Mark Carney.
Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : World Economic Forum/Wikimedia Commons
1er avril 2025 (LifeSiteNews) — Le premier ministre canadien Mark Carney a refusé de clarifier les commentaires qu’il a faits en 2022, alors qu’il qualifiait la manifestation du Convoi de la Liberté (contre les mandats COVID) d’acte de « sédition » et préconisait que le gouvernement mette fin au mouvement.
« Eh bien, voyez-vous, je n’étais pas encore un politicien », a-t-il répondu à un journaliste de Windsor (Ontario) où un blocus frontalier lié au Convoi de la Liberté a eu lieu en 2022, et qui lui demandait : « Que dites-vous aux Canadiens qui ont perdu confiance dans le gouvernement libéral à l’époque et qui n’ont plus confiance en vous aujourd’hui ? »
« Je suis devenu un homme politique il y a un peu plus de deux mois, deux mois et demi », a-t-il déclaré. « Je suis entré en politique parce que je pensais que ce pays avait besoin d’un grand changement. Nous avions besoin d’un grand changement dans l’économie ».
L’absence de réponse de Carney semble contraster fortement avec l’opinion ferme qu’il a exprimée dans un article publié le 7 février 2022 dans le Globe & Mail (à l’époque du convoi) et intitulé « It's Time To End The Sedition In Ottawa » [« Il est temps de mettre fin à la sédition à Ottawa »].
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Dans cet article, Carney écrit que le convoi de la liberté est un mouvement de « sédition », ajoutant : « C’est un mot que je n’aurais jamais pensé utiliser au Canada. Il signifie incitation à la résistance ou à l’insurrection contre l’autorité légitime ».
Carney poursuit en affirmant que si les autorités gouvernementales n’interviennent pas, le Convoi de la Liberté « atteindra » son « objectif de saper notre démocratie ».
Carney a même ciblé « toute personne envoyant de l’argent au convoi », l’accusant de « financer la sédition ».
Des courriels internes de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont finalement montré que sa définition de la sédition n’était pas conforme à la définition du Code criminel canadien, qui mentionne explicitement le « recours à la force » comme un aspect nécessaire de la sédition.
L’élément clé est le « recours à la force », note un agent de la GRC dans les courriels. « Je suis tout à fait en faveur d’une résolution de ce problème et d’une résolution énergique où nous serions victorieux, mais, d’après les faits sur le terrain, je ne sais pas si nous en sommes là, sauf dans un petit nombre de cas ».
Un autre agent a répondu par « D’accord », ajoutant qu’« il serait exagéré de dire que les camions barricadant les rues et les klaxons hurlant à n’importe quel niveau de décibels pendant n’importe quel nombre de jours constituent un “usage de la force” ».
En réalité, le Convoi pour la Liberté était un événement pacifique de protestation publique contre les mandats du COVID, et aucun manifestant n’a été accusé de sédition. Toutefois, le gouvernement libéral, alors dirigé par Justin Trudeau, a adopté une approche similaire à celle préconisée par Carney, en invoquant la loi sur les mesures d’urgence pour évacuer les manifestants. Depuis, un juge fédéral a estimé que cette action n’était pas justifiée.
Malgré cela, les deux principaux dirigeants du Convoi pour la Liberté, Tamara Lich et Chris Barber, risquent toujours une peine de 10 ans de prison pour leur rôle dans ce rassemblement non violent. LifeSiteNews a publié de nombreux articles sur leur procès.
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