Questions de catholicisme québécois
Statue de Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, devant la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Achim ft/Wikimedia Commons
Aux alentours de Pâque, un mini-séisme avait secoué la sphère médiatique québécoise autour d’un tweet du premier ministre du Québec François Legault reprenant l’article du chroniqueur Mathieu Bock-Côté au sujet de « notre vieux fond catholique ».
L’article de M. Bock-Côté se voulait un éloge (plutôt faible), à l’occasion de Pâque, du côté positif de l’héritage que le catholicisme a laissé dans la culture québécoise.
Dans son tweet, François Legault affirmait « Le catholicisme a aussi engendré chez nous une culture de la solidarité qui nous distingue à l’échelle continentale. »
En réponse à ce message semblant louer quelque peu le catholicisme, divers usagers de Twitter ont réagi, pour certains, positivement, pour d’autres, négativement. Parmi les critiques de l'inconsistance de Legault, on lui reprochait notamment d’avoir enlevé le crucifix de l’Assemblée nationale, ou au contraire de contredire le principe de laïcité de l’État :
« À titre de PM de TOUS les Québécois, vous ne devez pas faire l’éloge d’une religion, fût-elle la religion historique du Québec. C’est inapproprié. Sans compter que le catholicisme a aussi été une idéologie réactionnaire qui a retardé notre développement et notre émancipation. »
Si on examine l’idéologie du laïcisme, que prétend résumer la première phrase de cette réaction, je ne pense pas que l’on puisse imputer à François Legault d’être incohérent. En effet, le laïcisme ne reconnaît aucune religion d’État ni n’accorde de valeur juridique à la religion. Si donc l’État laïciste ne reconnaît aucun pouvoir à la religion, pourquoi ne lui accorderait-il pas des privilèges ? Si le laïcisme ne considère pas la religion comme une chose sérieuse, digne d’entrer en compte dans sa direction politique, rien ne l’empêche de lui accorder une valeur culturelle, surtout si la religion en question fait partie intégrante de l’histoire du Québec. D’où le retrait du crucifix du lieu de pouvoir et le tweet, après tout peu officiel, à la gloire (tweetesque) du catholicisme. C’est peut-être là la « laïcité ouverte » chère à certains…
Lire la suiteUn nouveau membre athée pro-choix à l'Académie pontificale pour la vie
Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Université Simon Fraser - Communications et Marketing
Edward Pentin du journal National Catholic Register nous rapporte que le nouveau membre de l’Académie pontificale pour la vie est une athée pro-choix, elle se nomme Mariana Mazzucato.
Nous pouvons observer que la liste des membres qui ont des opinions contraires à l’Église catholique ne cesse de croître à l’Académie pontificale pour la vie. Madame Mazzucato enseigne « l’économie de l’innovation et la valeur publique » au Collège universitaire de Londres qui est étroitement liée au Forum économique mondial. Cette femme est une économiste athée très influente qui soutient la légalisation de l’avortement et dont les vues sur l’économie ont été (en partie) louées par le pape François.
Elle a été nommée samedi par Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie, et Mgr Renzo Pegoraro, son chancelier.
Ce n’est pas la première fois que l’Académie pontificale soulève la controverse :
« L’Académie pontificale dirigée par Mgr Paglia a déjà suscité la controverse pour le choix de ses membres. En 2017, elle a nommé un théologien pro-avortement dans ses rangs, en plus de choisir pour la première fois des membres non catholiques », écrit Edward Pentin dans son article.
Pentin rajoute au sujet du nouveau membre : « Elle n’a pas non plus caché ses sympathies pour le droit à l’avortement. En juin, après la décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler l’arrêt Roe. v Wade, Mme Mazzucato a tweeté “très bien !” en réponse à un discours de la commentatrice libérale Ana Kasparian, qui se moquait des chrétiens qui lui “dictaient” comment vivre sa vie en matière d’avortement et de contraception. »
Pentin nous partage aussi la camaraderie qui existe depuis plusieurs années entre Mme Mazzucato et le pape François :
« En 2016, Mazzucato a tweeté : “En tant qu’athée, je n’aurais jamais pensé que j’aimerais autant un pape. Quelle star !”, en référence à deux commentaires que le pape avait faits — lorsqu’il a suggéré que Donald Trump n’était pas chrétien en 2016 et lors de son discours un an plus tôt à l’ONU où il a critiqué le système bancaire mondial, mis en garde contre le changement climatique et défendu le “droit à l’environnement.” »
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Un philosophe juif : La seule force « assez puissante » pour arrêter le « néo-marxisme woke » est le « christianisme »
Yoram Hazony.
Par Patrick Delaney — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
Je ne saisis pas exactement le rapport de ce philosophe juif par rapport au christianisme. Je crains qu'il ne voit dans le christianisme qu'un rempart pratique contre le marxisme en Occident, ou une religion « biblique » qui en vaut une autre, ou les deux. En effet, le christianisme est bien la seule force qui puisse faire rempart à la déferlante du « wokisme » et qui puisse raviver l’Occident. Mais le christianisme n’est pas une religion quelconque, Il est La Religion et ne saurait être réduit à un simple rempart à tel ou tel fléau de l’époque moderne, son but avant tout est de rendre gloire à Dieu et de sauver les âmes. — A.H.
15 septembre 2022, Miami (LifeSiteNews) — Un philosophe israélien a appelé les conservateurs des États-Unis à s’approprier la seule force capable d’arrêter le « néo-marxisme éveillé » totalitaire nouvellement apparu, et c’est le « christianisme biblique ». Pourtant, cela nécessitera une repentance aux niveaux personnel, communautaire et national.
« Si l’Amérique doit changer, c’est parce que vous avez décidé que le christianisme allait être restauré en tant que culture publique des États-Unis », a déclaré Yoram Hazony aux participants de la National Conservatism Conference (NatCon) lundi.
Juif orthodoxe résidant à Jérusalem, M. Hazony est président de la Fondation Edmund Burke et responsable de la NatCon, qui a été critiquée par le passé pour son approbation tacite de l’homosexualité et du « mariage » homosexuel.
Cependant, dans ce discours très bien accueilli, le théoricien politique israélien a retracé l’histoire des paradigmes politiques aux États-Unis, déclarant que 2020 était une « année charnière » où « le cadre de base qui guide la vie publique » est passé du « libéralisme », qui régnait depuis la Seconde Guerre mondiale, au « néo-marxisme éveillé », qui rejette les présomptions de base de la liberté individuelle annoncée par le libéralisme.
Si le « néo-marxisme éveillé » est aujourd’hui l’« idéologie dominante », il continue à « consolider son pouvoir », ce qui signifie qu’« il est encore possible de le combattre », a déclaré le philosophe. La question pertinente pour les peuples occidentaux est donc la suivante : « Quelle force est assez puissante pour pouvoir l’arrêter ? »
« Je vais vous donner un indice : ce n’est pas le libéralisme », a poursuivi M. Hazony.
Définissant les conservateurs comme ceux qui sont « dévoués à une vie de conservation et de transmission », il a remonté l’histoire occidentale jusqu’à la période précédant les deux guerres mondiales et a demandé quel était le paradigme « avant que le libéralisme ne devienne la religion publique officielle ».
Lire la suite« Roe c. Wade est renversé, mais la lutte n’est pas finie! » Entrevue avec l’Abbé J.-Réal Bleau
L’abbé Joseph-Réal Bleau avec son livre sur l’avortement publié lors de son doctorat en Théologie morale en 1971.
Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Joanne D’Arc ©
Suite au renversement historique aux États-Unis de l’arrêt Roe c. Wade, il est légitime de se poser des questions sur l’avenir du Québec et du Canada au sujet de l’avortement. Allons-nous suivre les pas des États-Unis ou allons-nous continuer vers une culture encore plus progressive et « pro-choix »? Devrions-nous lutter contre ce qui jadis était inacceptable ou devrions-nous changer nos façons de penser et adhérer à l’esprit des temps modernes?
Lors de ce questionnement qui rend notre société perplexe, nous avons consulté l’abbé Joseph-Réal Bleau, auteur d’un livre sur l’avortement qu’il a publié lors de son doctorat en Théologie morale à l’université Grégorienne de Rome en 1971. Aujourd’hui, on peut facilement trouver ce livre aussi pertinent que l’encyclique de Jean-Paul II, Evangelium Vitæ, dont nous avons discuté avec l’abbé Francis Bégin.
À l’occasion de la publication de ses archives et conférences sur son site https://lumenc.org/#, nous présentons ainsi un entretien entre l’abbé J.-Réal Bleau et notre journaliste Joanne.
Joanne pour CQV : Quand vous avez publié votre livre en 1971, l’avortement n’était pas encore décriminalisé au Canada?
L’abbé J.-Réal Bleau : Pas complètement, mais il y avait déjà des tendances à légaliser l’avortement, de manière que ce soit un meurtre légal, évidement sans parler de meurtre.
Joanne pour CQV : Quelles tendances aviez-vous observées plus précisément dans ces temps-là?
L’abbé J.-Réal Bleau : Dans les années 60, on parlait beaucoup d’avortement dans les circonstances graves, par exemple lorsque la vie de la mère était en danger et on disait que dans de telles circonstances, l’avortement devrait être permis, mais la vérité, c’est que même dans de telles circonstances, l’avortement ne devrait pas être permis. Il y a de beaux exemples comme celui d’une docteure italienne qui se nommait Joanna (Gianna Beretta Molla) et qui a donné sa vie, car elle ne voulait pas d’avortement lors de l’accouchement de son quatrième enfant.
Lire la suiteSupprimer Dieu des salles de classe : un plan maçonnique pour façonner l’esprit des enfants américains
Par Raymond Maria — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Patcharida/Adobe Stock
23 août 2022 (LifeSiteNews) — Il y a un peu plus d’un siècle, la Juridiction Sud du Rite écossais franc-maçon aux États-Unis a élaboré un plan pour la sécularisation des écoles publiques américaines et l’endoctrinement des esprits des jeunes Américains par l’imposition d’une religion naturelle entre les murs de la classe. Ce plan a pris des décennies à être réalisé, et ses résultats sont en train de se révéler aujourd’hui. Si l’on veut remédier à l’état intellectuel et moral déplorable des écoles de la nation, il faut connaître les manœuvres politiques, les politiques et les décisions en justice des francs-maçons, qui ont conduit l’Amérique à la crise actuelle. Un parcours à vol d’oiseau du paysage de l’éducation ne sera qu’un début pour tenter de résoudre le problème.
La crise actuelle de l’éducation
L’éducation publique a longtemps fait la une des journaux ces dernières années. La Virginie a notamment connu un changement de gouverneur, en grande partie à cause du scandale de la dissimulation dans une école publique d’un viol qui s’est produit pendant les heures de classe. Le gouverneur Youngkin a trouvé dans le mépris de la gauche pour les droits des parents et le contrôle de l’éducation de leurs enfants de quoi alimenter sa campagne. Il s’est présenté en défendant le rôle naturel des parents en tant qu’éducateurs de leurs enfants et a plaidé pour que les conseils scolaires, les professeurs et l’administration rendent des comptes aux parents. Sans surprise, il a remporté une victoire écrasante.
Une fois encore, l’exposition des enfants à toutes sortes de perversions sexuelles par le biais des spectacles de drag queens est un fait qui hante désormais les écoles, les bibliothèques et même les églises du pays. Le matériel pornographique est utilisé pour l’enseignement de l’éducation sexuelle. Des programmes d’enseignement endoctrinant des esprits innocents à l’idéologie homosexuelle et transgenre sont imposés dès la maternelle. Les États débattent les uns après les autres de la législation sur les sports féminins et sur l’utilisation des vestiaires, des salles de bain et des douches par les hommes qui ont passé par une « transition » ou se sont « identifiés » comme femmes. Des bloqueurs de puberté sont administrés aux enfants du primaire à l’insu des parents. Et on dit aux enfants de cacher à leurs parents leur prétendu désir de « transition » vers le sexe opposé, au cas où leurs parents seraient susceptibles de s’opposer aux mutilations qu’implique un tel processus.
La « théorie critique de la race » est poussée dans les écoles par une relecture de l’histoire américaine entièrement interprétée selon les théories marxistes de la domination raciale et de la lutte des classes. On apprend aux enfants à haïr leur pays, son histoire et ses héros.
Alors que l’on montre de la pornographie dans les écoles publiques et que l’on enseigne une histoire sous-tendue par le marxisme athée, la lecture de la Bible est interdite, la prière publique bannie et l’affichage des Dix Commandements ou des Béatitudes strictement proscrit. La religion n’a pas sa place dans l’enseignement public, car il s’agit d’une affaire entièrement privée, établie comme telle, nous dit-on, par la Constitution, à travers le « mur de séparation de l’Église et de l’État. »
Lire la suiteLe conseiller du Forum économique mondial Yuval Harari est un marxiste qui croit qu’il n’y a pas de vérité, seulement le pouvoir
Yuval Noah Harari.
Par Emily Mangiaracina — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
16 août 2022 (LifeSiteNews) — Yuval Noah Harari est considéré à juste titre par les personnes réfléchies comme l’un des intellectuels les plus dangereux qui soient.
Le conseiller du Forum économique mondial est déjà connu pour ses déclarations déshumanisantes, ses prédictions dystopiques et son rôle dans une organisation qui semble accélérer leur réalisation (pensez à la recherche numérique des contacts pour freiner les maladies).
Mais comment savoir si les gens ne réagissent pas simplement de manière excessive à une caricature d’Harari ?
La réponse se résume à cette question : Si, aux yeux d’Harari, nous ne sommes pas plus élevés que les animaux et que la « grande majorité » de la population mondiale est désormais inutile, où cela nous mène-t-il ?
À la vue de tous, il nous a donné un avant-goût inquiétant de la formule de la tyrannie débridée. Harari croit en ce qui est considéré comme un principe fondamental du marxisme culturel : il n’y a pas de vérité, seulement du pouvoir.
En d’autres termes, Harari croit qu’il n’y a pas de « vérité » de la manière la plus radicale et la plus dangereuse qui soit. S’il reconnaît l’existence d’une réalité scientifique objective, il a ouvertement rejeté l’existence de valeurs objectives. Il rejette donc les valeurs fermes, telles que le caractère sacré de la vie humaine, comme fondement de la société et de ses lois.
Il l’a clairement exprimé lors d’une récente entrevue avec Chris Anderson, chef du groupe de médias TED, celle même dans laquelle il a déclaré de manière infâme que le monde n’a pas besoin de la « grande majorité » de sa population.
Au cours de leur discussion, M. Harari a décrit de manière éloquente les valeurs sociétales comme des « fictions » ou des « histoires », en citant les droits de l’homme comme exemple. Il a déclaré que les droits de l’homme ne sont « pas un fait biologique », mais une « histoire que nous avons construite ».
En fait, Harari est déjà allé jusqu’à affirmer que « l’Homo sapiens est une espèce post-vérité, dont le pouvoir dépend de la création et de la croyance en des fictions ».
La portée de sa croyance apparaît de manière inquiétante dans son entrevue avec Anderson, lorsqu’il semble prendre totalement ses distances avec les droits de l’homme en tant que principe fixe.
Lire la suiteDans l’esprit inquiétant d’un célèbre homosexuel athée du Forum économique mondial
Par John-Henry Westen — Traduit par Campagne Québec-Vie
12 avril 2022 (LifeSiteNews) — Dans cet épisode du John-Henry Westen Show, je vais plonger dans l’esprit du professeur Yuval Noah Harari.
Yuval Noah Harari est une figure très influente de la politique moderne, mais pourquoi est-il si impliqué ? En examinant ses principales idées et croyances, nous pouvons commencer à comprendre sa motivation.
Maître de conférences au département d’histoire de l’Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari utilise l’histoire, la philosophie et la biologie dans ses réflexions sur ce qu’il estime être les défis mondiaux les plus importants auxquels le monde est confronté aujourd’hui, et s’efforce d’orienter le débat public sur ces questions.
Dans ce but, il a écrit cinq livres qui décrivent sa vision du monde et les choses auxquelles, selon lui, les autres devraient donner la priorité. Il a également cofondé Sapienship, une entreprise à impact social qui mène des projets dans les domaines du divertissement et de l’éducation, avec celui qu’il appelle son « mari » et qui fut son agent initial, Itzik Yahav. C’est bien ça, mari. Nous y reviendrons dans un instant. Cette société « milite pour la responsabilité mondiale à travers sa mission : clarifier la conversation mondiale, concentrer l’attention sur les défis les plus importants et soutenir la quête de solutions … et Sapienship met en lumière trois [problèmes] : la rupture technologique, l’effondrement écologique et la menace nucléaire. »
Harari mentionne son « mari » dans de multiples entrevues, et il admet avec fierté que le fait d’être homosexuel affecte ses recherches, ce qui sert d’indicateur majeur de sa vision du monde. Dans cette même entrevue, il rationalise l’homosexualité sous prétexte que « tout ce qui existe est, par définition, naturel ».
Harari soutient que le sexe n’a pas de but, comparant la sexualité humaine à celle du chimpanzé. Il poursuit en affirmant que « l’idée que le sexe n’existe que dans le but de procréer est une absurdité totale inventée par les prêtres et les rabbins ».
« En vérité, nos concepts de “nature” et de “contre nature” ne sont pas tirés de la biologie ; ils sont tirés de la théologie chrétienne », ajoute-t-il.
Lire la suiteLa neutralité de l’État écrase les Chevaliers de Colomb à Sherbrooke
Des Chevaliers de Colomb lors de la Marche nationale pour la Vie à Ottawa, en 2016.
Par Geneviève De Vriendt (Campagne Québec-Vie) — Photo :
« Les Chevaliers de Colomb ne seront plus reconnus comme organisme par la Ville de Sherbrooke en octobre 2023, en raison de leur lien avec l’Église catholique », annonce un article de La Tribune numérique.
Les restrictions qu’impose la laïcité se resserrent de plus en plus. Un simple « lien avec l’Église catholique » suffit pour être rejeté de l’État.
D’après le même article, « Adoptée en 2019, la Politique d’admissibilité des organismes évoque que ces derniers doivent être neutres en matière de religion et de politique afin d’être reconnus par Sherbrooke. La Ville indique exclure du processus d’admissibilité “les organismes qui ont comme mission de faire la promotion des croyances et des pratiques religieuses ou qui réalisent des activités similaires” ».
De même que dans la société laïque Dieu n’existe plus et que la seule vraie religion n’est plus reconnue, de même toute structure sociale portant une trace de la religion n’est pas reconnue.
Jean Bossé, membre des Chevaliers de Colomb depuis 20 ans, rappelle que « L’essentiel des activités des Chevaliers de Colomb, ce sont des œuvres caritatives sans distinction de religion et sans faire allusion à la religion ». Mais le seul fait que l’organisme porte une trace du catholicisme, suffit pour que l’État laïque l’écrase.
« Même si les activités des Chevaliers de Colomb sont laïques, Mme Beaudin [la mairesse de Sherbrooke] affirme qu’il faut “tracer une ligne quelque part” et “savoir à quoi on s’expose” si la Ville ouvre la porte à la reconnaissance d’organismes liés à la religion », rapporte l’article de La Tribune.
Que l’État « s’expose » à la religion semble lui paraître dangereux. En effet, si l’État s’exposait à la religion et conséquemment à ses lois, une réforme majeure lui serait nécessaire, d’où le « danger » de la reconnaissance du catholicisme.
Les « devoirs avant les droits » selon Macron, Attal et Xi Jinping : petite réflexion sur les devoirs de l’homme sans Dieu
Par Jeanne Smits (Le blogue de Jeanne Smits) — Photo : Rémi Jouan/© Rémi Jouan, CC-BY-SA, GNU Free Documentation License, Wikimedia Commons
Gabriel Attal a choqué en déclarant dans un entretien au Parisien, fin janvier : « Dans l’après-Covid […], on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales. » Il ne faisait que reprendre la déclaration d’Emmanuel Macron, le 31 décembre dernier : « Les devoirs valent avant les droits. » Florian Philippot faisait aussitôt remarquer que Le Monde résumait ainsi en janvier 2020 le crédit social chinois : « faire passer des devoirs avant les droits ». A l’heure où le passe vaccinal menace de se transformer en outil de contrôle digital pour vérifier la conformité des comportements des citoyens pour leur accorder ou leur retirer des droits et des libertés, le parallèle est saisissant. Macron et les siens ne se cachent plus : ils assument de vouloir changer à la racine le mode de fonctionnement de notre société. Et ils nous en ont donné un avant-goût depuis deux ans. Amer.
Les droits de l’homme précèdent-ils pour autant ses devoirs ? Dans leur acception révolutionnaire, issue de la Déclaration de 1789 et qui est aussi celle du pouvoir, oui. Mais n’oubliez pas que la Révolution a aussi engendré ce principe : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. » Autrement dit, il faut accepter le « contrat social » tel qu’il est défini et imposé par le pouvoir pour pouvoir bénéficier des droits. Aux ennemis de la liberté, on réservait la guillotine. (Ou l’extermination, pour les Vendéens…) Les droits de l’homme ont des ratés. Jean Madiran, en particulier, a montré ce qu’il en était des « droits de l’homme sans Dieu ». Benoît XVI résumait la chose en une formule frappante : « Sans Dieu, les droits de l’homme s’écroulent. »
Mais au-delà, l’école contre-révolutionnaire a toujours affirmé que l’homme a des devoirs avant que d’avoir des droits. Il naît débiteur : à l’égard de ses parents à qui il doit la vie, à l’égard de sa patrie, à l’égard de son Créateur.
Pourquoi donc se formaliser du propos du ministricule Attal ?
Parce que les devoirs prêchés par les puissants du jour, qu’ils vivent à Pékin, Pyongyang, Ottawa ou Paris, sont les devoirs de l’homme sans Dieu.
Ce sont des devoirs face à une tyrannie potentiellement sans limites, parce que servis par des moyens de surveillance, de contrôle et de sujétion à la fois inédits et colossaux, capables de s’immiscer jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne comme dans la vie sociale au sens large. Il s’agit bien d’une tyrannie totalitaire, capable de tout soumettre au pouvoir de l’Etat au moyen d’un « crédit social » (la récompense du comportement présenté comme conforme au bien de la société) ou, plus exactement, un « crédit politique », puisqu’il s’agit de récompenser celui qui se conforme aux injonctions du pouvoir, bonnes ou mauvaises, et qui de plus y adhère. Rien n’est plus facile aujourd’hui que de savoir si c’est le cas. Il suffit de profiler, en deux temps trois mouvements grâce aux algorithmes ad hoc, vos « j’aime » sur les réseaux sociaux !
Lire la suiteL’industrie du mensonge
Par Paul-André Deschesnes — Photo : alesmunt/Adobe Stock
Depuis deux décennies, le mensonge a pris des proportions très inquiétantes sur notre planète terre. En mars 2016, la revue l’Actualité nous avait présenté un dossier très étoffé sur l’industrie du mensonge au Québec et en Occident. En ce temps de pandémie, le mensonge est même devenu la nourriture préférée du bon peuple, incapable de faire la différence entre le vrai et le faux.
On peut se fermer les yeux, mettre nos œillères et minimiser ce phénomène en disant que cela a toujours existé et tourner la page. On peut également réfléchir, se poser les questions pertinentes et regarder sérieusement ce chaos de mensonges dans une optique chrétienne.
D’après cette enquête de l’Actualité très bien documentée, le mensonge et la tricherie sont omniprésents partout à tous les niveaux de nos sociétés modernes : politiciens magouilleurs, athlètes dopés, hommes d’affaires malhonnêtes, entrepreneurs qui gonflent les factures, conjoints adultères, étudiants du primaire jusqu’à l’université qui se vantent de tricher, humoristes qui font l’éloge du mensonge dans leurs populaires spectacles, émissions de télévision qui récompensent les menteurs : « Que le meilleur tricheur gagne » et « Qui sera couronné le roi des menteurs ? », scientifiques qui présentent de faux CV, journalistes et écrivains qui font du plagiat, publicités tous azimuts qui nous racontent plein de mensonges à la télévision, sur internet et dans tous les médias, etc. Un véritable tsunami de mensonges gangrène actuellement nos sociétés postmodernes.
« Depuis l’avènement d’internet, universités et collèges ne savent plus à quel saint se vouer pour endiguer le plagiat des étudiants. Au fur et à mesure que l’informatique et la robotique envahissent nos vies, la fraude par logiciel prend beaucoup d’ampleur », nous révèle cette enquête. Un nombre incroyable d’arnaqueurs est omniprésent partout. La cybercriminalité serait même sur le point de prendre le contrôle du Web pendant qu’on « vient de recenser 1 000 universités fantômes aux États-Unis seulement qui offrent de donner aux étudiants des diplômes bidon pour quelques centaines de dollars ».
Le journal Le Devoir du 2 mars 2016 nous informait également « qu’une nouvelle génération de pilleurs de banque fait actuellement de terribles ravages sur toute la planète. Les cybercriminels peuvent même très bien geler toutes vos données et vous demander des rançons pour les libérer ». On est rendu là dans notre « merveilleux » monde de l’internet où le mensonge, la fraude et la tricherie règnent en maître.
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