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Pourquoi le Mouvement Pro-Vie devrait-il supporter la Correction Filiale ?

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Par John Smeaton (voiceofthefamily) — traduit par Campagne Québec-VieJohn Smeaton est directeur général de la Society for the Protection of Unborn Children (Société pour la protection de l'enfant à naître) et co-fondateur de Voice of the Family (Voix de la famille).

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Je lance un appel à mes compagnons de travail du mouvement pro-vie pour qu'ils s'expriment en faveur de la correction  filiale adressée à Sa Sainteté le Pape François, laquelle a été rendue publique... par 62 universitaires [et prêtres catholiques], avec présentement plus de 233 signataires. Je considère cela d'une extrême importance pour l'avenir du mouvement pro-vie et l'ultime succès de nos efforts pour l'obtention d'une protection légale complète pour tous les enfants à naître.

Le mouvement pro-vie, qui défend le droit fondamental à la vie de tout membre innocent de la famille humaine, a obtenu, depuis plus de 50 ans, le soutien d'hommes et de femmes de toutes les religions et cultures. Il y a toutefois peu de personnes qui nieraient que les catholiques ont fourni, en une large mesure, la structure de notre mouvement. La foi catholique a été, pour plusieurs de nos partisans, la source de leur clarté au sujet de la valeur de chaque vie humaine et du devoir conséquent de protéger tous les enfants à naître sans exception. J'aimerais rendre hommage ici aux centaines de prêtres catholiques, et aux milliers de laïques catholiques, qui ont été le fondement de notre résistance pro-vie ici au Royaume Uni. Nous avons été rendus plus forts par la clarté de l’enseignement catholique sur la loi morale, lequel a été confirmé par l'autorité de l'enseignement papal à travers ces temps tumultueux.

Notre mouvement pro-vie, qui inclut des gens de toute foi et des gens sans foi, a joué un rôle unique dans la défense de la loi naturelle pendant les 50 dernières années. Il continue d'avoir un rôle unique à jouer. Nous avons gagné plusieurs victoires et sauvé des vies. Pourtant, la réalité demeure que malgré nos efforts, le nombre des avortements à lui seul dépasse de loin tous les décès de toutes les guerres de l'histoire de l'humanité, et ceci avant même de prendre en considération le nombre d'innocents tués par euthanasie, contraceptifs aux effets abortifs, et méthodes de reproduction artificielle.

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Face à un tel assaut, le mouvement pro-vie ne peut simplement pas gagner la bataille tout seul. Nous avons besoin du support total des autorités de l'Église Catholique à travers le monde. Pour cette raison, le mouvement pro-vie ne peut cacher sa tête dans le sable et ignorer ce qui se passe dans les hautes sphères de l'Église aujourd'hui. Amoris Laetitia n'est pas seulement à propos de la seule question de la sainte Communion donnée aux « divorcés et remariés » – ce qui est en soi-même de la plus grande importance parce qu'il s'agit là d'un sacrilège commis à l'endroit du très saint Sacrement – mais au sujet de l'annulation de la loi morale dans son entièreté. Dans le paragraphe 303 d'Amoris Laetitia le Pape François nie effectivement l'existence d'absolus moraux :

« Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. »

Le professeur Josef Seifert, éminent philosophe autrichien, a éloquemment exposé les conséquences de cette position dans son texte Est-ce que la logique pure menace de détruire l'ensemble de la Doctrine morale de l'Église catholique? Se référant à la « permission » donnée dans ce document aux « divorcés et remariés » de recevoir les sacrements de Pénitence et de Sainte Communion sans amendement de vie, le professeur note :

« Si seulement un seul cas d'acte intrinsèquement immoral peut être permis et même voulu par Dieu, ceci ne doit-il pas s'appliquer à tous les actes considérés comme "intrinsèquement mauvais'' ? Si cela est vrai que Dieu peut vouloir qu'un couple adultère vive dans l'adultère, le commandement “Ne commets pas l'adultère” ne devrait-il pas être reformulé : “Si ta situation adultère n'est pas un moindre mal, ne le commets pas! S'il l'est, continue de le vivre !” ? »

Ses remarques suivantes sont d'une grande importance pour le mouvement pro-vie :

« Les 9 autres commandements, Humanae Vitae, Evangilium Vitae, et tous les documents, dogmes, ou conciles passés, présents ou futurs de l'Église, qui enseignent l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, ne doivent-ils pas alors aussi tomber? N'est-il donc plus intrinsèquement mauvais d'utiliser des contraceptifs et Humanae Vitae est-elle dans l'erreur quand elle affirme sans ambiguïté que la contraception ne peut jamais être, en aucune situation, moralement justifiée, ni seulement être recommandée par Dieu ?

Cette nouvelle commission sur Humanae Vitae, instituée par le Pape François, ne devrait-elle pas alors conclure, pour commencer, que l'usage de la contraception est bonne dans certaines situations ou même obligatoire et voulue par Dieu ? Les avortements ne pourraient-ils pas également être justifiés dans certains cas, comme Mgr. Fisichella, alors président de l'Académie Pontifical pour la Vie, l'a déjà proclamé, et “être ce que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif” ?

Ne doit-on pas alors en toute logique considérer bon et louable euthanasie, suicide, ou assistance de celui-ci, mensonges, vols, parjures, reniements et trahison du Christ, comme ceux de Saint Pierre, ou meurtres, dans certaines circonstances et après un “discernement” approprié, à cause de la complexité d'une situation concrète (ou à cause d'un manque de connaissance éthique ou de force de la volonté) ? Dieu pourrait-il alors demander aussi qu'un Sicilien, qui se sent obligé d'éliminer des membres innocents d'une famille, dont le chef a tué un membre de sa propre famille et dont le frère (du Sicilien) tuerait quatre familles s'il n'en tuait pas une, aille de l'avant avec son meurtre, parce que son geste est, selon ses conditions “ce que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif.” ? La pure logique ne demande-t-elle pas que nous tirions cette conséquence de la proposition du Pape François ? »

La propagation dans l'Église de ce déni hérétique des absolus moraux a le potentiel de défaire tout ce que le mouvement pro-vie a défendu depuis 50 ans. La ligne de front s'est déplacée depuis les champs de batailles politiques intérieurs et les institutions internationales telles les Nations Unies, jusqu’au cœur de l'Église Catholique. De fait, depuis deux ans le Pape François et les autorités du Vatican ont capitulé devant la « culture de mort » en supportant les objectifs de la politique pro-avortement des ODD des Nations Unies et en faisant la promotion de l'agenda du lobby international de l'éducation sexuelle à travers Amoris Laetitia et le programme pornographique d'éducation sexuelle du Conseil Pontifical pour la Famille,

De même que le mouvement pro-vie s'est battu pendant plusieurs décennies dans les législatures nationales et les instances internationales, ainsi devons-nous mener la bataille contre ceux dans la hiérarchie qui travaillent à affaiblir ou annuler les enseignements de l'Église Catholique. Et le Pape François ne peut pas être excusé parce qu'il a, à plusieurs occasions, parlé contre les maux de l'avortement et de l'idéologie de genre, car ces dires deviennent presque sans valeur lorsqu'il met en doute l'existence d'absolus moraux. En tout cas, sa dissidence par rapport à l'enseignement catholique sur la contraception, - incluant semblerait-il, la contraception abortive - est claire et a été confirmée par le Vatican.

La correction filiale des universitaires [et des prêtres] catholiques est un pas essentiel pour renverser la propagation de l'hérésie dans l'Église aujourd'hui. Les sept propositions hérétiques identifiées par les auteurs [de la correction] mettent toutes en danger notre travail pro-vie. Il est essentiel que notre mouvement éduque ses partisans quant à la gravité de cette crise dans l'Église et que nous redoublions nos efforts pour éduquer le peuple à l'enseignement authentique de l'Église. Nous devons sans cesse demander que nos prêtres et nos évêques enseignent la plénitude de la doctrine de l'Église et ne collaborent pas, même pour un moment, à la dissémination des hérésies qui sont tragiquement répandues par Sa Sainteté le Pape François et par plusieurs des hauts responsables de la hiérarchie. Si nous ne prenons pas cette position, nous manquerons à notre devoir envers les faibles et les vulnérables enfants que nous avons promis de protéger.

La correction filiale énonce clairement à la fois l'étendue et les limites de l'infaillibilité papale et l'autorité de (son) enseignement. Elle identifie les conséquences désastreuses de laisser sans réponse les hérésies trouvées dans l'enseignement du Pape François. Les universitaires [et les prêtres] publient cette correction dans le but de :

« protéger nos frères catholiques - et ceux hors de l'Église, pour lesquels la clef de la connaissance ne doit pas être enlevée (voir Luc 11:52) - en espérant empêcher que ne s’étendent davantage les doctrines qui tendent en elles-mêmes à la profanation de tous les sacrements et à la subversion de la Loi Divine. »

Ils procèdent en spécifiant les passages d'Amoris Laetitia, et autres mots et actions du Pape François, qui donnent matière à correction. Ensuite, ils identifient sept propositions hérétiques qui sont propagées par lesdits mots et actions. Les signataires « ne s'aventurent pas à juger le degré de conscience avec lequel le Pape François a propagé ces hérésies » mais ils « insistent respectueusement pour qu'il condamne ces hérésies, qu'il a directement ou indirectement soutenues. »

En soulevant nos inquiétudes au sujet de nos pasteurs, parfois publiquement, par nécessité, nous remplissons notre devoir que définit clairement le Code du Droit Canon, qui affirme :

« Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils [les Chrétiens fidèles] ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l'Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l'intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l'utilité commune et de la dignité des personnes. » (Canon 212 §3)



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