Sur le site de la Conférence des Évêques Catholiques du Canada, cet excellent texte sur l'environnement et la défense de la vie, dont voici un extrait:
Le premier pas pour une relation correcte avec le monde qui nous entoure est précisément la reconnaissance, de la part de l’homme, de sa condition de créature : l’homme n’est pas Dieu, mais il est son image. C’est pourquoi, il doit chercher à devenir plus sensible à la présence de Dieu dans ce qui se trouve autour de lui: dans toutes les créatures, et en particulier dans la personne humaine, il y a une sorte d’épiphanie de Dieu4
L’homme, en étant l’image de Dieu, a une vraie affinitéavec lui aussi. À partir de cet enseignement, on voit quele développement ne peut consister seulement dansl’usage, dans la domination, dans la possession sansrestriction des choses créées et des produits de l’industriehumaine, mais plutôt dans le fait de subordonner lapossession, la domination et l’usage à la ressemblancedivine de l’homme et à sa vocation à l’immortalité5.Il existe donc une sorte de réciprocité : si nous prenonssoin de la création, nous constatons que Dieu, parl’intermédiaire de la création, prend soin de nous.Par ailleurs, une conception correcte de la relationde l’homme avec l’environnement ne conduit pas àabsolutiser la nature ni à la considérer comme plusimportante que la personne elle-même. Si le Magistèrede l’Église exprime sa perplexité face à une conceptionde l’environnement qui s’inspire de l’écocentrisme etdu biocentrisme, il le fait parce que cette conceptionélimine la différence ontologique et axiologique quiexiste entre la personne humaine et les autres êtresvivants. De cette manière, on en arrive à éliminerl’identité et la vocation supérieure de l’homme, enfavorisant une vision égalitariste de la « dignité » detous les êtres vivants. On se prête ainsi à un nouveaupanthéisme aux accents néopaïens qui font découlerle salut de l’homme de la seule nature, en son senspurement naturaliste. L’Église invite au contraire àaborder la question de façon équilibrée, dans le respectde la « grammaire » que le Créateur a inscrite dans sonœuvre, en confiant à l’homme le rôle de gardien etd’administrateur responsable de la création, rôle dontil ne doit certes pas abuser, mais auquel il ne peut sedérober. En effet, la position contraire qui absolutise latechnique et le pouvoir humain finit par être aussi unegrave atteinte non seulement à la nature, mais encore àla dignité humaine elle-même.(…)La loi inscrite par Dieu dans la nature et qui peut êtrelue à travers la raison, conduit au respect du desseindu Créateur, d’un dessein qui vise au bien de l’homme.Cette loi établit un certain ordre intérieur que l’hommetrouve et qu’il devrait conserver. Toute activité quis’oppose à cet ordre frappe inévitablement l’hommelui-même..N’est-il pas vrai qu’à l’origine de celle que nous appelonsla « nature » dans son sens cosmique, il y a « un desseind’amour et de vérité »?Si la nature et en premier lieu l’être humain sontconsidérés comme le fruit du hasard ou du déterminismede l’évolution, la conscience de la responsabilité s’atténuedans les esprits. Dans la nature, le croyant reconnaît lemerveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu,dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoinslégitimes – matériels et immatériels – dans le respectdes équilibres propres à la réalité créée..(…)L’Église a une responsabilité envers la création et doitla faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doitpréserver non seulement la terre, l’eau et l’air commedons de la création appartenant à tous, elle doit surtoutprotéger l’homme de sa propre destruction. Une sorted’écologie de l’homme, comprise de manière juste,est nécessaire. La dégradation de l’environnement esten effet étroitement liée à la culture qui façonne lacommunauté humaine : quand l’« écologie humaine»est respectée dans la société, l’écologie proprementdite en tire aussi avantage. De même que les vertushumaines sont connexes, si bien que l’affaiblissementde l’une met en danger les autres, ainsi le systèmeécologique s’appuie sur le respect d’un projet quiconcerne aussi bien la saine coexistence dans la sociétéque le bon rapport avec la nature..L’homme ne sera capable de respecter les créatures quedans la mesure où sera présent dans son esprit un sensplénier de la vie; dans le cas contraire, il sera conduit àse mépriser lui-même, ainsi que ce qui l’entoure, à nepas avoir de respect pour le milieu dans lequel il vit,pour la création. C’est pourquoi la première écologiequi doit être défendue est « l’écologie humaine ». Celarevient à dire que sans une claire défense de la viehumaine, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle,sans une défense de la famille fondée sur le mariageentre un homme et une femme, sans une véritabledéfense de ceux qui sont exclus et mis en marge de lasociété, sans oublier, dans ce contexte, ceux qui onttout perdu, victimes de catastrophes naturelles, on nepourra jamais parler d’une authentique défense del’environnement.
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