Par Voice of the Family — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Christian Schwier/Adobe Stock
Dans une édition spéciale « Irlande » de Catholic Schools Watch, Voice of the Family appelle les catholiques du monde entier à s’unir aux parents de la République d’Irlande et d’Irlande du Nord pour défendre leurs enfants. Les ressources relatives à l’éducation aux relations et à la sexualité (RSE) récemment publiées par le Conseil pour l’éducation de la Conférence épiscopale irlandaise constituent une menace sérieuse pour l’innocence et le développement sain des élèves des écoles catholiques.
Catholic Schools Watch a été lancé à l’été 2023 pour rendre compte des programmes RSE mis en œuvre dans les écoles catholiques du monde entier et pour aider les laïcs, qu’ils soient parents ou non, à prendre les mesures qui s’imposent. Le danger pour la foi catholique et l’innocence des enfants est d’autant plus grave que les attaques viennent de ceux dont la responsabilité première est d’aller dans le monde « et de prêcher l’Évangile à toute créature » (Mc 16, 15).
Les évêques irlandais encouragent désormais les élèves à s’engager dans des discussions (au mieux) inappropriées et (au pire) salaces sur des propositions telles que :
« Tout le monde a droit au plaisir sexuel ... Je peux faire ce que je veux de mon corps, y compris me masturber pour atteindre le plaisir sexuel ... La façon dont vous atteignez le plaisir sexuel n’a pas d’importance tant que c’est entre adultes consentants ... Personne n’a le droit de me dire ce que je dois faire de mon corps ... La seule règle concernant le sexe que je dois écouter est celle du consentement ... Je ne peux pas être vraiment épanoui dans la vie sans plaisir sexuel ». (Catholic Education Partnership, « Living Love » [Vivre l’amour] (ressources RSE), leçon sur « l’attirance sexuelle », diapositive 20)
La doctrine catholique sur le mal moral des vices tels que l’abus de soi, la fornication et les actes homosexuels n’est présentée nulle part dans les ressources RSE. Les parents peuvent se permettre de douter que les enseignants des écoles catholiques d’Irlande soient censés connaître et croire la doctrine catholique sur ces questions ou sur d’autres sujets.
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Dans son encyclique de 1929, Divini Illius Magistri, sur l’éducation chrétienne, le pape Pie XI a condamné le type d’éducation fallacieuse actuellement promu par les évêques irlandais :
« Très répandue est l’erreur de ceux qui, avec des prétentions dangereuses et une manière choquante de s’exprimer, se font les promoteurs de ce qu’ils appellent “l’éducation sexuelle”. Ils se figurent faussement pouvoir prémunir la jeunesse contre les périls des sens uniquement par des moyens naturels, tels que cette initiation téméraire et cette instruction préventive donnée à tous indistinctement, et même publiquement, ou, ce qui est pire encore, cette manière d’exposer les jeunes gens, pour un temps, aux occasions, afin, dit-on, de les familiariser avec elles et de les endurcir contre leurs dangers. »
« La grande erreur, ici, est de ne pas vouloir admettre la fragilité native de la nature humaine, de faire abstraction de cette autre loi, dont parle l’Apôtre, qui lutte contre la loi de l’esprit, de méconnaître les leçons de l’expérience, montrant à l’évidence que, spécialement chez les jeunes gens, les fautes contre les bonnes mœurs sont moins un effet de l’ignorance intellectuelle que surtout de la faiblesse de la volonté, exposée aux occasions et privée des secours de la grâce. » Divini Illius Magistri, 65-66
La Conférence épiscopale irlandaise souligne que ses ressources RSE ont été développées « en harmonie » avec les politiques du Conseil national pour les programmes et l’évaluation (NCCA) de la République d’Irlande, qu’elle a également étendues à l’Irlande du Nord, où les écoles catholiques sont déjà soumises à des règles similaires imposées par le gouvernement britannique. Le projet d’orientation du NCCA exige que les élèves soient capables d’« explorer la santé sexuelle et reproductive », ce qui, selon la définition du NCCA, inclut « l’apprentissage des... options contraceptives ».
La leçon de RSE des évêques sur « le don de la fertilité » se plie effroyablement à cette exigence en énumérant divers médicaments et dispositifs contraceptifs, et sape l’enseignement catholique en déclarant que « l’Église encourage les époux à... respecter leur potentiel procréatif et à ne pas le contrecarrer délibérément par des mesures contraceptives ». (Diapositive 7, soulignement ajouté)
En suggérant que l’Église encourage simplement les parents à ne pas recourir à la contraception, la Conférence épiscopale irlandaise ne soutient pas que les actions contraceptives sont « intrinsèquement mauvaises » (Catéchisme de l’Église catholique, 2370) : en d’autres termes, qu’il s’agit d’un péché mortel qui, lorsqu’il est commis en toute connaissance de cause et avec le consentement des intéressés, « cause l’exclusion du royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer ». (Catéchisme de l’Église catholique, 1861)
Cet échec catastrophique est également manifeste dans une leçon du RSE sur la « parentalité responsable », où il est souligné que « l’enseignement catholique ne dit pas... qu’un couple doit avoir l’intention d’avoir un enfant chaque fois qu’il fait l’amour... [ou] que les couples devraient avoir beaucoup d’enfants », sans mentionner que « tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie ». (Humanae Vitæ, 11)
Malgré la référence de Mgr Martin au « droit inaliénable » des parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants, l’impuissance des parents est clairement soulignée par l’approche « transversale » de l’enseignement RSE, mise en avant par les évêques dans le document 2021 « Relationships and Sexuality Education : guidance for Catholic post-primary schools » (Éducation aux relations et à la sexualité : orientations pour les écoles post-primaires catholiques). Dans ce document, les évêques décrivent la consultation des parents comme « essentielle à la mise en œuvre efficace du programme RSE de l’école », mais ajoutent que cette consultation doit également inclure, conformément aux exigences du gouvernement irlandais, le conseil d’administration de l’école, les administrateurs de l’école, les enseignants, les élèves du cycle supérieur, le conseil des élèves, le conseiller diocésain, l’évêque local... en plus de quoi le coordinateur RSE de l’école a un rôle des plus influents. (pp. 26-32)
Alors que les évêques, citant des documents gouvernementaux et la loi irlandaise, insistent sur le fait que « les parents ont le droit de retirer leur enfant de tout aspect du RSE s’ils le souhaitent », le même document prescrit que, « dans la mesure du possible, le RSE sera enseigné de manière transversale. Les matières suivantes peuvent contribuer à une approche pluridisciplinaire : économie domestique ; éducation physique ; éducation religieuse ; sciences ; anglais ; musique ; art ». (p. 40 et autres)
En d’autres termes, il est moralement impossible pour les parents de retirer leurs enfants de toutes les matières qui pourraient couvrir l’ESR sans les retirer entièrement du système scolaire national.
La véritable nature des droits et des devoirs des parents a été clairement définie dans l’encyclique Sapientiæ Christianæ de 1890, dans laquelle Léon XIII a jeté les bases du rempart de la doctrine catholique contre les assauts de l’éducation séculière :
« … car c’est [aux parents] qu’il appartient, en vertu du droit naturel, d’élever ceux auxquels ils ont donné le jour, avec l’obligation d’adapter l’éducation et la formation de leurs enfants à la fin pour laquelle Dieu leur a donné de leur transmettre le don de la vie. C’est donc une étroite obligation pour les parents d’employer leurs soins et ne négliger aucun effort pour repousser énergiquement toutes les injustes violences qu’on leur veut faire en cette matière, et pour réussir à garder exclusivement l’autorité sur l’éducation de leurs enfants. Ils doivent, d’ailleurs, pénétrer celle-ci des principes de la morale chrétienne et s’opposer absolument à ce que leurs enfants fréquentent les écoles où ils sont exposés à boire le funeste poison de l’impiété. » Sapientiæ Christianæ, 54
Nous encourageons tous nos sympathisants à se familiariser avec le contenu de Catholic Schools Watch et à faire part de leurs préoccupations aux évêques d’Irlande. Nous encourageons également nos sympathisants à le transmettre par voie électronique ou imprimée — en particulier à toute personne qu’ils pourraient connaître en Irlande — et à prendre toutes les mesures appropriées qu’ils peuvent pour inverser le cours du « funeste poison de l’impiété ».