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Réflexions et précisions de Mathieu Bock-Côté sur les valeurs québécoises et commentaires de CQV

Le chroniqueur pose d'excellentes questions. Sur le site du Journal de Montréal du 23 août 2013 :

 

(Mathieu Bock-Côté)

 

 

 

 Mais comment distinguer les croyances qui peuvent s’exprimer des autres? Le critère de la «sincérité» n’ouvre-t-il pas grande la porte aux choses les plus ridicules?
 
Un souverainiste pourrait-il travailler en CPE avec un chandail sur lequel serait écrit: vive l’indépendance? Un communiste avec un tee-shirt affichant la faucille et le marteau y serait-il le bienvenu? Et un athée avec une camisole affichant: Dieu n’existe pas? Si tel n’est pas le cas, d’où provient le privilège des religions que n’ont pas les idéologies?
 
Je ne suis aucunement opposé aux grandes religions. Loin de là. Mais à partir de la logique multiculturaliste, je vois mal comment distinguer légalement entre les «vraies religions» et les sectes farfelues? Les droits individuels sont évidemment indispensables. Ils n’épuisent pas la réflexion. Ne faut-il pas aussi utiliser d’autres critères pour penser la place du religieux dans l’espace public?
 
Réflexion historique
 
Nous en revenons à la grande absente de ce débat: la réflexion historique. Si toutes les convictions «spirituelles» sont égales en droit, toutes les religions n’ont pas laissé la même empreinte sur notre société. Et il faudrait un jour se rappeler qu’en Occident, le christianisme n’est pas qu’une foi parmi d’autres. Il a servi de matrice à notre civilisation.
 
Il y a aussi, dans ce débat, une naïveté bouleversante. On fait comme si les convictions religieuses n’avaient aucune dimension communautaire ou politique. On oublie que les franges militantes de certaines religions pratiquent un prosélytisme agressif. On peut rappeler aussi les tensions historiques entre l’Islam et l’Occident sans verser dans la logique du choc des civilisations.
 
L’individualisme radical entraîne la dissolution de l’idée même de collectivité. Et bien évidemment, il abolit l’idée de société d’accueil. Il pave le chemin à certains groupes radicaux qui dissimulent derrière la «liberté de religion» des pratiques culturelles régressives qui n’ont pas leur place ici. C’est au nom des droits de la personne qu’on cherche désormais à légitimer le voile et d’autres symboles.
 
(...)
 
Sur la distinction entre secte et religion, il faut rappeler qu'il existe des critères objectifs autres que les discussions sur les doctrines qui permettent de classer de nombreux groupes, comme on le fait en France pour les raéliens et l'Église de scientologie, dans le domaine des sectes.
 
Voici un exemple de critères utilisés pour dénier à un groupe le droit d'exister sur un territoire, écrites par Jean Vernette, le spécialiste français de la question des sectes :

Pour se défendre contre les sectes avec la Loi Sommes-nous démunis devant les manoeuvres sectaires de groupes et personnes qui « poursuivent des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique des personnes » ? Absolument pas. La loi protège le citoyen. Encore faut-il la connaître et s'en servir. Il m'arrive souvent de la faire connaître aux victimes d'agissements manipulatoires pernicieux. Car la plupart des personnes, et peut-être des hommes de loi..., ignorent les moyens dont notre législation française s'est dotée pour protéger le citoyen et réprimer les agissements des propagandistes de groupes totalitaires.

Voici un simple et bref rappel des principales infractions au titre desquelles toute personne (il faut souvent l'y aider...) peut porter plainte pour demander l'application et la protection de la Loi (4). On a d'abord les moyens dits « de droit pénal général », qui concernent : l'escroquerie, les blessures volontaires ou involontaires, la non-assistance à personne en danger, les agressions sexuelles, l'incitation des mineurs à la débauche, la mise en péril des mineurs.

Il existe aussi des moyens dits « de droit pénal spécial ». La contrainte en vue de l'exercice d'un culte par exemple : contre « ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu (...) l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte » (art. 31, Loi du 9 décembre 1905).

L'exercice illégal de la médecine ou le manquement au Code de déontologie médicale : « Les médecins ne pourront proposer aux malades comme salutaires ou sans danger un remède ou procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé » (art. 30).

Le viol de la correspondance : « Le fait commis de mauvaise foi, d'ouvrir, supprimer, retarder ou détourner des correspondances adressées à des tiers, ou d'en prendre frauduleusement connaissance » (art. 226-16, al. 1 du Code pénal).

Les appels téléphoniques malveillants : « Ceux qui ont pour but, en raison de leur réitération volontaire, de troubler la tranquillité d'autrui » (art. 22-16 du Code pénal). On retrouve ici bien des dols commis communément dans des groupes totalitaires. Mais l'article du Code pénal le plus pertinent pour prévenir la manipulation mentale, quitte à le muscler, est l'art. 313-4 sur l'abus de vulnérabilité, à savoir « L'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie (...), à une déficience physique ou psychique (...) pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou une abstention qui lui sont gravement préjudiciables ». Et les personnes morales - pensons aux groupes sectaires - peuvent être déclarées pénalement responsables de ce délit, et frappées de peines complémentaires (art. 313-9 du Code pénal et 131-9).

 
Voilà un bon exemple de distinction entre secte et religion et un bon moyen d'assurer la protection des citoyens.
 
Pour ce qui est des exemples de chandails qu'apporte Mathieu Bock-Côté, on peut rappeler que les enfants en CPE ne savent pas lire, sauf exception et que ces chandails auront par conséquent, très peu d'influence sur eux. 
 
Pour ce qui est de la distinction entre les droits des idéologies par rapport aux droits religieux, nous pouvons rappeler ces réalités. Que l'affirmation d'une appartenance n'est pas synonyme de prosélitysme. Qu'une personne manifeste par un signe qu'elle est athée est une situation différente de porter un chandail qui affirme que Dieu n'existe pas. De même pour une personne qui manifeste qu'elle est indépendantiste par un sigle, cela est bien différent d'un « Vive l'indépendance ». Mathieu Bock-Côté ne devrait pas plus se poser la question d'un insigne communiste que d'un insigne faschiste. Personne ne peut se réclamer d'une idéologie essentiellement meurtrière. 
 
La présentation de ce que l'on est n'est pas une agression en soi. Elle n'est qu'une information que l'on veut, ou pas, partager.
 
Il peut être très choquant pour un Québécois de voir un voile parce que cela est souvent associé à des pratiques religieuses dégradantes pour la femme et sa dignité. Souvent. Pas essentiellement. Oui, une femme peut parfaitement choisir par conviction religieuse de vivre voilée. Elle ne se dissimule pas derrière sa liberté de religion. Elle est protégée par sa liberté de religion, reconnue internationalement. Que ce voile manifeste un traitement inégalitaire dans sa famille, qu'elle soit traitée indignement, cela est une pratique qui peut être culturelle et qui est certainement régressive. Cela, comme le dit Mathieu Bock-Côté, n'a pas sa place ici.
 
Il y a une distinction à faire entre une liberté religieuse fondamentale et une « pratique régressive ». Porter volontairement un voile par souci de pudeur et de conviction religieuse n'est pas une pratique régressive. Les religieuses à travers le monde le font. Se cacher le visage et les expressions si nécessaires pour compléter une information que les mots ne peuvent toujours dire est certainement une pratique régressive mettant en cause la sécurité publique. Cela n'a pas sa place ici. Pour des raisons de sécurité publique.
 
La polygamie, la charia, l'excision sont des pratiques qui n'ont pas le droit d'exister au Québec. Pourtant, nous n'avons présentement aucune charte des valeurs québécoises en place. 
 
Oui, les droits de la personne légitiment le port du voile et d'autres symboles qui ne comportent en eux-mêmes aucun danger et n'appellent pas à la violence ou à une forme de mal. Pour interdire la kippa, par exemple, il faudrait prouver qu'elle comporte un danger ou qu'elle soit le véhicule d'une idéologie criminelle ou incitant à la haine.
 
Dans le cas de la religion musulmane, celle qui, disons-le clairement, pose problème aux Occidentaux, il n'est pas possible de définir ce que représente un voile pour celle qui le porte. Il peut-être, oui, signe d'asservissement, comme il peut être acte de liberté d'une personne convaincue. Et pour cette raison, il ne peut être interdit. À moins d'affirmer que l'Islam, dans toutes ses compréhensions de la mosaïque qui constitue l'univers musulman, est violent et meurtrier par nature. 
 
Nous devons travailler à distinguer l'Islam pacifique de l'Islam violent. Permettre le premier et interdire rigoureusement et de façon intransigeante le second. On ne peut s'attaquer à un symbole qui recouvre les deux acceptions. Nous devons travailler avec les musulmans modérés contre l'Islam intégriste et terroriste. Et si, par voie démographique, l'Islam remplace un Occident décadent qui aura renié le christianisme, c'est que cet Islam MODÉRÉ sera encore plus sain que nos valeurs matérialistes, hédonistes et égoïstes qui auront mis à mort des millions d'enfants sans défense et dans certains petits pays décadents, des milliers de personnes âgées, handicapées, sous prétexte qu'elles n'avaient plus la dignité pour vivre...
 
Ces questions sont certainement complexes et demandent des nuances que nous ne pouvons aborder sur un site d'informations régulières. M. Bock-Côté pourrait certainement écrire un livre sur ce sujet important pour l'avenir du Québec. Comment permettre la liberté religieuse, première liberté et fondement de toutes les autres libertés, tout en repoussant fermement et efficacement les agressions d'un intégrisme religieux et culturel essentiellement violent?
 
La réflexion doit se poursuivre pour pouvoir bien intégrer les immigrants à la culture commune québécoise, tout en n'abusant pas de ce pouvoir en leur interdisant l'expression pacifique d'une liberté de conscience propre à tous les êtres humains.
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