Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Image (montage) : Cynthia Lawson/Flickr, PxHere
Le 7 juin, Leslyn Lewis, candidate à la direction du Parti conservateur du Canada, dénonçait dans une lettre aux membres du parti l’incohérence manifeste des divers paliers de gouvernements en ce qui concerne la gestion du coronavirus dans deux domaines : les lieux de cultes et les manifestations. Nous assistons visiblement à un flagrant deux poids, deux mesures :
Ce matin [7 juin], des centaines de milliers de Canadiens se sont rassemblés par le biais de leur ordinateur afin de participer* à des services religieux, à cause des restrictions sanitaires relatives au COVID-19.
Dans l’ensemble, les Canadiens ont suivi nos dirigeants politiques et nos responsables de la santé tout au long de cette crise et de ses ravages sur notre économie.
Quiconque enfreignait les directives a été rapidement et publiquement couvert de honte, sinon condamné à une amende ou menacé de poursuites judiciaires.
La semaine dernière, nous avons vu les mêmes responsables de la santé et les mêmes dirigeants politiques qui refusaient que les membres d’églises se réunissent chacun dans son véhicule respectif, exprimer l’idée que les rassemblements de masse et les manifestations ne devraient pas seulement être autorisés, mais aussi encouragés.
Le Premier ministre lui-même a ignoré les directives de distanciation sociale pour planter un genoux en terre lors d’une manifestation à Ottawa, entouré de milliers de manifestants.
Le fait de voir les responsables de la santé et les politiciens faire si rapidement marche arrière cette semaine nous amène à conclure :
Soit leurs recommandations et lignes directrices étaient autoritaires et inutiles, soit ils étaient si désireux de gagner l’approbation d’un large bloc électoral d’électeurs, dont beaucoup sont des personnes de couleur, qu’ils ont été malhonnêtes avec eux au sujet des risques sanitaires que comprennent les manifestations.
En fait, l’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, le Dr Theresa Tam, au lieu de mettre en garde contre les manifestations considérables, a simplement suggéré aux manifestants d’envisager de porter des masques et de réduire leurs cris, car « crier et postillonner vigoureusement peut potentiellement augmenter le risque ».
Ces messages s’alignent exactement sur les plans que les églises avaient déjà présentés à divers gouvernements comme lignes directrices pour leur réouverture.
Pourtant, non seulement aucun plan de réouverture n’a été accordé aux églises et autres rassemblements religieux, mais les élus eux-mêmes n’ont même pas suivi leurs propres règles lorsqu’ils se sont joints aux manifestations.
Cette incohérence est exaspérante.
Je soutiens le droit des Canadiens à protester. Je soutiens le droit de chaque Canadien de se mettre à genoux.
Mais si les gens sont autorisés à se rassembler à genoux pour demander justice, alors nous devons permettre aux gens de se rassembler à genoux pour prier.
Si ces protestations ne constituent pas un danger pour la santé publique et les participants, nos fonctionnaires doivent présenter des excuses non seulement aux croyants à qui il est toujours interdit de se rassembler de manière significative, mais aussi à chaque Canadien qui a été tenu à l’écart du chevet d’un être cher mourant.
Les Canadiens sont raisonnables et nous sommes prêts à sacrifier nos libertés** pour le bien commun. Mais nos dirigeants doivent être responsables et transparents, et s’ils ont restreint nos libertés sans raison, ils doivent en répondre.
*Participer virtuellement n’est pas vraiment participer. — A. H.
**Il existe des libertés qui peuvent être sacrifiées et d’autres qui ne le peuvent pas. — A. H.
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