Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (couleurs modifiées) : Freepiik
L’euthanasie des personnes atteintes de démence ouvre la voie à l’euthanasie non demandée [c’en est en fait*].
Les Pays-Bas élargissent rapidement les règles de l’euthanasie. Le gouvernement néerlandais a récemment annoncé son intention d’étendre l’euthanasie aux enfants, il étend également les règles de l’euthanasie des personnes atteintes de démence alors que, dans le même temps, le gouvernement néerlandais débat sur la question de l’euthanasie des personnes en bonne santé qui affirment avoir vécu une « vie accomplie ».
Le NL Times rapporte que les cinq comités régionaux de révision de l’euthanasie ont accepté d’étendre l’euthanasie aux personnes atteintes de démence en assouplissant les exigences de quatre domaines :
Le Code d’Euthanasie modifié stipule que la déclaration d’un patient démentiel demandant l’euthanasie ne nécessite pas d’être juridiquement parfaite. La déclaration, dans laquelle le patient décrit les circonstances dans lesquelles il souhaite l’euthanasie, peut parfois être interprétée de multiples façons. Les médecins auront désormais plus de latitude pour interpréter ce que le patient voulait dire, par exemple, en consultant les membres de sa famille.
Les médecins seront également autorisés à administrer un sédatif aux patients atteints de démence avancée s’ils s’attendent à ce que le patient devienne agressif ou agité parce qu’il ne comprendrait pas ce qui se passe. Le médecin n’est pas non plus tenu de demander une confirmation verbale au patient atteint de démence avancée avant d’effectuer la procédure d’euthanasie. « Une telle conversation est inutile, parce qu’un tel patient ne comprend pas ces questions », précise le Code.
Et c’est au médecin d’évaluer si un patient souffre de façon insupportable et désespérée, lit-on dans le Code modifié. « Le RTE [comités régionaux d’examen de l’euthanasie] devrait tester ce jugement professionnel médical avec prudence ».
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Non seulement ces nouvelles règles refusent aux personnes atteintes de démence le droit de changer d’avis ou de donner leur consentement au moment de leur décès, mais comme elles peuvent être mises sous sédatifs, elles ne sauront même pas qu’elles sont tuées.
La modification des règles pour les personnes atteintes de démence est basée sur la décision de la Cour suprême des Pays-Bas rendue en avril 2020, concernant l’euthanasie d’une femme mentalement incompétente atteinte de démence qui a résisté à la tentative de la mettre à mort.
Dans cette affaire, cette femme démente avait déclaré dans sa directive avancée qu’elle voulait être euthanasiée, mais lorsque le médecin vint lui faire la piqûre, elle résista. Le médecin mit un sédatif dans son café pour l’endormir, mais la femme continua à résister, si bien que le médecin demanda à la famille de la maintenir pendant qu’il lui faisait l’injection.
La loi néerlandaise sur l’euthanasie est entrée en vigueur en 2002. En 2017, 6585 euthanasies (injection mortelle) ont été enregistrées, soit près de 4,5 % de l’ensemble des décès du pays.
Selon les informations de DutchNL, le nombre de suicides assistés pour cause de démence ou pour raisons psychiatriques a également augmenté en 2017, 169 personnes ayant été euthanasiées pour cause de démence (trois d’entre elles étaient des cas de démence avancée) et 83 personnes ayant été euthanasiées pour raisons psychiatriques. Les nouvelles règles concernant l’euthanasie pour cause de démence entraîneront probablement beaucoup plus de décès.
Lorsque les Pays-Bas avaient légalisé l’euthanasie, ils avaient exigé que la personne consente à sa mort. Les Pays-Bas ont bouclé la boucle, car ils sont désormais prêts à tuer les personnes qui ne peuvent pas donner leur consentement, qu’elles soient atteintes de démence ou qu’elles soient des enfants.
L’euthanasie des personnes atteintes de démence ouvre la voie à l’euthanasie non demandée [c’en est en fait*].
*Commentaires d’Augustin Hamilton.