Danielle Smith.
Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
4 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Un an après avoir annoncé son intention de combattre l’idéologie transgenre et de protéger les enfants, la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a déposé trois projets de loi du gouvernement PCU (Parti conservateur unifié) :
- L’Education Amendment Act 2024 exigera le consentement des parents pour la « transition sociale » des enfants de moins de 16 ans (changement de nom ou de « pronoms préférés »). Le projet de loi donne également aux parents une option d’acceptation [facultative] pour tout [enseignement à] contenu sexuel à l’école. Mme Smith a souligné que la Commission de la profession enseignante de l’Alberta avait le pouvoir de sanctionner les enseignants s’ils décidaient d’enfreindre la loi.
- Le Health Statues Amendment Act 2024 interdira l’utilisation de bloqueurs de puberté et d’hormones du sexe opposé pour les mineurs, ainsi que les opérations chirurgicales de changement de sexe sur les mineurs.
- La loi sur l’équité et la sécurité dans le sport (Fairness and Safety in Sport Act) interdira aux hommes transidentifiés de faire partie d’équipes sportives féminines.
Ensemble, ces trois projets de loi représentent la contre-offensive la plus décisive contre l’idéologie du genre de la part d’un premier ministre au Canada. La décision de Mme Smith d’annoncer son intention d’adopter une telle loi et d’attendre s’est avérée politiquement judicieuse — elle a permis au gouvernement du PCU de bien observer la réaction des LGBT et, pendant ce temps, le gouvernement travailliste du Royaume-Uni s’est battu avec succès pour maintenir une interdiction similaire devant les tribunaux et a réfuté publiquement bon nombre des tactiques d’intimidation utilisées par les militants LGBT.
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Smith et l’UCP abordent donc ce débat les yeux grands ouverts et sont clairement convaincus que le public est de leur côté (c’est le cas) et que la législation peut survivre aux contestations judiciaires que ne manqueront pas de formuler les militants LGBT. Ces politiques sont manifestement populaires auprès de la base du parti UCP, qui a accordé à Mme Smith un taux d’approbation stupéfiant de 91,5 % lors de son examen de gouvernement à l’occasion d’un rassemblement de l’UCP à Red Deer samedi dernier.
Le parti a également adopté 35 résolutions politiques, dont plusieurs indiquent la volonté de l’UCP d’aller plus loin dans la lutte contre l’idéologie transgenre, avec des résolutions qui limiteraient les « espaces exclusivement féminins » tels que des salles de bain et des vestiaires pour femmes et qui désigneraient les chirurgies transgenres comme des « procédures cosmétiques électives » non financées par le contribuable. Les motions ont été soutenues à la quasi-unanimité.
La presse canadienne, sans surprise, s’efforce de présenter ces politiques soutenues par la grande majorité des Canadiens comme une attaque contre les normes fondamentales (même si ces normes n’ont fait surface qu’au cours des dernières années et n’ont jamais été présentées aux électeurs). Global News a titré : « L’Alberta dévoile trois projets de loi radicaux qui affectent les jeunes transgenres et les jeunes de genres différents ». Il est important de noter que la presse accepte les prémisses de l’idéologie transgenre comme point de départ de ses reportages, avec un usage intensif d’expressions absurdes telles que « jeunes de genres différents », qui sous-entendent qu’il y aurait plusieurs genres.
En fait, Global News et d’autres médias canadiens ont repris des arguments qui ont été définitivement réfutés par la Cass Review du Royaume-Uni et par de nombreuses études médicales — en fait, même le New York Times a fait état des effets néfastes permanents des bloqueurs de puberté au cours des dernières années. Un exemple tiré de Global News :
Les parents albertains de jeunes de sexe différent, comme Haley Wray, pensent que les nouvelles lois donneront moins de choix aux enfants, en particulier lorsqu’il s’agit de soins de santé qui ne sont pas permanents, mais qui donnent aux enfants le temps de surmonter leurs problèmes d’identité.
« Les bloqueurs d’hormones sont un outil très précieux », a déclaré Haley Wray, expliquant qu’ils ont une très petite fenêtre d’efficacité pour retarder, mais pas empêcher, la puberté. « Ils sont réversibles, car rien ne change. Cela permet aux jeunes et aux familles de faire une pause, d’explorer davantage, de valider, de comprendre ce que cela signifie et de savoir que des changements permanents ne sont pas en train de se produire ».
Wray estime que le projet de loi fera de la province un endroit moins sûr pour des dizaines de milliers d’enfants albertains qui ne sont pas hétérosexuels. C’est pourquoi, selon Wray, un nombre croissant de familles ayant des enfants transgenres se demandent si l’Alberta est un endroit où ils peuvent rester. « Je connais des gens qui l’ont fait, et je connais des gens qui ont vraiment l’impression qu’il n’y a probablement nulle part où aller », dit-elle.
Cette affirmation est erronée. Les bloqueurs de puberté causent des dommages permanents et les enfants peuvent être rendus définitivement stériles après avoir pris ces médicaments pendant une période relativement courte. La puberté n’est pas un phénomène que l’on peut « interrompre » et cela cause souvent des dommages irréversibles plutôt que réversibles. Mme Smith et son gouvernement l’ont bien compris et c’est pourquoi ils ont décidé d’adopter cette loi, non pas, comme le prétendent presque tous les organes de presse, pour « cibler les jeunes transgenres », mais pour les protéger.
CBC s’est fait l’écho de phrases telles que celle-ci :
Des termes comme « femme biologique » et « homme biologique » peuvent être utilisés pour laisser entendre que les personnes transgenres ont toujours le sexe qui leur a été assigné à la naissance, en dépit de leur identité.
En d’autres termes, une déclaration scientifiquement exacte et précise devient une déclaration idéologique, mais le langage intrinsèquement idéologique inventé par le mouvement transgenre au cours de la dernière décennie est, en fait, techniquement exact. Les gens peuvent s’identifier à ce qu’ils veulent ; cela n’a rien à voir avec leur biologie. La CBC présente le fait de souligner cela comme une sorte d’attaque propagandiste contre les personnes vulnérables.
Heureusement, Mme Smith semble savoir ce qu’elle fait. Elle a pris son temps pour s’assurer que la législation qu’elle a présentée sera adoptée et qu’elle pourra être défendue devant les tribunaux. Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, qui vient de mener son parti à un cinquième gouvernement majoritaire consécutif, est dans le même état d’esprit : il a promis de présenter en priorité une loi protégeant les espaces féminins. Cela a pris du temps, mais les conservateurs canadiens commencent enfin à bouger.