Élargissement de l’euthanasie au Canada : un sursis de cinq mois ?
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Freepik
Le gouvernement de Justin Trudeau a demandé un autre délai à la Cour supérieure du Québec, prétextant un empêchement de légiférer attribué au coronavirus, afin de pouvoir reformuler la loi sur l’euthanasie sans le critère de « mort naturelle raisonnablement prévisible » conformément à la décision de ladite cour. Selon TVA Nouvelles :
Le gouvernement de Justin Trudeau se dit incapable de changer sa loi avant l’échéance du 11 juillet. Un projet de loi avait été présenté en février.
[…]
« Sans cette prolongation, le critère de “mort naturelle raisonnablement prévisible” de la loi fédérale ne s’appliquera plus au Québec à compter du 12 juillet, mais resterait en vigueur dans d’autres provinces et territoires. Cela signifie que le droit pénal ne serait plus appliqué de façon uniforme partout au pays », ont-ils ajouté.
Ils demandent donc à la Cour supérieure du Québec d’avoir cinq mois supplémentaires, jusqu’au 18 décembre, pour modifier les règles de l’aide médicale à mourir pour se conformer à la décision Truchon rendue par ce même tribunal en septembre 2019.
Tant mieux si la libéralisation de l’euthanasie peut encore un peu attendre, bien que je n’aime pas le fait que nous dussions ce répit à la propagande gouvernementale sur le coronavirus.
On peut se demander pourquoi le gouvernement libéral ne se pourvoit pas devant la Cour suprême du Canada. Veut-il ne pas avoir l’air de s’opposer à cette extension de l’euthanasie ? Sait-il que la cour rendrait un jugement favorable en un tel cas ? Craint-il au contraire sa désapprobation ?
Au fond, je ne me fierais pas à la Cour suprême du Canada pour rendre un jugement juste…
Culture de mort : les avantages (financiers) de l’euthanasie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Plusieurs chercheurs ont publié des études sur les bénéfices (financiers) de l’euthanasie, par rapport aux soins palliatifs, curieuse démarche s’il en est, car quelle utilité peut-on trouver dans de telles études si ce n’est qu'on se positionne pour l’euthanasie, ou contre ? Mais si l'on se positionnait contre l'euthanasie, on aurait soin de le préciser. Dans une des études on parle même d’autoriser l’euthanasie selon la « qualité de vie », et on parle d’« état de santé pire que la mort », concept éminemment eugénique. Selon Euthanasia Prevention Coalition (EPC) :
Le Canada a légalisé l'euthanasie le 17 juin 2016. Le 23 janvier 2017, le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) a publié une étude de Aaron J. Trachtenberg M. D., D. Phil., Braden Manns M. D., M. Sc. intitulée : Cost analysis of medical assistance in dying (Analyse des coûts de l'aide médicale à mourir).
Les chercheurs de cette étude ont constaté que le système de santé canadien pourrait économiser entre 34,7 et 138,8 millions de dollars par an, selon le nombre d'euthanasies opérées, maintenant que l'euthanasie est légale. Le Canada a un système de santé universel, où le coût des soins de santé est principalement pris en charge par le gouvernement.
Au Canada, il y a eu 5 000 décès par euthanasie en 2019 et 13 000 depuis sa légalisation [...]
Et selon une autre étude, réalisée par les chercheurs David Shaw et Alec Morton, dans laquelle ils présentent une situation théorique où l’euthanasie serait autorisée selon la qualité de vie, la qualité de vie globale de la société pouvant d’après eux être améliorée si les « états de santé pire que la mort » étaient éliminés. Selon EPC :
Lire la suiteDans leur analyse, les chercheurs examinent les gains « positifs » de l'euthanasie dans un scénario où elle serait légalisée par rapport à la QALY (Quality Adjusted Life Year) [Année de vie pondérée par la qualité]. Ils suggèrent que la QALY d'une nation est améliorée parce que certaines conditions de santé sont pires que la mort [si on procède à l’euthanasie]. Ils déclarent :
« La plupart des états de santé sont préférables à la mort, et entraînent donc un score de qualité de vie supérieur à zéro, indiquant que la vie dans cet état de santé est préférable à l'absence de vie... Cependant, une littérature non exhaustive a examiné la valeur des états de santé pires que la mort. »
L'Association des psychiatres du Canada: C'est «discriminer» que d'interdire le suicide assisté aux malades mentaux
Par Wesley J. Smith (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : freepik
18 mars 2020 (National Review) — Les psychiatres, quand il sont dévoués, sont souvent la seule protection des patients atteints de maladies mentales graves contre le suicide. Mais la légalisation sur l'euthanasie a opéré un revirement complet des mentalités, car le suicide a été redéfini comme un droit et un soin de santé. Par conséquent, les protections, telles que l'interdiction d'administrer la mort aux malades mentaux, sont rapidement venues à être considérées comme des obstacles.
C'est ce qui s'est produit au Canada, où le gouvernement est en train de supprimer sa faible restriction, selon laquelle la mort doit être « raisonnablement prévisible » avant de pouvoir se faire tuer. Une fois cette disposition abrogée, les problèmes psychiatriques diagnostiqués comme « irrémédiables » pourraient être considérés comme pertinents pour la mort.
C'est dans ce contexte que l'Association des psychiatres du Canada a mis en garde le gouvernement de ne pas « discriminer » les malades mentaux en leur interdisant de recevoir la piqûre létale quand la loi sera modifiée. Extrait de la déclaration sur la position de l'association (je souligne en italique) :
2. Les patients souffrant d'une maladie psychiatrique ne devraient pas être discriminés sur la seule base de leur handicap, et devraient avoir accès aux mêmes options concernant l'AMM [aide médicale à mourir, c'est-à-dire l'euthanasie] que tous les autres patients.
3. Les psychiatres seront attentifs aux principes d'éthique médicale en ce qui concerne l'AMM. Ils ne doivent pas laisser les opinions personnelles ou des préjugés influencer les patients qui envisagent l'AMM comme solution aux problèmes irrémédiables.
4. Bien que les psychiatres puissent choisir de ne pas être impliqués dans la prestation de l'AMM, les patients demandant l'AMM doivent recevoir des informations concernant les ressources disponibles en matière d'AMM et le processus de référence...
L'APC continuera à protéger les droits et les intérêts des patients atteints de troubles psychiatriques en tout temps, et en accordant une attention particulière aux questions de capacité décisionnelle, de consentement éclairé et de conditions irrémédiables dans la législation et le contexte évoluant de l'AMM. L'APC plaidera pour l'inclusion de protections appropriées dans les processus, les protocoles, les procédures et la législation relatifs à la prestation de l'AMM.
Ainsi, la dernière ligne de défense protégeant les malades mentaux contre le suicide se verra sommée par les règles de déontologie de leur association de coopérer à l'acte même qu'ils étaient autrefois tenus de prévenir, et même de participer à l'euthanasie des patients psychiatriques y étant admissibles, soit en fournissant des informations sur le processus, soit en les tuant ou encore en les adressant à un médecin qui le fera. Et ils ne seront pas autorisés à essayer de dissuader les patients de vouloir mourir parce que ce serait un « parti pris ».
L’«aide médicale à mourir» et la «logique» macabre de la Culture de Mort
Par le Père Shenan J. Boquet (Human Life International) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : ulleo/Pixabay
La connexion mortelle entre les questions morales et la Culture de Mort
Beaucoup d’individus s’identifiant aux mouvements pro-vie et pro-famille n’apprécient pas pleinement l’étendue des connexions profondes qui lient ensemble divers problèmes sociaux. La contraception, l’avortement, l’euthanasie, le divorce, la pornographie, le mariage « homosexuel », l’idéologie du genre (pour ne nommer que les plus importants) ne tombent pas uniquement dans la catégorie des problèmes sociaux ou spirituels. Ils sont bien plutôt liés ensemble, et plus important encore, ils s’entretiennent les uns les autres.
Il y a une logique interne à la Culture de Mort, si celle-ci n’est pas court-circuitée par un retour aux vérités pérennes, l’amenant à se mordre la queue pour ainsi dire. La mort entraîne la mort, la solitude et l’isolement, entraînant de plus en plus de solitude et d’isolement. Une dynamique dont était pleinement averti le fondateur de Human Life International, le Père Paul Marx, OSB. Il dit dans From Contraception to Abortion que, « Dans chaque pays, sans exception, la contraception a mené à l’avortement, l’avortement à l’infanticide et celui-ci à l’euthanasie à part entière. » Lorsque l’objet de la sexualité n’est plus la procréation ou la famille, le mouvement de pression homosexuel montre sa tête hideuse.
L’alarme démographique
Un des domaines les plus sous-estimés où nous voyons cette logique perverse en action, telle qu’évoquée par le Père Marx, est la relation entre la contraception, la mentalité anti-natale et la demande grandissante de la légalisation de l’euthanasie et de l’aide médicale à mourir.
Beaucoup d’activistes anti-vie croient qu’ils défendent la légalisation de l’euthanasie, croyant défendre les principes de la « liberté » et de « l’autonomie ». Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est qu’ils répondent à la pression de la nécessité de trouver une « solution » à un problème croissant, qui n’existe en bonne partie que parce que leur idéologie l’a créé ; par la destruction de la structure de la famille et par la promotion d’une mentalité antinatale qui a dérobé les enfants, dont les familles et la société ont désespérément besoin.
Même les médias principaux et les politiciens libéraux se rendent compte de cette série de problèmes causés par l’hiver démographique, résultat de la conjuration des alarmistes de la surpopulation et de la révolution sexuelle. Prenons ce récent article du Globe and Mail canadien, un journal d’extrême gauche, mais largement lu de tous. Dans cet article, l’auteur John Ibbison prévient que le tsunami social et financier est imminent et qu’il est dû à un niveau de fertilité très bas.
L’accroche en-dessous du titre le résume bien : « Chaque génération a de moins en moins d’enfants, donc moins de personnes pour prendre soin de nous dans nos vies qui sont de plus en plus longues. Une situation grave que nous ignorons à notre propre péril. » Cette crise est une simple question mathématique. Plusieurs de nos structures sociales et financières ont été bâties sur la supposition qu’il y aurait une grande population de jeunes en santé, qui entreraient sur le marché du travail, qui paieraient leurs taxes et subviendraient aux besoins de leurs parents et familles. Malheureusement, les jeunes n’y sont plus.
Lire la suiteUn médecin canadien : Les enfants gagnent à voir l'euthanasie
Par Michael Cook (Mercatornet) ― Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (montage) : freepik
Les réunions au chevet de victimes d'euthanasie au Canada sont normalement réservées aux adultes. Bien sûr, nous ne sommes pas au courant de la plupart d'entre elles, mais il arrive qu'un journaliste décrive les derniers moments d'un homme ou d'une femme âgé dans un article de revue. Parfois, il y a une fête, des coupes de champagne, de l'hilarité — jusqu'à ce que le médecin arrive. Les amis et les parents se rassemblent autour du lit pendant que le médecin administre une injection létale.
En fait, la plupart de ces décès concernent des personnes âgées de plus de 65 ans. Très peu sont en âge de laisser de jeunes enfants derrière eux. Ce sont leurs enfants ou petits-enfants adultes qui les accompagnent dans leurs derniers instants.
Qu'en est-il des personnes qui ont de jeunes enfants ? Un médecin expérimenté AMM (aide médicale à mourir, euphémisme signifiant euthanasie, qui est un autre euphémisme) suggère que les jeunes enfants gagneraient à être impliqués.
Dans un billet de blogue sur le site de l'Université de Colombie-Britannique, le Dr Susan Woolhouse, qui a participé à quelque 70 « suicides assistés », déclare :
Lire la suiteL'instinct me dit que faire assister des enfants au processus d'AMM de leur proche est probablement l'une des expériences les plus importantes et les plus thérapeutiques pour un enfant. Mon expérience passée des unités de soins palliatifs m'ont confortée dans l'idée que les enfants pouvaient bénéficier du témoignage de la mort d'un être cher. Pourquoi l'AMM serait-elle différente ?
Elle donne quelques conseils sur la façon d'expliquer le processus de la mort aux jeunes enfants :
En supposant que les enfants reçoivent des informations honnêtes, compatissantes et sans jugement [comment peut-on être honnête si l'on ne juge pas la chose ?*] au sujet de l'AMM, il n'y a aucune raison de penser que le fait d'assister à un suicide médicalement assisté ne peut être inclus comme une partie normale du voyage de fin de vie de leur proche. Si les adultes qui les entourent normalisent l'AMM, les enfants le feront aussi.
Un bénévole d’un CHLSD suspendu pour avoir parlé contre l’euthanasie à des patients
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) : rawpixel
Nous avions publié assez récemment le témoignage d’un bénévole œuvrant dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de l’Estrie au Québec. Celui-ci rapportait ce qu’il a vécu quand l’un des patients qu’il aidait à faire des exercices lui annonça qu’il voulait être euthanasié, qu’il voulait mourir. Sylvain Lamontagne, il n’est plus besoin de tenir son nom anonyme puisqu’il a été publié dans La Tribune, avait essayé de lui montrer la malice d’un tel acte. La lettre de M. Lamontagne disait :
Cet automne, mauvaise nouvelle, il m’annonce qu’il a demandé l’aide médicale à mourir et il m’invite à une fête qu’il organise pour son dernier départ. Aussitôt je lui dis ma peine et déception d’une telle demande et je lui indique que je n’irai jamais à une telle fête où quelqu’un demande de se faire tuer, car c’est contre mes valeurs chrétiennes. Être présent à une telle fête, c’est encourager la personne à se faire tuer. Je lui indique et rappelle que Dieu ne veut pas qu’on se tue et que c’est même l’un des dix commandements. La vie, c’est sacré. Je lui rappelle que cela envoie un mauvais message à sa famille et donne un mauvais témoignage : c’est dire qu’il vaut mieux se tuer quand ça ne marche pas comme on veut.
À deux reprises, dans les jours suivants et avant qu’il passe à l’acte, j’ai essayé de le faire changer d’idée avec amour et tendresse, mais avec fermeté. La situation me brisait le cœur, car moi-même j’ai vécu, il y a quelques années, le suicide de mon frère qui avait trois enfants et j’ai vu le ravage que cela fait dans les vies de chacun. J’espérais qu’il change d’idée pour son bien, car quelqu’un qui veut se tuer est en détresse psychologique et a besoin d’aide, pas à mourir, mais à vivre, et c’est l’encourager qui est le vrai amour.
Peu après, un membre du personnel temporaire me rencontre et me fait savoir que j’ai eu deux plaintes me concernant. Une du patient impliqué et l’autre d’un membre du personnel qui me demande de ne plus lui parler au sujet de l’aide médicale à mourir…
Depuis, nous avons pu voir que Radio-Canada avait lu notre article et qu’il en avait demandé confirmation auprès du système de santé (remarquez que l’auteur de l’article n’est même pas fichu de nommer notre organisme : Campagne Québec-Vie. C’est pourtant simple, non !) :
Lire la suiteDans un témoignage publié sur un blogue chrétien anti-euthanasie, une personne se disant bénévole dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en Estrie raconte comment elle est intervenue auprès d’un patient afin de le convaincre de renoncer à l’aide médicale à mourir. L’histoire, qui a été confirmée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie, déçoit le président de l’Association des intervenants et intervenantes en soins spirituels du Québec, Pierre-Alexandre Richard.
Le projet de loi C-7 du gouvernement canadien pourrait autoriser l’euthanasie des personnes inaptes
Par Alex Schadenberg (Euthanasia Prevention Coalition) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : freepik
La semaine dernière, le gouvernement fédéral a demandé à la Cour du Québec une prolongation de quatre mois au délai pour modifier la loi sur l’euthanasie.
Le 24 février, le gouvernement fédéral a présenté le projet de loi C-7, une loi visant à modifier le Code criminel sur l’aide médicale à mourir. Le projet de loi C-7 est la réponse du gouvernement fédéral à cette décision
J’avais rapporté que la Cour [supérieure] du Québec changea la loi canadienne sur l’euthanasie en éliminant le critère selon lequel seules les personnes en phase terminale pouvaient être tuées par injection létale.
La décision de la cour a étendu l’euthanasie aux personnes souffrant de problèmes psychologiques. La loi canadienne sur l’euthanasie stipule qu’une personne est admissible à l’euthanasie si :
c) sa maladie, son affection, son handicap ou le déclin avancé et irréversible de ses capacités lui cause des souffrances physiques ou psychologiques persistantes qui lui sont intolérables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge acceptables;
Une personne n’était pas admissible à l’euthanasie pour les seules raisons psychologiques puisque la loi exigeait que la mort soit « raisonnablement prévisible », mais depuis que le tribunal québécois a annulé ce critère, la loi permet maintenant [à partir du 12 mars si pas de prolongation] l’euthanasie pour des raisons psychologiques [uniquement].
Le projet de loi C-7 prétend empêcher l’euthanasie pour souffrances psychologiques. L’article (2.1) stipule ce qui suit :
Lire la suite(2.1) Pour l’application de l’alinéa (2) a), la maladie mentale n’est pas considérée comme une maladie, une affection ou un handicap.
Euthanasie : Le gouvernement canadien demande une prorogation de 4 mois à la Cour supérieure du Québec
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : master1305/freepik
Le gouvernement canadien nous concocte une belle petite loi sur l’« aide médicale à mourir » (traduction de la langue de bois au français : euthanasie), et cela doit prendre du temps, du moins si ses auteurs espèrent qu’elle soit un tant soit peu prise au sérieux. Aussi demande-t-il à la Cour supérieure du Québec de lui accorder quatre mois de plus afin de modifier la loi sur l’euthanasie pour tout le Canada.
Rappelons que la Cour supérieure du Québec avait invalidé en septembre dernier le critère de « prévisibilité raisonnable de la mort naturelle » des conditions requises pour une euthanasie légale, c’est pourquoi, la fin du délai donné par la cour pour la mise en application de sa décision approchant rapidement, le gouvernement canadien demande à la cour de lui donner quatre mois de plus.
On se demande bien pourquoi le gouvernement n’interjette pas de la décision de la Cour supérieure du Québec en Cour suprême, si ce n’est qu’il adhère au point de vue de cette cour.
D’après Euthanasia Prevention Coalition:
Dans un communiqué de presse du ministère de la Justice, les ministres Lametti et Hajdu ont déclaré :
« Aujourd’hui, le procureur général du Canada a déposé une requête demandant une prorogation de quatre mois de la décision Truchon rendue par la Cour supérieure du Québec en septembre 2019.
Sans cette prorogation, le critère de “prévisibilité raisonnable de la mort naturelle” de la loi fédérale ne s’appliquera plus au Québec à compter du 12 mars, mais restera en vigueur dans d’autres provinces et territoires.
Après avoir mené à bien ses consultations sur cette importante question, le gouvernement a pleinement l’intention de présenter une nouvelle loi sur l’aide médicale à mourir dans un avenir rapproché. Une prorogation donnerait au Parlement le temps d’examiner et d’adopter les modifications proposées.
Nous reconnaissons que l’aide médicale à mourir est une question complexe et profondément personnelle. Le haut niveau de participation à la consultation publique en ligne de janvier 2020, à laquelle environ 300 000 personnes ont répondu, démontre bien l’importance de cet enjeu pour les Canadiens et les Canadiennes.
Nous maintenons notre engagement à répondre à la décision de la Cour le plus rapidement possible. »
Une grosse farce (si seulement c’était drôle…) :
Le questionnaire de consultation en ligne que le gouvernement fédéral avait lancé a été une véritable imposture, et les données qui en ont résulté n’étaient pas fiables. La consultation employait des questions qui impliquaient un soutien à l’euthanasie et le système informatique qui la sous-tendait n’a pas empêché les gens de répondre au questionnaire un nombre considérable de fois. Une prolongation donnerait au Parlement le temps d’examiner et de promulguer les amendements proposés.
Le message de Mgr Christian Lépine et la lettre des évêques du Canada sur l’euthanasie
Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Peter Potrowl/Wikimedia Commons
À cette heure, où les gouvernements fédéraux et provinciaux élaborent l’extension de l’euthanasie à d’autres personnes vulnérables au Canada, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a publié un message ce 5 février où il invite à reconnaître le Christ souffrant dans les personnes touchées par la douleur, et à voir également Son action dans ceux qui procurent réconfort et soulagement aux malades, aux affligés. C’est à l’occasion de la 28e Journée mondiale du malade que Mgr Lépine écrit, selon le site Église catholique à Montréal :
Quand je rencontre des personnes malades, je les encourage à faire de cette épreuve une occasion de croissance humaine et chrétienne et de rencontre avec le Seigneur. Lorsqu’on offre sa souffrance à Jésus crucifié, on participe à sa Croix et à sa Résurrection, à son Amour qui aime jusqu’à l’extrême de l’amour et à la Puissance de sa douceur qui console et fortifie l’âme. C’est un chemin qui conduit à s’ouvrir au don de sa Paix et qui permet de traverser la maladie en gardant notre cœur attentif, plein de générosité et vigilant aux autres.
Dans la maladie, Dieu continue d’être présent et à l’œuvre en nous et à travers nous, mais Il se manifeste également à travers la famille, le personnel médical et les personnes qui nous accompagnent avec générosité. Quand on sait se faire présent, écouter et accompagner les personnes en fin de vie; quand on chemine avec elles jusqu’à la mort naturelle; quand on les aide à soulager leurs souffrances, à apprivoiser leurs peurs, on leur rend leur dignité. On leur permet ainsi d’aller jusqu’au bout de leur parcours et de poser leur dernier acte de liberté, celui de quitter la vie en ce monde en aimant jusqu’au bout, en s’en remettant entre les mains de Dieu et en pardonnant, en offrant sa vie à Dieu pour leurs familles et pour les autres. Nous devenons alors le visage de Dieu, le visage aimant qui permet à la personne malade de se familiariser à Sa présence.
Mgr Lépine nous invite à voir dans la demande de mort de ceux qui souffrent un appel à l’aide, qui doit nous inciter à être présent auprès des malades, spécialement leur proches, afin de les accompagner et d’améliorer leur condition. Aussi, Mgr Lépine en appelle-t-il à une promotion des soins palliatifs :
Lire la suiteIl faut encourager les soins palliatifs puisqu’ils valorisent la personne et la famille en offrant un environnement humain et spirituel qui facilite le pardon et la réconciliation, qui accueille la peine en ouvrant à la paix et à l’espérance. Jésus est mort en priant et en aimant. Les soins palliatifs, même lorsque la conscience de la personne malade est difficile à rejoindre, offrent un espace de sens à la mort qui devient un acte de don et d’abandon, un temps de passage à la vie éternelle.
Aider à mourir, c’est accompagner jusqu’à la mort naturelle. Devancer la mort, ce n’est pas aider à mourir, c’est faire mourir. Faire mourir quelqu’un qui le demanderait, ce n’est pas respecter sa liberté, c’est supprimer sa liberté en le supprimant.
Canada : le ministre de la Justice déclare que l’euthanasie pourrait être étendue aux personnes souffrant de maladies mentales
David Lametti, ministre de la Santé.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Sebastiaan ter Burg/Flickr
L’un des problèmes (voulu, mais non comme problème) de l’approche employée par les promoteurs de l’euthanasie (pratique de toute façon intrinsèquement mauvaise), c’est qu’ils embellissent la mort par euthanasie. Mais si leur but était vraiment de faire en sorte qu’elle ne soit réservée qu’aux personnes qui en ont vraiment « besoin », ils la présenteraient sous un jour autrement sinistre, avec tout un rituel significatif, comportant des têtes de mort affichées un peu partout (sur la seringue par exemple), un exécuteur cagoulé, un cercueil dans la pièce, le croque-mort sur place, des noms morbides (et vrais) comme « exécution », « achèvement » ou « élimination », et non cette insipide « aide médicale à mourir », etc. Devant de tels préparatifs, il y aurait peut-être beaucoup moins de candidats à la mort « douce », qui concevraient d’ailleurs des sentiments de craintes salutaires et un jugement meilleur de la vie (dans l’alternative de se faire euthanasier ou de mourir normalement). Mais ce n’est pas le cas…
Selon Euthanasia Prevention Coalition :
Le ministre de la Justice, David Lametti, a déclaré à l’émission The House sur CBC Radio One que, sur la base du récent questionnaire de consultation en ligne sur l’euthanasie, les Canadiens voulaient un accès plus large à l’euthanasie (AMM).
La radio de la CBC rapportait : « Il semble y avoir une tendance claire montrant que les Canadiens sont largement d’accord sur le fait que nous devrions étendre la possibilité de l’aide médicale à mourir au-delà du scénario de fin de vie », a déclaré M. Lametti.
« Il y a évidemment des voix qui s’y opposent. Les personnes vivant avec un handicap peuvent voir cela comme une menace, même existentielle, et nous essayons de trouver le bon équilibre pour ne pas stigmatiser les gens dans ce contexte ».
Le reportage de CBC Radio One a expliqué que la loi sur l’euthanasie pourrait être élargie pour inclure les personnes atteintes de maladies mentales :
« ... Lametti a déclaré que l’un des possibles changements à la loi sera d’étendre le programme AMM aux personnes dont le seul problème médical est un trouble mental. »
La semaine dernière, j’ai signalé que le questionnaire de la consultation sur l’euthanasie, en ligne, du Canada était une imposture et que ses données n’étaient pas fiables. C’était une imposture car certaines questions supposaient que le répondant était favorable à l’euthanasie. Les données qui en résultaient ne sont pas fiables parce que le questionnaire en ligne ne limitait pas à une participation. Une personne m’a dit qu’elle avait rempli le questionnaire plus de 50 fois depuis le même ordinateur.