Par Kaitlyn Heid (LiveActionNews) - traduit par Campagne Québec-Vie
Des années avant mon fils, j'ai choisi l'avortement. C'était mon choix. Peut-être à cause de ma situation. Peut-être parce que j'avais trop honte de porter un enfant à l'époque. Peut-être parce que je n'en savais pas plus. J'aurais aimé en savoir plus.
Je savais que je voulais l'avortement, mais encore plus je savais que c'était mauvais. Je savais que juste y penser me rendait malade. Je savais que je ne voulais pas que quelqu'un le sache. Je savais que j'avais peur. Et j'étais trop paralysée par la peur pour fuir ce que mon cœur me disait de ne pas faire.
Quand j'étais enceinte pour la première fois, on n’a pas appelé mon bébé un bébé. On a appelé mon bébé un fœtus. On m'a dit que je recevrais des conseils et du support, mais tout ce qu'ils ont fait, c'était de me donner un papier pour cocher les cases demandant si c'était mon choix et si j'avais été violée. Ils ont tourné l'écran de sorte que je ne pouvais pas voir mon bébé dans l'utérus. Je ne pouvais donc pas voir le cœur battant de mon bébé. Ils ont fait tout leur possible pour déconnecter mon esprit du fait que je portais un bébé. Un humain. Mon enfant. Comme ils ont continuellement dit que c'est un fœtus. Fœtus. Pas la vie. Fœtus. Fœtus. Fœtus. Fœtus. Fœtus…
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Quand j'étais enceinte pour la deuxième fois, ils m'ont félicitée tout de suite. Alors que le petit corps de mon fils apparaissait sur cet écran, elle le désignait et l'appelait mon bébé. «Il y a ton bébé. Il y a le cœur de ton bébé. » Le même âge gestationnel que mon premier bébé. Et j'ai pleuré. Elle a souri. Elle me tapota la jambe.
Elle ne savait pas que mes pensées se sont immédiatement précipitées vers mon premier bébé. C'est à quoi mon premier bébé dans l'utérus ressemblait, mais je n'ai pas eu à le voir. Je n'ai pas eu l'occasion de voir mon premier bébé bouger de la façon dont mon fils le faisait sur l'écran. J'ai pleuré non seulement parce que j'étais heureuse pour mon deuxième enfant, mais parce que j'étais triste pour mon premier enfant. Parce que je voulais l'avortement, j'ai pris la vie de mon premier bébé. Parce que je suis née, parce que je peux parler et respirer l'air et parce que vous pouvez visiblement me voir devant votre visage, j'ai eu le droit de prendre la vie de mon premier bébé. C'est mon droit.
Lorsque nous voulons notre bébé dans l'utérus, alors c'est un bébé. Nous l'appelons un bébé dès le début et les médecins l'appellent notre bébé et nous comblent de mille félicitations et nous envoient à la maison avec des livres «ce à quoi s'attendre». Nous avons des showers de bébés et nous achetons du rose ou du bleu et tout le monde autour de nous est en fête, aussi.
Mais quand nous ne voulons pas l'enfant ...
Il y a une déconnexion avec l'avortement. Quand on veut un avortement, ce n'est qu'un fœtus. Ce n'est pas encore la vie. Et nous soutenons totalement l'avortement parce que le bébé sur cet écran ne ressemble pas complètement à un bébé pour le moment. On nous dit à plusieurs reprises que ce n'est pas encore la vie et les médecins à la clinique nous convainquent que ce n'est qu'un fœtus et nous envoient à la maison avec des antibiotiques et un papier avec notre signature qui a balayé la vie. Vous savez, parfois dans le calme, nous nous demandons si nous n'avions jamais signé.
Quand l'avortement arrive il n'y a pas de félicitations. Il n'y a pas d‘heureux à la fin de la journée. Quand l'avortement arrive, il en est de même pour l'obscurité. L'innocence une fois sentie dans l'âme se désintègre, parce que l'avortement est venu. Ils disent qu'il y aura du soulagement, mais après tout ce temps j'essaie toujours de reprendre mon souffle.
Pendant si longtemps, je ne pouvais pas avancer comme ils disaient que je le ferais. J'ai laissé le silence m‘envahir et j'ai souhaité, prié et supplié de retourner à ce jour. Pour courir et traverser ces portes mais au lieu, je suis restée. Chambre pleine de femmes qui attendaient la même chose, nous sommes toutes restées. Je crois en la guérison et croyez-moi, je suis guérie, mais cela n'a pas été facile. J'ai couru et j'ai crié, pleuré et combattu, pardonné et me suis libérée. Il n'y aura jamais un jour où je dirai que je suis fière. Je ne vivrai jamais sans regrets.
Et ici je me tiens, de l’autre côté, à l’écart de tout cela. Je vois des gens crier pour leur droit de choisir. Je vois des gens plaisanter à ce sujet étant notre droit humain de «tuer les fœtus» parce que c'est notre corps. Je regarde mon fils et je suis si heureuse qu'il ait survécu. Je suis si reconnaissante pour sa vie. Je suis si contente que sa maman valorise la vie aujourd'hui. Je regarde mon fils avec joie, mais je suis accablée. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de le faire, de choisir pour eux-mêmes parce que leur vie n'est pas considérée comme valable, sauf si elle est voulue. Je me tiens de l'autre côté, souhaitant …si seulement le monde le savait.
Oh bébés, vous êtes aimés. Vos vies sont toujours importantes. Vous n'êtes pas oubliés.
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