Éducation sexuelle dans les écoles : Le cours "miracle"
La disparition du cours d'éducation sexuelle à l'école en 2001 aurait eu un effet très négatif, paraît-il, sur les comportements et la santé sexuelle des jeunes Québécois.
Depuis quelques mois, les syndicats et les groupes de pression crient à tue-tête et réclament du gouvernement le retour de ce cours "miracle". Du côté de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, on se prépare à répondre positivement dès la rentrée scolaire de 2011 à toutes ces revendications pour donner enfin à nos élèves du primaire et du secondaire la "véritable" éducation à une sexualité très postmoderne.
Nous nageons ici en plein délire dans ce dossier. Avant 2001, ce cours "cool" et "flyé" n'a pas produit de bons fruits. Les MTS, les avortements multiples, les agressions sexuelles, les comportements toujours de plus en plus osés, ont continué d'augmenter chez nos jeunes. Après l'abolition du cours "miracle", la décadence sexuelle a pris des proportions inquiétantes. On a beau faire des sondages, c'est toujours une débandade généralisée. Alors, le retour au cours d'éducation sexuelle sera-t-il le remède tant attendu?
Le grand "gourou" québécois, Pierre Foglia, populaire chroniqueur au journal La Presse, aurait-il enfin trouvé la solution? Dans une chronique-choc, du 11 décembre 2010, il avoue candidement que "le cul, c'est un truc qui n'a pas changé" et que cela "occupe l'esprit plus que l'argent chez la plupart des gens". Il déplore que dans son temps les jeunes "innocents" ne savaient malheureusement pas trop de choses sur "la CHOSE". Aujourd'hui, bravo, on aurait fait un très grand pas en avant, car "à 10-15 ans ils savent tout et plus encore".
Que faudrait-il enseigner à nos jeunes? "Tu ne baises pas, dit Foglia, si tu ne veux pas... Tu baises seulement si tu en as envie... Est-ce que ça prend un cours pour ça?... Pour les précautions, il suffit d'une démonstration de cinq minutes pour montrer comment enfiler un condom". Pour notre "savant" professeur, l'amour n'a rien à voir avec le sexe! Foglia ajoute: "Le message qui dit: tu ne baises pas si tu n'es pas en amour, c'est un truc pour faire tomber les jeunes en amour toutes les cinq minutes".
Notre chroniqueur a-t-il trouvé la solution pour mettre fin au débat? Malheureusement non. Les parents qui vont se fier à toutes ces élucubrations pour éduquer leurs enfants à une sexualité responsable vont frapper un mur. Le retour du cours d'éducation sexuelle à l'école sera-t-il articulé autour des enseignements de Foglia? Évidemment, il ne faudra surtout pas parler de morale et de sexualité responsable. Il ne faudra pas non plus insister sur l'amour avec un grand "A" qui de nos jours n'a plus "RIEN" à voir avec la sexualité. Il faudra plutôt enseigner en détail toutes les mécaniques sur le marché du sexe, comme les 69 positions postmodernes et les différentes façons d'éviter les MTS. Quant à l'essentiel, on repassera. Alors, dans cinq ans, on se reposera la même question: le cours "miracle" a-t-il produit de bons fruits?
Dans notre société décadente et hypersexualisée, le sexe occupe la première place. Les familles éclatées et re-re-recomposées attachent une importance capitale à la sexualité extrême et diversifiée. C'est même devenu un sport et un loisir.
Il y a actuellement à Montréal au Centre des sciences une exposition intitulée: "Sexe: l'expo qui dit tout". Le père d'un enfant de 11 ans est en complet désaccord avec les directions d'écoles qui encouragent les professeurs à visiter cet endroit avec leurs élèves. Dans La Presse du 10 décembre 2010, il déclare: "Est-ce que mon enfant a le droit de se développer à son propre rythme et de ne pas être prêt à 11 ans à apprendre toutes ces choses?... Pourquoi le gouvernement veut-il s'infiltrer dans le développement intime des enfants, même au primaire?" C'est faux, cette exposition ne dit pas tout!
Pendant que l'Amour humain "fout" le camp, comment notre société déboussolée va-t-elle s'y prendre pour enseigner à nos jeunes la véritable sexualité sans se faire ridiculiser? Dans notre Québec "socialo-communiste" l'enfant appartient à l'État. Alors, j'ai bien peur qu'on aille plutôt se fier à Foglia. On récoltera encore une fois ce qu'on aura semé...