Xi Jinping à gauche et Mgr Marcelo Sorondo à droite, chancelier de l’Académie pontificale des sciences sociales, grand louangeur du régime communiste en Chine.
Par Jeanne Smits (Le blogue de Jeanne Smits)
Le quotidien italien La Verità a publié samedi une violente charge contre l’accord secret entre la Chine et le Saint-Siège, récemment renouvelé, par le directeur du Council on Middle East Relations, Arthur Tane, suivie d’un commentaire musclé de Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique, qui inscrit ces faits parmi de nombreux signes d’« apostasie » venant du Vatican.
Vous trouverez ci-dessous ma traduction intégrale de l’article de Mgr Viganò, qui me rappelle les rumeurs entendues l’an dernier de source sérieuse à Rome à propos d’importants versements pécuniaires de la Chine au Saint-Siège. Si leur exactitude reste à vérifier, on peut s’interroger devant les faits qui s’accumulent.
La Verità publie in extenso la lettre adressée le 20 octobre dernier par Arthur Tane au cardinal Parolin pour demander à celui-ci de ne pas renouveler le pacte du Vatican « avec le Parti communiste chinois », au risque de « compromettre son autorité morale ». Tane y accusait le pacte de mettre l’Eglise, « et spécialement le pape François », « du mauvais côté de l’histoire », donnant l’image d’un pape « d’une arrogance ignare » mais aussi en état de « faillite spirituelle ».
Il observait que ce pacte, jamais rendu public, donne notoirement aux autorités chinoises un « pouvoir considérable sur les nominations épiscopales ». « Un tel pouvoir ne figurait même pas dans le tristement célèbre Reichskonkordat de juillet 1933 entre le Vatican et le gouvernement nazi, nouvellement formé, en Allemagne. Jusqu’à maintenant ce pacte honteux, signé par le cardinal Eugenio Pacelli (le futur Pie XII), secrétaire d’Etat sous Pie XI, fut la dernière instance où l’Eglise commit une telle bourde à l’égard d’un régime totalitaire », écrivait Tane.
(Cela mériterait quelque analyse : l’Ostpolitik et l’accord de Metz, ce n’était pas mal non plus, mais il est ici question de documents diplomatiques officiels, fussent-ils secrets…)
Ce pacte devait donner lieu à un « rétropédalage », observe Tane : dès mars 1937, Pie XI publiait Mit Brennender Sorge, l’encyclique par laquelle « il condamnait les théories raciales et les mauvais traitements réservés aux personnes en fonction de leur nationalité ou de leur race ».
Tane soulignait que l’Eglise pouvait encore se soustraire à l’accord avec la Chine, « tant qu’il est encore temps », énumérant ensuite les « détériorations » que constituent les agressions et autres actions politiques auxquelles la Chine s’est livrée depuis sa signature en septembre 2018.
|
|
« François se fait entendre à propos du changement climatique et pour condamner le capitalisme de marché, mais son silence sur le bilan de la Chine en matière de droits de l’homme, y compris la liberté religieuse*, est assourdissant », notait Tane, évoquant la persécution des Ouïghours et la poursuite des avortements et stérilisations forcés.
« Aujourd’hui, à travers la Chine, les autorités communistes soumettent les musulmans à une surveillance inédite, elles ferment ou rasent des églises chrétiennes, elles contraignent des moines à faire allégeance au marxisme-léninisme, elles interdisent aux enfants d’entendre ou de lire la parole de Dieu, et elles réécrivent le Nouveau Testament pour lui faire dire que Jésus a lapidé des innocents » (voir ici).
« Sous Xi Jinping et son diktat sur la “sinisation de la religion”, l’imagerie et les signes religieux sont détruits ou remplacés. Mao au lieu de la Vierge Marie ; Xi à la place de Jésus. Il s’agit là d’une abomination absolue, de l’œuvre d’esprits possédés par le satanisme », notait Arthur Tane.
« Si le pacte entre le Vatican et le Parti communiste chinois devait être renouvelé par le pape François, cette infamie tacherait les murs de l’Eglise du sang des innocents », accusait-il : « Soit l’Église comprend la signification de sa mission, soit elle est elle-même devenue un temple de changeurs de monnaie. Car, selon les paroles de Jésus : “Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs” »
Cette lettre n’a donné lieu à aucune réponse de la part du cardinal Parolin, a fait savoir Arthur Tane.
Deux jours après que Tane eut envoyé sa mise en garde à Rome, la Chine annonçait officiellement le 22 octobre que son « pacte préliminaire » avec le Saint-Siège était renouvelé pour deux ans, « après des consultations amicales ».
Voici donc le commentaire de Mgr Viganò. — J.S.
*
Exsurgat Deus, et dissipentur inimici ejus :
et fugiant qui oderunt eum a facie ejus.
Psaume 67
Voici la dernière nouvelle du jour : Bergoglio se consacre actuellement à la réalisation d’une série télévisée intitulée Sharing the Wisdom of Time (« Partager la richesse du temps »), produite par Netflix, qui a publié hier un message sur Twitter résumant sa référence idéologique : Louez Satan. Il va sans dire que cette multinationale est impliquée dans la propagation de l’immoralité et du vice, y compris l’exploitation sexuelle des mineurs.
De même, ces derniers jours, le Saint-Siège a signé avec l’ONU un accord en vue de promouvoir la « durabilité » et l’égalité de genre, apportant ainsi son soutien à une organisation qui promeut l’avortement et la contraception. Au jour même où nous fêtons l’Immaculée Conception — le 8 décembre 2020 — presque comme une scandaleuse insulte à la Bienheureuse Mère, un nouveau partenariat a été officiellement institué entre le Vatican et le « Conseil pour un capitalisme inclusif » lancé par Lynn Forester de Rothschild, une amie proche d’Hillary Clinton et de Jeffrey Epstein, non sans avoir envoyé un message louangeur à Klaus Schwab, le président du Forum économique mondial et théoricien du Great Reset. Et pour lever tout malentendu, après de nombreux appels à obéir aux autorités dans l’urgence de la psycho-pandémie, il semble que le vaccin Covid doive être rendu obligatoire pour tous les fonctionnaires et le personnel de la Cité du Vatican, bien qu’il ait été produit au moyen de cellules provenant d’un fœtus avorté et qu’il n’offre aucune garantie d’efficacité ou d’innocuité.
Je crois qu’il est maintenant acquis, au-delà de tout doute raisonnable, que les dirigeants de la Hiérarchie catholique actuelle se sont mis au service de l’Oligarchie et de la Franc-maçonnerie mondialistes : au culte idolâtre de la pachamama dans la Basilique du Vatican s’ajoute désormais une crèche sacrilège, dont la symbolique semble faire allusion aux anciens rites égyptiens ainsi qu’aux aliens. Il faut être naïf ou complice pour nier que dans toute cette chaîne d’événements il y a une cohérence idéologique très claire et une intelligence diabolique lucide.
Mais comme je l’ai déjà souligné, il serait trompeur de se limiter à une évaluation des événements au sein de l’Église sans les inscrire dans un contexte politique et social plus large : une seule orientation est donnée, dans laquelle les principaux protagonistes comme les figurants suivent le même scénario. Le but est maintenant ouvertement déclaré : détruire les Nations de l’intérieur au moyen du deep state, et l’Église du Christ au moyen de la deep church, afin d’établir le royaume de l’Antéchrist, avec l’aide du faux prophète.
L’accord secret Sino-Vatican, très fortement souhaité par Bergoglio et renouvelé il y a quelques semaines, s’inscrit parfaitement dans ce tableau inquiétant, confirmant le pactum sceleris qui condamne les catholiques chinois à la persécution, les dissidents à la rééducation, les églises à la démolition, les Saintes Écritures à la censure et à la falsification. Ce n’est pas un hasard si cet accord, que les papes ont toujours refusé avec dédain, a été rendu possible grâce aux offices de l’ex-cardinal McCarrick et de ses complices, avec l’aide décisive des jésuites : les acteurs, on le sait, sont toujours les mêmes. Ils sont à la fois corrompus et corrupteurs, à la fois corrompus et corrupteurs, tous unis par leur rébellion contre la doctrine et la morale et soumis sans discernement à des pouvoirs anticatholiques, et même antichrétiens.
La Chine communiste constitue le bras armé du Nouvel Ordre Mondial, tant par la propagation d’un virus mutant créé en laboratoire, que par l’ingérence dans les élections présidentielles américaines et l’enrôlement de « cinquièmes colonnes » au service du régime de Pékin. Elle favorise également l’apostasie des dirigeants de l’Église, empêchant celle-ci de proclamer l’Évangile et se constituer en mur de défense contre l’attaque de l’élite. Le fait que cela apporte des avantages économiques au Vatican rend la soumission de la secte bergoglienne à ce plan infernal encore plus honteuse, créant un contrepoint important au commerce des migrants, au service lui aussi de la dissolution délibérée de la société jadis chrétienne. Il est déconcertant qu’une trahison aussi scandaleuse de la mission de l’Église catholique ne suscite pas une condamnation ferme et courageuse de la part de l’Épiscopat, qui — face aux preuves d’une apostasie qui se poursuit avec toujours plus de détermination — n’ose pas élever la voix, par peur ou par une fausse conception de la prudence.
Les paroles du Dr Arthur Tane, directeur du Conseil des relations avec le Moyen-Orient, peuvent paraître audacieuses et fortes, mais elles ont le mérite de mettre en évidence sans fausse peur la subversion mise en œuvre sous ce « pontificat » des plus inquiétants. Il faut espérer qu’avec la publication de la lettre de Tane au cardinal Parolin, certains ouvriront enfin les yeux, avant que le complot des conspirateurs ne puisse s’accomplir. À cet égard, nous sommes d’accord avec la louable dénonciation faite par le cardinal Burke, en la fête de Notre-Dame de Guadalupe, de l’utilisation du Covid aux fins du Great Reset — une dénonciation qui rejoint celle que j’ai exprimée en mai dernier et que j’ai réitérée à maintes reprises, ainsi que celle d’autres pasteurs fidèles à la Parole de Dieu ayant le souci de leur troupeau.
La lettre d’Arthur Tane au Secrétaire d’État se termine par une citation de l’Évangile plus que jamais pertinente : « Soit l’Église comprend la signification de sa mission, soit elle est elle-même devenue un temple de changeurs de monnaie. Car, selon les paroles de Jésus : “Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs” » (Mt 21, 12-13).
En tant qu’évêques, nous ne pouvons pas nous taire : notre silence constituerait une connivence et une complicité intolérables avec ces mercenaires qui, abusant d’un pouvoir usurpé, renient le Christ et confient des âmes à l’Ennemi du genre humain.
+ Carlo Maria Viganò, archevêque
18 décembre 2020
Vendredi des Quatre-Temps de l’Avent
*Et la tolérance religieuse — A. H.