M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×
×

Campagne de financement - Automne 2024

prière

$ 12 353 recueillis -- Objectif: 12 000 $. -- OBJECTIF ATTEINT -- Merci de votre générosité !

Georges BuscemiChers amis de la Vie,

Pour que nous ayons le nécessaire pour continuer à défendre la foi, la famille et la vie ! Donnez généreusement.

Georges_Signature-transparent.png
Georges Buscemi, Président

Donner à Campagne Québec-Vie

Les êtres créés ne peuvent pas être à l’origine de la création — seul Dieu peut l’être

Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Piotr Krzeslak/Adobe Stock

28 mars 2024 (LifeSiteNews) — Dans cet article, nous examinerons la « troisième voie » par laquelle Saint Thomas d’Aquin cherche à démontrer l’existence de Dieu.

Cette démonstration est très étroitement liée à la « seconde voie » et, pour cette raison, il est recommandé de lire d’abord l’article précédent, car de nombreux concepts qui y sont discutés s’appliquent à cet argument.

Résumé des concepts examinés dans l’article précédent

Dans l’article précédent, nous avons vu que toutes les choses dont nous avons une connaissance sensible sont l’effet de leurs causes formelles, matérielles, efficientes et finales.

Cela signifie qu’elles sont dépendantes ou contingentes de l’action continue de leurs causes. Si leurs causes cessent d’agir, elles cessent d’exister. Elles sont donc toutes des êtres contingents.

Un être contingent est une chose capable de ne pas exister. C’est un être « possible », mais il n’existe pas par « nécessité ». Il n’existe que parce qu’il a été amené à exister par un être autre que lui-même.

Le contraire d’un « être possible » est un « être nécessaire », c’est-à-dire un être dont l’existence ne dépend d’aucun autre être. Un « être nécessaire » serait donc auto-existant et non causé.

La distinction entre les êtres contingents et les êtres nécessaires est au cœur de la « troisième voie ».

L'article continue ci-dessous...

Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !

Nécessité et possibilité

Comme nous l’avons vu précédemment, toutes les preuves de saint Thomas commencent par l’observation d’une réalité que tous les êtres humains peuvent reconnaître comme vraie.

Saint Thomas commence sa « troisième voie » comme suit :

La troisième voie se prend du possible et du nécessaire, et la voici. Parmi les choses, nous en trouvons qui peuvent être et ne pas être, la preuve, c’est que certaines choses naissent et disparaissent, et par conséquent ont la possibilité d’exister et de ne pas exister. [1].

Nos propres observations vérifieront cette affirmation. Un homme est conçu, grandit jusqu’à la maturité, puis meurt. Un chêne prospère pendant des centaines d’années, puis est abattu. Un clou sert à quelque chose, puis il rouille.

L’homme, le chêne et le clou, comme toutes les choses dont nous avons une connaissance sensorielle, sont des êtres contingents. Ils n’existent pas par eux-mêmes, car sinon ils auraient toujours existé et ne cesseraient jamais d’exister.

Au contraire, l’homme, le chêne et le clou dépendent tous de causes extérieures à eux-mêmes, tant pour leur devenir que pour leur maintien dans l’être. Ils ne sont pas une raison suffisante pour leur propre existence, mais dépendent plutôt, pour leur existence, de quelque chose d’extérieur et d’antérieur à eux-mêmes.

Par conséquent, nous pouvons conclure qu’il n’y a de nécessité à aucune des choses de notre expérience. Nous sommes confrontés à un univers dans lequel tout ce que nous observons est simplement possible et rien n’est nécessaire.

Et s’il est simplement possible que chacune de ces choses existe, il est également possible qu’elles n’existent pas.

Comme l’écrit saint Thomas :

Mais il est impossible que tout ce qui est de telle nature existe toujours ; car ce qui peut ne pas exister n’existe pas à un certain moment. Si donc tout peut ne pas exister, à un moment donné, rien n’a existé. Or, si c’était vrai, maintenant encore rien n’existerait ; car ce qui n’existe pas ne commence à exister que par quelque chose qui existe. Donc, s’il n’y a eu aucun être, il a été impossible que rien commençât d’exister, et ainsi, aujourd’hui, il n’y aurait rien, ce qu’on voit être faux.

Saint Thomas soutient que parce qu’un être contingent n’est pas une raison suffisante pour sa propre existence, en fin de compte il ne peut pas être une raison suffisante pour l’existence d’autres choses.

Si tout ce qui existe est incapable d’exister avant d’avoir été causé par une autre chose, il serait impossible qu’une chose contingente soit jamais venue à l’existence. En effet, il n’y aurait rien dans l’existence qui puisse la causer.

Mais cela est clairement absurde, car nous savons que les choses contingentes de notre expérience existent réellement. Par conséquent, il doit y avoir une explication qui rende compte de la réalité dont nous faisons l’expérience.

À ce stade de l’argumentation, quelqu’un pourrait objecter que si les êtres contingents individuels sont simplement possibles, il se peut que le collectif des êtres, pris ensemble, puisse rendre compte de la génération et de la corruption des êtres de notre expérience.

Cependant, cette explication ne suffit pas car elle n’explique pas comment un ensemble d’êtres contingents peut être une raison suffisante pour sa propre existence.

Le philosophe George Hayward Joyce S.J. explique :

Si chaque membre individuel d’un ensemble collectif est tel qu’il ne peut rendre compte de sa propre existence, il doit en être de même pour l’ensemble, aussi immense soit-il. [2]

Et il poursuit :

On a dit avec raison qu’on pourrait aussi bien dire que, si un idiot n’est pas raisonnable, un million d’idiots suffiraient à former un être raisonnable, que soutenir qu’un nombre infini d’êtres contingents constituerait un être nécessaire. [3]

Et il donne cet autre exemple instructif :

Ceux qui prétendent que si l’existence de chaque substance d’une collection est contingente, la collection dans son ensemble peut être nécessaire, nous demandent de croire que, bien que chaque maillon d’une chaîne suspendue soit empêché de tomber simplement parce qu’il est attaché à celui qui est au-dessus de lui, cependant, si seulement la chaîne est assez longue, elle n’aura, prise dans son ensemble, besoin d’aucun support, mais pendra dans l’air suspendue au néant. [4]

De même qu’une chaîne ne peut être son propre support — quelle que soit sa longueur —, un ensemble d’êtres contingents ne peut jamais constituer une raison suffisante pour sa propre existence.

En d’autres termes, si tout ce qui existe dans l’univers est simplement contingent et dépend pour son existence de quelque chose d’extérieur à lui-même, alors aucune de ces choses ne peut rendre compte de sa propre existence, ou de celle de quoi que ce soit d’autre, avant d’avoir été causée.

Par conséquent, nous devons conclure avec saint Thomas que :

Tous les êtres ne sont pas simplement possibles, mais il doit exister quelque chose dont l’existence est nécessaire.

Cet être nécessaire est incausé et auto-existant, comme l’explique saint Thomas :

Or, tout ce qui est nécessaire, ou bien tire sa nécessité d’ailleurs, ou bien non. Et il n’est pas possible d’aller à l’infini dans la série des nécessaires ayant une cause de leur nécessité, pas plus que pour les causes efficientes, comme on vient de le prouver. [5]

La conclusion est donc inéluctable :

On est donc contraint d’affirmer l’existence d’un Être nécessaire par lui-même, qui ne tire pas d’ailleurs sa nécessité, mais qui est cause de la nécessité que l’on trouve hors de lui, et que tous appellent Dieu.

Conclusions tirées des trois premières voies

Nous avons maintenant examiné les trois premières des « cinq voies » de saint Thomas pour prouver l’existence de Dieu.

Vous aurez remarqué qu’elles sont toutes très semblables les unes aux autres et qu’à certains égards, elles peuvent être considérées comme la même preuve vue sous des aspects différents. Elles partent toutes d’un point de départ différent, mais suivent la même ligne générale d’argumentation.

La « première voie » part de l’observation indéniable que les choses de notre expérience changent.

La « deuxième voie » part de l’observation indéniable que les choses de notre expérience sont causées par quelque chose d’autre qu’elles-mêmes.

La « troisième voie » part du constat indéniable que les choses de notre expérience sont simplement « possibles » et non « nécessaires ».

À partir de ces observations, il est possible de démontrer qu’il doit y avoir un « Moteur immobile », une « Cause incausée » et un « Être nécessaire ». Nous avons vu que d’autres attributs divins peuvent être dérivés de ces attributs. Un tel être doit être éternel, infini, parfait, personnel, créateur et soutien de toutes les choses qui existent. Dans les prochains articles, nous démontrerons tout cela clairement.

Cependant, dans ces conclusions, nous avons déjà les fondements de la vraie religion, comme l’écrit le Cardinal Désiré-Joseph Mercier :

Nous pouvons maintenant tirer des preuves de l’existence de Dieu que nous avons établies, une conséquence morale importante ; c’est le fondement de la religion. Si nous sommes redevables à un Être premier de nos perfections essentielles, de notre activité et de notre existence, nous avons l’obligation morale d’adorer cet Être. L’acte en vertu duquel nous confessons que Dieu seul est Celui qui est et que notre être et nos perfections dépendent essentiellement de Lui est l’adoration. Et l’adoration, qui comprend l’aveu intérieur de l’âme humaine qu’elle Lui est subordonnée et la manifestation extérieure de cet aveu, est l’acte fondamental de la religion naturelle. [6]

Ainsi, l’être humain passe de la reconnaissance de l’existence de Dieu à l’adoration de Dieu et, finalement, comme nous le verrons, à l’acceptation du fait que ce Dieu s’est révélé à l’humanité en Jésus-Christ.


Références

[1] Toutes les citations de saint Thomas d’Aquin sont tirées de la Somme théologique, I. q.2. a.3.

[2] George Hayward Joyce S.J., Principles of Natural Theology, (Londres, 1924), p. 81.

[3] Joyce, Principles, p.81-2.

[4] Joyce, Principles, p.82.

[5] Voir l’article précédent pour cette preuve : https://www.cqv.qc.ca/sans_dieu_rien_d_autre_ne_peut_exister

[6] Cardinal Désiré-Joseph Mercier, Manual of Modern Scolastic Philosophy [Manuel de philosophie scolastique moderne], Vol.II (traduit en anglais par T.L Parker et S. A. Parker) (Londres, 1917), p.46.

Les articles de la série :

  1. Série sur la philosophie catholique — les étapes
  2. Dieu existe. Mais son existence est-elle évidente en elle-même ?
  3. Est-il possible de prouver l’existence de Dieu ?
  4. L'existence de Dieu peut être connue à la lumière de la raison naturelle
  5. Sans Dieu, rien d’autre ne peut exister
  6. Les êtres créés ne peuvent pas être à l’origine de la création — seul Dieu peut l’être
  7. L’Église catholique enseigne que les hommes peuvent connaître l’existence de Dieu par la seule raison
  8. La philosophie scholastique
  9. Nietzsche et Kant ne vous mèneront pas à la vérité — c’est la philosophie scolastique qui le fera
  10. Les merveilles de la création nous conduisent à Dieu
  11. La révélation et les cheminements de la philosophie


Laissez un commentaire