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« Le traité d’or » : la vraie diversité telle qu’elle a toujours été comprise

Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Johnstocker/Adobe Stock

La « diversité » et le « genre »* sont des mots en péril, menacés par la tentative du lobby LGBT de révolutionner leur usage traditionnel en lavant le cerveau des enfants pour leur faire croire que la « diversité des genres » fait naturellement partie du monde réel. En réalité, c’est tout le contraire, et les jeunes doivent être armés de la vérité.

Les notes historiques de l’Oxford English Dictionary (OED) sur la « diversité » illustrent la façon dont son usage a été élargi au cours des dernières décennies pour impliquer quelque chose de totalement différent du sens initial du mot. Les trois premières définitions du terme « diversité » fournissent des exemples de son utilisation qui remontent à plusieurs siècles. Elles font référence aux différences et aux dissemblances qui trouvent leur origine soit dans le cours normal de la nature (comme dans l’affirmation « les gens ont des goûts différents »), soit dans la variation de la vie végétale ou animale, soit dans le monde surnaturel.

En revanche, la première utilisation de l’expression « diversité des genres » est enregistrée par l’OED comme ayant eu lieu il y a tout juste trente ans dans l’extrait suivant du New York Times :

« Nous exhortons le président à regarder au-delà des cadres traditionnels de la profession d’avocat et à faire de la diversité raciale, ethnique et de genre l’un des principaux facteurs de sa sélection du prochain juge de la Cour suprême ». [1]

Cette utilisation du terme « diversité » introduit un contexte radicalement différent. La « diversité des genres » n’existe pas dans le monde naturel : il s’agit d’une création artificielle.

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Le même schéma historique peut être observé dans l’utilisation du mot « genre ». L’OED indique qu'il désigne « l’ensemble biologique des mâles et des femelles » dès le quinzième siècle. Toutefois, la première fois que le mot « genre » est utilisé pour désigner quelque chose qui pourrait ne pas correspondre au sexe physique du sujet n’a été enregistrée qu’en 1963 :

« Le rôle de genre appris à l’âge de deux ans est, pour la plupart des individus, presque irréversible, même s’il va à l’encontre du sexe physique du sujet ». [2]

Un bon moyen pour les parents d’expliquer à leurs enfants plus âgés la manipulation culturelle qui s’opère ici est de se référer à une page du site internet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), intitulée « Genre et santé ».

L’Organisation mondiale de la santé, l’autorité sanitaire internationale qui dirige et coordonne au sein du système des Nations unies, est à l’avant-garde des guerres culturelles et des efforts gouvernementaux internationaux visant à promouvoir l’idéologie du genre, ainsi que l’avortement et la contraception, dans le monde entier. L’OMS reconnaît ouvertement que la soi-disant « diversité des genres » ne se trouve pas dans la nature, mais qu’elle est plutôt le résultat de l’ingénierie sociale. Elle explique :

« Le genre fait référence aux caractéristiques des femmes, des hommes, des filles et des garçons qui sont construites socialement [c’est nous qui soulignons]... L’identité de genre fait référence à l’expérience profondément ressentie, interne et individuelle du genre, qui peut ou non correspondre à la physiologie de la personne ou à son sexe désigné à la naissance ».

Pour prémunir les jeunes contre le virus de l’idéologie du genre, transmis par le terme « diversité de genre », les parents peuvent s’appuyer sur un ouvrage du cardinal Silvio Antoniano (1540-1603), intitulé De l’éducation chrétienne de la jeunesse, dont saint Charles Borromée avait ordonné la lecture publique aux parents réunis dans leurs églises et que le pape Pie XI recommande à plusieurs reprises dans son encyclique Divini Illius Magistri. [3]

Le premier chapitre du « traité d’or » du cardinal Antoniano (comme l’appelle le pape Pie XI) est consacré au psaume 44. Le thème du chapitre est la diversité des vocations des personnes qui composent l’Église : il s’agit d’un hymne de louange à l’Église, « Épouse » de l’« Époux céleste, le Christ-Jésus ».

« Le prophète, le roi David, raconte les louanges de la nouvelle Épouse : il la peint comme une noble reine assise à [la] droite [de son Époux bien-aimé]. Elle est ornée des vêtements les plus magnifiques, et sur sa robe d’or s’étend un manteau où les diverses broderies marient avec un art incomparable l’or aux couleurs variées de la soie. Ces riches dessins nous représentent l’agréable variété [diversité] des états que l’on remarque dans l’Église militante : je veux parler de la virginité, de la continence et du mariage.

Les uns, renonçant entièrement à toutes les sollicitudes du siècle, et ayant fait à Dieu un parfait holocauste d’eux-mêmes, vivent dans la chair comme hors de la chair, plus semblables à des anges qu’à des hommes. Les autres, bien que liés au joug du mariage, au milieu des soins domestiques et des occupations de la vie civile, naviguant sur une mer orageuse, travaillent avec effort à gagner eux aussi le port du véritable repos. »

Les parents peuvent envisager de lire le texte ci-dessus à leurs enfants plus âgés, en mettant l’accent sur le mot « diversité » et en posant les questions suivantes à leurs enfants : quel est le sens du mot « diversité » dans ce contexte ? Comment l’image de la « robe d’or » de la Reine nous aide-t-elle à comprendre le sens du mot « diversité » ?

Ce court chapitre (sur les 91 chapitres qui composent le « traité d’or », tous courts) se poursuit :

« Encore que ces états dans la sainte Église soient de divers degrés et de dignité différente, tous néanmoins sont beaux, tous saints ; tous ils ornent la noble Épouse et plaisent par conséquent aux yeux de l’éternel Époux. Il n’aime pas seulement à voir ces âmes qui [sont] dans les cloîtres… il prend plaisir encore à voir sa bien-aimée ornée de ces troupes actives et laborieuses qui… s’adonnent aux exercices de la vie active ».

Les jeunes pourraient réfléchir aux questions suivantes : Les divers appels des personnes de rang supérieur dans l’Église sont-ils plus agréables à Dieu que les « ces troupes actives et laborieuses qui… s’adonnent aux exercices de la vie active » ? Qu’est-ce qui unit la diversité des vocations dans l’Église ?

Le premier chapitre du traité d’Antoniano sur L’éducation chrétienne de la jeunesse conclut :

« Et comme de plusieurs voix de différent timbre... naît un concert d’une très douce harmonie ; comme de membres variés et distincts, destinés par la nature à des opérations diverses et séparées, résulte un seul corps, très beau à voir... de même il provient une merveilleuse union de la variété des états qui se remarquent dans la sainte Église. Il s’en forme ce corps spirituel, dont le Christ est le chef, corps si bien ordonné et si fort qu’il épouvante l’enfer, si beau et si aimable que Dieu et le ciel en sont épris ».

Ces mots peuvent inciter à la réflexion et à la discussion sur la richesse de la diversité dans la création, une diversité que l’on retrouve à la fois dans le domaine naturel et dans le domaine surnaturel. Des différences et des dissemblances inépuisables, tant dans le monde naturel que dans le monde surnaturel, s’harmonisent les unes avec les autres pour créer une unité et une beauté que l’esprit humain ne pourra jamais explorer pleinement et qui servent à rendre gloire à Dieu et à refléter la gloire de Dieu.

Enfin, les parents peuvent revenir sur le sujet de la « diversité des genres » et sur la reconnaissance par l’OMS du fait qu’« en tant que construction sociale, le genre varie d’une société à l’autre et peut évoluer au fil du temps ». Ils peuvent demander à leurs enfants : en quoi cette « diversité » de genre diffère-t-elle de la diversité des plantes et des animaux ou de la diversité des dons dans l’Église ?

Après avoir établi que la « diversité des sexes » ne se trouve pas dans le monde naturel, les parents peuvent explorer la doctrine de l’Église — comme l’a enseigné, par exemple, le pape Pie XII dans son discours aux sages-femmes en 1951 :

« La Sainte Écriture dit de Dieu qu’il créa l’homme à son image et le créa homme et femme, et qu’Il a voulu — comme il est affirmé à plusieurs reprises dans les Livres Saints, que “l’homme abandonne son père et sa mère et qu’il s’unisse à sa femme et qu’ils forment une seule chair”.

Tout cela est donc vrai et voulu de Dieu, mais ne doit pas être séparé de la fonction première du mariage, c’est-à-dire du service pour la vie nouvelle... Actuellement, en effet, on s’habitue à soutenir, par la parole et par les écrits (même de la part de certains catholiques), l’autonomie nécessaire, la fin propre et la valeur propre de la sexualité et de son exercice, indépendamment du but de la procréation d’une nouvelle vie ». [4]

L’avertissement du pape Pie XII selon lequel « certains catholiques » réclament l’autonomie de la sexualité humaine n’était que trop prophétique. Et cela se passe dans les écoles catholiques sous la forme d’un apprentissage de la « diversité sexuelle » et d’une remise en question des « stéréotypes de genre », comme l’indique le site internet de l’école secondaire catholique pour garçons de ma paroisse dans sa politique en matière d’éducation sexuelle et de relations interpersonnelles. Les catholiques du monde entier feraient bien de regarder de plus près ce qui se passe dans leurs propres écoles catholiques.


Notes

1. The New York Times, 21 mars 1993.

2. Alex Comfort, Sex in Society, ii. 42, 1963.

3. Pie XI, Divini Illius Magistri, 72.

4. Pie XII, Discours aux sages-femmes, 29 octobre 1951 (AAS, 43 [1951], 849, 852).

*Il est à noter que si le mot « gender » en anglais est synonyme du mot « sex », ou « sexe » en français, ce n’est pas le cas du mot « genre » en français (cela, bien sûr, avant qu’on ne commence à détourner le sens de ces mots pour les opposer au sexe). — A.H.



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