promotion du bien commun.
Euthanasie : les excellents rappels du Cardinal Willem Eijk
Le cardinal Willem Jacobus Eijk (au centre), archevêque d'Ultrecht.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pepijntje
Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Ultrecht aux Pays-Bas, exprimait son inquiétude dans une entrevue avec CNA le 24 septembre devant la progression de la culture de mort, et plus particulièrement de l’euthanasie, au milieu de la société néerlandaise. L’on s’attend en effet à ce que l’accès à l’euthanasie soit étendu aux personnes qui « estiment tout simplement que leur existence est parvenue à son terme », explique le cardinal, et à ce que les cas d’euthanasie atteignent environ les 12 500 annuellement, soit plus de 8 % des causes de décès aux Pays-Bas, aux alentours de 2028, rapporte la FSSPX.News.
Mgr Eijk déplore qu’au cours des cinq dernières décades le respect de la vie se soit inéluctablement dégradé, ce qui se vérifie dans le cas de l’euthanasie, selon la FSSPX.News :
« Car, une fois qu’on accepte le suicide afin de pallier une souffrance jugée intolérable, on est tenté de l’autoriser aussi dans le cas d’une souffrance qui l’est de moins en moins ».
Le haut prélat, abordant la question de l’accompagnement des personnes choisissant l’euthanasie, rappelle que le prêtre ne peut rester auprès celui-ci au moment de cet acte, d’après la FSSPX.News :
Mgr Eijk rappelle enfin qu’un clerc ne saurait demeurer auprès d’un malade subissant une euthanasie. Un tel malade devrait se voir refuser les funérailles publiques, car « le défunt a violé cette valeur essentielle qu’est la conservation de sa propre vie, ce qui est un péché grave et irréversible, commis juste avant sa rencontre éternelle avec son Créateur ».
« La bonne pastorale face à une personne qui veut se suicider ainsi, exige que le prêtre lui dise clairement que la valeur intrinsèque de la vie humaine est violée par l’euthanasie », résume le cardinal.
La défense de la vie face aux avancées de l’euthanasie présente un autre vaste champ de bataille, montrer à la société l’importance de la souffrance de l’homme par rapport au Christ, souligne le cardinal, selon la FSSPX.News :
Convaincre la société civile que la souffrance peut avoir un sens lorsqu’elle est vécue à la lumière de la foi dans le Christ : « Jésus se charge lui-même de la croix de celui qui décide de participer à Sa souffrance. »
« Le malade peut alors offrir sa souffrance pour ses proches, ses amis, ou toute autre personne, afin que Dieu leur donne la grâce dont tous ont besoin afin de porter leur croix, ou de se convertir au Christ, pour parvenir à la vie éternelle », conclut le cardinal.
Au passage, le Vatican a récemment publié un document intitulé Samaritanus Bonus qui réaffirme la malice intrinsèque de l'euthanasie :
« L'euthanasie est donc un acte intrinsèquement mauvais, quelles que soient l'occasion ou les circonstances. L'Église a déjà dans le passé affirmé de manière définitive « que l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d'une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite ; elle est transmise par la Tradition de l'Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel » (V. 1.).
Un théologien dominicain : « Je ne vous accompagnerai pas pendant que vous vous pendez »
Billet de blogue d'Augustin Hamilton Campagne Québec-Vie — Photo : PxHere
Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, avait émis le 10 décembre l'idée selon laquelle les prêtres pouvaient être présent lors d'un suicide assisté, afin d'accompagner le candidat au suicide pendant son acte, propos auxquels se sont récriés le cardinal Willem Jacobus Eijik de Utrecht aux Pays-Bas et le Père dominicain Thomas Petri, vice-président et doyen académique de la faculté pontificale de l'Immaculée Conception à la Maison d'études dominicaines. Selon LifeSiteNews :
Lire la suiteUn professeur américain en théologie morale a souligné que les chrétiens sont censés prévenir, et non faciliter, le suicide.
Écrivant la semaine dernière en réponse au dernier scandale de l'archevêque Vincenzo Paglia, le Père Thomas Petri, O.P. a tweeté :
« Je ne vous tiendrai pas la main ni ne vous accompagnerai pendant que vous vous pendez. Je ne resterai pas là pendant que vous vous tirez dans la tête. Au contraire, je jure devant Dieu Tout-Puissant que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous empêcher de vous suicider même si c'est légal. »
Petri a fait sa déclaration le jour suivant celui où l'archevêque Paglia a déclaré que les prêtres pouvaient être présents lors d'un suicide assisté.
« En ce sens, accompagner, tenir la main de quelqu'un qui est en train de mourir, est, je pense, un grand devoir que tout croyant devrait promouvoir », disait Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, le 10 décembre.
« Je crois que de notre point de vue, personne ne peut être abandonné, même si nous sommes contre le suicide assisté parce que nous ne voulons pas faire le sale boulot de la mort » expliqua-t-il.
Qu'est la société humaine sans le Christ ?
Par Edward Pentin (National Catholic Register) ― traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons
Rome ― Les dangers et les conséquences dévastatrices de l’édification de nations et de sociétés humaines sans le Christ comme fondement ont été discutés lors d’une conférence de deux jours qui s’est tenue à Rome dans la semaine du 12 au 18 mai.
Le Rome Life Forum (Forum de Rome sur la Vie), un événement annuel du mouvement pro-vie international, avait pour thème « City of God vs. City of Man — Global One World Order vs. Christendom. » (Cité de Dieu contre Cité de l’Homme ― l’ordre mondial global contre la chrétienté).
La rencontre des 16 et 17 mai, qui s’est tenue à l’Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin, a culminé avec la Marche pour la vie dans les rues de Rome le 18 mai.
Dans son discours, le Cardinal Willem Eijk, archevêque d’Utrecht, aux Pays-Bas, a mis l’accent sur la théorie du genre, avertissant que celle-ci oppose l’humanité à la foi chrétienne.
Cardinal Willem Jacobus Eijk.
Il a expliqué de quelle façon le féminisme radical et l’« hyperindividualisme », qui ont commencé dans les années 1960, ont conduit les individus à ne pas accepter les rôles sociaux et biologiques liés au sexe qui étaient autrefois acceptés.
Les médias et la publicité ont exacerbé cette tendance, et aujourd’hui, l’« égalité des sexes » est promue dans le monde entier, ce qui mène à une plus large acceptation de la chirurgie de modification du genre et d’autres conséquences néfastes. Le cardinal Eijk a noté que ceci est « particulièrement dominant dans le monde anglophone ».
Le cardinal néerlandais s’est référé à l’enseignement du Pape Jean-Paul II sur la complémentarité des sexes comme remède contre le féminisme radical et la théorie du genre.
En ce qui concerne la façon dont la théorie « contredit radicalement » l’enseignement de l’Église, le cardinal Eijk a déclaré que la séparation des relations sexuelles et de la procréation a conduit à la promotion de l’avortement légalisé et à l’affaiblissement des rôles et des relations dans la famille, tant au niveau parental que conjugal, et entre parents et enfants. La séparation du genre et du sexe biologique « endommage » l’analogie entre le Christ et son Épouse, l’Église, disait-il, et rend « immatériel » le fait qu’un « prêtre soit homme ou femme ».
Montrer les erreurs de la théorie du genre « est de la plus haute urgence », a-t-il conclu, parce que « non seulement la morale sexuelle mais aussi la proclamation de la foi chrétienne en elle-même est en jeu ».
Lire la suiteLe Cardinal Burke à la tête de milliers de personnes lors de la 9e Marche pour la Vie de Rome
9e Marche pour la Vie de Rome.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Stephen Kokx/LifeSiteNews
Il y a quelques jours à peine, des milliers de pro-vie ont marché dans les rues de la ville des Papes, participant à la neuvième Marche pour la Vie de Rome, qui réunit depuis neuf années consécutives des personnalités pro-vie du monde entier. Cet événement fait suite au Rome Life Forum, autre rencontre d’ampleur pour les défenseurs de la vie, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Le Président de Campagne Québec-Vie y était présent.
Cardinal Raymond Burke et Roberto de Mattei.
Extrait de LifeSiteNews :
Lire la suiteDes milliers d’allègres pro-vie, jeunes et moins jeunes du monde entier, ont pris part le 18 mai à la Marche pour la Vie de Rome sous un ciel ensoleillé et à la suite du cardinal catholique Raymond Burke, qui a mené cette manifestation animée par la prière et les chants dans les rues bourdonnantes de l’une des plus belles villes du monde. Le cardinal néerlandais Willem Eijk était également présent au début de l’événement.
Un universitaire défend la lettre accusant le Pape d’hérésie : L’Église fait face à sa « crise la plus grave » de l’histoire
Le professeur Claudio Pierantoni.
Par Diane Montagna — traduit par Campagne Québec-Vie
Rome, le 7 mai 2019 (LifeSiteNews) — La récente lettre ouverte à tous les évêques catholiques, accusant le Pape François d’hérésie et exhortant l’épiscopat du monde à enquêter sur les chefs d’accusation, a suscité l’admiration et l’opposition parmi les catholiques les plus éminents, éveillé une grande attention dans la presse laïque.
De notables réponses à la lettre sont venues de la part des Pères Joseph Fessio, S.J., Brian Harrison, O.S., et Thomas Weinandy, O.F.M. capucin.
La lettre a également laissé de nombreux catholiques avec des questions : les signataires accusent-ils le Pape François d’être un hérétique formel ? Contreviennent-ils au Droit Canon ? Quel en sera l’effet maintenant que le mot « hérésie » a été ouvertement utilisé à l’égard du Pape François ? Et pourquoi n’ont-ils pas d’abord cherché à lui faire part de leurs préoccupations en privé, avant de prendre cette mesure historique ?
LifeSite s’est entretenu avec le professeur Claudio Pierantoni, l’un des universitaires laïcs qui ont aidé à rédiger la lettre ouverte. Le professeur Pierantoni, né à Rome, est professeur de philosophie médiévale à la Faculté de philosophie de l’Université du Chili (Santiago). Il possède deux doctorats : l’un en histoire du christianisme et l’autre en philosophie.
Dans cette vaste entrevue, le Pr Pierantoni aborde ces questions, répondant aux critiques de la lettre ouverte et expliquant pourquoi il croit que l’Église traverse actuellement « la crise la plus grave, non seulement depuis la Réforme protestante, mais de toute son histoire ».
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