Cardinal Müller : de « faux prophètes » tenteront d’utiliser le Synode sur la synodalité pour faire avancer l’Agenda 2030 de l’ONU
Par Michael Haynes — Traduit par Campagne Québec-Vie
13 septembre 2023, Citée du Vatican (LifeSiteNews) — L’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, a affirmé à propos du Synode sur la synodalité que de « faux prophètes » cherchent à transformer l’Église « en une organisation d’aide pour l’Agenda 2030 ».
Le cardinal Müller s’est déjà montré très critique à l’égard du synode sur la synodalité, étant l’un des rares prélats de l’Église à avoir publié des déclarations critiques concernant l’initiative du pape. Dans une récente entrevue accordée au journal espagnol InfoVaticana, le cardinal Müller a développé ses idées sur la réunion du synode en octobre 2023, réunion à laquelle il a été personnellement invité par le pape François.
À la question de savoir s’il y a « quelque chose à craindre » au synode, le cardinal Müller a répondu :
Oui, les faux prophètes qui se présentent comme des progressistes ont annoncé qu’ils transformeraient l’Église catholique en une organisation d’aide pour l’Agenda 2030.
De l’avis de ces personnes, a soutenu le cardinal Müller, « seule une Église sans Christ a sa place dans un monde sans Dieu ».
Il a fait de nombreuses références aux récentes Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne — un événement marqué par des aspects particulièrement controversés, dont la promotion de l’Agenda 2030 de l’ONU en faveur de l’avortement — en disant que « de nombreux jeunes sont revenus de Lisbonne déçus que l’accent ne soit plus mis sur le salut dans le Christ, mais sur une doctrine mondaine du salut ».
Lire la suiteLes membres d’une famille polonaise tuée par les nazis ont été béatifiés en tant que martyrs, y compris leur enfant à naître
La famille Ulma.
Par Andreas Wailzer — Traduit par Campagne Québec-Vie
11 Septembre 2023, Markowa, Pologne (LifeSiteNews) — Les neuf membres d’une famille polonaise, exécutée par les occupants nazis pour avoir caché des juifs, ont été béatifiés en tant que martyrs.
Le 10 septembre, la famille Ulma a été béatifiée dans son village natal de Markowa, où elle avait été assassinée par les soldats nazis en 1944. Le préfet du Dicastère (anciennement Congrégation) pour la cause des saints, le cardinal Marcello Semeraro, a présidé la messe de béatification. Sept autres cardinaux et 1 000 prêtres ont concélébré la sainte messe, en présence de 32 000 fidèles, selon Vatican News.
Le président polonais Andrzej Duda, le premier ministre Mateusz Morawiecki et le chef du parti PiS au pouvoir, Jarosław Kaczyński, étaient également présents à la messe de béatification.
Les membres de la famille béatifiée comprennent les parents Jozef et Wiktoria Ulma, ainsi que leurs sept jeunes enfants : Stanisława, Barbara, Władysław, Franciszek, Antoni, Maria, et un enfant anonyme qui aurait commencé de naître pendant l’exécution de sa mère.
Le cardinal Semeraro a qualifié la famille Ulma de « modèle à imiter dans nos efforts pour faire le bien et servir ceux qui sont dans le besoin ».
Dans son homélie lors de la messe de béatification, le cardinal a déclaré que leur maison familiale était devenue « une auberge où l’on accueillait et soignait les méprisés, les exclus et les personnes en danger de mort ».
Lire la suiteCardinal Burke : la « rhétorique populiste » associée au pape François sape la doctrine catholique
Le cardinal Raymond Leo Burke.
Par Michael Haynes — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
Citée du Vatican (LifeSiteNews) — Le cardinal Raymond Burke a publié une critique détaillée de la « rhétorique populiste » souvent « attachée au langage utilisé par le pape François », qui, selon lui, sont « les slogans d’une idéologie remplaçant ce qui est irremplaçable pour nous : la doctrine et la discipline constantes de l’Église ».
L’ancien préfet de la Signature apostolique a livré son analyse de la relation entre le droit canonique et les arguments verbaux actuels dans une déclaration datée du 9 mai, mais publiée sur son site internet le 9 août. Intitulé « Discipline et doctrine : Le droit au service de la vérité et de l’amour », le cardinal Burke a mis en lumière ce qu’il a appelé un processus sapant la « discipline canonique » de l’Église.
« Dans la période qui a immédiatement précédé le concile œcuménique Vatican II et, plus encore, dans la période postconciliaire, la discipline canonique de l’Église a été remise en question dans ses fondements mêmes », a-t-il déclaré.
Cette « crise », écrit-il, est née des mêmes erreurs « inspirant une révolution morale et culturelle dans laquelle la loi naturelle, l’éthique morale de la vie individuelle et de la vie en société, a été remise en question en faveur d’une approche historique dans laquelle la nature de l’homme et la nature elle-même ne jouissaient plus d’une identité substantielle, mais seulement d’une identité changeante, et parfois naïvement considérée comme évolutive ».
Enhardis par les réformes apportées au Code de droit canonique de 1917, les canonistes et théologiens hétérodoxes ont commencé à remettre en question le droit ecclésiastique, écrit le cardinal américain. « Le soi-disant “esprit de Vatican II”, qui était un mouvement politique dissocié de l’enseignement pérenne et de la discipline de l’Église, a considérablement exacerbé la situation », a-t-il déclaré.
Lire la suiteSynode sur la synodalité : Mgr Joseph Strickland exhorte les fidèles à rester fermes dans la foi, au risque de se voir taxer de schisme
Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler au Texas.
Par jeanne Smits (reinformation.tv) — Photo :
A l’approche du synode sur la synodalité qui doit se tenir à Rome en octobre 2023 et octobre 2024, l’évêque de Tyler, Texas aux Etats-Unis, Mgr Joseph Strickland, vient de publier une lettre à tous les fidèles de son diocèse les exhortant à rester fermes dans la foi à un moment qui s’annonce des plus périlleux pour l’Eglise. En vérité, vu la gravité du ton et les risques qui concernent chaque fidèle attaché à la foi, à la doctrine, à la morale de l’Eglise catholique, on peut dire que chacun est concerné. Le prélat ne cache rien de sa préoccupation, allant jusqu’à dire qu’il est possible que les catholiques fidèles ne se voient demain accusés de schisme précisément en raison de leur fidélité à l’enseignement du Christ.
Il est facile de comprendre que Mgr Strickland — lui-même objet d’une « visite apostolique », le plus vraisemblablement en raison de son caractère traditionnel, dans son diocèse où la pratique catholique demeure bien plus importante qu’en d’autres lieux aux Etats-Unis — craint une attaque frontale contre la foi à l’occasion de ce synode, une attaque venue des hautes sphères de l’Eglise car pouvant accuser laïcs et clergé de schisme et les menacer sous ce prétexte. « Soyez assurés, cependant, qu’aucun de ceux qui restent fermement attachés aux fondements de notre foi catholique n’est un schismatique », affirme le courageux prélat.
L’heure est venue de fourbir les armes de la foi, de prier pour l’Eglise comme jamais, de demander la force de résister.
Nous vous proposons ci-dessous la traduction intégrale de sa lettre, publiée ici en anglais. — J.S.
Lire la suiteLe prochain synode sur la synodalité a dans la mire les enseignements du Christ et de son Église
Le pape François et Mgr Victor Manuel Fernández.
Par Steven Mosher — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Twitter
8 août 2023 (LifeSiteNews) — Steven Mosher a récemment réalisé un entretien avec le président de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF), le Dr Thomas Ward. La JAHLF a été créée il y a sept ans à la suite de la « réinvention » de l’Académie pontificale pour la vie (PAV), fondée à l’origine par le pape Jean-Paul II. Le Dr Ward lui-même, ainsi qu’un certain nombre d’autres membres ouvertement pro-vie de la PAV, ont été priés de quitter l’Académie par le nouveau président, Mgr Paglia, qui a depuis pris une direction très différente de celle voulue par le pape Jean-Paul II. En 2017, à la suite de ces licenciements, l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a été fondée pour servir les mêmes objectifs que l’Académie pontificale pour la vie d’origine, à savoir l’étude interdisciplinaire et la défense de la vie humaine à tous ses stades. Ils poursuivent leur travail aujourd’hui, pleinement fidèles au magistère authentique et à la doctrine pérenne de l’Église catholique.
Steven Mosher : Dr Ward, en tant que président de l’Académie JPII pour la vie humaine et la famille, comment vous et les autres membres de l’Académie considérez-vous le prochain Synode sur la synodalité, qui se tiendra à Rome du 4 au 29 octobre ?
Thomas Ward : Comme beaucoup d’autres membres de notre Académie, je crains que le Synode sur la synodalité ne soit utilisé pour opérer un changement radical de paradigme dans la morale catholique sur la vie et la famille.
Steven Mosher : C’est une affirmation audacieuse qui va en choquer plus d’un. Pouvez-vous l’étayer ?
Dr Ward : Oui, je le peux. Permettez-moi de citer les paroles d’ecclésiastiques de haut rang qui travaillent ouvertement à ce changement radical de paradigme dans la morale catholique, à commencer par l’archevêque Vincenzo Paglia, que le pape François a nommé à la tête de l’Académie pontificale pour la vie (PAV). Selon les termes de l’archevêque Paglia, le rôle de la PAV est :
Lire la suite« d’accepter l’invitation contenue dans le paragraphe 3 de sa Constitution apostolique Veritatis Gaudium (la Constitution apostolique sur les universités et les facultés ecclésiastiques) à un changement radical de paradigme dans la réflexion théologique.
... rendre service au Magistère en ouvrant un espace de dialogue qui rende possible et encourage la recherche. C’est ainsi que nous concevons le rôle de l’Académie, que le Pape François lui-même a également voulu en première ligne sur des questions délicates à traiter par une approche transdisciplinaire. »
Un prélat s’élève contre l’« église synodale » : Je veux l’« Église catholique »
Mgr Charles Pope.
Par Louis Knuffke — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Franciscan Missionaries of the Eternal Word/YouTube
11 août 2023, Washington, D.C. (LifeSiteNews) — Monseigneur Charles Pope, connu pour sa franche défense de la messe latine traditionnelle et de l’enseignement catholique sur la sainteté de la vie et du mariage, a fortement critiqué les pressions exercées au sein de la hiérarchie de l’Église pour créer une « Église synodale », dénonçant l’agenda séculier du prochain Synode des évêques de Rome sur la synodalité et déclarant : « Je n’en veux pas... Je veux l’Église que Jésus a fondée ».
« D’après tout ce que j’entends sur cette “église synodale”, je n’en veux pas », a écrit Mgr Pope sur Facebook. « Je veux l’Église catholique. Je veux l’Église des martyrs, des saints. Je veux l’Église catholique, qui est une épouse, pas une veuve ; l’Épouse du Christ — pas un disciple du monde — qui a une orthodoxie joyeuse qui s’oppose au monde afin de le convertir ».
Mettant en contraste la mission divine de l’Église et le rôle de disciple du monde qui se manifeste dans l’ordre du jour du prochain synode — qui comprend des discussions sur une gouvernance féminine accrue, une plus grande acceptation des personnes LGBT comprenant l’accès aux sacrements, les prêtres mariés, la communion pour les divorcés et les remariés, et l’avenir de la gouvernance ecclésiastique — Mgr Pope a prié pour l’Église afin qu’elle soit purifiée « de l’amour du monde ».
« Oui, je veux l’Église que Jésus a fondée et chargée d’aller enseigner toutes les nations et de baptiser tous les peuples dans la vérité salvatrice et rayonnante de Jésus. Je veux une Église qui aime son époux Jésus, qui ne cherche pas désespérément l’approbation du monde et qui n’est pas éprise de lui. S’il vous plaît, Seigneur, purifiez votre Épouse, l’Église catholique, de l’amour du monde. Aidez-nous, sauvez-nous, ayez pitié de nous et gardez-nous par votre grâce ! »
Lire la suiteLe wokisme religieux
Paul-André Deschesnes, Chronique des fausses doctrines, 24 juillet 2023 — Photo : Bruno Biancardi/Adobe Stock
L’Église catholique romaine est-elle en train de devenir woke ?
Depuis quelques années, on parle abondamment en Europe de l’Ouest, en France, en Amérique du Nord, et au Québec en particulier du mouvement woke. Les médias, les artistes, les intellectuels branchés, les universités et même une importante partie de notre clergé moderniste déroulent le tapis rouge pour plaire aux adeptes de cette nouvelle idéologie très à la mode.
Les wokes sont des gens supposément très éveillés. Ils ont une sensibilité gonflée à bloc. Ils se sentent oppressés, discriminés, insultés et opprimés. Ils refusent de discuter et de débattre, car ils ont toujours raison. Ils se sont infiltrés un peu partout dans notre société et même dans notre Église catholique. Ils s’autoproclament gauchistes et ceux qui les critiquent sont étiquetés de pauvres ignorants de droite, sexistes, racistes, homophobes, transphobes, etc. Ils visent les postes de commande pour imposer leur délire à tout le monde.
Au niveau de l’Église catholique, plusieurs prêtres, évêques et cardinaux modernistes sont rapidement tombés dans le panneau. Pour eux, il faut bien accommoder tous ces catholiques wokes ultra-sensibles. On marche sur des œufs ; on fait des homélies à l’eau de rose et à un moment donné, on devient woke !
L’Église catholique est-elle devenue woke ? Le christ était-il un woke quand il enseignait la Vérité ? Le Vatican est-il en train de devenir woke dans ses prises de position doctrinales ?
Les wokistes remettent en question l’enseignement de la Bible et l’enseignement du Magistère. Ils se sentent opprimés par la morale catholique traditionnelle et les commandements de Dieu. Ils exigent des prêtres, des évêques et du Pape que leur ressenti soit respecté et qu’on se plie à leur volonté de tout changer. Devant un tel déferlement woke, une grande partie de l’Église a abdiqué en devenant très sympathique envers ce mouvement postmoderne.
Assez, c’est assez ! Il faut revenir aux valeurs fondamentales et proclamer courageusement haut et fort le contenu en entier des Saintes Écritures, des commandements de Dieu et de l’Église, des dogmes et de la morale catholique. Il faut se tenir debout, même si on fait de la peine aux wokes qui se sont infiltrés partout de la paroisse locale jusqu’à Rome.
Lire la suitePour retrouver le respect du caractère sacré de la vie humaine, il faut retrouver la révérence envers la vie divine présente dans le Saint-Sacrement
Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
L’article suivant est extrait d’une conférence donnée par M. John Smeaton lors de l’assemblée générale annuelle de la Latin Mass Society le 15 juillet 2023 à Londres, en Angleterre. Le texte intégral de l’intervention sera bientôt publié sur le site de la Latin Mass Society of England and Wales (Société de la messe en latin d’Angleterre et du Pays de Galles).
Je suis né en 1951 à West Norwood, dans le sud de Londres, à environ huit kilomètres de la cathédrale de Westminster, cinquième d’une famille de cinq enfants. Ma famille était membre de l’église paroissiale St Matthew, où mes frères et sœurs et moi-même avons été baptisés, avons fait notre première communion et avons été confirmés.
Malgré les limites étroites de West Norwood, il y avait un autre monde dans cette banlieue de Londres, avec son caractère propre, à savoir le caractère de l’Église catholique qui se reflétait dans la vie spirituelle, liturgique, familiale et sociale de la paroisse. Notre curé, le père Cole, était le troisième des quatre curés qui ont servi St Matthew’s au cours de ses 100 premières années d’existence (1905-2005), ce qui lui a donné un sentiment de stabilité au cours d’un vingtième siècle en pleine mutation.
J’ai d’abord découvert la Messe de toujours sous la tutelle de mon père, qui était chargé de former les jeunes garçons au service de la Messe et de la Bénédiction.
L’un de mes premiers souvenirs de cette période de ma vie est d’avoir frappé nerveusement à la porte de la sacristie un dimanche matin, à l’âge de sept ans, dans l’espoir de servir pour la première fois de porteur de flambeau à la grand-messe chantée de onze heures. Un grand garçon en soutane et surplis, qui s’appelait Julian Englard, a ouvert la porte, m’a scruté et m’a dit : « Tu es très petit. Tu ne seras jamais assez grand pour être acolyte ».
Sur une note beaucoup plus édifiante, un autre de mes premiers souvenirs est la glorieuse musique que j’entendais lors de la grand-messe chantée. Le lundi soir, la chorale polyphonique de St Matthew répétait chez nous. Deux de mes grandes sœurs faisaient partie de la chorale et j’aimais entendre les sons de William Byrd, de Palestrina et du chant grégorien emplir notre maison, ainsi que les rires, les conversations et l’odeur de la fumée de cigarette filtrant sous la porte de la salle de musique et autour de la maison. Mais le dimanche matin, la fumée de cigarette était remplacée par de l’encens, et au lieu des rires et des conversations, qui étaient belles en soi, j’entendais la parole de Dieu.
Lire la suiteFrançois, le pape du relativisme ?
Le pape François.
Par l’Abbé Janvier Gbénou
Le pape François prône-t-il le relativisme ? C’est la question que pose l’Abbé Janvier Gbénou quant à l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, écrite par le pontife. Dans cet article l’Abbé Gbénou souligne le relativisme latent d’Amoris laetitia, laquelle propose une éthique de la situation qui excuse les personnes commettant des actes intrinsèquement mauvais, notamment l’adultère. Cette éthique de la situation affirme qu’il est permis, licite et même louable qu’une personne commette un acte objectivement et intrinsèquement mauvais si les circonstances et les situations l’excusent, niant par là même les interdits absolus et universels de la loi naturelle. Cette philosophie ne peut s’arrêter au seul adultère, et s’étend logiquement à l’avortement, l’homosexualité, l’euthanasie, la contraception, etc. C’est une question qui ne peut laisser les pro-vie, tout particulièrement ceux catholiques, indifférents. — A.H.
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Le 29 juin 2023, l’Eglise célèbre Saint Pierre et Saint Paul. L’amour du second pour le premier l’a emmené à lui faire une correction filiale publique (cf. Galates 2, 11-14). Aujourd’hui, Pierre c’est le Pape François, et Paul ce sont les chrétiens qui ont eu le courage de faire une correction filiale à François. C’est l’exemple des prêtres, professeurs d’université et experts en théologie et morale qui ont publié la lettre ouverte au Collège des Cardinaux (juillet 2016, 45 signataires), la correction filiale au Pape François (juillet 2017, 62 signataires), la lettre ouverte aux évêques (avril 2019, 20 signataires). Mais ont-ils posé un acte bon ? Oui, selon Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin, car « la correction qui est... un acte de charité appartient à chacun à l’égard de tous ceux qu’il doit aimer, et chez lesquels il voit quelque chose à corriger... s’il y avait danger pour la foi, les supérieurs devraient être repris par les inférieurs, même en public. Aussi Paul, qui était soumis à Pierre, l’a-t-il repris pour cette raison. Et à ce sujet la Glose d’Augustin explique : “Pierre lui-même montre par son exemple à ceux qui ont la prééminence, s’il leur est arrivé de s’écarter du droit chemin, de ne point refuser d’être corrigés, même par leurs inférieurs” » (Summa Theologica II-II, q.33, a.4). Voilà pourquoi le prêtre africain qui écrit les présentes lignes désire réaliser cet acte de miséricorde spirituelle consistant à attirer l’attention du Pape François sur ses erreurs qui affectent négativement le mariage, la famille, les sacrements, l’Eglise et le monde. François est-il le pape du relativisme ? L’analyse suivante le démontre. En étudiant l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, nous verrons que les principales erreurs du pontificat de François ont une racine commune : le relativisme et l’éthique de situation (cf. ma 2ème lettre ouverte). Il y a relativisme lorsqu’une personne se croit exemptée de vivre une loi absolue, par exemple la loi morale naturelle (représentée par les Dix Commandements). Il y a éthique de situation lorsque cette exemption se fait en fonction de certaines situations ou circonstances.
Lire la suiteUn appel aux pro-vie « moyens » dans le sillage de la chute de Roe : il est temps de reconstruire l’Église et de combattre le libéralisme
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Traduit de l’anglais par Campagne Québec-Vie — Photo : stokkete/Adobe Stock
C’est un fait bien connu dans le monde pro-vie que, même avec le renversement historique de la décision de la Cour suprême dans l’affaire Roe v. Wade, la bataille pour la vie aux États-Unis ne se terminera pas de sitôt, mais reprendra simplement État par État, le meurtre de bébés avant la naissance étant plus ou moins restreint dans plusieurs États républicains « rouges », comme le Texas, et encouragé et défendu dans de nombreux États démocrates « bleus », comme la Californie. Il est également difficile de dire combien de bébés seront réellement sauvés par cet arrêt, car il semble que l’obstacle le plus important empêchant les femmes désireuses d’avorter de tuer leur bébé dans les États où l’avortement est limité soit le désagrément lié au déplacement dans un État voisin.
Mon objectif n’est toutefois pas de minimiser la victoire majeure, au moins sur le plan symbolique, que représente le renversement de l’arrêt Roe v. Wade pour le camp pro-vie. Je veux plutôt faire valoir que cette décision ne marquera le début de la fin de l’avortement aux États-Unis et dans le reste du monde occidental que si elle marque également le début de la fin d’une idéologie qui a détruit l’Occident au cours des 250 dernières années et qui est à l’origine de la mentalité « pro-choix » : le libéralisme.
Le libéralisme est une fausse conception de la liberté qui ne connaît aucune limite : même la réalité objective doit être mise de côté pour laisser libre cours aux pensées et aux sentiments subjectifs ─ souvent insensés ou déréglés — des individus. L’horrible décision Casey v. Planned Parenthood de 1992 (qui a ratifié Roe v. Wade et a donc été annulée avec elle), résume parfaitement, en une phrase stupéfiante, l’idéologie du libéralisme, lorsqu’elle affirme : « Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir sa propre conception de l’existence, du sens, de l’univers et du mystère de la vie humaine. »
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