Esme, née à 23 semaines de grossesse, grâce à la persévérance de ses parents...
Sur le site de Paris Match du 17 août 2013:
(Grâce au courage de ses parents et malgré une erreur médicale, Esme est bien en vie)
Esme, à l'hôpital, ne pesait que 420 grammes.
La petite Esme Poulsom est née après seulement 23 semaines passées dans le ventre de sa maman. Les médecins, pessimistes, avaient alors annoncé aux parents que l’enfant n’avait qu’une chance sur cent de survivre.
Ses parents l’appellent leur «petit miracle». Le 18 décembre dernier, Esme Poulsom est née… avec quatre mois d’avance. Sa mère, Kirsty, a perdu les eaux après seulement 19 semaines de grossesse. Les médecins de l’hôpital Nevill Hall, à Abergavenny, au Pays de Galles, lui ont alors annoncé qu’elle risquait, soit de faire une fausse couche, soit d’accoucher dans les 48 heures, rapporte le «Daily Mail». Mais aucune des deux prédictions ne s’est produite. Ils ont donc conseillé à la jeune femme, désemparée, d’avorter, certains qu’il n’y avait aucune chance pour que son enfant naisse vivant. Mais avec son compagnon Gareth, ils refusent de baisser les bras, préférant laisser la nature faire les choses. Les médecins lui font savoir que si elle parvient à tenir 23 semaines, ils lui donneront des stéroïdes pour arrêter les contractions. «Mais lorsque j’ai dépassé les 23 semaines de grossesse, ils ont finalement changé d’avis parce qu’ils avaient peur que je fasse une fausse couche. J’ai eu l’impression qu’ils avaient déjà abandonné», a confié Kirsty au quotidien anglais.
Une fois encore, le couple, déjà parent d’une petite fille de deux ans, ne se laisse pas abattre. Gareth se souvient qu’il connait une personne dans une situation similaire, qui avait été soignée dans un autre hôpital. Là-bas, on avait accepté de lui donner des médicaments pour essayer de stopper le travail. Il contacte donc un docteur pour lui demander son avis sur la situation de sa femme et celui-ci accepte de la prendre en charge. Mais l’hôpital Nevill Hall refuse de transférer la patiente au prétexte qu’elle est déjà en train d’accoucher. C’est à force de persuasion que Gareth parvient à les convaincre. Au bout de seulement 20 minutes à l’hôpital Royal Gwent de Newport, Kirsty se voit enfin administrer des stéroïdes. «C’est incroyable que deux hôpitaux de la même région aient des approches si différentes», déplore la jeune femme. Mais les choses ne se calment pour autant. Une semaine après son admission au Royal Gwent, Kirsty contracte une infection du sang, obligeant les médecins à provoquer son accouchement par césarienne. Tous craignent que l’enfant soit déjà mort, privé de liquide amniotique depuis cinq semaines.
Le premier miracle survient alors: le bébé est vivant. «Il y avait un pour cent de chances pour qu’elle vive. Ils pensaient me la donner dans les bras, morte. Mais elle pleurait. Ils n’ont pas pu y croire», se souvient sa mère. «Elle était si petite… Et les premiers jours, je n’avais pas le droit de la voire alors Gareth a pris des photos. (...)
Aujourd’hui âgée de huit mois, elle souffre encore de problèmes respiratoires «qui auraient pu être évités si on m’avait écoutée dès le départ», glisse sa maman, qui compte porter plainte contre l’hôpital. Elle risque également d’avoir toute sa vie des problèmes de déglutition. Mais ce n’est rien à côté du bonheur qu’ont ses parents et sa soeur de la serrer dans leurs bras.
On sauve des prématurés à 21 semaines de grossesse... et d'autres à moins de 300 grammes
Peu de gens veulent croire à cette information, mais elle est la réalité. Sur le site de maxisciences.com du 26 avril 2011:
Le 7 novembre dernier, une Allemande a égalé le record de la naissance la plus prématurée au monde. Frieda est née après seulement 21 semaines et 5 jours de grossesse. Mercredi dernier, le bébé est sorti de l'hôpital en bonne santé. A la naissance, Frieda ne pesait que 460 grammes. Née le 7 novembre à la clinique de Fulda, cette petite Allemande est le deuxième plus grand prématuré du monde. Sa mère a en effet accouché après seulement 21 semaines et 5 jours de grossesse. "Dans la littérature spécialisée, il existe des prématurés plus légers qu'elle à la naissance, certains étant même en dessous des 300 grammes, mais il n'existe aucune mention d'un prématuré plus jeune encore que Frieda", a expliqué la clinique dans un communiqué avant d'indiquer qu'un bébé était né exactement au même terme à Ottawa au Canada en 1987.(...) Frieda semble aujourd'hui bien se porter. Mercredi dernier, après 5 mois et demi d'hospitalisation, la petite Allemande qui pèse aujourd'hui 3,5 kilos, a enfin pu rejoindre ses parents. Un médecin de garde de la clinique a assuré à l'AFP qu'il n'existe "aucun risque (de séquelles) prévisible pour le moment et que le bébé devrait se développer comme n'importe quel enfant".
Aux États-Unis, une petite fille est née prématurée. Avec un poids de 270 grammes, elle est considérée comme l'un des plus petits bébés au monde.(...)Avec un poids de 270 grammes, elle était considérée comme le deuxième plus petit bébé des États-Unis, le troisième plus petit au monde... Quelques mois plus tard, elle se trouve en parfaite santé !
Faites la connaissance de Céleste : née à 22 semaines, elle a survécu seulement 3 heures, mais sa vie a changé le monde
Note de l’éditeur : Melanie Pritchard est une conférencière pro-vie et pro-chasteté reconnue à l’échelle nationale. Pour en savoir plus sur son histoire, cliquez ici : The day I died’: the dramatic ‘death’ and recovery of pro-life activist Melanie Pritchard.
Rencontrez Céleste. Son nom signifie «du Ciel». C’était un nom qui convenait parfaitement pour une enfant née à 22 semaines et pesant une livre et une once.
Il y a environ un mois, mon amie Corinna a commencé à avoir des contractions à 22 semaines de sa grossesse. Son mari l’emmena à toute vitesse à l’hôpital où les médecins les informèrent que le bébé arrivait. Les docteurs tentèrent de retarder le travail espérant repousser la naissance à 24 semaines lorsque les bébés sont plus aptes à survivre en dehors de l’utérus. Céleste était pressée et rien ne put la retenir.
Mon mari Doug arriva à l’hôpital quelques heures avant la naissance pour réconforter et supporter son meilleur ami (et parrain de notre fille) Kemi et sa femme Corinna. Je suis arrivée environ une heure après et suis entrée à l’hôpital le cellulaire à la main recevant une confirmation au texto que j’avais envoyé à deux amis prêtres les priant de venir tout de suite à l’hôpital et d’être prêts à baptiser. J’entrai dans la salle de travail et embrassai fortement Kemi, puis me dirigeai vers le lit de Corinna et lui fit un signe de croix sur le front en leur disant que je serais dans le hall assaillant le ciel avec des prières et qu’un prêtre était en route.
Nous nous sommes assis, Doug et moi, avec la famille de Corinna et le frère de Kemi, Ike, attendant anxieusement des nouvelles. Nous priions fiévreusement que soit Céleste arrête sa sortie précoce ou que Dieu fasse que ses poumons soient suffisamment développés pour vivre une longue vie. Il y avait un sentiment de sombre impuissance et en même temps, la confiance et l’espoir.
La mère de Corinna reçut un texto disant que les choses étaient en mouvement, ce qui signifiait que Céleste était en route. La famille quitta pour attendre à l’extérieur de la chambre de Corinna tandis que mon mari et moi sommes demeurés dans le hall pour prier. Quelques minutes plus tard, le Père Muir, mon cher ami prêtre et ami de la famille, entra à l’hôpital aux côtés du médecin personnel de Corinna (qui ne disposait pas de privilèges à cet hôpital mais vint pour offrir du support). Ils ne pouvaient mieux tomber puisque Céleste est née peu de temps après et fut baptisée catholique par le Père dans les minutes suivant sa naissance.
Pendant que Corinna accouchait, sa famille, Ike et Doug étaient dans le couloir pleurant, priant et se serrant mutuellement; il semblait que chacun retenait son souffle pour entendre la suite des choses. J’étais à l’arrière et tombai à genoux suppliant le Seigneur pour un miracle. Le docteur sortit avec un air de tristesse sachant par expérience ce qui allait arriver. Il nous annonça que Céleste était née et pesait une livre et une once, qu’elle respirait, avait même un peu de vigueur et qu’elle reposait maintenant collée sur la poitrine de Corinna. Je demandai au médecin s’il y avait une chance pour le bébé de survivre et il répondit que le bébé vivrait probablement une autre heure. Mon cœur se serra, mais je m’accrochai à l’espoir !
Ils nous invitèrent dans la chambre pour rencontrer Céleste. J’aperçus une magnifique petite fille et je fus émerveillée par l’amour que Corinna et Kemi lui donnaient. Ils lui chuchotaient des mots doux à l’oreille et se regardaient amoureusement l’un l’autre. Leur affection était palpable ! Ils aimaient Céleste, caressaient son petit corps tout en se réconfortant l’un l’autre sachant ce qui allait arriver. Ils invitèrent un photographe à venir faire des photos de famille pour conserver leurs moments ensemble. Leur autre fille, Evie, qui a presque un an, s’est jointe à eux pour les photos. Nous avons tous quitté pour leur laisser du temps ensemble et les infirmières ont été assez gentilles de nous ouvrir la chambre d’à côté pour que nous puissions nous réunir. C’était difficile. D’un côté leur bébé était née vivante et nous voulions être heureux, mais il y avait la sombre réalité qu’elle pourrait ne pas être avec nous pour longtemps. Après quelques heures, je quittai l’hôpital pour soulager ma mère qui gardait mes enfants, car il était tard.
Mon mari est resté là pour accompagner la famille. Doug me raconta que les médecins ont emmené Corinna pour une intervention chirurgicale afin d’enlever le placenta et que Kemi, Ike et Doug sont demeurés dans la chambre inondant Céleste d’amour et d’affection. Kemi sortit pour vérifier l’état de Corinna et oncle Ike caressait affectueusement le dos de Céleste. Doug se rapprocha de Céleste et lui dit la phrase que nous disons à nos enfants. : «Tu es «irrépétable», irremplaçable et unique, et le jour où tu es née le monde a changé pour le mieux parce que tu y es. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais quelqu’un comme toi parce que tu es spéciale». Les deux hommes sanglotaient sachant que ce magnifique être humain pesant une livre et une once serait bientôt au ciel mais jamais oublié sur terre.
Céleste a survécu trois belles heures en dehors du ventre de Corinna.
Elle a été aimée complètement, totalement et entièrement pendant les 22 semaines et 3 heures de sa vie. Et elle continuera d’être aimée puisqu’elle passera l’éternité au ciel. Mon mari avait raison lorsqu’il murmurait à son oreille : «Le monde a changé pour le mieux parce qu’elle y était». Même si sa vie fut courte, Céleste a été un instrument de changement dans ce monde. Sa courte survie montra son humanité à un stade où plusieurs veulent ignorer qu’elle existe. Elle nous a montré que peu importe que vous viviez trois minutes, trois heures, trois ans ou 103 ans, chaque personne mérite d’être aimée et respectée à chaque étape de son existence, qu’elle soit née ou à naître.
Quelques jours après la naissance de Céleste, son père Kemi partagea ces belles paroles sur Facebook :
Céleste Chineye Ndolo est née le 12 février 2013 à 19 h 47 et est décédée à 22 h 45. Nous avons pu la tenir dans nos bras durant trois heures avant de chanter pour l’endormir pour la première et la dernière fois. Corinna et moi voulons remercier tout le monde pour avoir prié et pensé à nous hier durant notre petite aventure. Corinna et moi aimons envisager la vie comme une série de petites aventures qui nous conduisent au dernier moment où nous devrons rentrer à la maison. Notre petite fille est à la maison. Aujourd’hui, c’est notre 3e anniversaire de mariage et quel meilleur moyen de célébrer l’amour qu’avec la vie. Céleste ne fut pas ici longtemps, mais elle le fut assez longtemps pour être parfaitement aimée par nous et vous tous à travers vos prières. Et maintenant elle va prier pour nous tous jusqu’à ce que nous la revoyions. Si elle ressemble à sa grande sœur, Evie, elle sera debout quand Dieu lui dira de s’asseoir, chantera quand Dieu voudra faire la sieste et rira dans les bras de Dieu. Encore une fois, nous ne pouvons vous remercier tous pour vos prières et votre considération. Nous vous aimons tous et vous considérons comme notre famille.
Kemi et Corinna ont démontré un amour héroïque car ils ont pris soin de leur petite fille, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Leur amour était pur et prêt à donner même quand ils étaient dans la douleur et le chagrin imaginant ce qui allait arriver.
Céleste était pleinement humaine et pleinement vivante dans le confort du ventre de sa mère et elle continua à être pleinement humaine et pleinement vivante à sa naissance à seulement 22 semaines. L’avortement prend la vie d’un enfant pleinement humain et pleinement vivant et, en Amérique, on peut le faire pendant les neuf mois ou les 40 semaines de grossesse pour n’importe quelle raison. Céleste est la preuve évidente que la vie est précieuse et que chaque être humain mérite d’être traité avec respect de la conception jusqu’à la mort naturelle.
Prions pour que la courte vie de Céleste et ces photos de pur amour héroïque aient un impact sur la culture de la mort. Prions pour que les mères qui choisissent l’avortement voient le visage de Céleste et sortent des bras trompeurs de Planned Parenthood pour aller vers les bras affectueux des centres de grossesse qui vont les traiter avec respect en toute vérité et les aider dans leur situation. Prions pour celles qui sont en situation de crise pour qu’elles voient la main minuscule de Céleste serrée autour du doigt de son père et qu’elles optent pour l’amour héroïque de choisir la vie pour leur enfant à naître. Prions pour que le visage de Céleste soit l’instrument qui invite les législateurs, spécialement notre président, à arrêter l’atrocité de l’avortement qui tue un être humain innocent au nom du confort. Prions pour que le visage de Céleste soit le rappel du ciel aux femmes qui ont avorté leur bébé que Dieu les aime et désire leur pardonner. Prions pour que ces mères voient la face de Céleste et aient le courage de contacter Rachel’s Vineyard ou Silent No More pour rencontrer d’autres femmes qui ont connu la douleur et le chagrin que l’avortement cause aux femmes.
Et enfin, prions pour que Céleste soit un rappel pour nous tous que la vie est précieuse à chaque étape et que nous ne prenions aucun moment pour acquis avec ceux que nous aimons. Et même si nous vivons des circonstances douloureuses ou avons du chagrin, que nous puissions choisir d’aimer d’une manière encore plus héroïque et désintéressée.
Vous pouvez visiter le blogue de Corinna où elle a écrit l’histoire de la naissance de Céleste ici.
De meilleures chances de survie pour les prématurés
Sur le site de genethique.org du 12 décembre 2012:
Une importante étude britannique réalisée entre 1995 et 2006 révèle que "malgré de grands progrès dans la prise en charge, la prématurité reste grevée d'un taux élevé de complications néonatales". En effet, "le nombre de très grands prémas âgés de 22 à 25 semaines d'aménorrhée (SA) a augmenté de 44% sur la période, tandis que leur chance de survie s'est accrue de 13%". Ainsi, l'étude précise qu' en 2006, "3 133 naissances de 'très grande' voire 'extrême' prématurité, entre 22 et 26 SA, ont été ressencées" et "le nombre d'admissions de nouveaux-nés âgés de 22-25 SA en unité de néonatalogie a progressé de 666 en 1995 à 1 115 en 2006". (...)
Les auteurs de l'étude avertissent: "admissions à la hausse, survie à la hausse et taux inchangé de complications" suggèrent que, "avec le nombre total d'anciens prémas sans handicap allant croissant, le nombre de problèmes de santé à long terme ira de même". Il précisent cependant que les chiffres rassurants concernant la survie des prématurés s'expliquent par une amélioration des pratiques en néonatalogie, ainsi que "la promotion de l'allaitement et la moindre administration des corticoïdes en postnatal", celle ci "ayant chuté de 71% à 21%, et ce, pour une durée diminuée par 2 (de 21 à 12 jours)".
Quinze millions d'enfants naissent prématurément chaque année
Le site du journal Métro du 2 mai 2012 nous apporte cette information:
(Méthode kangourou)
WASHINGTON – Environ 15 millions d’enfants qui naissent chaque année dans le monde sont des prématurés, soit plus d’une naissance sur dix, ce qui représente un problème plus important que ce que l’on pensait jusqu’à présent, selon une nouvelle étude publiée mercredi.
Ces statistiques globales, recueillies pays par pays, montrent que la plupart des bébés prématurés naissent en Afrique et en Asie. Mais c’est également un problème aux États-Unis, où un demi-million d’enfants (un bébé sur huit) naissent avant terme, soit un taux plus élevé que celui de l’Europe ou d’autres pays comparables comme le Canada, l’Australie ou le Japon.
Environ 1,1 million des prématurés meurent, souligne aussi l’étude, en précisant que les trois quarts des décès pourraient être évités en appliquant des traitements simples et peu coûteux dans les pays pauvres, comme l’enseignement de la «méthode kangourou». Celle-ci consiste pour les mères à porter leur bébé contre leur poitrine, peau contre peau, pour que le bébé ressente de la chaleur quand il n’y a pas de couveuse.
«Naître trop tôt, c’est une cause de mortalité méconnue», souligne le docteur Joy Lawn, membre de Save the Children, qui a coréalisé l’étude avec March of Dimes, l’Organisation mondiale de la santé et des experts médicaux du monde entier.
85% des bébés prématurés n'ont aucune séquelle...
Sur le site du journal Le Nouvelliste du 1er mai 2012, cet article:
(Trois-Rivières) Tout a commencé par de violentes crampes abdominales, au beau milieu de la nuit. Au début, elle se disait que ça allait passer, mais non. Paniquée, Andrée-Anne Perreault s'est rendue d'urgence au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières, en se répétant que ça ne pouvait pas être des contractions. Pas déjà. Une pause de quelques heures a rassuré tout le monde jusqu'à ce que le bébé entreprenne carrément sa sortie. Le temps d'une poussée et Andrée-Anne mettait au monde son fils Gabriel, à 24 semaines de grossesse, seize semaines plus tôt que prévu.
Bébé Gabriel est né le 15 juin 2008, à 24 semaines de grossesse. Il pesait à peine 750 grammes (1 livre et demi) et mesurait 32 centimètres.
À sa naissance, le 19 novembre 2008, soit à 28 semaines de grossesse, bébé Ariane pesait 1,27 kilo (2,8 livres) et mesurait 37 centimètres.
Pour Valérie Dussault, les douleurs sont apparues dans le bas du dos. Les comprimés de Tylenol ne venaient pas à bout des spasmes aussi intenses que persistants. Sans retour d'appel du médecin, l'orthopédagogue a poursuivi ses activités tant bien que mal. Quatre jours plus tard, la poche des eaux s'est rompue. À l'Hôpital du Centre-de-la-Mauricie, à Shawinigan, on a confirmé à Valérie que le travail était amorcé. Transportée d'urgence au Centre hospitalier de l'Université Laval, à Québec, Valérie y a accouché d'Ariane, à 28 semaines de grossesse, douze semaines trop vite.
Deux femmes, deux grossesses, deux enfants nés dans des conditions périlleuses, mais un seul message: la vie finit par reprendre son cours normal malgré l'immense peur au ventre que leur entrée en scène a engendrée. À 3 ans et demi, Gabriel et Ariane rient, jouent, posent des millions de questions et, comme tous les bambins de leur âge, vieillissent trop vite aux yeux de leur maman maintenant en paix avec leur histoire.
Un bébé né avant 37 semaines est considéré comme prématuré. Selon une étude de l'Institut national de santé publique du Québec en 2008, une proportion de 7,7 % des enfants naissent prématurément au Québec, soit plus de 6000 garçons et filles annuellement. Environ 1000 d'entre eux voient le jour avant 32 semaines.
Andrée-Anne Perreault considère qu'elle n'a pas eu une «belle» grossesse. La jeune femme, qui avait 23 ans lorsqu'elle est devenue enceinte, était en permanence incommodée par des maux de toutes sortes, sans parler du stress qui s'est ajouté lorsqu'elle s'est retrouvée sans le père de l'enfant à ses côtés.
«Le pire, c'est que je commençais à aller mieux quand j'ai accouché», raconte la maman qui était en état de choc en voyant toutes ces machines branchées à son poupon transféré aux soins intensifs de l'Hôpital Sainte-Justine. Ces appareils servaient notamment à prendre le relais des poumons du bébé.
«Gabriel était un peu plus long que ma main et très maigre», décrit Andrée-Anne qui était tourmentée à l'idée d'être présentée pour la première fois à son minuscule garçon. À peine 750 grammes...
«Un bébé prématuré n'a pas de gras», renchérit Valérie Dussault en soulignant que la peau de sa fille Ariane était très fine, voire translucide, laissant apparaître ses vaisseaux sanguins. «Sur le coup, je n'étais pas prête à voir mon bébé dans ces conditions-là», avoue la femme de 35 ans qui s'est longtemps sentie coupable de la tournure des événements, comme si elle avait pu provoquer cette naissance hâtive.
«J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de pas correct», laisse tomber Valérie qui a fini par se rassurer. Plus souvent qu'autrement, la cause d'une naissance prématurée demeure inexpliquée.
«Moi, c'est de la colère que je ressentais, celle de ne pas avoir pu mener ma grossesse jusqu'au bout», ajoute Andrée-Anne qui frustrait intérieurement à la vue de femmes enceintes sur la rue. Elle enviait leur ventre arrondi, du temps qu'elles bénéficiaient pour se préparer à naître en tant que mères.
La jeune femme est demeurée quatre mois au chevet de son enfant. À travers tous ses rendez-vous avec l'équipe médicale, la psychologue et la travailleuse sociale, Mme Perreault s'est rendue à un café-causerie organisé à l'unité néonatale de Sainte-Justine. Elle y fit la rencontre de Ginette Mantha, directrice générale de Préma-Québec, qui l'aida à se réconcilier avec sa maternité.
L'arrivée de Gabriel à la maison était à des années-lumière de ce que la jeune maman avait imaginé avant que tout se bouscule. Pendant plusieurs mois, son poupon a dû respirer avec l'aide d'une bonbonne à oxygène. Examiné hebdomadairement par un inhalothérapeute, le garçon était sensible aux infections virales respiratoires, avait un rythme cardiaque au ralenti (bradycardie), etc.
Pendant cette première année particulièrement éprouvante, Andrée-Anne s'est plusieurs fois tournée vers Préma-Québec afin d'avoir des réponses à ses questions et une source de réconfort.
«Avoir un bébé prématuré, c'est une épreuve. Les parents ont besoin d'être accompagnés par des gens qui sont passés par là», explique Mme Mantha dont deux des trois enfants sont nés prématurément. «Ce n'est pas un hasard si j'ai fondé Préma-Québec», dit-elle en parlant avec fierté de sa progéniture qui s'épanouit comme tous les jeunes de leur âge.
Ariane et Gabriel font également partie du fort pourcentage de bébés prématurés (85 %) qui ne gardent aucune séquelle de leur empressement à venir au monde. Les deux bambins ont fini par rattraper ces semaines qu'ils auraient dû passer dans le ventre de leur maman. Bien malin celui qui pourrait dire aujourd'hui que ces enfants ont été des grands prématurés.
Fortes de leur expérience, Valérie Dussault et Andrée-Anne Perreault ont décidé de passer à l'action. Elles ont répondu à l'invitation de Ginette Mantha en mettant sur pied un Café Préma-Québec pour les parents de bébés prématurés de la région. Il y sera évidemment question de la prématurité, un sujet méconnu parmi la population, au dire des deux femmes, mais aussi des services disponibles pour les parents, d'entraide, mais surtout, d'espoir.
La première rencontre aura lieu le samedi 12 mai, à 9 h 30, dans les locaux de l'organisme Maternaide, sur la rue Saint-Maurice, à Trois-Rivières. On peut s'inscrire en allant sur le site de Préma-Québec (www.premaquebec.ca). C'est gratuit.