Neuf choses à savoir sur l’euthanasie pour maladie mentale au Canada
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Kawee/Adobe Stock
Avis Favaro, correspondante médicale de CTV news, a réalisé des reportages d’investigation approfondis sur l’euthanasie (AMM) au Canada. Favaro ne s’oppose pas à l’euthanasie, mais elle a fait des reportages sur les décès controversés. Les reportages de Mme Favaro ont ouvert la voie à un véritable débat sur la réalité de la loi canadienne sur l’euthanasie.
Le récent reportage de W5 intitulé : Neuf choses à savoir sur l’euthanasie en cas de maladie mentale donne un aperçu intéressant de l’orientation prise au Canada pour permettre aux gens de mourir par euthanasie en cas de maladie mentale. Il vaut également la peine de regarder certaines des vidéos d’entrevues qui sont liées à l’article.
Voici mon commentaire sur l’article d’Avis Favaro — 9 choses à savoir sur l’euthanasie pour maladie mentale.
1. Elle fait partie des changements apportés à la loi sur l’AMM qui ont débuté en 2021
Mme Favaro explique que la loi C-7 a élargi la loi sur l’euthanasie du Canada pour inclure les personnes qui ne sont pas en phase terminale et qu'elle a également légalisé l’euthanasie pour les gens atteints de maladies mentales. La Loi C-7 a toutefois décrété un moratoire de deux ans sur l’euthanasie pour maladie mentale afin d’étudier davantage la question. Favaro fournit des liens vers le rapport intermédiaire sur l’euthanasie pour maladie mentale et le rapport d’un « groupe d’experts » sur l’euthanasie pour maladie mentale.
Favaro ne précise pas que le rapport intermédiaire et le rapport du « groupe d’experts » n’ont pas fourni de directives spécifiques pour répondre aux demandes d’euthanasie pour maladie mentale. Le « groupe d’experts » a suggéré que les règles actuelles concernant l’euthanasie pour les personnes qui ne sont pas en phase terminale suffisent pour les personnes atteintes de maladie mentale. Les membres du « groupe d’experts » qui n’étaient pas d’accord avec l’opinion majoritaire ont démissionné lorsqu’on leur a refusé de présenter un point de vue différent.
Lire la suiteUn homme sans-abri cherche à mourir par euthanasie — il se sent désespéré
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : TheVisualsYouNeed/Adobe Stock
Greg McGrath-Goudie a écrit un article publié par Orillia Matters le 23 janvier 2023 portant sur M. Tyler Dunlop (37 ans), un homme sans-abri qui cherche à mourir par euthanasie au Canada. McGrath-Goudie rapporte :
Un homme d’Orillia... a entamé le processus d’AMM pour un ensemble de raisons totalement différentes. En raison de ce qu’il considère comme l’état du monde, de sa situation et de sa frustration croissante à l’égard de son expérience vécue, Tyler Dunlop dit qu’il ne voit tout simplement aucun avantage à continuer.
Cet homme de 37 ans, qui a connu l’itinérance par intermittence au cours des 12 dernières années, a récemment entamé le processus d’AMM en se rendant au Soldiers' Memorial Hospital d’Orillia.
M. McGrath-Goudie rapporte que Dunlop refuse les services et le soutien parce qu’il veut mourir par euthanasie :
Lire la suiteSa détermination à rechercher l’AMM est si forte qu’il a refusé l’offre de l’hôpital de l’admettre pour une évaluation psychiatrique.
« J’ai refusé des services pour faire passer mon message. J’ai refusé un abri, une douche, de la nourriture », a déclaré Dunlop. « Ils allaient me les donner, mais si je faisais ça, ils sauraient que je suis juste un sans-abri ».
La bataille actuelle de Dunlop contre l’itinérance a commencé en juin 2022, lorsqu’il a trouvé son colocataire — et superviseur de travail — mort à l’intérieur de leur appartement.
Le propriétaire lui a donné cinq jours pour déménager, dit Dunlop, et depuis, il est dans la rue, luttant pour se remettre sur pied.
Des groupes canadiens de personnes handicapées annoncent à leurs membres qu’ils ne proposeront pas l’euthanasie
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : DC Studio/Adobe Stock
Un excellent article de Tristan Hopper a été publié dans le National Post du 5 janvier 2023, intitulé : Disability groups now insuring members they won't recommend euthanasia (MAiD) [Les associations de personnes handicapées assurent désormais leurs membres qu’elles ne recommanderont pas l’euthanasie (AMM)].
Hopper fait état d’une coalition croissante de groupes de personnes handicapées et de défense des droits de la personne qui affirment que la loi canadienne sur l’euthanasie est allée trop loin. Ces groupes assurent également à leurs membres qu’ils ne suggéreront ni ne recommanderont l’euthanasie à aucun d’entre eux. Hopper écrit :
Lire la suiteUne coalition croissante de groupes de défense des droits des personnes handicapées et de la santé mentale a commencé à s’opposer ouvertement au régime libéralisé d’aide médicale à mourir du Canada (AMM), notamment en publiant des affiches assurant aux patients qu’ils ne leur recommanderont pas le suicide assisté.
« Cette organisation ne recommandera, ne suggérera ni n’orientera personne vers l’aide médicale mourir comme alternative à l’aide à l’obtention des soutiens et services nécessaires dont vous avez besoin », peut-on lire sur une affiche récemment diffusée sur les médias sociaux par le groupe Disability Without Poverty.
L’affiche était accompagnée d’une note exhortant les autres organismes liés à la santé à s’engager à ne jamais recommander l’aide médicale à mourir comme solution à la pauvreté, « peu importe ce que certains voudraient vous faire croire ».
Pierre Poilievre : il est « honteux » que le gouvernement Trudeau favorise l’euthanasie des anciens combattants
Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
23 décembre 2022 Ottawa (LifeSiteNews) — Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a blâmé le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau au sujet des rapports « embarrassants » selon lesquels pas moins de six anciens combattants se sont vu offrir le suicide assisté au lieu de l’aide dont ils ont besoin pour aller mieux.
« [En ce qui concerne] les héros qui protègent notre pays et qui se rendent au ministère des Anciens Combattants pour obtenir les services auxquels ils ont droit, ce gouvernement accumule maintenant le dossier embarrassant et honteux d’avoir recommandé l’aide médicale à mourir [à plusieurs d’entre eux] », a déclaré M. Poilievre le 14 décembre lors de la dernière journée de débat de cette année à la Chambre des communes. M. Poilievre a partagé la vidéo lundi sur Twitter.
M. Poilievre a ajouté qu’au moins « une demi-douzaine d’anciens combattants déclarent maintenant avoir été informés que l’aide médicale à mourir pourrait être la meilleure solution pour eux ».
« Le premier ministre, ayant eu le temps maintenant, peut-il nous dire exactement combien d’anciens combattants se sont vu recommander de mettre fin à leur vie ? » a-t-il demandé à Trudeau.
En réponse, M. Trudeau a admis que des vétérans se sont vu offrir l’aide médicale à mourir (AMM). Il a également affirmé que cette pratique était « absolument inacceptable » et qu’elle allait cesser.
Les affirmations de Trudeau ont été faites en dépit du fait que c’est son gouvernement qui a permis aux lois sur l’euthanasie au Canada d’échapper à tout contrôle, selon les défenseurs de la vie.
M. Poilievre a continué à faire pression sur M. Trudeau au sujet des anciens combattants à qui Anciens Combattants Canada (ACC) a dit qu’ils devraient envisager de se suicider plutôt que de recevoir des soins appropriés.
Lire la suiteUne femme tentée par l’euthanasie demande de l’aide
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l'euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Chers amis
La semaine dernière, un groupe de soutien a reçu un courriel déchirant d’une femme de 38 ans de Winnipeg qui envisageait l’AMM. Elle nous a donné la permission de partager une partie de son courriel avec vous.
Lire la suiteJ’envisage sérieusement d’avoir recours à l’AMM. Je vous écris en dernier recours avant de le faire. Je vis avec une déficience visuelle et des problèmes de santé mentale. Même avant la pandémie, je n’avais pas ou peu accès au système.
J’ai essayé de passer par des programmes d’emploi, qui ont refusé de faire l’effort supplémentaire pour qu’une personne ayant mes handicaps soit embauchée. Pendant des années, j’ai été ballottée entre les agences pour l’emploi des personnes handicapées physiques et les programmes de santé mentale, et j’ai dû prendre des médicaments pour la santé mentale qui avaient de lourds effets secondaires. Le pire était la nausée et l’épuisement qui rendaient le travail extrêmement difficile.
J’ai souvent eu recours à l’assurance-emploi ou à l’aide à l’emploi et au revenu, pour me faire dire que j’étais paresseuse et que je devais faire plus d’efforts, sans aucune aide ou avec peu d’aide. Le conseil que m’ont donné de nombreux thérapeutes était de ne pas demander d’aide à mes amis et à ma famille, mais de m’adresser au système pour obtenir des ressources. Si j’étais dans une situation désespérée, je devrais peut-être me ressaisir. J’ai trouvé très peu de compassion.
L’euthanasie des Canadiens serait une « priorité majeure » selon le ministre de la Justice
Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Capture d’écran Youtube/Conférence de presse
OTTAWA — Le gouvernement canadien retarde l’expansion de l’euthanasie pour les personnes atteintes de troubles mentaux pour une durée indéterminée, mais déclare que le projet de loi demeure une « priorité majeure ».
Le projet de loi C-7, Loi qui modifie le Code criminel sur « l’aide médicale à mourir », a été déposé à la Chambre des communes le 24 février en 2020 par le ministre de la Justice. Ce projet a été adopté en première lecture le même jour. Depuis, la loi C-7 a subi de nombreuses modifications l’étendant pour inclure davantage de personnes y ayant accès. La prochaine modification porterait sur l’expansion de « l’aide médicale à mourir » pour les personnes atteintes de troubles mentaux.
Malgré l’annonce du délai de l’expansion de l’« aide médicale à mourir » pour les personnes souffrantes de troubles mentaux, l’euthanasie des Canadiens demeure une « priorité majeure pour notre gouvernement » selon le ministre de la Justice, David Lametti, lors sa conférence de presse.
« Le gouvernement avait entendu les experts qui s’inquiètent du fait que le système de santé pourrait ne pas être prêt à gérer ces cas complexes », a déclaré David Lametti, le ministre de la Justice le 15 décembre en conférence de presse à Ottawa, selon Le Devoir. Par contre, le ministre de la Justice rassure le public que ceci ne changera pas le déroulement du projet d’expansion de la loi C-7 pour les Canadiens atteints de troubles mentaux, mais assurera plutôt son bon déroulement.
« Mon collègue, le ministre Duclot et Santé Canada ont collaboré étroitement avec les provinces, les territoires, et leur communauté médicale afin de préparer l’évolution de l’aide médicale à mourir. Les progrès sont significatifs. Nous sommes en bonne voie de finaliser les standards nationaux sur l’aide médicale à mourir pour les personnes qui souffrent d’un désordre mental comme seul critère. Ils seront prêts avant la limite de mars », a déclaré David Lametti.
Lire la suiteUne Canadienne invoque le manque d’accès aux soins pour justifier sa demande d’euthanasie
Jolene Van Alstine.
Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Global News
12 décembre 2022 (LifeSiteNews) — Une autre Canadienne atteinte d’une maladie non terminale fait la une des journaux après avoir fait une demande d’euthanasie grâce aux lois de plus en plus libérales du Canada, qui sont hors de contrôle selon les défenseurs de la vie.
Selon le Western Standard, Jolene Van Alstine, de la Saskatchewan, a fait une demande d’aide médicale à mourir (AMM), non pas parce qu’elle est en phase terminale, mais plutôt parce qu’elle dit ne pas pouvoir obtenir les interventions chirurgicales et les traitements médicaux dont elle a besoin.
Mme Alstine souffre depuis six ans d’hyperplasie parathyroïdienne, qui se manifeste par des symptômes tels que des vomissements, des nausées et des douleurs abdominales.
Elle dit que, bien qu’elle ait consulté des médecins et des spécialistes pendant des années, ce n’est que lorsqu’elle a été admise dans un hôpital qu’elle a vu un endocrinologue. Elle a ensuite subi l’ablation de deux de ses glandes parathyroïdes et, peu après l’opération, a commencé à se sentir mieux.
Cependant, ses symptômes sont revenus 10 jours après son opération. Elle a essayé de revoir un endocrinologue, mais on lui a dit qu’il faudrait deux ans avant qu’elle puisse en revoir un.
En raison de ce que son mari Miles Sundeen considère comme une faible qualité de vie, Alstine a choisi de mettre fin à ses jours par l’AMM.
Les lois de plus en plus permissives du Canada ont permis à l’euthanasie d’augmenter de 32 % depuis 2020, avec plus de 10 000 personnes décédées rien qu’en 2021. Beaucoup de ces 10 000 sont des patients non terminaux comme Alstine, qui citent le manque d’accès aux soins de santé ou même la pauvreté comme principaux facteurs contributifs.
Bien que les retards dans les opérations chirurgicales soient monnaie courante en Saskatchewan et dans le reste du Canada, le cas d’Alstine est un exemple clair des dangers que les critiques de l’AMM dénoncent depuis des années.
Lire la suiteL’euthanasie : « soin » pour lequel le Québec serait au premier rang dans le monde
Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pexels.com
QUÉBEC — L’euthanasie est désormais un « soin » pour lequel le Québec est classé au premier rang dans le monde.
La province du Québec au Canada est au premier rang parmi tous les pays dans le monde cette année pour son « soin » d’euthanasie, battant ainsi les Pays-Bas et la Belgique, selon Radio-Canada qui publie à ce sujet le 9 décembre.
« Le nombre de personnes ayant eu recours à l’aide médicale à mourir explose depuis le début de la pandémie : il est passé de 1774 en 2019-2020 à 3663 en 2021-2022 » rapporte Radio-Canada.
Selon le président de la Commission des soins de fin de vie, le Dr Michel Bureau, les données qui placent le Québec au premier rang dans le monde sont les suivantes : « “Au Québec, c’est 5,1 % des décès qui [résultent de] l’aide médicale à mourir. Aux Pays-Bas, c’est 4,8 % des décès, et en Belgique, c’est 2,3 %” », indique l’article de R.-C.
Le Devoir rapporte que « La commission a déposé son rapport annuel à l’Assemblée nationale, vendredi, en plus de diffuser un communiqué de presse dans lequel son président, le Dr Michel Bureau, affirme que “le Québec continue de bien faire les choses” en matière de “respect des critères d’application de la Loi” et “du caractère de dernier recours de ce soin” ».
Selon le communiqué de presse « de plus en plus de médecins intègrent ce soin à leur pratique. Les données 2021-2022 démontrent qu’il y a eu une augmentation de 26 % des médecins qui ont participé à ce soin dans le continuum offert aux patients, comparativement à 2020-2021. »
« Le Dr Bureau se dit étonné par l’augmentation rapide du nombre de demandes d’AMM au Québec. Selon lui, cette croissance pourrait s’expliquer par le fait que l’aide médicale à mourir est présentée aux patients comme un soin, et non comme une euthanasie », selon Radio-Canada.
Lire la suiteUne ancienne combattante handicapée s’est fait proposer l’euthanasie lorsqu’elle se plaignait du retard pour l’installation d’un monte-escalier chez elle
Christine Gauthier témoignant devant le Parlement canadien.
Par Pour une école libre au Québec
Une ancienne combattante handicapée a critiqué l’administration du gouvernement canadien pour avoir proposé de l’euthanasier lorsqu’elle était frustrée par les retards dans l’installation d’un élévateur pour fauteuil roulant chez elle.
La caporale à la retraite Christine Gauthier, une ancienne athlète des jeux paralympiques, a témoigné jeudi au Parlement qu’un travailleur social d’Anciens Combattants Canada (ACC) avait fait l’offre de l’aider à se suicider.
Après des années de retards frustrants pour obtenir l’ascenseur résidentiel, Gauthier a affirmé que l’assistante sociale lui a dit : « Madame, si vous êtes vraiment si désespérée, nous pouvons vous donner une aide médicale à mourir maintenant. »
Le travailleur qui a suggéré l’euthanasie n’a pas été nommé, mais l’on craint que la même « solution » ait été proposée à trois autres anciens combattants qui avait contacté ACC pour se plaindre de problèmes, a rapporté Global News.
Le scandale a éclaté une semaine après que le ministre canadien des Anciens Combattants a confirmé qu’au moins quatre autres anciens combattants se sont également vu offrir l’accès à la loi canadienne sur l’aide médicale à mourir (AMM) en réponse à leurs problèmes.
Mme Gauthier a déclaré qu’elle demandait l’aide d’ACC pour obtenir un monte-escalier pour sa maison depuis 2017.
« Cela m’a beaucoup isolée, car je dois ramper sur mes fesses avec le fauteuil roulant devant moi pour pouvoir accéder à ma maison », a-t-elle déclaré à Global News.
Elle a dit qu’elle était choquée par l’offre de suicide de l’assistante sociale lors d’une conversation en 2019.
« J’étais comme “Je ne peux pas croire que tu vas… me faire une injection pour m’aider à mourir, mais tu ne me donneras pas les outils dont j’ai besoin pour m’aider à vivre” », a-t-elle dit. « C’était vraiment choquant d’entendre ce genre de commentaire. »
Lire la suite« Mourir dans l’indignité. J’ai été témoin de la mort médicalement assistée de mon père »
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Photo : wirestock/Freepik
Le 26 novembre, Christopher Lyon a partagé sur son site un article au sujet de la mort médicalement assistée (euthanasie) de son père. J’ai republié certaines parties de cette histoire. Lyon la commence ainsi :
Lire la suiteMon père a été tué, devant ma famille et moi, par son fournisseur d’aide médicale à mourir (AMM), un médecin, dans une chambre d’hôpital numérotée de Victoria, en Colombie-Britannique, au cours de l’été 2021. Bien qu’il ait été à mi-chemin de la période d’évaluation de 90 jours requise pour les demandes d’aide médicale à mourir de la piste 2 (mort non prévisible), il est rapidement passé de la piste 2 à la piste 1 (mort prévisible), ayant réussi les deux évaluations requises.
Une semaine avant de mourir, il avait emménagé dans un appartement nouvellement rénové et aménagé dans le cadre d’un programme d’aide à la vie autonome. Il disait que la nourriture était bonne et qu’il appréciait le salon de coiffure interne. Deux jours plus tard, il a commencé à refuser la nourriture solide. Deux ou trois jours après, il est tombé, pendant une vague de chaleur qui a surchargé les ambulances et les auxiliaires médicaux locaux. Il a donc été laissé sur le sol de son appartement pendant six ou sept heures avant qu’une ambulance ne puisse l’atteindre car le personnel avait comme politique de « ne pas relever » [les personnes tombées]. Il était furieux. La première fois que ma famille et moi avons eu des nouvelles de son prestataire d’AMM, c’est à ce moment-là, quarante-huit heures avant sa mort. Mon père a indiqué que ses évaluateurs pouvaient contacter la famille à tout moment, on ne sait donc pas pourquoi nous n’avons pas été prévenus auparavant. On nous a simplement dit que mon père avait fait l’objet d’un suivi et que nous devions prendre des billets d’avion maintenant si nous voulions assister à son décès dans deux jours.
Le prestataire m’a dit qu’il avait fait l’objet d’un suivi parce que a) il avait commencé à refuser la nourriture solide (mais pas, comme nous l’avons découvert, les liquides caloriques), et b) que son taux élevé de globules blancs indiquait une infection qu’il ne voulait pas faire investiguer immédiatement. Apparemment, ces choix fugitifs ont servi de base pour qualifier sa mort de fixe et prévisible. Pourtant, on ne m’a jamais expliqué en quoi l’un ou l’autre de ces choix était irrémédiable ou constituait une mort imminente ou une perte de capacité.