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Reportage choc dans La Presse :Le meurtre de masse des petites filles ou le gynécide

(Les avortements sélectifs se font en toute légalité au Canada)

Sur le site du journal La Presse du 26 mai 2013:

 

(Fathegarh Sahib, Pendjab) S'ils avaient pu se payer une échographie, cela ne se serait pas passé comme ça. Elle aurait subi un avortement, comme des millions d'autres femmes dans cette région du monde. Et la vie aurait repris son cours.
 
Plus tard, elle serait tombée à nouveau enceinte, dans l'espoir, cette fois, de concevoir un garçon.
 
Mais Karamjit Kaur et Chand Singh n'avaient pas les 10 000 roupies (200$) exigées par le médecin pour leur révéler le sexe de l'enfant à naître. Alors, quand Karamjit a accouché d'une fille - sa quatrième - ce fut tout sauf une heureuse surprise. Ce fut une catastrophe.
 
Un fardeau de plus en plus lourd. Une autre fille à élever, avant qu'elle quitte la maison pour servir son mari et ses beaux-parents. Une dot de plus à payer. Une perte sèche.
 
Chand ne pouvait le supporter. Après l'accouchement, il est rentré de l'hôpital à moto. Derrière lui, sa femme tenait leur nouveau-né dans ses bras. Juste avant d'entrer au village, il s'est arrêté sur le pont qui enjambe la rivière.
 
Il a dit à sa femme: «Jette le bébé à la rivière, sinon c'est moi qui m'y jetterai.» Karamjit s'est dit qu'elle ne pourrait jamais survivre sans lui. Pas avec trois filles à nourrir.
 
Elle est rentrée à la maison les mains vides.
 
«Tout le monde veut un garçon»
 
Chand et Karamjit n'ont pas renoncé à avoir un fils. Le prochain sera le bon, espèrent-ils. «Tout le monde veut un garçon. Il s'occupera de nous jusqu'à la fin de nos jours», dit Chand.
 
Si le mauvais sort s'acharne, s'ils ont une autre fille, ils la donneront en adoption. «Nous ne ferons pas la même erreur. C'est assez. C'est assez», répète sa femme, mal à l'aise. Plus jamais la rivière n'emportera l'un de ses enfants.
 
Si le couple avait eu de l'argent, tout aurait été si différent, plaide Chand. «Ma femme aurait passé des échographies. Nous n'aurions pas eu nos trois premières filles», laisse-t-il tomber.

À ses côtés, les petites écoutent leur père sans dire un mot.
 
Nous sommes dans un village du district de Fathegarh Sahib, à une heure de route de Chandigarh, la capitale du Pendjab. Dans cet État du nord de l'Inde, des familles sont prêtes à tout pour avoir un garçon. Parfois même à sacrifier leurs filles.
 
Ici comme en Chine, des fillettes, victimes d'une préférence ancestrale pour les garçons, sont abandonnées, négligées ou tuées à la naissance. D'autres sont privées de soins médicaux, alors que leurs frères sont couvés, soignés, bien nourris.
 
Mais ce qui était autrefois un problème circonscrit a explosé avec l'arrivée, il y a 20 ans, d'une technologie bon marché: les machines à ultrasons, qui permettent de déterminer le sexe du foetus avant même que le ventre ne commence à s'arrondir.
 
Désormais, les parents qui veulent absolument un fils - mais à qui l'idée de tuer leur bébé n'a jamais même effleuré l'esprit - choisissent l'avortement par millions.
 
Le phénomène ne se limite pas aux villages pauvres et reculés. Au contraire, plus les familles sont riches et éduquées, plus le déséquilibre entre les sexes est marqué, constate Puneet Bedi, obstétricien de New Delhi.
 
Le fait que les foetus féminins soient éliminés dans l'utérus ne rend pas la pratique moins cruelle à ses yeux. «L'infanticide a été pratiqué, sous certaines formes, dans l'histoire de l'Inde et de la Chine. Mais jamais à cette échelle. Autrefois, c'était le fait de tribus barbares, de nomades. Aujourd'hui, c'est celui de gens ordinaires, de médecins, d'ingénieurs et d'avocats.»
 
Le monde, dit-il, assiste en ce moment à rien de moins qu'un «gynécide»: le meurtre de masse de petites filles.
 
(...)
Urmila et sa famille habitent un village du district de Baghpat, dans l'Uttar Pradesh, à deux heures de route de la capitale, New Delhi. Depuis un an, on y a recensé la naissance de 12 267 garçons contre 8019 filles.
 
Dans ce seul district, plus de 4000 fillettes manquent donc à l'appel. La conclusion est brutale: le tiers des femmes enceintes d'une fille ont subi un avortement.
 
«Cela fait plus d'une génération qu'on élimine les filles dans cette région, se désole Sabu George, un militant de New Delhi qui nous sert de guide dans les villages du district. Aujourd'hui, les conséquences sont visibles. Dans les villages, il y a beaucoup d'hommes célibataires.»
 
Des hommes comme Shir Kumar Yadav. Pendant 10 ans, il a cherché une fille à marier. À 30 ans, il est sur le point de jeter l'éponge. «Je n'ai plus espoir de trouver qui que ce soit.» Il songe à acheter une femme d'un autre État. Dans son village, il connaît deux hommes qui l'ont fait. Comme lui, des milliers d'hommes sont prêts à payer 10 0000 roupies (2000$) pour «importer» une fille des États les plus pauvres.
 
«Il n'y a aucun doute que le phénomène exacerbe le trafic de femmes en Inde. Après avoir fait des enfants, certaines sont revendues à d'autres hommes, raconte M. George. Des femmes achetées m'ont dit que si elles ne voulaient pas de filles, c'est pour ne pas qu'elles aient à vivre le même enfer.»(...)
 
Et tombent les filles
 
Quand un député d'arrière-ban a voulu condamner la sélection prénatale en fonction du sexe à la Chambre des communes, en mars, tout le monde y a vu une nouvelle manoeuvre de la droite conservatrice pour relancer le débat sur l'avortement au Canada.
 
L'affaire a dérapé. Les accusations de mauvaise foi ont fusé de toutes parts, enterrant complètement l'enjeu de la sexo-sélection. Le phénomène n'en est pas moins réel. Et alarmant. Selon les Nations unies, 200 millions de filles manquent aujourd'hui à l'appel dans le monde. En Chine et dans le nord de l'Inde, près de 120 garçons naissent pour 100 filles. Sans ces deux géants asiatiques, la planète serait majoritairement féminine. Les deux pays éliminent à eux seuls plus de fillettes et de foetus féminins que le nombre de filles qui naissent chaque année dans tous les États-Unis.
 
Pour ce grand reportage, nous vous entraînerons des campagnes du Pendjab à la colline parlementaire d'Ottawa, en passant par New Delhi, Pékin et Montréal. Au cours de notre périple, nous avons récolté des dizaines d'histoires d'horreur et de courage. En Inde, nous avons rencontré des femmes qui ont résisté aux pressions de leur belle-famille en refusant de se faire avorter - et qui en ont payé le prix. En Chine, nous avons visité des «villages de célibataires», où les conséquences de la sexo-sélection se font durement ressentir. Bientôt, près de 40 millions de jeunes Chinois seront incapables de se trouver une épouse. Pékin craint un chaos social. New Delhi aussi. En Inde, déjà, le meilleur indicateur d'un taux de criminalité élevé n'est plus la faiblesse du revenu, mais l'ampleur du déséquilibre entre les sexes.
 
Les militants pro-vie ne s'y sont pas trompés. Aux États-Unis comme au Canada, ils récupèrent l'enjeu, accusant les féministes d'hypocrisie: comment peuvent-elles ignorer cette discrimination extrême envers les filles au nom du droit - sans limites - des femmes à disposer de leur propre corps?(...)
 
***
 
EN CHIFFRES
 
> 200 millions de femmes manquent à l'appel dans le monde. Elles seraient vivantes si elles avaient eu droit au même traitement que les hommes. Elles ont été victimes d'avortement sélectif, d'infanticide, d'abandon ou de négligence.

Source: Nations unies
 
> 12 millions: nombre de foetus féminins supprimés en Inde, en raison de leur sexe, de 1980 à 2010.

Source: The Lancet

> Naissances de filles pour 1000 garçons en Inde:

976 En 1961

914 En 2011

Source: Recensement indien

> 2,2 millions de femmes disparaissent chaque année en Inde.

> 100 000 femmes meurent brûlées, souvent par leur propre mari, qui souhaite obtenir une seconde dot en se mariant de nouveau.
 
Mais ne nous inquiétons pas... Julie Miville Deschêne, présidente du Conseil du Statut de la femme, et Alexa Conradi, de la Fédération des femmes du Québec, proposent que l'on fasse des campagnes d'éducation. Voilà, elles l'ont dit. Elles peuvent maintenant dormir tranquille et passer à une autre question plus importante comme, le droit à l'avortement pour toutes et pour n'importe quelle raison, cette raison étant toujours bonne puisque étant énoncée par la voix d'une femme... Quel homme ou quelle femme sexiste irait dire le contraire?

Dans La Presse du 27 mai, la journaliste Isabelle Hachey continue son reportage sur « l'arme de destruction massive », l'échographie, comme si ce n'était pas plus précisément les outils d''avortements et les avorteurs qui ne constituaient les génocidaires par excellence. Chaque année 55 millions d'enfants sont avortés dans le monde. Mais la jeune journaliste ne peut se permettre d'en parler. Elle y perdrait son emploi... Pour voir cet intéressant article sur les dommages de «l'échographie», cliquez ici.

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