Par Raimundo Rojas (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Je suis devenu directeur général de Miami Right to Life en juin 1989 — un petit groupe bien financé et incroyablement organisé, affilié à Florida Right to Life. J’avais une vingtaine d’années et c’était ma première incursion dans le domaine de la défense de la vie. Le jeudi 14 septembre 1989, j’étais seul au bureau lorsque j’ai reçu un appel anonyme d’une infirmière de l’hôpital baptiste de Miami.
Elle a entamé la conversation en déclarant catégoriquement : « Je suis pro-choix, mais ce dont j’ai été témoin la nuit dernière était mal ». Elle a poursuivi en expliquant qu’elle avait assisté à une naissance vivante lors d’une tentative d’avortement, que l’avorteur avait ensuite placé des serviettes et des draps sur le visage du bébé qui bougeait et avait quitté la pièce, et que peu de temps après, l’enfant avait été retrouvé mort. En outre, elle m’a communiqué le nom de la patiente, le nom de l’avorteur et la date de l’avortement, et a noté que la grand-mère du bébé avorté était également présente dans la pièce et qu’elle avait eu une forte réaction en voyant le bébé s’agiter après l’avortement raté.
Je lui ai conseillé de prévenir le service de police de Miami-Metro, mais elle m’a répondu qu’elle ne pouvait pas et a brusquement raccroché. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une farce. J’ai appelé le service d’information (411) et j’ai demandé les numéros de téléphone et les adresses de l’hôpital baptiste, de l’avorteur, d’un fleuriste proche de l’hôpital et de la division des homicides du service de police.
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J’ai d’abord appelé le cabinet de l’avorteur et j’ai vérifié qu’il pratiquait des avortements et qu’il avait des privilèges à l’hôpital baptiste. J’ai ensuite appelé l’hôpital et, en me faisant passer pour un livreur du fleuriste voisin qui devait déposer des fleurs, j’ai vérifié auprès du poste d’infirmières où la mère était en convalescence qu’une patiente portant le nom que m’avait donné le dénonciateur était toujours admise dans cet établissement. J’ai ensuite appelé la morgue et, après une manœuvre minutieuse, ils ont eux aussi confirmé qu’ils étaient « en possession d’un bébé prématuré ».
Il était évident que l’appel de l’infirmière n’était pas un canular. Trente minutes après ce premier échange, j’ai contacté la police. Heureusement, j’ai parlé à un inspecteur pro-vie. Il a écouté attentivement mon récit, a demandé plus de détails et m’a assuré qu’il appellerait immédiatement la morgue pour empêcher l’incinération du bébé sans autopsie.
J’ai ensuite contacté tous les pasteurs et responsables pro-vie de mon réseau. Nous avons organisé une conférence de presse devant l’hôpital baptiste le mardi 17 septembre. Près de 2 000 pro-vie indignés et en deuil se sont rassemblés, ce qui a incité l’hôpital à accepter finalement une réunion. Au cours de la réunion, le vice-président de l’hôpital n’a ni confirmé ni nié l’existence d’un avortement tardif, mais a promis qu’une enquête serait ouverte.
Il s’en est suivi des mois de discussions entre Miami Right to Life, le département de la police, le procureur de l’État et l’hôpital baptiste.
Enfin, au début du mois de décembre, une fois le rapport d’autopsie terminé et toutes les personnes impliquées interrogées, nous avons été informés par les détectives que le procureur général avait examiné le dossier et décidé qu’aucun crime n’avait été commis. Ses derniers mots ont été : « Je suis désolé, l’affaire est close. » Mais avant qu’il ne raccroche, je lui ai demandé si je pouvais consulter le dossier maintenant. Il m’a répondu que tout était dans le rapport du coroner et que je devais payer les frais d’impression.
J’ai appelé la morgue, j’ai demandé le dossier et on m’a dit que je pouvais venir le chercher le lendemain. Je n’étais pas préparé à voir les photos de l’autopsie, ce beau petit garçon sur une plaque de métal froid, et les photos suivantes où on le démontait avec des scalpels, des ciseaux et des scies. Je me suis ressaisi et j’ai commencé à lire.
Dès la première lecture, j’ai remarqué que l’avorteur avait souvent appelé pour demander des nouvelles. Il était inquiet et il avait raison de l’être — le rapport était plein de contradictions.
La première de ces contradictions concernait le stade de la grossesse. L’avorteur et l’hôpital ont tous deux affirmé qu’il s’agissait d’un avortement du deuxième trimestre, mais le médecin légiste a déterminé que le bébé était bien dans son septième mois, au troisième trimestre. Le médecin légiste avait déterminé cela en raison de la taille de l’enfant : il pesait plus de 2 livres et mesurait 14 pouces.
Une autre incohérence majeure concerne ce qui s’est passé précisément au moment de la naissance. L’infirmière affirme : « J’ai vu la tête du bébé sortir et, dans la seconde qui a suivi, tout le corps. Le médecin l’a immédiatement placé sous des draps au pied du lit. » Mais l’avorteur réplique : « Elle (la patiente) a poussé et le fœtus est sorti, et à ce moment-là j’ai réalisé — elle m’avait dit qu’elle ne voulait pas voir le fœtus — alors, ce que j’ai fait, c’est que j’ai recouvert le fœtus d’un drap que nous avons là. J’ai mis les draps et la couverture ou autre sur le fœtus ».
Mais le bébé respirait-il et bougeait-il ?
L’avorteur répond par la négative à ces deux questions ; l’infirmière, quant à elle, déclare que « le bébé bougeait beaucoup ». Elle ajoute que la grand-mère du bébé, qui se trouvait dans la pièce pendant l’avortement, a également noté qu’elle avait vu le bébé « bouger ». À la question de savoir si le bébé respirait, l’avorteur répond catégoriquement par la négative. Pourtant, le rapport du médecin légiste indique que « les rayons X ont trouvé des poches d’air dans l’estomac et les poumons étaient aérés : le fœtus respirait à la naissance ».
Contrairement aux affirmations de l’avorteur et de l’hôpital selon lesquelles le bébé est né mort, l’infirmière, la grand-mère du bébé et le médecin légiste affirment tous que le bébé est né vivant, et le médecin légiste ajoute que le bébé a lutté pour respirer hors de l’utérus pendant près d’une heure. L’avorteur a affirmé à plusieurs reprises que le bébé était mort-né, alors qu’il a déclaré à la police que 30 minutes après l’accouchement, il attendait de voir s’il y avait « encore de l’activité fœtale ».
Le procureur de l’État a déclaré qu’aucun témoignage fiable n’indiquait que l’avorteur avait activement étouffé le bébé. D’accord, mais il est certain qu’une faute professionnelle a été commise parce qu’aucune assistance médicale n’a été apportée au bébé, comme l’exige la loi de Floride. Dans cette affaire, il existe une prépondérance de preuves que l’enfant a survécu à la tentative d’avortement et qu’il est né vivant. Dans ses déclarations à la police et lorsqu’il a été interrogé sur les bébés qui survivent aux avortements, l’avorteur a déclaré que sa procédure habituelle était de « ne rien faire et de laisser le fœtus expirer, de ne rien faire immédiatement ». Sa procédure habituelle ? Combien de bébés a-t-il tués ?
L’avorteur n’a peut-être pas activement étouffé le bébé, mais il l’a volontairement [placé et] laissé mourir avec une pile de serviettes et de draps sales sur son visage. Mais le procureur de l’État n’a rien trouvé à y redire, ce qui soulève la question suivante : quel genre de procureur de l’État lit ce rapport, examine la prépondérance de la preuve qu’il y a eu un mépris apparent de la loi de Floride, et conclut qu’aucun crime n’a été commis ? Une fanatique pro-avortement qui a été plus tard qualifiée de « bouchère de Waco », voilà qui : le procureur du comté de Miami-Dade en 1989 était Janet Reno.
Malgré les tentatives récemment renouvelées et bruyantes des défenseurs de l’avortement de rejeter la réalité, les avortements tardifs et les avortements après la naissance se produisent. Ils ont toujours eu lieu et à un rythme alarmant. La façon dont les démocrates manipulent le public américain sur cette question est répréhensible, et la dissimulation délibérée de ces mensonges flagrants par les grands médias est honteuse.
Nous devons continuer, et nous continuerons, à faire toute la lumière sur ces pratiques barbares, et nous penserons toujours à ce petit garçon, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, qui est mort sous le poids de serviettes et de draps sales. À Miami Right to Life, nous l’avons appelé Baby Special, et il est toujours dans nos cœurs.
Raimundo Rojas