Par Chiara McKenna (Population Research Institute) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : katemangostar/Freepik
11 février 2025 — Depuis des décennies, l’injection contraceptive Depo-Provera est remise en question pour de nombreuses raisons. Par exemple, son lien avec un taux beaucoup plus élevé de maladies transmises sexuellement. Mais récemment, des preuves ont fait surface concernant un effet indésirable encore plus grave : les tumeurs cérébrales.
Depo-Provera est le nom commercial de l’acétate de dépot-médroxyprogestérone (DMPA). Ce produit approuvé par la FDA est un contraceptif injectable administré aux femmes tous les trois mois. Il supprime l’ovulation et épaissit la glaire cervicale afin d’empêcher les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule en cas d’ovulation. Cela semble assez simple, mais comme tous les produits pharmaceutiques, il s’accompagne d’effets secondaires.
Sur l’étiquette la plus récente du contraceptif, le fabricant Pfizer met en garde contre les effets indésirables les plus courants, notamment les irrégularités menstruelles, les douleurs ou désagréments abdominaux, la prise de poids, les vertiges, les maux de tête, la nervosité et la baisse de libido. Il y a également un avertissement important concernant la « PERTE DE DENSITÉ MINÉRALE DES OS », suivi de détails sur la gravité de cet effet secondaire. Au total, l’étiquette du produit comporte 27 pages d’effets potentiels.
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Mais nulle part sur cette étiquette, qui a été mise à jour en juillet 2024, ne figure un avertissement indiquant que le DMPA peut provoquer des méningiomes ou, comme on les appelle communément, des tumeurs cérébrales.
Pourtant, en mars 2024, une nouvelle étude établissant un lien entre l’utilisation de progestatifs — y compris l’acétate de médroxyprogestérone — et un risque accru de méningiomes intracrâniens a été publiée. Cette étude a été publiée avant la dernière mise à jour de l’étiquette du DMPA par Pfizer, mais l’étiquette ne reflète toujours pas ces résultats. Cette situation est inacceptable, d’autant plus que le lien entre le DMPA et les tumeurs cérébrales n’est pas seulement étayé par la recherche clinique.
Les femmes américaines souffrant de méningiomes après avoir utilisé le Depo-Provera se manifestent. À l’heure où nous publions ces lignes, 22 actions en justice ont été intentées contre Pfizer et au moins 73 plaintes sont pendantes dans 17 districts judiciaires.
Pfizer n’a pas averti ces femmes de cet effet potentiel, qui pourrait changer leur vie, même après la publication de recherches établissant clairement un lien. Les poursuites actuelles soutiennent que Pfizer savait ou aurait dû savoir depuis des années que son produit était lié au développement de tumeurs cérébrales et que les étiquettes d’avertissement auraient dû l’indiquer.
Bien qu’aucun dédommagement ne puisse réparer le préjudice causé par une tumeur qui change la vie, ces Américaines ont au moins la possibilité de demander justice à Pfizer et de se battre pour obtenir un dédommagement.
Mais alors que cette bataille juridique se poursuit, il faut s’arrêter et penser aux femmes qui, en dehors des États-Unis, continuent de recevoir des injections de DMPA. Ces femmes obtiendront-elles un jour justice pour les tumeurs qui risquent de se développer dans leur corps ? Le flux de DMPA s’arrêtera-t-il, même si Pfizer admet que le médicament provoque des méningiomes ?
Depuis 1992, date à laquelle la Food and Drug Administration a approuvé l’utilisation du DMPA comme contraceptif aux États-Unis, l’USAID a financé l’utilisation du DMPA (sous diverses appellations) sur les femmes des pays en voie de développement dans le monde entier. Le Population Research Institue (PRI) sensibilise le public et lutte contre ce phénomène depuis les années 90, lorsque nous avons fait état des abus subis par des femmes africaines qui recevaient du Depo-Provera sans consentement éclairé et, dans certains cas, sans consentement du tout.
Au fil des ans, PRI a réussi à réduire le financement américain des programmes de contrôle de la population, qui encouragent la contraception et l’avortement. Pourtant, le flux de contraceptifs, y compris le DMPA, n’a jamais cessé complètement. Entre 1994 et 2000, l’USAID a acheminé plus de 41 millions d’unités de Depo-Provera dans les pays en développement, pour un coût de plus de 40 millions de dollars.
Plus récemment, sous l’administration Biden, le flux de DMPA financé par l’USAID s’est poursuivi. Selon le rapport de l’USAID intitulé « Overview of Contraceptive and Condom Shipments » de 2023, le plus récent disponible, les États-Unis ont dépensé plus de 17 millions de dollars pour des contraceptifs injectables contenant de l’acétate de médroxyprogestérone (la partie « MPA » du DMPA) en tant qu’ingrédient principal. Avec cet argent, plus de 19 millions de doses ont été administrées à des femmes en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.
Si des dizaines de ces cas de méningiomes se produisent aux États-Unis, on peut imaginer que des milliers de femmes en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, où des millions de doses de DMPA ont été envoyées pendant des décennies, souffrent également des effets du DMPA. Pour toutes les femmes aux États-Unis qui ont choisi de prendre du Depo-Provera, il y a encore plus de femmes à l’étranger qui sont poussées à prendre l’une des dizaines de millions de doses payées par les États-Unis, les Nations Unies et d’autres.
Alors que nous attendons le rapport de l’USAID sur le nombre exact de millions de doses expédiées aux pays en voie de développement en 2024, on peut supposer que ni la recherche exposant les effets nocifs du DMPA, ni les poursuites judiciaires aux États-Unis n’auront ralenti les expéditions.
Pendant quatre ans, sous la présidence de Joe Biden, l’USAID a imposé la contraception aux femmes du monde entier, sans se soucier de ce que ces femmes voulaient et sans tenir compte des effets secondaires nocifs et potentiellement mortels. Aujourd’hui, sous l’administration Trump et à la lumière de la fermeture de l’USAID, le déchaînement de contrôle de la population pourrait être terminé. L’USAID va enfin cesser de dépenser des millions en produits chimiques toxiques qui empoisonnent le corps des femmes et, dans certains cas, les tuent.
Les femmes américaines doivent abandonner les contraceptifs cancérigènes, et l’Amérique doit cesser de payer pour que ces mêmes produits soient imposés aux femmes africaines, asiatiques et du Moyen-Orient.