Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
20 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Les militants de l’euthanasie font actuellement ce qu’ils font le mieux : la tromperie.
Alors que le débat s’intensifie au Royaume-Uni, toutes les tactiques familières sont déployées. Tout d’abord, il y a bien sûr les mensonges incessants. Malgré l’étude de cas du Canada, des Pays-Bas et de la Belgique — et malgré les avertissements des défenseurs des handicapés, des juges, des médecins en soins palliatifs et des secrétaires à la santé et à la justice selon lesquels aucune « mesure de protection » ne tiendra —, les militants britanniques de l’euthanasie insistent sur le fait que, cette fois-ci, tout sera différent.
La réponse à ces critiques était prévisible, mais exaspérante. Les militants de l’euthanasie insistent sur le fait qu’il s’agit d’une question de religion — que ces méchants chrétiens cherchent, une fois de plus, à imposer au pays leur théologie fondée sur la souffrance. (Ceci en dépit du fait que même Ann Furedi, qui dirige le deuxième plus grand fournisseur d’avortement du Royaume-Uni, s’oppose à la proposition de loi sur le suicide assisté). Un bon exemple microcosmique de cette tactique est fourni par l’écrivaine britannique Julie Street, qui a posté sur X :
Je viens juste de sortir de la messe absolument furieuse — notre prêtre a utilisé l’homélie pour lire une lettre des évêques catholiques demandant aux gens de s’opposer au projet de loi sur l’aide à mourir, puis a distribué des cartes avec les coordonnées de notre député local pour que les fidèles fassent pression sur lui. La religion n’a pas sa place en politique ou dans les droits des femmes.
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Il y a beaucoup à dire en réponse, bien sûr. Pourquoi Street est-elle si surprise de découvrir que son prêtre et ses évêques catholiques sont, en fait, catholiques ? Ignore-t-elle la religion qu’elle semble au moins pratiquer ? À quel point faut-il avoir l’esprit hermétique pour ne pas considérer le suicide assisté et l’euthanasie comme des questions religieuses ? En effet, « euthanasie » signifie en grec « bonne mort » — les prémisses théologiques sont intégrées dans le terme. Ou bien, Street pense-t-elle que les personnes religieuses devraient se taire dans l’arène politique et se priver volontairement de leurs droits lorsque le sort des faibles est décidé ?
Street ignore-t-elle également que c’est en grande partie à cause de l’opposition publique de l’Église catholique qu’Adolf Hitler a fait passer l’opération d’euthanasie nazie dans la clandestinité ? (Nous savons aujourd’hui, bien sûr, que les nazis ont seulement prétendu avoir démantelé le programme T-4). Je pensais que les progressistes voulaient une Église qui défende les faibles, les vulnérables et les dépossédés — et qui y a plus droit que les malades, les personnes âgées et les personnes handicapées ? Les chrétiens sont accusés de ne pas être assez aimants, puis réprimandés lorsqu’ils défendent les victimes que la classe politique considère comme sacrifiables — d’abord les enfants à naître, puis ceux qui se trouvent à l’autre bout du spectre de la vie.
Mais cette tactique ne se limite pas à une ignorance crasse. Les progressistes aiment jouer sur les deux tableaux. Prenons l’exemple de l’avortement. Les hommes politiques aiment à prétendre qu’il s’agit d’une question religieuse et qu’ils ne peuvent donc pas légiférer à son encontre en raison du fait que nous vivons dans des sociétés pluralistes. De nombreux chefs religieux sont heureux de suivre cette logique, affirmant que puisque l’avortement est une question politique, il ne peut être discuté à l’église. Et pendant ce temps, les innombrables cadavres des enfants à naître avortés s’empilent dans une espèce de No Man’s Land.
Le débat sur le suicide assisté se déroule de la même manière. Les politiciens prétendent que l’opposition morale au suicide assisté (ou au suicide en général) et à l’euthanasie est motivée par la religion, puis font le saut en insistant sur le fait que cela signifie que cette opposition doit être ignorée. Pendant ce temps, parce que les politiciens débattent de la question, des gens comme Street peuvent prétendre que, puisque c’est maintenant une question politique, les prêtres et les pasteurs devraient se taire. Vous voyez ce qu’ils ont fait ? C’est un joli tour de passe-passe qui, malgré son caractère grotesque et illogique, semble fonctionner avec une régularité déconcertante.
En fait, le prêtre que Julie Street a eu la chance d’entendre s’inscrivait dans la tradition du clergé qui s’est opposé à Adolf Hitler et à sa bande d’eugénistes — et il combattait le même mal qui était avancé sous les mêmes prémisses, par-dessus le marché. Elle devrait être reconnaissante. Si elle n’y parvient pas, elle devrait au moins être mieux éduquée.