Par Clare Marie Merkowsky — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
15 décembre 2023 (LifeSiteNews) — Statistique Canada a admis avoir exclu l’euthanasie des totaux de décès, bien qu’elle soit la sixième cause de mortalité dans le pays.
Le 28 novembre, Statistique Canada a révélé que son programme d’euthanasie AMM (Aide médicale à mourir) n’est pas enregistré comme cause de décès dans les rapports officiels. Au lieu de cela, le gouvernement enregistre, comme cause de décès de la personne, la maladie dont elle souffrait et qui l’a amenée à choisir de mettre fin à ses jours.
« Dans la base de données, la cause sous-jacente du décès est définie comme la maladie ou la blessure qui a déclenché le train d’événements morbides menant directement au décès », a indiqué Statistique Canada sur X (Twitter). « Ainsi, les décès dus à l’AMM sont codés en fonction de la condition sous-jacente pour laquelle l’AMM a été demandée ».
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En d’autres termes, si un Canadien atteint d’un cancer choisit d’être euthanasié, son décès sera attribué au cancer, et non à l’AMM, dans la banque de données de Statistique Canada.
Cette décision intervient alors que le nombre de décès dus à l’AMM augmente rapidement au Canada. Selon Santé Canada, en 2022, 13 241 Canadiens sont morts d’une injection létale dans le cadre de l’AMM, soit 4,1 % de tous les décès survenus dans le pays cette année-là, et une augmentation de 31,2 % par rapport à 2021.
Selon cette méthode subversive d’enregistrement, bien qu’elle soit la sixième cause principale, l’AMM n’a pas été répertoriée comme cause de décès dans un rapport de novembre sur les 10 principales causes de décès de 2019 à 2022.
Si l’AMM avait été répertoriée comme cause de décès, elle aurait été placée juste en dessous des maladies cérébrovasculaires et juste au-dessus des maladies chroniques des voies respiratoires inférieures.
L’AMM a connu une croissance fulgurante au Canada, de nombreux Canadiens se sentant contraints de mettre fin à leur vie en demandant l’euthanasie alors que les délais d’attente pour un traitement atteignent des sommets inégalés.
C’est le cas de Dan Quayle, 52 ans, un grand-père de Colombie-Britannique. Le 24 novembre, il a choisi d’être tué « médicalement » par injection létale après avoir été dans l’impossibilité de recevoir un traitement contre le cancer en raison de l’allongement des délais d’attente.
Tout au long de cette attente angoissante, sa famille « a prié pour qu’il change d’avis ou pour qu’il reçoive un appel de dernière minute indiquant que la chimiothérapie avait été programmée », mais l’hôpital lui a constamment répondu qu’il était « engorgé ».
La famille s’exprime maintenant « à la suite de l’histoire de deux femmes de l’île de Vancouver qui ont rendu publique leur décision de se faire soigner aux États-Unis pour éviter les retards en Colombie-Britannique ». — La femme de Dan pense que son mari serait peut-être encore vivant aujourd’hui s’il avait reçu le traitement dont il avait besoin. En fait, les délais d’attente ne cessent de s’allonger pour les patients atteints de cancer, qui meurent littéralement dans l’attente d’un traitement.
Malheureusement, l’histoire de M. Quayle n’est pas unique, car de nombreux Canadiens auraient choisi de mettre fin à leurs jours avec l’AMM, faute de pouvoir obtenir les soins de santé nécessaires.
Cependant, au lieu de soutenir le système de santé pour empêcher les Canadiens de mettre fin à leurs jours, le gouvernement Trudeau s’efforce d’élargir l’accès à l’AMM en assouplissant ses exigences.
Le 9 mars 2024, l’AMM devrait être étendue aux personnes souffrant uniquement de maladies mentales. Cette mesure fait suite à l’adoption en 2021 du projet de loi C-7, qui permet également aux malades chroniques — et pas seulement aux malades en phase terminale — de bénéficier de l’aide médicale à mourir.
L’élargissement de l’accès à l’AMM pour les maladies mentales devait initialement entrer en vigueur en mars de cette année. Toutefois, après une levée de boucliers massive de la part des groupes pro-vie, des politiciens conservateurs et d’autres, les libéraux de Trudeau ont reporté l’introduction du plein effet de la loi C-7 jusqu’en 2024, par le biais de la loi C-39.
Cet élargissement intervient malgré les mises en garde de grands psychiatres canadiens qui estiment que le pays n’est « pas prêt » pour l’élargissement prochain de l’euthanasie aux malades mentaux, déclarant que l’élargissement de la procédure n’est pas quelque chose que « la société devrait faire », car il pourrait conduire à des décès sous un « faux prétexte ».
Le nombre de Canadiens tués par injection létale depuis 2016 s’élève désormais à 44 958.