Pete Baklinski : Le plan de Poilievre de favoriser l’adoption plutôt que l’avortement n’est pas suffisant - Campagne Québec-Vie
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Pete Baklinski : Le plan de Poilievre de favoriser l’adoption plutôt que l’avortement n’est pas suffisant


Pierre Poilievre.

Article de Pete Baklinski publié dans le National Post le 1er octobre 2024 — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pierre Poilievre/YouTube

Le mouvement pro-vie a besoin d’un vrai champion

Pierre Poilievre a-t-il vraiment un « programme secret » pour mettre fin à l’avortement s’il devient le prochain premier ministre du Canada ? C’est ce que ses adversaires politiques voudraient vous faire croire. Mais est-ce vraiment vrai ? La réponse courte est « non ». La réponse plus longue est que même si Poilievre faisait du bien au mouvement pro-vie, il n’en serait pas pour autant le champion des enfants à naître.

Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC) a clairement exprimé sa position dans une lettre adressée le 11 septembre à un membre fidèle de la Coalition nationale pour la vie, une organisation nationale pro-vie. Il ne s’agit pas du « programme caché » dont l’accusent ses adversaires politiques, mais d’un plan qu’il a publiquement laissé entrevoir depuis quelques années et avec lequel la plupart des Canadiens seraient d’accord.

Le militant pro-vie, Don Plemel, originaire de Saskatoon, a écrit à M. Poilievre pour lui demander, dans un courriel daté du 6 septembre, pourquoi il avait été, à un moment donné, un « fervent pro-vie » pour ensuite devenir « pro-choix ». Il est vrai qu’à une certaine époque Poilievre a été pro-vie, une position qu’il a abandonnée sur le chemin du pouvoir politique.

« Pourquoi est-ce si difficile pour les politiciens de comprendre que l’avortement est un meurtre ? », a demandé M. Plemel, âgé de 83 ans, dans un échange de courriels obtenu par la Coalition nationale pour la vie.

« Pourquoi est-ce si difficile pour eux de comprendre que la vie humaine commence dès la conception ? La majorité des biologistes l’ont prouvé. Ces petits bébés (oui, “bébés”, pas des amas de cellules ou des fœtus) sont des êtres humains à part entière, dotés d’un ADN entièrement nouveau. Ils font partie de la race humaine et tout le monde s’accorde à dire que les droits de l’homme ... y compris le plus important, le droit à la vie ... s’appliquent à tout le monde. Cela inclut le bébé dans le ventre de sa mère ».

« J’espère et je prie, M. Poilievre, qu’après les prochaines élections, les conservateurs reviendront au pouvoir et que vous et votre parti conviendrez que l’avortement est un mal et que vous y mettrez un terme », a ajouté M. Plemel.

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À la surprise de Plemel, Poilievre a répondu cinq jours plus tard et a expliqué comment un gouvernement conservateur aiderait les femmes enceintes en situation de crise.

« Les Canadiens pro-vie sont les bienvenus dans notre parti », a commencé M. Poilievre. « Le Parti conservateur du Canada est une grande tente avec une forte tradition de votes libres dans le respect des consciences, et j’ai l’intention de maintenir ce statu quo ».

Le contraste est saisissant avec le Parti libéral du Canada où, il y a dix ans, les militants pro-vie ont été empêchés de se présenter comme candidats, ce qui fait que tous les députés libéraux actuels sont « pro-choix », c’est-à-dire favorables à ce qu’une femme puisse choisir de tuer sa progéniture.

Poilievre a réitéré au militant pro-vie ses points de vue antérieurs, à savoir qu’un gouvernement conservateur « n’introduira pas ou n’adoptera pas de loi interdisant les avortements ». La Coalition nationale pour la vie (CNV) a classé M. Poilievre dans la catégorie « non soutenable », non seulement en raison de ses nombreuses déclarations défendant l’avortement, mais aussi parce qu’il s’est lui-même qualifié de « pro-choix », c’est-à-dire qu’il accepte le choix de tuer les enfants à naître.

Dans l’échange de courriels, M. Poilievre a fait remarquer qu’il existe « de nombreuses autres façons de soutenir les femmes qui souhaitent mettre un enfant au monde ».

« Je ne crois pas que l’avortement doive être la seule option offerte aux femmes confrontées à une grossesse inattendue », écrit-il. « Nous pouvons atténuer les difficultés liées à l’adoption d’un enfant en soutenant les femmes tout au long des neuf mois de leur grossesse », a-t-il ajouté.

L’adoption est un sujet qui tient à cœur à M. Poilievre. En 1978, la mère de Poilievre, Jacqueline, alors âgée de 16 ans, est devenue enceinte de lui dans des circonstances difficiles. Elle a choisi la vie pour son fils, décidant de le faire adopter après sa naissance en 1979. Aujourd’hui, ce fils, dont la vie aurait facilement pu être interrompue in utero mais qui est né et a été adopté, est sur le point de devenir le prochain premier ministre du Canada, ce qui témoigne de la valeur sociétale de l’adoption.

Une résolution visant à créer une « stratégie nationale en matière d’adoption » a été adoptée lors du congrès national d’orientation du PCC en 2021 et figure dans la déclaration de politique générale du parti pour 2023 (n° 101). Elle stipule qu’un « gouvernement conservateur créera une stratégie nationale d’adoption comprenant une campagne de sensibilisation pour promouvoir l’adoption nationale et travaillera avec les provinces pour assurer un accès égal à l’adoption pour tous les enfants ».

La Coalition nationale pour la vie a également demandé aux conservateurs de lancer ce programme de sensibilisation à l’adoption, soulignant qu’une telle campagne « sauverait de nombreuses vies ».

Dans cet échange de courriels, M. Poilievre a également déclaré qu’il « s’opposerait aux tentatives du gouvernement d’attaquer les organisations qui aident les femmes enceintes ». Il s’agit d’une promesse cruciale pour les centres pro-vie d’aide à la grossesse qui sont attaqués par le premier ministre Justin Trudeau.

En effet, au cours des élections de 2021, les libéraux de Trudeau ont promis de punir les Centres d’aide aux femmes enceintes en difficulté et autres organisations caritatives pro-vie en leur retirant leur statut d’organisme de bienfaisance. Puis, Trudeau a présenté son plan visant à modifier la Loi de l’impôt sur le revenu pour rendre les organismes pro-vie inadmissibles au statut d’organisme de bienfaisance, alléguant, sans aucune preuve, qu’ils fournissent ce qu’il a appelé des « conseils malhonnêtes aux femmes enceintes ».

Le fait de priver les organisations caritatives pro-vie de leur statut d’organisme de bienfaisance mettrait sans aucun doute en péril leur fonctionnement. Elles seraient contraintes de fermer leurs centres d’aide, laissant les femmes et les bébés qu’elles servent sans le soutien dont ils ont besoin.

La Kitchener-Waterloo Right to Life Association (KW Right To Life), par exemple, s’est récemment vu retirer son statut d’organisme de bienfaisance après que son comptable ait commis une erreur dans sa déclaration de 2022. Le groupe était un organisme de bienfaisance enregistré depuis près de cinquante ans. KW Right To Life a corrigé l’erreur et redemandé le statut d’organisme de bienfaisance. Il a fait tout ce qui était exigé par l’Agence du revenu du Canada (ARC). L’ARC a toutefois rejeté la demande du groupe.

Dans une lettre adressée à KW Right to Life pour expliquer son refus, l’ARC a laissé entendre qu’elle considérait le travail du groupe pro-vie comme « partial, faux, inexact ou trompeur ».

« Il semble que le demandeur fasse la promotion d’un point de vue particulier ou tente de persuader les individus de choisir des options conformes à une position pro-vie », a déclaré l’ARC dans des documents consultés par la Coalition nationale pour la vie. L’ARC a noté dans sa réponse que les organisations caritatives doivent « diffuser des informations exactes, impartiales et raisonnées », ajoutant bizarrement que ces informations ne doivent pas être « axées sur la promotion d’un point de vue particulier », même si toutes les organisations caritatives, de toute évidence, opèrent à partir d’un point de vue particulier.

Il semble maintenant que le gouvernement s’apprête à priver les organismes de bienfaisance pro-vie de leur statut d’organisme de bienfaisance, mais en utilisant un plan différent de celui présenté en 2021. L’ARC semble examiner minutieusement les livres comptables des organismes de bienfaisance pro-vie à la recherche d’un prétexte pour leur retirer leur statut d’organisme de bienfaisance. Lorsque le statut d’organisme de bienfaisance est retiré, il l’est pour de bon.

Les organisations caritatives pro-vie ont certainement besoin d’un champion pour repousser ces attaques idéologiques de la part de l’ARC, qui devrait être neutre lorsqu’il s’agit de faire son travail.

M. Poilievre a conclu son échange de courriels en déclarant qu’il pensait que « se concentrer sur des projets de loi qui favorisent l’adoption et aident les femmes enceintes en situation de crise serait plus bénéfique ».

S’il est vrai que de tels projets de loi feraient beaucoup de bien, ils laisseraient néanmoins de côté la majorité des quelque 100 000 bébés qui sont avortés chaque année au Canada.

Alors que M. Poilievre a promis à plusieurs reprises de faire comme son prédécesseur Stephen Harper et de ne pas « rouvrir » le « débat sur l’avortement », pour les Canadiens pro-vie, la vie humaine ne peut jamais faire l’objet d’un « débat ». Ce qui n’est pas discutable, c’est que la vie humaine commence dès la conception. La grande majorité des biologistes l’affirment clairement. Le fait que ces vies minuscules soient pleinement humaines n’est pas à débattre — lorsque les individus mâles et femelles d’une même espèce se reproduisent, ils donnent naissance à un membre de la même espèce. Le fait que chaque membre de la race humaine soit doté de droits humains n’est pas discutable. Tout le monde s’accorde à dire que les droits humains — y compris le premier et le plus fondamental d’entre eux, le droit à la vie — s’appliquent à tout le monde, sans exclusion.

L’être humain pleinement vivant dans le ventre de sa mère ne devrait pas faire l’objet d’un « débat ». Aucune vie humaine ne devrait jamais faire l’objet d’un « débat ».

Nous sommes d’accord que Poilievre peut faire du bien à la cause pro-vie, mais il n’est finalement pas le champion dont les bébés à naître ont désespérément besoin, et la justice exige qu’il en surgisse un.

Le champion, dont nous avons besoin, doit être animé par la vérité que les enfants à naître sont des membres à part entière de la famille humaine, qu’ils ont le droit inaliénable à la vie dès le premier instant de leur existence, la conception, et que leur vie doit être protégée — comme celle de tout autre être humain — par la loi.

L’engagement de Poilievre à aider les femmes pendant une grossesse inattendue est un pas dans la bonne direction, mais il est loin de répondre aux exigences de la justice.

Pete Baklinski est le directeur des communications de Campaign Life Coalition (Coalition nationale pour la vie).



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